Kamel Abaidia, quatrième plaignant dans l’affaire Nezzar en cours de traitement en Suisse, a été entendu vendredi à Berne. Il s’agit d’un ancien officier du fameux Groupement d’intervention spécial, plus connu sous le surnom des « Ninjas », une unité d’intervention des forces spéciales algériennes appartenant au Département du renseignement DRS)
Aux juges suisses qui l’on auditionné à Berne vendredi, cet ancien policier et militaire algérien a confié qu’il travaillait sous la coupe Mohamed Tigha, le frère d’Abdelkader Tigha, ancien sous-officier des services secrets algériens et auteur d’un livre capital dans l’affaire de l’enlèvement et de l’assassinat des moines trappistes de Tibhirine en 1996, réfugié aux Pays-Bas.
Un témoignage spontané
Selon nos sources, Kamel Abaidia a raconté aux juges suisses les épisodes de plusieurs évènements sanglants qui ont marqué la décennie noire en Algérie. Cet ex-militaire et policier algérien a donné des noms et décrit des lieux précis où se déroulaient les opérations de torture ainsi que « les interrogatoires musclés ». Kamel Abaidia a révélé l’implication de plusieurs officiers et hauts gradés algériens dans ces exactions qui ont meurtri l’Algérie durant toute une décennie.
L’audition de Kamel Abaidia se poursuivra lundi prochain à Berne. Cet officier algérien était réfugié aux Pays-Bas, mais il est revenu en Algérie à partir de 2016. D’après tous les éléments de son témoignage, il a contacté de son plein gré la justice fédérale suisse pour apporter sa contribution au procès contre le général Khaled Nezzar, l’ex-ministre de la Défense Nationale. Ses frais de déplacements à Berne ont été pris en charge par la justice suisse.