Ali Bongo à la COP 26 : « un triomphe diplomatique » très relatif

 
La participation d’Ali Bongo à la COP 26 à Glasgow en Ecosse est présentée par le régime de Libreville comme un « triomphe diplomatique ». Est-ce réellement le cas ?
 
Par Jocksy Ondo-Louemba
 
C’est l’histoire d’un retour qui se voulait triomphal. Ali Bongo est venu à Glasgow après s’être remis d’un fulgurant AVC qui avait failli lui coûter la vie en Arabie Saoudite le 24 octobre 2018. Son porte-parole de l’époque – jeté en prison depuis !  – avait qualifié de « fatigue sévère ». Nous voici face au « grand retour »  d’Ali Bongo sur la scène politique internationale avec sa participation  à la COP 26 à Glasgow en Ecosse.
Pour annoncer la venue « du champion du climat en Afrique et dans le monde » (sic), tout avait été réglé et devait se dérouler comme sur du papier à musique. Il a, dans un premier temps, fallu rameuter le ban et l’arrière-ban des partisans d’Ali Bongo.  De la presse gabonaise, aux « influenceurs » en passant par les « trolls » sur les réseaux sociaux, la mission était simple : le « retour triomphal d’Ali Bongo sur la scène internationale » était à l’ordre du jour, si l’on en croît une note que nous avons pu consulter.

 Une tribune dans le Sunday times

Il a fallu, ensuite, mettre à contribution la presse européenne, – la britannique notamment ! Air du temps oblige -le Gabon est en passe d’adhérer au Commonwealth ! – c’est le très réputé Sunday Times qui est mis à contribution.
Ali Bongo y publie donc le 1 Novembre 2021, une tribune intitulée « Leaders at Cop26 must incentivise protecting forests like the Congo Basin » .Taduction : « Les dirigeants de la Cop 26 doivent encourager la protection des forêts comme celles du Bassin du Congo ». 
Si l’on en croit ses thurféraires, cette tribune fait ainsi d’Ali Bongo le « seul chef d’État africain à publier une tribune dans la presse internationale à l’occasion de la COP 26 » (sic).
 
 Boris Johnson, l’ami anglais  
Alors qu’il avait dans un interview assuré qu’il avait retrouvé la totalité de ses facultés mentales et physiques. C’est un Ali Bongo à la démarche extrêmement laborieuse (et surveillé de très près pour éviter une éventuelle chute !) qui a été accueilli par son « nouvel ami » Boris Johnson, premier ministre britannique et par le secrétaire général de l’ONU. Aussitôt, les images sont diffusées et qu’importe si on y voit un Ali Bongo très physiquement diminué (au Gabon la prise de telles images est interdite) ! Ce qui compte, c’est montrer à tous ceux qui pensent à mettre un terme à son régime qu’il est soutenu par des puissances et « qu’il reste un grand parmi les grands de ce monde » pour reprendre les termes d’un membre de son cabinet ayant requis l’anonymat.

 
Ali Bongo boudé Emmanuel Macron

Mais « le retour triomphal  » a connu tout de même un raté de taille si l’on se fie au storytelling de l’équipe de communication d’Ali Bongo. Les communicants d’Ali Bongo avaient assuré qu’à Glasgow, on verrait Ali Bongo entre « Joe Biden et Emmanuel Macron ».
Certes, Ali Bongo a pris une photo avec Angela Merkel et Joe Biden qu’il connaît depuis plusieurs années, mais son équipe et lui-même voulaient LA photo avec l’actuel locataire de l’Elysée. Or il n’en a rien été.
P
ire, alors qu’Ali Bongo a vanté dans son discours à Glasgow (en citant Churchill tout de même !)  « L’adoption d’une loi innovante contre le changement climatique » par son régime très soucieux du climat; Emmanuel Macron a préféré faire l’éloge de…la muraille verte en Mauritanie.
De là à parler de camouflet…
 

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