La mission de Serge Hié : réhabiliter et préserver l’Art africain.

Dans le monde de l’art ancien d’Afrique, les voix des collectionneurs africains comme le franco-ivoirien Serge Hié se font de plus en plus entendre, cherchant à établir des ponts entre l’Afrique et l’Occident tout en abordant les dynamiques de pouvoir et les défis persistants dans le marché de l’art international.

 

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Serge Hié, un homme d’affaires franco-ivoirien qui vit entre Abidjan, Kinshasa, Paris et Lisbonne, est connu pour être l’un des cofondateurs de « la Résidence Abidjan », un réseau exclusif et confidentiel réservé aux décideurs de la Côte d’Ivoire. Il prévoit également de répliquer ce modèle dans d’autres capitales d’Afrique d’ici 2025.

Collectionneur d’Art premier africain et fondateur de Glory Art First, Serge Hié souligne le paradoxe selon lequel les experts en art basés hors du continent, souvent sans expérience directe de l’Afrique, sont considérés comme des références dans le domaine, malgré le fait que l’art africain soit une part essentielle de l’histoire et de la culture du continent. En tant que collectionneur passionné, il estime que l’expertise découle de l’initiation, qui dépasse parfois la simple connaissance d’une œuvre et repose également sur une compréhension plus profonde acquise par l’immersion dans la culture et l’histoire.

Une collaboration bénéfique

Serge Hié souligne également l’importance de garantir une participation équitable des collectionneurs africains sur le marché de l’art, afin de valoriser pleinement leur héritage culturel et de favoriser une collaboration mutuellement bénéfique.« C’est bien l’Occident qui a valorisé notre art : si aujourd’hui on en parle dans le monde, c’est par la voix des Européens»

Reste la question de la valeur différenciée accordée aux objets d’art africains en fonction de leur provenance. Les pièces restées en Afrique, qu’elles soient des reliques coloniales ou des productions contemporaines, semblent souvent dévalorisées par rapport à celles qui ont été exportées vers l’Occident. Cette disparité soulève des interrogations légitimes sur les critères de valorisation et d’authentification qui favorisent souvent les objets ayant une histoire de provenance européenne. «Chaque objet d’art nécessite une étude approfondie qui ne peut être menée à bien que dans son contexte origine, obligeant ainsi le chercheur à des investigations sur place, toujours riche d’enseignement.Imaginez que je me lève un matin et que je me proclame spécialiste de Napoléon ou encore Louis XIV alors que je vis en Côte d’Ivoire et ne suis jamais allé en Europe… ça n’a pas de sens! », déclare Serge Hié.

 

Querelles d’experts

Les collectionneurs africains expriment leur préoccupation face à cette situation, mettant en lumière la montée de la spéculation autour des œuvres d’art africaines, tandis que celles restant sur le continent sont parfois négligées ou sous-évaluées. Par exemple, un masque dogon authentique peut voir sa valeur diminuer simplement parce qu’il n’a pas quitté l’Afrique et ne peut pas être authentifié par les mêmes experts qui dominent le marché européen de l’art africain.

Cette prise de conscience conduit à un mouvement croissant de valorisation et de réappropriation culturelle de l’art africain. Les collectionneurs et les institutions du continent revendiquent ainsi leur légitimité dans la préservation et la mise en valeur de leur patrimoine artistique. Ils soulignent l’importance cruciale d’une étude approfondie des œuvres dans leur contexte d’origine, mettant en avant la nécessité d’une participation active des experts africains dans l’évaluation et l’authentification des œuvres d’art africaines. C’est dans cette dynamique que le projet Glory Art First a vu le jour, une plateforme dédiée à l’art premier, à l’expertise et à la traçabilité des œuvres.« L’art nous échappe. Nous devons préserver ce patrimoine qui est le nôtre, tout en conservant l’alliance qui nous lie historiquement dans ce domaine avec l’Europe”.

 

Des ponts avec l’Occident

Dans ce contexte, l’initiative de Serge Hié offre une opportunité unique de créer des ponts avec l’Occident et de devenir un acteur majeur dans l’authentification de l’art africain. Glory Art First peut jouer un rôle essentiel dans la préservation et la valorisation du patrimoine de l’art africain.

L’engagement de Serge Hié et de Glory Art First représente un pas important vers la réhabilitation, la préservation et l’authentification de l’art africain. Leur mission transcende les frontières géographiques et culturelles, offrant ainsi un nouvel horizon pour un héritage artistique riche et diversifié.