Liban, des affrontements dans le camp palestinien d’Ein el-Hilweh

Members of the Palestinian Fatah group run to take position during a third day of clashes that erupted with Islamist factions in the Palestinian refugee camp of Ein el-Hilweh near the southern port city of Sidon, Lebanon, Monday, July 31, 2023. A Lebanese army spokesperson said the death toll from the fighting in Ein el-Hilweh camp had reached six, although some reports have given higher figures. Two soldiers stationed outside the camp were lightly wounded, Col. Fadi Abou Eid said. (AP Photo/Mohammad Zaatari)

Quelque 60000 Palestiniens vivent dans ce camp d’Ein al-Hilweh, le plus grand du Liban, où des affrontements ont eu lieu entre la fin juillet et le début août entre factions rivales, nationalistes ou islamistes, alors qu’au Caire, une rencontre avait justement lieu entre le Fatah et le Hamas  

Le camp d’Ein al-Hilweh, situé près de la ville libanaise de Sidon, est le théâtre d’une lutte fratricide entre le Fatah, l’organisation fondée par Yasser Arafat et « Junud al Sham », une milice islamiste. La plus grande confusion règne sur les origines de cette guerre ouverte qui aura fait onze morts et quarante blessés.  Pour le New York Times, les combats ont été déclenchés « par le meurtre samedi d’un chef de la faction du Fatah et de quatre de ses gardes du corps par un autre groupe palestinien ». À savoir le mouvement islamiste Jund al-Sham, très bien implanté à Ein el-Heloueh.

On a assisté à un authentique combat militaire avec tirs de mortiers, lancers de grenades et mitrailleuses qui ont dévasté des quartiers entiers. Deux mille Palestiniens ont quitté leurs logements. Un soldat libanais situé à l’extérieur d’Ein el Heloué a également été tué.

Isolé par un mur qui le ceinture, le camp d’Ein al-Hilweh  est gardé par l’armée libanaise. Les résidents d’Ein el Heloué sont nés au Liban mais ne sont pas libanais, ils vivent des aides internationales et n’ont pas le droit de travailler, ni d’acheter un bien immobilier au Liban. Ils doivent montrer patte blanche s’ils veulent sortir du camp. 

Des pourparlers au Caire

La surprise c’est qu’en ce début du mois d’août 2023, la plupart des groupes palestiniens, dont le Fatah et le Hamas, sont réunis en Égypte pour des pourparlers en vue d’une réconciliation. 

Depuis 2007, date à laquelle le mouvement islamiste Hamas a pris le contrôle la bande de Gaza, rien ne semble pouvoir rassembler les différentes tendances palestiniennes.  À plusieurs reprises, un Etat arabe ou un autre a tenté d’unifier à nouveau les Palestiniens. Sans succès. Le maréchal égyptien al Sissi s’y essaie une nouvelle fois. Les guerres intestines entre mouvements rivaux n’ont jamais cessé. alors que l’armée libanaise a décidé de ne plus rentrer dans les camps palestiniens.

En 2017, le Fatah a combattu des milices islamistes proches de l’Etat Islamique. Les deux mouvements n’ ont épargné les fugitifs qui cherchaient désespérément refuge dans les quartiers surpeuplés du camp.

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