Le Hezbollah appelle à tuer les homosexuels

Pourquoi le Hezbollah intensifie sa campagne contre les LGBTQ+ ?

Le mouvement chiite pro iranien n’avait jamais mis principalement en avant des valeurs coraniques dures. Son habileté aura été depuis les deux invasions israéliennes au Liban de se positionner comme le mouvement de la résistance contre le sionisme, une posture qui lui vaut la sympathie d’une partie de la population libanaise, y compris au delà de ses militants habituels. La violence des attaques portées contre la communauté homosexuelle surprend d’autant plus que le Liban traverse une période politique très sensible où on voit le Hezbollah tenter de rallier l’ensemble des communautés à la candidature de son allié de toujours, Sleiman Frangié.

« Déviance, décadence, chaos… »

Le Hezbollah a commencé par publier un communiqué lors de ce mois des fiertés rejetant « toute tolérance envers les promoteurs de la perversion sexuelle, de la pornographie et de l’homosexualité », les considérant comme une menace pour la société. Plus récemment, la formation chiite a condamné « le phénomène croissant de déviance, de décadence, de désintégration et de chaos familial » (en allusion à l’homosexualité NDLR), estimant que cela « menace la stabilité du pays et sa composition démographique et confessionnelle ».

Mais l’attaque a atteint un niveau sans précédent avec la récente diffusion d’une vidéo de Hassan Nasrallah, largement partagée sur les réseaux sociaux, lors de l’un de ses discours à l’occasion de l’Achoura. Dans cette vidéo, il affirme que les « liwat » (terme arabe péjoratif désignant les personnes homosexuelles) doivent être tués selon les enseignements coraniques. « Si une personne hétérosexuelle commet un adultère, elle devrait être fouettée si elle a accompli de bonnes actions dans sa vie et tuée dans le cas contraire.

En ce qui concerne les “liwat”, ces personnes sont immédiatement punies de mort, dès la première occurrence»  instruit le chef religieux à son audience.

L’appel à l’ordre moral

Samedi, à l’occasion du dixième jour de l’Achoura, Hassan Nasrallah, a estimé qu’au Liban, « le danger a débuté à travers les associations et la publication de livres pour enfants qui propagent la culture déviante ». Il a appelé le ministère de l’Éducation à « interdire » cette culture et à « protéger les enfants de la génération future ».