Sur le front mardi, au Capitole mercredi: le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’est rendu mardi à Bakhmout, ville de l’est, au plus près du front, ravagée par d’intenses combats, est attendu mercredi à Washington pour son premier déplacement international depuis le début de la guerre.
La visite de Zelensky coïnciderait avec une grande réunion militaire autour de Vladimir Poutine: le président russe veut, en effet, tirer mercredi les conclusions de l’année écoulée et fixer les objectifs de son armée pour 2023.Selon plusieurs médias américains qui annoncent cette visite, Volodymyr Zelensky va s’adresser au Congrès américain et rencontrer Joe Biden à la Maison-Blanche.
Le Congrès convoqué
Dans un courrier daté de mardi, la cheffe de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, » encourage » elle les parlementaires à être » physiquement présents » mercredi soir pour une session » tout particulièrement consacrée à la démocratie « .
Les parlementaires américains s’apprêtent à voter une nouvelle enveloppe massive de soutien à l’Ukraine, de près de 45 milliards de dollars.
Le président américain Joe Biden devrait pour sa part donner à son feu vert à l’envoi en Ukraine de missiles Patriot, un système de défense antiaérienne particulièrement sophistiqué.
Volodymyr Zelensky, qui n’a pas quitté l’Ukraine depuis l’invasion par la Russie le 24 février, réserverait donc sa première visite aux États-Unis, chef de file de la riposte internationale et de loin les premiers donateurs à Kiev.
Cette aide est estimée par des experts à déjà près de 50 milliards dont 20 milliards en armement et assistance militaire.
Le gouvernement russe » divisé «
De son côté, Washington a indiqué mardi que les dirigeants russes sont divisés sur le lancement d’une grande offensive hivernale en Ukraine, sur fond de craintes que Moscou ne tente à nouveau de prendre Kiev.
» Clairement, il y en a certains qui, je crois, prônent de poursuivre l’offensive en Ukraine. Il y en a d’autres qui ont de réelles questions quant à la capacité de la Russie de le faire « , a estimé un haut responsable sous le couvert de l’anonymat, en parlant des délibérations en cours au sein du gouvernement russe.
Il a encore précisé que les Etats-Unis » ajusteraient et adapteraient rapidement » leurs objectifs si une telle offensive majeure était décidée, au neuvième mois de l’invasion russe en Ukraine.
Pour leur part, selon ce haut responsable, les Ukrainiens ne montrent aucun signe de vouloir » ralentir et je pense que les Russes doivent en tenir compte dans leurs calculs « .k
Dans l’enfer de Bakhmout
En se rendant mardi à Bakhmout, pour une visite surprise au plus près des affrontements, il avait déjà défié son homologue russe Vladimir Poutine. Une vidéo diffusée par la chaîne ukrainienne d’Etat Freedom l’a montré se prenant en photo aux côtés de soldats dans un bâtiment et leur donnant des médailles. » Vous protégez toute l’Ukraine. Ce n’est pas juste Bakhmout, c’est la forteresse Bakhmout « , a-t-il lancé aux militaires.
Il s’est déjà rendu à plusieurs reprises près du front, mais cette visite à Bakhmout apparaît comme le plus risqué de ses déplacements, les forces russes se trouvant aux portes de cette ville.
Les troupes de Moscou tentent depuis l’été de s’en emparer. Ravagée par les combats, Bakhmout comptait environ 70.000 habitants avant l’invasion russe.
Vladimir Poutine est pour sa part apparu mardi à la télévision en train de remettre des décorations à l’intérieur des murs du Kremlin à Moscou, à des soldats et à des dirigeants séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine.
Lors d’une grande réunion prévue autour de lui mercredi, impliquant 15.000 responsables, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou rendra notamment des comptes sur » l’état d’avancement de l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Après une série de revers militaires russes dans le nord-est et le sud de l’Ukraine, l’essentiel des combats se concentre actuellement dans l’est du pays.
La Russie a opté à partir d’octobre pour des bombardements massifs sur les infrastructures ukrainiennes, qui causent des coupures de courant et d’eau.
Vladimir Poutine a admis mardi que la situation était » extrêmement difficile » dans les quatre régions du sud et de l’est de l’Ukraine dont Moscou revendique l’annexion sans les avoir entièrement conquises.
Un gradé de haut rang de l’armée ukrainienne, le général Serguiï Naïev, a pour sa part affirmé voir une » augmentation du niveau de menace » d’une potentielle attaque russe à partir du Bélarus voisin, comme ce fut le cas dans les premiers jours du conflit.
Vladimir Poutine s’est rendu lundi au Bélarus pour des entretiens avec son homologue et allié Alexandre Loukachenko.
Avec AFP
Alain Juillet: « la logique voudrait qu’on négocie avec la Russie ».
Excellent ideas.