Le Maréchal libyen Haftar doit liquider ses biens aux États Unis

Le 29 juin 2022, la Cour du district de Virginie a rendu un jugement contre le citoyen Américain Khalifa Belgacem HAFTAR,  chef suprême de l’Armée Nationale Libyenne (ANL) pour crimes de guerre, torture, détention illégale, d’actes de mise à mort extra judiciaire, de crimes contre l’humanité le poussant, lui et son clan, à liquider ses biens aux États Unis.

Le maréchal Haftar qui cultivait d’excellentes relations avec le pouvoir français est condamné aux Etats Unis pour crimes contre l’humanité

Dans son jugement, la juge Léonie BRINKEMA s’appuie sur l’une des plus anciennes lois américaines, « the Alien Tort Statute » qui permet aux ressortissants étrangers de demander justice aux tribunaux des Etats unis pour des crimes commis par un citoyen américain en dehors du pays et en violation du droit international dans le cas où les crimes de guerre et crimes contre l’humanité sont établis.

L’affaire est prise au sérieux par l’entourage et la famille du Maréchal Libyen. La loi stipule que dans le cas où l’accusation, d’un citoyen américain, est établie, il doit indemniser les victimes. Les biens de la famille Haftar ne sont pas répertoriés de manière exhaustive aux Etats Unis. Deux de ses fils, Okba et Seddik, gèrent le patrimoine de la famille au pays de l’oncle Sam principalement dans l’Etat de Virginie. Les deux autres fils, Saddam et Khaled, activent en Libye, le premier chef de la brigade 106 dont le nom est aussi évoqué pour crime de guerre, tandis que le second a intégré les services des renseignements de l’ANL dès sa sortie de l’académie militaire d’Amman en Jordanie.

Le site « middle East Eye » révèle l’accélération des opérations de vente qui se résume à un manoir en Virginie (2,55 millions $), deux maisons de banlieue (680 000 et 715 000 $) et une maison coloniale (620000$). Le chef de l’ANL de Banghazi dispose également d’un patrimoine international dans l’immobilier, en Egypte, Jordanie, et aux émirats arabe unies.

Les biens immobiliers du clan Al Ferjani menacés

Le maréchal Libyen est issu de la tribu des Al Ferjani dont une grande partie est installée avec lui aux USA depuis les années 80. Nombre d’entre eux y possèdent des biens immobiliers. Les descendants, nés américains, ont intégré l’ANL du maréchal Haftar. Ils sont susceptibles d’être poursuivis aux USA dans le cas de leur implication dans des crimes de guerre.

Tout a commencé en 2016. Lorsqu’un citoyen américano libyen, Emadeddin Muntasser, président de la fondation démocratie et droit de l’homme a réuni une équipe juridique internationale pour la mise sur pied d’une feuille de route afin de poursuivre aux États-Unis et ausein de l’Union européenne. La Cour pénale internationale a été mobilisér. Depuis le lancement de l’opération, de nombreuses victimes libyennes ont été mobilisées et encouragées à porter plainte avec des preuves matérielles.

En 2017, Muntasser et son équipe ont recueilli de nombreux éléments de preuves, témoignages et documents soumis au FBI et au ministère de la Justice. Nombres victimes ont été interrogées par des enquêteurs américains. Les charniers de Tarhouna ont été ajoutés au dossier d’accusation. L’affaire s’est poursuivie jusqu’au 2022 lorsqu’un magistrat fédéral a émis une recommandation de responsabilité envers le juge BRINKEMA qui a accepté de rendre un « jugement » à travers l’ouverture d’un procès.

 « Ce jugement est une victoire majeure pour la justice », a déclaré Muntasser. « Mais ce n’est qu’une première victoire. Il y a beaucoup de crimes, beaucoup de victimes et beaucoup de cas à poursuivre. Pour nous, ce n’est que le début de ce que nous attendions. Cela serait une avancée importante, la responsabilité de chaque citoyen libyen, pour la paix et la stabilité en Libye et ailleurs».

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