Le « lobbying » du Qatar mis en cause à Bruxelles

Vendredi 9 décembre, à Bruxelles, l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, une des vice-présidentes du Parlement européen, a été interpellée par la police dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption impliquant le Qatar.

Quatre autres personnes ont été interpellées a indiqué le parquet fédéral belge. Il s’agit d’un assistant parlementaire attaché au groupe Socialistes et Démocrates (S & D), qui est le compagnon de Mme Kaili ; il s’agit de l’ancien eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri, lui aussi socialiste. Les deux autres personnes interpellées sont un directeur d’ONG et un leader syndical de nationalité italienne.

Seize perquisitions ont été menées par la police belge qui ont permis de mettre la main sur 600 000 euros en liquide, des ordinateurs et des téléphones portables dont les contenus seront analysés.

Des soupçons anciens

Le parquet belge n’a pas nommé l’Etat corrupteur, mais selon le journal Le Soir, il s’agit du Qatar. Depuis plusieurs mois, les enquêteurs belges « soupçonnent un pays du Golfe » d’influencer les décisions économiques et politiques du parlement européen, en versant des pots de vin conséquents « ou en offrant des cadeaux onéreux à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique significative » au sein du Parlement européen.

A Athènes, le parti socialiste grec (Pasok-Kinal) a annoncé que Mme Kaili était « écartée » de ses instances dirigeantes.

Raphael Glucksman, député européen de gauche, a remarqué sur Twitter que « la plupart des suspects sont liés au groupe Socialistes et Démocrates (S&D), notre groupe au Parlement européen. Mon principe est clair : la vérité et la justice doivent primer sur les solidarités de parti. Et il va falloir vite nettoyer les Écuries d’Augias ! »/

Raphael Glucksman a ajouté : « La corruption — morale et financière — et les ingérences étrangères minent nos cités. La commission spéciale que je préside (INGÉ2) va s’emparer de cette affaire grave.

Et si le football n’était pas à vendre !

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)

1 COMMENTAIRE

  1. Je n’ai vu d’articles sur le morrocogate au parlement Européen où la corruption du Maroc à atteint un niveau inimaginable ces derniers jours. La corruption du maroc est nettement supérieure à celle du Qatar. Un peu d’objectivité ne pourrait que rehausser le journalisme.

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