Algérie, le général Chengriha inquiet des possibles attaques contre sa famille

Le chef d’état major de l’armée algérien, le général Chengriha, dont le fils réside en France et la fille aux Etats Unis ( et tous deux aux frais de l’Etat algérien) est inquiet de possibles campagnes de presse qui viseraient ses enfants pour chercher à l’atteindre .

« Il est fort possible que le général Chengriha soit plus proche de la porte que de l’augmentation », explique en souriant un diplomate à Mondafrique. En effet, le recadrage des services secrets algériens, l’ossature du pouvoir, qui s’est opéré notamment depuis l’été dernier, n’a pas joué en sa faveur.

Le général Chengriha, supposé être l’homme fort du régime, a perdu un de ses plus fidèles alliés au sein du sérail militaire. Le général Zmirli, qu’il avait fait nommer en 2020 à la tète de la DCSA, le tout puissant renseignement militaire et le bras armé de l’État Makor. Ce dernier  a été brutalement mis à pied voici trois mois, après avoir été atteint par l’arrestation de son propre frère, le colonel Omar Zmirli, aujourd’hui en prison pour malversation.

Plus grave pour le général Chengriha, le colonel Zmirli est l’officier qui avait pris en charge en France Chafik Chengriha, le propre fils du général. Autant dire que les services qui ont enquêté puis emprisonné cet officier devenu un des plus puissant relais d’Alger à Paris  ne voulaient clairement pas du bien au chef de l’armée algérienne. Lequel s’est récemment inquiété auprès de ses proches d’aautres révélations touchant sa famille et le mode de vie de ses enfants à l’étranger. 

Chafik Ghengriha, le maillon faible

Le commandant Chafik Chengriha, le fils du général Said Chengriha, chef d’état major de l’armée algérienne, a la formation d’un ingénieur informaticien. Depuis 2020, le jeune Chafik réside à Paris , officiellement pour les besoins d’un stage qui serait indispensable … à sa formation. Le fils de Chengriha est en fait rattaché au bureau militaire de l’ambassade d’Algérie à Paris, l’un des services les plus discrets de la diplomatie algérienne rattaché directement au ministère algérien de la Défense nationale.
 
Ce bureau gère depuis Paris et en toute opacité des budgets de plusieurs millions d’euros. Ces fonds servent à financer les soins médicaux des hauts responsables militaires algériens nombreux à venir se soigner en France. Ce bureau prend en charge également les formations des rejetons de la nomenklatura dans les établissements civils ou militaires français.
 
Le chef d’état major algérien n’est pas à l’abri d’une contradiction. L’homme fort du pouvoir algérien ne manque pas une occasion d’affirmer sa fidélité à la Russie, principal fournisseur d’armements à l’Algérie, qu’il soutient notamment dans son conflit avec l’Ukraine. Mais le même fait en sorte que son fils vive à Paris, aux frais du contribuable algérien. Et qui plus est au sein d’un département qui gère le véritable scandale des soins dispensés en France aux gradés algériens et autres privilégiés du système.
 

Des enfants encombrants

Après ces rebondissements malheureux pour son image, le général Chengriha avait tenté de faire revenir son fils de Paris où il mène joyeuse vie. Mais cela sans succès. Le chef d’état major s’inquiète aujourd’hui des possibles révélations qui pourraient paraitre dans la presse sur les frasques du fiston. Sans parler du parcours de sa propre fille qui après avoir été nommé au consulat algérien en Suisse où elle avait fait l’objet d’une enquête a été, depuis, promue à l’ambassade d’Alger à Washington.

Le général Chengriha est d’autant plus inquiet de possibles nouvelles révélations qu’à la tète des services extérieurs algériens vient d’être nommé le général Djebbar M’henna avec lequel les relations sont très tendues. 

Elles le sont depuis ‘lhiver dernier lorsque le général M’henna avait tenté, avec l’appui de ses amis français de la DGSE et des cadres de l’ex DRS du général Toufik, de devenir le coordinateur tout puissant des services algériens. Or les hauts cadres du renseignement militaire  s’étaient opposé fermement à l’idée de mettre en place une telle structure qui leur échapperait. Le général Ouled Zmirli, qui était alors le patron de la DCSA, refusait qu’on remette en cause les prérogatives grignotées année après année qui ont fait de son service l’épicentre de l’appareil de renseignement.

Pris en étau entre les cadres de la DCSA et les ambitions des revenants de l’ex DRS, le général Said Chengriha avait choisi les premiers. Du coup, le général M’henna et ses amis ne lui veulent pas que du bien.

Et le vieux général Chengriha le sait ! Et s’inquiète des nouvelles révélations qui pourraient « fuiter » dans la presse sur la vie de son fils à Paris! Ce en quoi il n’a pas forcément tort. 

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