Le site « Algérie Part », souvent bien informé, dont le directeur, Abdou Semmar est réfugié en France, croit savoir que de nombreux blocages perdurent encore dans les relations algéro-françaises et expliquent les retards constatés dans l’organisation de la visite d’Etat de Tebboune à Paris prévue au cours des deux dernières semaines du mois de juin prochain.
Les blocages qui se dressent sur le chemin de la visite du Président Tebboune concernent avant tout le programme proposé par le Palais Présidentiel d’El-Mouradia à l’Elysée. Les propositions d’Alger sont jugées « lourdes » et « irréalistes »Le programme de la visite de Tebboune à Paris est composé d’une soixantaine de points , pas moins,et évoque des déplacements importants de Tebboune dans des institutions publiques symboliques de la République française, une façon de légitimer le Président algérien actuel peu avant une probable annonce de sa candidature pour un deuxième mandat.
Il s’agirait notamment que le Président algérien soir reçu au Parlement français, où un certain ombre de parlementaires pourraient manifester leur hostilité au régime algérien, et de la Grande Mosquée de Paris, dont le recteur en revanche est très proche des autorités algériennes qui ont considérablement facilité sa nominatioet l’utilisent comme un utile intermédiaire notamment avec la communauté juive de France.
De son côté, l’Elysée, qui avec le départ du ministre des Affaires Étrangères, Ramtane Lamamra, a perdu un interlocuteur de confiance au sein du gouvernement algérien, a fait savoir à la Présidence algérienne qu’elle ne peut pas fournir des garanties pouvant permettre la validation de cette feuille de route
L’ombre du général Chengriha
Par ailleurs, le volet sécuritaire et militaire qui devra être discuté lors de la visite de Tebboune à Paris devra inclure la participation du patron de l’institution militaire algérienne, Said Chengriha, et nécessitera la mobilisation du côté français des décideurs du ministère des Armées. Un tel programme nécessite des efforts logistiques et organisationnels importants que Paris ne semble pas encore capable de les mobiliser tout au long des 2 à 3 jours prévus initialement pour le déroulement de la visite de Tebboune à Paris.
Pour tenter de lever ses blocages, deux lobbyistes jouent le rôle d’intermédiaires entre Paris et Alger et activent dans les coulisses des réseaux informels et formels qui lient les deux pays pour trouver des solutions permettent de boucler définitivement les préparatifs de la visite d’Abdelmadjid Tebboune en France.
La « Françalgérie » à l’oeuvre
Le premier fut pendant longtemps l’un des dirigeants algériens les plus influents, le deuxième fut Premier-ministre en France et figurait pendant longtemps parmi les poids lourds de la vie politique française. Chérif Rahmani, ex-Wali et plusieurs fois ministres au cours des années 2000 ainsi que haut fonctionnaire de l’Etat algérien depuis les années 80, et Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre français de 2002 jusqu’à 2005, sont effectivement les deux intermédiaires qui agissent dans les coulisses pour tenter de trouver des arrangements.
On se souvient comment Chérif Rahmani, en accord avec l’armée algérienne, avait organisé le voyage de BHL en Algérie durant les années noires (1992-1998), un véritable fiasco où Alger avait tenté, à travers lui, de mettre en avant une nouvelle génération de responsables algériens entreprenants. Jean Pierre Raffarin restera, lui, comme l’ami de la dictature algérienne durant le rêgne du général Ben Ali et comme le principal soutien du régime chinois qu’il défend avec un zèle désarmant.
Le choix calamiteux de ces revenants comme facilitateurs du voyage présidentiel montre à quel point la relation franco algérienne est aujourd’hui piégée. Messieurs Rhmani et Raffarin représentent un monde ancien qui est aujourd’hui décalé, voire pire déconnecté, des réalités de la relations franco algériennes..
Le fiasco de la discrète visite de Tebboune au Portugal