Tout ça pour en arriver-là ! Tout ça pour finalement arriver à la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). On aurait pu avoir cette lecture des dernies événements au Burkina Faso, si le coup d’Etat perpétré le 17 septembre par le Conseil national pour la démocratie (CND), avec à sa tête le général Gilbert Diendéré, n’avait pas eu des conséquences dramatiques. D’abord, sur le plan humain avec au moins une dizaine de personnes fauchées par les balles assassines des éléments du RSP. Un bilan qui pourrait, au demeurant, s’alourdir avec le nombre élevé de blessés, dont certains très grièvement.
Désastre économique
Le coup de folie des énergumènes du RSP aura également été un désastre économique parce que les travailleurs ont été contraints d’observer une grève générale pour contribuer à préserver la démocratie. Même si aucune évaluation exacte n’est encore disponible, tout porte à croire que le putsch avorté a coûté des dizaines de milliards de franc CFA au pays. Au plan politique, les prétentions « pouvoiristes » de la bande à Diendéré ont chamboulé le calendrier électoral et ouvert une « ère d’incertitudes maîtrisées ».
Il n’est pas exagéré de rappeler que le coup d’Etat a été perpétré trois jours seulement avant l’ouverture de la campagne pour la présidentielle du 11 octobre prochain. De toute évidence, cette date ne pourra plus être tenue. Ce qui oblige à ouvrir des consultations pour convenir de nouvelles échéances associant l’exigence d’aller vite à la nécessité de garantir des élections incontestables.
Cette démarche doit être couplée avec le devoir de punir le général Diendéré et les co-auteurs du coup d’Etat. L’aveu de l’échec du putsch exprimé par Diendéré et ses excuses au peuple burkinabé et à la communauté internationale ne suffisent pas à absoudre les responsables de l’attentat odieux à la démocratie. A trop tirer sur la corde, elle finit par se casser, dit la sagesse populaire. A trop montrer ses muscles, le RSP a fini par créer les conditions idéales de sa dissolution. Une tâche que la transition projetait pourtant de laisser en héritage aux autorités élues.