Si les adversaires de Tidjane Thiam au PDCI, un des principaux partis d’opposition qu’il préside, tiennent sa nationalité française pour un goulot d’étranglement, la double nationalité du président du parti reste encore un tabou à neuf mois de l’élection présidentielle.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
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Qui, de Tidjane Thiam et de Jean-Louis Billon, sera le candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) lors de l’élection présidentielle à venir ? Un temps perçu comme le candidat naturel du vieux parti pour cette échéance capitale en raison d’une résolution du congrès extraordinaire votée dans l’euphorie générale dans laquelle s’est déroulée son élection, l’ancien directeur général du Crédit Suisse a finalement perdu ce statut après un an de mandat.
Une convention sera ainsi organisée pour choisir le candidat du parti. La date de sa tenue sera connue dès mars prochain au cours d’une réunion du bureau politique, la toute première de l’ère Thiam. Mais une fois cette question qui divise encore le député de Dabakala et Tidjane Thiam sera résolue, une autre question risque de se poser : celle de la deuxième nationalité de l’ancien directeur général du Crédit Suisse qui n’a jamais caché sa nationalité française.
Nationalité exclusive
Au regard de la loi électorale, « le candidat à l’élection présidentielle doit jouir de ses droits civils et politiques et doit être âgé de trente-cinq ans au moins. Il doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine ». C’est en effet ce que stipule l’article 55 nouveau de la constitution issue du référendum de 2016.
Même si le PDCI botte généralement en touche sur cette question, le concerné, lui, s’en est toujours vanté. Dans une émission de France 24 intitulée, « L’invité de l’Economie, Tidjane Thiam », alors qu’il était à l’époque PDG de l’entreprise anglaise d’assurance Prudentail avait déclaré. « Le président d’une grande entreprise britannique m’a confié que mon problème au sein de la City n’était pas d’être noir mais que d’être français. Ce qui était une bonne nouvelle. La question n’est pas la couleur ou la race, mais la différence culturelle et d’approche différente». avait-il répondu.
Le président arbitre?
Mais le président du PDCI est aussi ivoirien de naissance en raison de la nationalité de ses parents. En revanche, il tombe sous le coup du critère d’exclusivité qui impose à minima que le candidat à l’élection présidentielle ait renoncé à sa seconde candidature. Et dans ce cas, il devrait le faire six mois avant l’élection présidentielle dans le cadre d’une interprétation stricto sensu de la loi.
Car il suffirait aussi, dans le cadre d’une interprétation large, de prouver que M. Thiam a eu une autre nationalité, notamment française, qui semble l’avoir accompagnée dans toute sa carrière professionnelle. Et cela suffirait alors à entacher l’exclusivité de sa nationalité ivoirienne. Et, dans un tel cas, son éligibilité sera sujette à caution. Dans l’hypothèse où il devra préalablement renoncer à sa nationalité française, il faudrait ensuite que le chef de l’Etat prenne un décret pour l’intégrer dans le fichier national.
Dans le contexte d’aujourd’hui, ce n’est pas joué
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