Déjà plusieurs fois réédité et traduit en plusieurs langues (mais pas ou pas encore en français), le livre de ce professeur de sociologie à l’université d’Amsterdam fait sensation, estment nos amis de la revue « Books » qui nous autorisent à reprendre l’article qu’ils consacrent à cet ouvrage.
Présentant en langue claire des monceaux de littérature spécialisée sur ce sujet ô combien clivant, il pourfend les torrents d’idées simples qui empoisonnent les débats politiques des deux côtés de l’Atlantique. Voici quelques-uns des « 22 mythes » qui lui paraissent pervertir les discours dominants. Contrairement à ce qu’on croit, « les migrations internationales sont restées stables et à un niveau relativement bas au cours des dernières décennies », résume Alice Fill sur le site E-International Relations.
La grande majorité des migrants arrivent tout à fait légalement, étant recherchés pour des raisons d’emploi. Les migrants occupent des emplois dont les nationaux ne veulent pas ou dont la qualification est rare ou en déficit. L’impact sur le système social et le logement dans le pays d’accueil est « négligeable ». La plupart des crises de réfugiés restent concentrées dans les régions d’origine.
C’est aussi un mythe de croire qu’on peut réduire l’émigration en investissant dans le développement des pays d’origine, car elle augmente à mesure que les conditions économiques s’améliorent. Comme le souligne aussi Ros Taylor dans le Times Literary Supplement, le renforcement de barrières aux frontières a le double effet de stimuler le trafic de l’immigration illégale et d’inciter ceux qui venaient pour un séjour temporaire à s’implanter définitivement.
Sur le journal conservateur en ligne Quillette, le Néerlandais Steije Hofhuis juge que tout en prétendant dénoncer des préjugés équitablement répartis entre la droite et la gauche, l’auteur témoigne d’un classique optimisme de gauche qui le conduit à fausser les véritables enseignements de la littérature spécialisée.