Déclaré président de la République gabonaise le 30 août dernier, Ali Bongo a été renversé par l’armée du Gabon menée par la Garde Républicaine. Une chute saluée par Pierre Claver Maganga Moussavou, l’ancien vice-président Gabon. Lequel espère toutefois ne pas voir la situation actuelle s’éterniser. Mondafrique l’a rencontré à Paris.
Jocksy Andrew Ondo-Louemba et Benoit Dupontet
« L’armée, compte tenu de la falsification des résultats, est arrivée comme un sauveur ! » Pierre Claver Maganga Moussavou, ancien vice-président du Gabon, ne s’en cache pas ! Il salue la chute de l’ancien président de la République du Gabon, Ali Bongo. Et ce ne serait pas le seul à abonder dans ce sens. « Tout le peuple gabonais a approuvé ce coup d’État. Lequel a mis fin à des pratiques éculées. Il n’y a jamais eu la volonté d’asseoir la démocratie ni la transparence dans notre pays », insiste le politique gabonais. C’est pourquoi, selon lui, l’armée est intervenue. Il était nécessaire de « réinstaller les institutions et de s’attaquer très vite à la réflexion ».
À ce jour, Pierre Claver Maganga Moussavou entend « laisser du temps au temps tout en donnant la chance aux responsables du CTRI de s’organiser ». Mais il rappelle sa volonté de ne pas voir l’auteur du coup d’État se présenter lors d’une prochaine élection présidentielle. Si, selon lui, le processus actuel peut ainsi durer dix-huit mois, il attend de voir ce que la transition actuelle va donner.
« Ceux qui sont à côté du feu écoutent le bruit de la marmite »
Lorsqu’il est question d’une éventuelle candidature de l’ancien vice-président, celui-ci tient à clarifier les choses. Tout dépend de sa santé, des moyens mis à sa disposition et de son parti politique. « Il ne faut pas non plus perdre de vue que j’étais dans un processus qui a été interrompu. Toute logique voudrait qu’on le reprenne. » Et pour cela, il attend que le CTRI lui donne l’opportunité de « repartir ». Dans quel but ? Celui pour tout acteur politique d’accepter le débat démocratique et le résultat découlant de chaque élection.
Et de poursuivre : « Ceux qui sont à côté du feu écoutent le bruit de la marmite ». Autrement dit, Pierre Claver Maganga Moussavou entend défendre la provincialisation, la déconcentration et la décentralisation. Car selon lui, le président a besoin de relais. Mais à ses yeux, son pays a aussi besoin d’instaurer une démocratie. « C’est une nécessité. » D’après lui, la population gabonaise y aspire. « Elle comprend parfois même mieux ce processus que les hommes politiques eux-mêmes qui, parfois, mettent en exergue leurs intérêts. » Et il ne désespère pas. « Nous y arriverons ! »