La disparition de Khemais Chammari, combattant tunisien de la liberté

Le verbe, la plume et l’action : Khemaies Chammari, un des leaders les plus marquants du mouvement étudiant tunisien, de la gauche et des droits humains, vient de s’éteindre à l’âge de 81 ans.

Ses longues années de prison pour des motifs politiques et d’opinion en 1966, 1968, 1981, 1987 et 1995, et d’exil à plusieurs périodes ont laissé leurs séquelles malgré sa haute taille imposante et son esprit resté tojours vif. Animateur étudiant à l’UGET, dirigeant du groupe d’Etude et d’Action Socialiste de Tunisie (GEAST – Perspectives), secrétaire général de la Ligue Tunisienne des Droit de l’Homme (et Vice-président), et député du MDS, il était en première ligne sur tous les fronts. Son combat sera incessant au sein de différentes instances internationales des droits de l’Homme et aux Nations-Unies.

Nommé au lendemain du 14 janvier 2011, ambassadeur représentant permanent de Tunisie auprès de l’Unesco, il s’acquittera parfaitement de sa tâche, jusqu’à son retour à Tunis en 2013. Pour reprendre son engagement militant.

La Tunisie perd en lui une voix audacieuse contre la dictature et pour les libertés, un penseur des droits humains, et une plume alerte, ciselée et percutante. 

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)