Terrorisme - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/terrorisme/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sat, 09 Mar 2024 16:20:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Terrorisme - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/terrorisme/ 32 32 Quatre décennies d’exportation de la Révolution islamique https://mondafrique.com/a-la-une/quatre-decennies-dexportation-de-la-revolution-islamique-volet-1/ Thu, 07 Mar 2024 04:45:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=106298 Les roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël, le harcèlement des Houthis contre les bateaux en mer Rouge, le soutien logistique au Hamas de Gaza, les attaques contre les bases américaines: derrière toutes ces actions, les États dénoncent la main de Téhéran. De fait, depuis 45 ans, la République islamique d’Iran n’a cessé d’étendre son […]

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Les roquettes du Hezbollah sur le nord d’Israël, le harcèlement des Houthis contre les bateaux en mer Rouge, le soutien logistique au Hamas de Gaza, les attaques contre les bases américaines: derrière toutes ces actions, les États dénoncent la main de Téhéran. De fait, depuis 45 ans, la République islamique d’Iran n’a cessé d’étendre son influence dans la région.

Une enquête de nos partenaires du site « Ici Beyrouth »

Le point de départ est une révolution religieuse sans précédent, portée par l’ayatollah Khomeini en 1979. Auréolé par la mystique des chiites duodécimains, Khomeini a imposé la suprématie du Guide religieux et défini comme objectifs fondamentaux de l’État clérical « lexpansion de la souveraineté divine dans le monde, la défense des opprimés et l’unité du monde islamique ». « La révolution en Iran n’avait pas pour but le renversement du régime monarchique, mais bien de poser les fondements d’une république d’inspiration divine ».

Dans un discours prononcé peu après son retour triomphal à Téhéran le 1ᵉʳ février 1979, l’ayatollah Rouhollah Khomeini ne cache pas ses intentions. Il est bien déterminé à transformer l’Iran en République islamique, projet qu’il a mûri pendant ses quinze années d’exil. Il sera concrétisé deux mois plus tard, après que ses séides auront fait main basse sur le pays et réduit au silence tous les opposants à la théocratie en marche.

Le visage sombre et la voix sourde, le religieux de 77 ans est tout le contraire d’un tribun fougueux. Seul son regard, dur et impitoyable, trahit un feu intérieur, une implacable volonté de revanche. Pour s’être opposé au Shah depuis les années 60, il jouit d’un immense prestige auprès du bas-clergé et des classes populaires pieuses. Il est arrivé appuyé par un groupe d’intellectuels religieux qui ont préparé son avènement et qui vont l’aider à réaliser sa stratégie de conquête.

Déjà, deux mois avant son retour, des milliers d’Iraniens, criant Allah Akbar! de maison en maison, affirmaient avoir vu le visage de l’ayatollah apparaître sur la lune! Par une habile récupération de cette fable, les mollahs avaient célébré l’événement dans les mosquées, clamant dans une formule hardie que « lorsque le soleil se lèverait à l’ouest, le Mahdi reviendrait »(sic). Or, Khomeini, dont le visage se reflétait sur la lune comme le soleil, se trouvait à l’ouest, en France, à Neauphle-le-Château…

Sans doute faut-il chercher dans l’inconscient collectif des Persans la source de cette vénération mystique. La figure de Khomeini fait écho au mythe duodécimain de l’imam caché. Le chiisme duodécimain, ou imamat, dont les Iraniens sont les adeptes les plus nombreux, est né du conflit qui opposa entre eux les successeurs du prophète Mohammed. Les chiites reconnaissent Ali, le gendre de Mohammad, et ses onze descendants comme les seuls véritables guides spirituels des musulmans. Le douzième imam, Mohammad, mystérieusement disparu aux yeux des vivants à l’âge de 5 ans, est considéré comme le Mahdi, le seigneur du temps, le sauveur qui réapparaîtra à la fin de sa grande occultation pour apporter la révélation du vrai Coran, le gouvernement parfait et la justice universelle.

S’il n’est pas le Mahdi, Khomeini en est le puissant vicaire. Dès son retour, il est paré du titre d’imam et d’une impressionnante collection d’épithètes: « Le Guide suprême des musulmans », « le régent de l’imam caché », « le glorieux défenseur de la foi », « le vengeur », « le briseur d’idoles », « celui qui écrase Satan », « le seul espoir des opprimés ».

« Culte du martyre »

Aux yeux de ses adeptes, la gloire de Khomeini tient aussi à ses longues années d’exil qui ont fait de lui « un persécuté », « un martyr ». Son image se confond alors avec celle du prince des martyrs, Hussein, le troisième imam tué et décapité par ses opposants à la bataille de Kerbala, en 680, événement qui fut à l’origine de la scission entre chiites et sunnites. Les descendants d’Ali ayant tous connu une fin tragique, le culte du martyre est profondément ancré dans la pensée religieuse chiite. L’un des théoriciens de la République islamique et proche conseiller de Khomeini, Morteza Motahari, prônait que « l’islam n’est pas le christianisme, c’est la religion de l’agitation, de la révolution, du sang et du martyre ».

Le symbole le plus éloquent de cette mystique chiite du martyre se trouve au grand cimetière sud de Téhéran. Une fontaine de 5 mètres de haut d’où s’écoule un liquide rouge sang, devant laquelle les pèlerins sont invités à se recueillir. Selon Khomeini, ce monument exprime « l’essence même du message de l’islam ».

Mais le principe du martyre atteindra des sommets lors de la guerre avec l’Irak, de 1980 à 1988. Le Parti d’Allah mobilisera alors des milliers d’adolescents sur le front, avec ce slogan cynique: « Offrez un de vos enfants à l’imam! ». Appel auquel répondront plus d’un million de familles fanatisées. Les enfants à qui on remettra une kalachnikov et une clé du Paradis en plastique à porter autour du cou prêteront serment: « … Au nom d’Allah le vengeur, je jure sur le Livre saint de remplir mon devoir sacré d’enfant de l’imam et de soldat de l’islam dans notre guerre sainte pour rendre à ce monde la lumière de la justice divine ».

Un certain nombre de ces enfants, ceints du bandeau rouge de candidat au martyre, seront envoyés se faire sauter sur les champs de mines pour faciliter la progression des troupes.

Lorsqu’il aura assis son pouvoir, le « glorieux défenseur de la foi » n’apparaîtra plus que juché sur un balcon, enveloppé d’un astucieux jeu de lumière qui lui confère une apparence sacrée. On accourra de tous les coins du monde islamique pour apercevoir le saint homme dans son sanctuaire de Niavaran et écouter sa parole miraculeuse. Pour les fidèles assis sur le sol en contrebas, il est bien le représentant de Dieu, l’infaillible porteur d’un message messianique à l’adresse du monde musulman dans son ensemble. N’a-t-il pas déclaré que le 1ᵉʳ avril 1979, date de la création officielle de la République islamique, est « l’aube du premier jour du gouvernement d’Allah qui aura vu l’effondrement du faux dieu et de la domination satanique, et leur substitution par le gouvernement des déshérités »?

« Un roi philosophe »

Pour ceux qu’intéressent les leçons de l’Histoire (dont jamais personne ne tire profit!), il est bon de rappeler que, dans les premiers temps de la révolution, rares sont ceux, hors de l’Iran, qui perçoivent le dessein universaliste de Khomeini. Frappés de myopie, comme souvent lorsqu’il s’agit de l’Orient compliqué, quelques intellectuels européens ayant pignon sur rue, en particulier Jean-Paul Sartre et Michel Foucault, ne cachent pas leur sympathie pour la révolution religieuse dans laquelle ils voient une « explosion spontanée d’énergie spirituelle », « un retour de la foi dans la vie politique ». Depuis longtemps, ils ont fait du régime autocratique du Shah, certes non exempt de défauts et d’erreurs, leur cible privilégiée, et le fait que l’ayatollah soit parvenu à abattre la dictature des Pahlavi assujettie aux Américains suffit à leur bonheur. Fascinés par le vieil homme qui prêche d’une voix tranquille, tête baissée, sous son pommier de Neauphle-le-Château, certains n’hésitent pas alors à le décrire comme un « saint du XXe siècle », comme « le Ghandi de l’islam »! Jusqu’à la CIA qui, dans un rapport cité par Time Magazine, le 10 février 79, signale que « Khomeini est une sorte de roi philosophe, un moraliste idéaliste dans la tradition platonicienne, qui entend mettre fin à la corruption, puis se retirer dans son école de la ville sainte de Qom ». Mieux: lorsque les officiers supérieurs de l’armée impériale, fidèles au Shah, ont voulu s’opposer à la prise du pouvoir par Khomeini, le général américain Huyser est venu négocier en secret leur neutralité, au prétexte « qu’un régime islamique en Iran serait le meilleur rempart contre l’influence soviétique dans la région ». Une erreur majeure que les Américains reproduiront en Afghanistan en soutenant Oussam Ben Laden et les Talibans contre l’invasion russe.

Pourtant, comme dans Mein Kampf, tout était écrit. Et Khomeini n’est pas Ghandi. Il aurait suffi de lire les textes les plus anciens de l’ayatollah et d’écouter les cassettes que ses partisans diffusaient par centaines pour connaître son projet d’état religieux et décrypter sa rhétorique émaillée d’anathèmes de toutes sortes, en particulier « contre les juifs et les adorateurs de la croix qui ont scellé un pacte secret afin d’humilier, puis d’éradiquer l’islam de l’Iran ».

Timide opposition et répression 

Les premières semaines de son retour à Téhéran ne sont toutefois pas sans danger pour le représentant d’Allah qui ne dispose pas encore des organes nécessaires pour assurer son pouvoir. Il installe un gouvernement provisoire, mais des tensions opposent de multiples factions. L’anarchie menace. Le haut-clergé lui-même est divisé. Découvrant les intentions réelles de Khomeini, de grands ayatollahs respectés, comme Taleghani et Chariat-Madari, font de la résistance, conformément à l’ancienne tradition chiite qui s’oppose à l’intervention des religieux dans les affaires de l’État. Pour les tenants du dogme, si le chiisme est une religion de contestation, il ne peut y avoir pour autant d’islam politique et ce serait même une profonde contradiction que de vouloir lier les termes « république » et « islamique ». Mais ces opposants seront progressivement réduits au silence. Tout comme les partis politiques existants qui, des nationalistes laïcs à la gauche, s’ils ont pris acte avec résignation de l’irrésistible révolution khomeiniste, espèrent encore pouvoir instaurer un État libéral progressiste, fût-il de couleur « islamique », et imaginent renvoyer très vite l’ayatollah à ses chères études.

 

Ce n’est bien entendu pas l’intention de Khomeini qui ne prononce jamais le mot « liberté » et pour qui la démocratie est « un système corrompu propagé par l’Occident impie ». Que des individus issus de la société civile se fassent élire pour légiférer hors de la loi divine est une hérésie. À l’adresse des libéraux qui composent le gouvernement provisoire, il proclame: « Abandonnez vos idéologies pour rejoindre l’islam! » Et à ses ouailles, il prêche: « N’écoutez pas ceux qui parlent de démocratie. Ils sont contre l’islam. Cassez les plumes empoisonnées de tous ceux qui parlent de nationalisme, de démocratie et de tant d’autres choses… ». Et, plus menaçant: « Je frapperai l’actuel gouvernement à la figure. Je ferai passer tous ces gens en justice devant les tribunaux que je formerai! ».

Et il va frapper. Dès le mois de mars 1979, le message religieux se prolonge dans l’action politique autoritaire, et c’est dans ce glissement que réside la particularité du régime clérical iranien. Les partisans de l’Imam entreprennent de neutraliser tous ceux qui résistent à l’emprise du clergé sur les rouages de l’État. Posant les prémices d’un État totalitaire, les militants du Parti d’Allah occupent désormais le pavé, usant de couteaux, de matraques et de cocktails Molotov contre les réfractaires. On assassine des opposants politiques, on incendie des journaux, on pourchasse les femmes qui refusent le voile. Des Comités islamiques font la loi dans les quartiers. Pour asseoir le nouveau pouvoir, Khomeini crée la milice des Gardiens de la révolution. Tout à la fois police et armée parallèles, les pasdarans deviennent le bras armé de l’arbitraire religieux dans tous les domaines de la société iranienne, puis, à l’extérieur, ils seront le fer de lance de la politique étrangère des mollahs.

Au cours de l’été 1979, les tribunaux islamiques sont chargés d’éliminer tous ceux que l’on soupçonne d’être partisans du « système des infidèles ». Des juges expéditifs prononcent 12.000 exécutions et font emprisonner 100.000 opposants, tandis que trois millions d’Iraniens choisissent l’exil. L’impitoyable procureur Ladjevardi déclare: « Certains nous appellent terroristes islamiques. Mais nous ne faisons qu’obéir aux ordres d’Allah. C’est pour lui que nous tuons. C’est pour lui que nous terrorisons les infidèles et les hypocrites. Nous ne sommes que des instruments de la volonté divine. C’est Allah lui-même qui a décidé de nettoyer ce monde avant qu’il ne soit trop tard! »

Enfin, concoctée en grand secret, la nouvelle Constitution promulguée en décembre 1979 est fondée sur le principe du Wilayat al-Faqih, l’autorité du jurisconsulte religieux. Devenu le Guide suprême à vie, Khomeini, ainsi que ses futurs successeurs, et eux seuls, peuvent désormais valider toute décision à caractère religieux, politique, social ou militaire, en veillant à ce que rien ne déroge aux principes de l’islam. Dans son préambule, la Constitution de la République islamique expose « qu’au cours de son accomplissement révolutionnaire, notre nation s’est purifiée des poussières et des moisissures impies. Elle sest lavée des métissages idéologiques avec l’étranger. Elle est revenue à des positions doctrinales et à des conceptions du monde authentiquement islamiques ».

On comprend dès lors le sens des défis que Téhéran n’a cessé de lancer depuis plus de quatre décennies. En effet, le triomphe de l’islam dans un seul pays n’a pas de sens aux yeux du Guide. Récusant le concept de nationalisme « qui détruit le fondement du message des prophètes », il considère l’Iran comme « une partie libérée du territoire de l’islam ».

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Au Mali, la détérioration de la situation sécuritaire https://mondafrique.com/a-la-une/au-mali-laffaiblissement-de-la-situation-securitaire/ Mon, 02 Oct 2023 21:01:26 +0000 https://mondafrique.com/?p=97674 Le jeudi 29 septembre fut un jeudi noir pour l’armée malienne, qui a connu plusieurs revers militaires aux mains des jihadistes. Mais ses ennuis ne s’arrêtent pas là. L’article d’Arezki Daoud, analyste géopolitique, pour le North Africa Journal, basé à Boston, révèle l’ampleur de la situation. L’armée malienne a signalé des attaques contre deux de […]

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Le jeudi 29 septembre fut un jeudi noir pour l’armée malienne, qui a connu plusieurs revers militaires aux mains des jihadistes. Mais ses ennuis ne s’arrêtent pas là. L’article d’Arezki Daoud, analyste géopolitique, pour le North Africa Journal, basé à Boston, révèle l’ampleur de la situation.
L’armée malienne a signalé des attaques contre deux de ses postes dans le nord et l’ouest du pays, un groupe djihadiste lié à Al-Qaïda ayant revendiqué l’un d’entre eux. Mercredi soir, l’armée a affirmé sur les réseaux sociaux avoir « déjoué des tentatives d’attentats » de « terroristes » à Mourdiah, dans l’ouest du pays. L’armée a fait état de victimes parmi les assaillants, mais n’a donné aucun autre détail. L’armée qualifie communément les djihadistes de « terroristes ». Mercredi, elle avait affirmé avoir repoussé une attaque de grande ampleur à Acharane, dans la région nord de Tombouctou. L’armée n’a fourni aucune autre information sur cet incident. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste liée à Al-Qaïda, a revendiqué, sur la plateforme de propagande Al-Zallaqa, l’attaque contre des soldats maliens et leurs alliés du groupe paramilitaire russe Wagner à Acharane, selon les informations de SITE, une ONG américaine spécialisée dans la surveillance des groupes radicaux.
Lire aussi: Jeudi noir pour l’armée malienne
Cette opération a débuté par un attentat suicide, suivi d’un assaut à l’arme lourde et légère, selon le GSIM. Le groupe affirme avoir tué de nombreux soldats et en avoir capturé un autre. Il a également affirmé avoir pris le contrôle du poste et y avoir mis feu, capturant six véhicules et une grande quantité d’armes et de munitions. Il est difficile de vérifier ces affirmations dans des zones aussi reculées où l’accès à des sources indépendantes est difficile.

La menace du séparatisme

La junte au pouvoir au Mali, qui a pris le pouvoir en 2020, est confrontée à une multitude de défis sécuritaires dans tout le pays. Elle tente frénétiquement de minimiser la situation à Tombouctou. Outre l’insurrection jihadiste, le nord du Mali est également menacé d’une offensive de groupes séparatistes majoritairement touaregs et arabes. Les groupes séparatistes se sont emparés de Tombouctou en 2012 avant de perdre la ville au profit des jihadistes qui ont détruit certains de ses célèbres mausolées, provoquant un outrage international. Depuis fin août, le nord du Mali connaît une reprise des hostilités de groupes armés majoritairement touaregs contre l’armée malienne, et une intensification des attaques djihadistes. Cette recrudescence coïncide avec le retrait en cours de la force de stabilisation des Nations Unies, la MINUSMA, qui a été chassée du pays par la junte au pouvoir.
Politiquement et militairement, elle s’est tournée vers la Russie. De nombreux observateurs affirment qu’elle s’est adjoint les services de Wagner, malgré ses dénégations constantes. La junte a fait du rétablissement de la souveraineté sur l’ensemble du pays un de ses mantras et prétend inverser la tendance sécuritaire. Cependant, divers experts font état d’une dégradation de la situation dans un pays plongé dans la tourmente depuis 2012.
Traduit de l’anglais au français par Mateo Gomez.

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Terrorisme (III) – Dix ans d’enquête au Niger et en France https://mondafrique.com/international/terrorisme-iii-dix-ans-denquete-au-niger-et-en-france/ Thu, 14 Jan 2021 11:06:43 +0000 https://mondafrique.com/?p=43546 Dans la soirée du 7 janvier 2011, Antoine Lamour Béchet de Léocour et son ami d’enfance Vincent Delory étaient enlevés dans un restaurant en plein centre de Niamey par des djihadistes venus du Mali. Ils trouvaient la mort le lendemain, en territoire malien, pendant l’assaut malheureux lancé par l’armée française contre leur véhicule, deux ans […]

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Dans la soirée du 7 janvier 2011, Antoine Lamour Béchet de Léocour et son ami d’enfance Vincent Delory étaient enlevés dans un restaurant en plein centre de Niamey par des djihadistes venus du Mali. Ils trouvaient la mort le lendemain, en territoire malien, pendant l’assaut malheureux lancé par l’armée française contre leur véhicule, deux ans avant le déclenchement de l’opération Serval.

Dans le troisième volet de cette série, Mondafrique raconte dix ans d’enquête, au Niger puis, très vite, au pôle antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris. 

Passant par des phases très intenses et d’autres plus lentes, notamment avec la cadence des dossiers ouverts en France à partir de 2015, l’enquête a toutefois permis de répondre à plusieurs questions. Si elle n’est toujours pas achevée et si l’on ignore encore quelle sera son issue judiciaire, elle a beaucoup éclairé l’organisation de l’enlèvement à Niamey.

Des auditions de membres de prisonniers ayant appartenu à Al Qaida au Maghreb Islamique et l’exploitation de la téléphonie à partir des appareils et puces semés par le commando terroriste au long de sa folle cavale, ont, tout particulièrement, permis de mieux comprendre le déroulement des faits, à défaut d’identifier et d’interpeller les auteurs.

Plusieurs ravisseurs tués par l’armée française depuis Serval

Enfin, depuis le lancement de Serval, en janvier 2013, plusieurs protagonistes du dossier ont été arrêtés ou tués dans des frappes militaires. A commencer par le chef du groupe, Mokhtar Belmokhtar, tué en Libye par l’armée française mais dont la mort n’a jamais été officiellement confirmée. Joulebib, le chef du pick-up beige du Mali venu prêter main forte au commando le matin du 8 janvier, a également été tué par Serval, en 2013, en même temps que Fayçal l’Algérien, soupçonné d’être l’auteur de l’assassinat d’Antoine de Léocour.

Un membre de la katibat de Mokhtar Belmokhtar, appelons-le Mohamed, a été entendu en Mauritanie en décembre 2011. C’est le témoignage le plus proche sur la prise d’otage et son dénouement, émanant d’un membre du groupe qui n’y a pas participé mais s’est trouvé à proximité immédiate des auteurs.

Engagé à Al Qaida à la suite d’études religieuses, de rencontres de hasard et d’une profonde conviction salafiste, Mohamed part combattre au Mali dès 2007. Il se rend à Tombouctou où il est reçu par Talhat Al Libi, qui règne aujourd’hui sur la même région pour AQMI. .

Le récit des circonstances de la mort des otages

Le Mauritanien reçoit un entraînement militaire puis évolue dans le groupe où il devient, avec le temps, chef de véhicule, c’est-à-dire chef d’un commando de huit personnes, au sein du groupe des Moulathamine dont Mokhtar Belmokhtar est le chef. A l’époque, ce dernier commande une quarantaine de combattants, en majorité algériens. Le Mauritanien Al Hassan Ould A’Khalili, alias Joulebib, y est responsable de l’informatique. La brigade est administrée par un conseil (choura) composé de plusieurs des membres du commado du Toulousain, qui décident de la vie de la katiba et des actions à mener. Chacun des 9 véhicules du groupe est muni d’un lance-roquette, d’une mitrailleuse kalachnikov, d’un téléphone satellite Thuraya, d’un talkie-walkie et d’une radio.

Lors de l’enlèvement des deux otages, Mohamed est à Gao pour une autre mission. Mais le lendemain matin, de retour à la katiba, il apprend la nouvelle. On lui explique qu’un homme originaire du Nigeria et membre de Boko Haram s’est chargé du repérage du restaurant où se trouvaient les Français. Un véhicule de la katiba caché à Niamey a été utilisé pour transporter le commando composé, selon Mohamed, de 5 Maliens, dont l’émir du groupe, de l’Algérien Fayçal Al Jazaïri et de deux Nigériens. 

Selon son récit, le véhicule aurait été rejoint, sur la route du retour, par un autre véhicule du groupe situé sur la frontière avec le Mali et transportant trois personnes : Joulebib, le chef, un autre Mauritanien et un Malien.

Fayçal l’Algérien entraîna Antoine derrière lui avant de le tuer

C’est à ce témAboin qu’on doit la précision sur les circonstances de la mort des deux otages. Au moment de l’assaut, dit-il, les deux otages étaient à bord du pick-up blanc, mains attachées, encore sains et saufs. Dès le début des tirs de l’armée française, les djihadistes sont sortis des véhicules pour échapper aux coups de feu. Fayçal l’Algérien tira derrière lui l’un des otages mais ce dernier n’avait  plus la force de le suivre et l’Algérien le tua avec sa Kalachnikov. C’est ainsi qu’Antoine perdit la vie. Quant à Vincent, laissé seul à bord de la voiture, il périt dans les flammes, suite aux coups de feu et en raison de la présence d’essence à bord du véhicule, toujours d’après Mohamed.

Les autres membres du commando réussirent à s’échapper en se faufilant dans une forêt. Puis ils se réfugièrent dans un quartier touareg, près de Menaka. Apprenant l’intervention des forces françaises mais sans en connaître l’issue, Mokhtar Belmokhtar décida d’aller prêter main forte à ses hommes. Mohamed faisait partie du convoi. Mais 100 km plus loin, ils reçurent un appel d’un membre de la katiba au Burkina Faso, sur le téléphone satellite, leur annonçant la mort de tous les ravisseurs. Ils décidèrent donc de rentrer à la base, dans le djebel Tkarkar. C’est ce convoi qui fut aperçu, peu avant l’assaut, par l’avion de surveillance français. Le lendemain matin, le chauffeur de Joulebib donna signe de vie par téléphone et demanda qu’on leur envoie des véhicules les ramener à la base.

Des contacts téléphoniques dans tout le Sahara

Dans trois voitures calcinées, de nombreux indices ont été recueillis par les militaires français : beaucoup de munitions et d’armes à feu, quelques objets et, surtout, des téléphones, des carnets de numéros, des puces, des pièces d’identité, ainsi que des billets de bus calcinés semblant correspondre au trajet effectué le 5 janvier par au moins deux des ravisseurs, sous de fausses identités, de Gao à Niamey, à bord de la compagnie Sonef. Une puce retrouvée par les enquêteurs a d’ailleurs été activée par l’un de ces passagers au niveau d’Ayorou, sur le trajet conduisant à Niamey, le même jour.

Le téléphone Thuraya  du pick-up blanc des ravisseurs a gardé la trace de nombreux messages et appels en absence toute la matinée du 8 janvier. Les points GPS de ses interlocuteurs dessinent la carte d’Al Qaida : Alger, le sud de l’Algérie, le nord du Mali, à la frontière algérienne et au nord de Gao. Les cartes SIM d’Orange Mali retrouvées sur les ravisseurs ont aussi conservé des numéros mauritaniens, des poèmes salafistes, des extraits du Coran, des cours de spiritualité soufie, des chants de guerre, des vidéos montrant des séances d’entraînement, des fichiers sur le tir embusqué ou le corps à corps.

Plusieurs puces téléphoniques d’Orange Niger, dont les numéros se suivent, semblent avoir été achetées pour les membres du commando qui ne les ont utilisées que le jour de l’enlèvement, pour communiquer entre eux et avec leur cellule d’appui logistique, à Niamey. L’une de ces puces a borné le 7 dans la soirée dans le quartier de la Francophonie, pour une unique utilisation. Un numéro malien entré en relation avec l’une de ces puces a été localisé à la frontière nigéro-malienne les 6 et 7 janvier, à Menaka peu après l’assaut, le 8 janvier, puis le 10 à Tessalit et à partir du 12 à Aghelhoc, base du groupe de Mokhtar Belmokhtar. Il est possible que celui qui utilisait ce téléphone ait été un élément de recueil du groupe supposé l’attendre à la frontière reparti ensuite vers le nord. Mais certains des interlocuteurs du commando à Niamey n’ont jamais quitté le Niger, ni même Niamey.

Un Nigérien revenu du Nigeria chargé du repérage

Ces investigations conduiront par la suite à l’interpellation d’un Nigérien, né en 1982 à Maradi, au Niger, puis grandi au Nigeria, où il a passé vingt-cinq ans avant de revenir à Niamey, pour se rapprocher de sa mère selon ses dires. Le numéro de téléphone d’Amadou fait partie des derniers numéros appelés par les utilisateurs d’une carte SIM et d’un téléphone Alcatel retrouvés lors de l’assaut final. Le téléphone d’Amadou semble aussi en relation avec celui d’autres personnes impliquées dans les préparatifs ou le soutien au commando ainsi que plusieurs numéros nigérians et maliens. Au moment de l’enlèvement, Boko Haram et AQMI entretenaient des relations cordiales, AQMI ayant accepté d’entraîner certains membres du groupe nigérian et de les approvisionner en armes.

Commerçant et marabout, issu d’un premier mariage de sa mère avec un militaire nigérian, Amadou va donner du fil à retordre aux enquêteurs. Soupçonné d’être le principal complice en charge du repérage, il  a reconnu être le titulaire du numéro de téléphone en relation avec les ravisseurs mais a dit ne pas s’expliquer ces appels, dont certains ont borné autour du Toulousain au moment de l’enlèvement. Il a été trouvé en possession de 7 puces, où l’on trouve la trace de nombreux appels au Nigeria, dont certains sur un numéro pouvant avoir été celui d’un Nigérian servant d’intermédiaire entre Boko Haram et Aqmi, Khaled Al Barnawi.

Boko Haram en appui logistique

Amadou est soupçonné d’avoir appartenu à Boko Haram, à Bauchi d’abord, puis à Kano et d’avoir fait venir deux autres membres de la secte, beaucoup plus jeunes, à Niamey. Des documents relatifs à des cibles potentielles de Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins, des noms de membres de la secte recherchés, un tableau de matériaux entrant dans la composition d’explosifs et même, une table de chiffrage, ont été retrouvés chez lui. Dans son téléphone, des films sur le maniement des armes, des terroristes au combat et l’hymne de Boko Haram.

Rien de tout cela n’émeut Amadou qui dit ne pas en avoir connaissance et se permet même quelques traits d’humour sarcastiques.

Enfin, les enquêteurs ont beaucoup travaillé sur les causes de la mort de Vincent, sa famille soupçonnant qu’il ait péri suite à un tir d’hélicoptère français sur le véhicule des ravisseurs. Cette hypothèse est désormais quasiment exclue. Ni les constatations sur le véhicule, ni les blessures du jeune homme, ni les très nombreux documents déclassifiés pour les besoins de l’enquête- observations, photos, chronologie de l’assaut – ni les auditions des acteurs d’Archange Foudroyant ne font état d’un quelconque tir de mitrailleuse embarquée sur le véhicule blanc. Au contraire : tous ces éléments concordent sur le déroulement de l’assaut et l’ordre de sauver les otages. Même si, comme raconté en deuxième partie de cette série, l’opération militaire française a malheureusement échoué, malgré ou à cause de son audace.

En revanche, plusieurs plaies par arme à feu, à la tête, au dos, au thorax, à l’abdomen et à la fesse attestent, comme les fragments de métal, de verre et de chemises de projectiles retrouvés sur son corps, de l’intensité des coups de feu échangés autour de lui, tandis que les traces d’essence sur sa peau orientent vers une cause possible de l’incendie du véhicule blanc.

Seul dans un véhicule abandonné portes grand ouvertes au milieu du chaos, mains attachées, Vincent a peut-être perdu connaissance sous l’effet d’une plaie produite par les tirs qui ont fait rage autour de lui alors qu’il s’apprêtait à descendre de la voiture. Son corps s’est affaissé et a été rattrapé par les flammes d’un bidon d’essence répandu dans un habitacle plein de munitions. Et c’est ainsi que Vincent perdit la vie, lui-aussi. A quelques instants et quelques mètres de son ami Antoine.

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Mali, les wahhabites ont eu la peau du chef de la justice antiterroriste https://mondafrique.com/politique/mali-qui-a-eu-la-peau-de-daniel-tessougue/ Wed, 06 Jan 2016 18:41:22 +0000 http://www.mondafrique.com/?p=4711 Evincé brutalement par le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) de son poste de Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, Daniel Tessougué se confie à Mondafrique C’est un paradoxe sur lequel le président malien IBK devra un jour s’expliquer : Daniel Tessougué, Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, a été brutalement débarqué le […]

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Evincé brutalement par le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) de son poste de Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, Daniel Tessougué se confie à Mondafrique

C’est un paradoxe sur lequel le président malien IBK devra un jour s’expliquer : Daniel Tessougué, Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, a été brutalement débarqué le 21 décembre 2015   de son poste pour avoir fait son travail. Rien que son travail et tout son travail. Profitant de l’ouverture de la session de la  Cour d’assises de Bamako, il avait estimé que les propos tenus le 29 novembre 2015 par le président du  Haut Conseil islamique Mahmoud Dicko, dans lesquels il estimait que les attentats de Paris, Tunis et Bamako étaient le résultat de la colère divine,  tombaient sous le coup de la loi.

« C’est un fait indéniable que les propos-là relevaient de l’apologie du terrorisme, en vertu des conventions internationales que le Mali a signées. Mon devoir est de rappeler la loi pénale. Et tant que j’étais à mon poste, je ne pouvais pas déroger à ce devoir de veille », a assuré à Mondafrique M. Tessougué, d’une voix calme et posée, qui a toujours fait sa marque de fabrique.

Le cas Amadou Koufa

En réalité, ce n’est pas la première fois que l’ancien Procureur général croise le fer avec le président IBK. Il s’était en effet publiquement opposé à la décision présidentielle de lever en novembre 2013 les mandats d’arrêts délivrés contre un chef rebelle du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et 3 autres dirigeants du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA).

Tessougué avait en outre eu maille à partir avec l’Exécutif dans l’instruction de la disparition des « bérets rouges », militaires rivaux au général Amadou  Sanogo (ancien de la junte militaire)  qui avait alors refusé de répondre à plusieurs convocations du juge d’instruction sans que le président IBK, son ministre de la Défense et celui de la justice aient eu à souffler mot.

« J’ai toujours agi conformément à la loi qui est ma seule boussole. Vous savez, l’application stricte de la loi pénale dérange toujours ceux qui veulent prendre des raccourcis. Moi, j’ai un devoir de loyauté non pas envers un homme mais envers la loi et la république » martèle ce Malien, né dans le pays Dogon avant de poursuivre une brillante carrière dans la magistrature.

Pour lui, l’enjeu dans ce débat dépasse largement le seul cas de l’Imam Dicko mais pose en toile de fond la stratégie malienne dans la gestion de l’islam radical et de la lutte contre le terrorisme.

« Le pouvoir a manqué de réagir fermement lorsque Amadou Koufa avait commencé à tenir ses prêches enflammées et son discours radical. Résultat, ce prêcheur a fini par lancer Mouvement de libération du Macina, un groupe terroriste. Nous devons donc faire attention et savoir mettre le holà », insiste M. Tessougué

Reconversion dans le jardinage

Ce n’est tant son éviction brutale que l’absence de forme et d’élégance qui gêne ce magistrat, réputé intransigeant sur les principes et considéré comme «le pape de la procédure pénale», discipline qu’il a enseignée pendant plus d’une décennie à l’Ecole nationale de la magistrature.

L’ancien Procureur général n’a été ni prévenu de son remplacement ni même reçu bien plus tard par la ministre de la Justice, Garde de sceaux Aminata Sanogo Mallé.

«A ma connaissance, c’est deuxième fois que cette situation se produit dans le pays. Un de mes prédécesseurs Ougadé Wafi Cissé avait subi le même sort sous le président Amadou Toumani Touré(ATT). Mais celui-ci s’était engagé par la suite à ce que cela ne se reproduise plus jamais  au Mali. On en est bien loin», se désole  Daniel Tessougué.

Aussitôt son éviction connue, il a vidé ses tiroirs, fait ses cartons pour attendre de passer le service à son remplaçant.

«Même si l’Etat est une continuité, je ne souhaite pas engager mon successeur à ce poste en prenant des décisions qui vont le lier. J’ai hâte qu’il vienne prendre le service. Moi, je considère que ma mission est terminée», dédramatise l’ancien étudiant en droit à l’Université de Strasbourg, dans l’est de la France.

Comme pour dire qu’il y a bien une vie après le poste de Procureur général, il ira à partir de jeudi 07 janvier 2016 assurer les enseignements de droit pénal et de droit minier en Master II à l’Université catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAO).

« J’enseigne dans cet établissement depuis 2000. Faute de temps, j’avais renoncé à assurer les cours de droit minier en plus de celui de droit pénal. Mais cette année, je vais m’y mettre. Le reste de mon temps, je vais le consacrer à ma seconde passion : le jardinage. Je vais cultiver du piment et des courges », rappelle celui qui avait été nommé en 2012 par le chef de l’Etat intérimaire Diancounda Traoré.

La faute de IBK

Dans l’entourage du pouvoir malien, on dément tout lien entre le départ de Tessougué de son poste et ses propos du 30 novembre 2015  contre l’interférence de l’islam dans la politique et sa réplique aux déclarations tonitruantes de l’Imam Dicko sur les attentats de Paris, Bamako et Tunis. Les mêmes milieux avancent que le remplacement de l’ancien Procureur général était prévu de longue date. Sauf que plusieurs éléments affaiblissent cet argumentaire. Parmi eux, il y a d’abord le caractère extraordinaire de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature tenue  le 21 décembre 2015. Si rien n’est urgent pourquoi ne pas attendre la prochaine session ordinaire du CSM pour prendre cette décision.

Il est ensuite contraire aux usages qu’un magistrat à ce niveau de responsabilités soit relevé sans aucune proposition d’affection. Il semble donc plus que vraisemblance que Tessougué a été débarqué pour donner des gages à l’Imam Dicko qui fut un des plus fervents soutiens de IBK lors la présidentielle malienne de 2013.

En tout cas, le choix d’évincer l’ancien PG de la cour d’Appel de Bamako envoie un signal brouillé de la détermination des autorités de Bamako à lutter contre l’islam radical qui sert très souvent de terreau au terrorisme. Il porte plus préjudice à IBK qu’à Daniel Tessougué.

Lire notre édito sur l’Imam Mahmoud Dicko

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La succession de Mongi Hamdi à la tête de la MINUSMA a été très serrée https://mondafrique.com/confidentiels/la-succession-de-mongi-hamdi-a-la-tete-de-la-minusma-a-ete-tres-serree/ Tue, 05 Jan 2016 17:48:38 +0000 http://www.mondafrique.com/?p=4692 Plusieurs personnalités de poids étaient intéressées de prendre la succession du Tunisien Mongi Hamdi à la tête de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). On cite parmi elles l’Algérien Said Djinit, la Canadienne Michelle Levesque (ancienne ambassadrice à Addis-Abeba), le Guinéen François Lonseny Fall, la Nigérienne Aïchatou Mindaoudou, […]

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Plusieurs personnalités de poids étaient intéressées de prendre la succession du Tunisien Mongi Hamdi à la tête de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). On cite parmi elles l’Algérien Said Djinit, la Canadienne Michelle Levesque (ancienne ambassadrice à Addis-Abeba), le Guinéen François Lonseny Fall, la Nigérienne Aïchatou Mindaoudou, le Sénégalais Abdoulalaye Bathily et le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, qui a finalement obtenu le poste. Ancien chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), M. Annadif a bénéficié du soutien du Mali, pays hôte de la mission, et de la France qui a apprécié le professionnalisme de l’armée tchadienne pendant l’opération Serval menée en 2014 contre les djihadistes du nord malien.

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Les frappes américaines auraient manqué l’émir de Daech en Libye https://mondafrique.com/confidentiels/les-frappes-americaines-auraient-manque-lemir-de-daech-en-libye/ Mon, 23 Nov 2015 09:30:25 +0000 http://www.mondafrique.com/?p=3849 A peine déclaré mort par le Pentagone, Abu Nabil al-Anbari est à nouveau signalé vivant à Syrte, en Libye. Des raids américains avaient visé le 13 novembre dans la nuit les faubourgs de Derna, dans l’Est du pays, avec pour cible déclarée le Haut commandement de l’État islamique en Libye. Une destination pour le moins […]

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A peine déclaré mort par le Pentagone, Abu Nabil al-Anbari est à nouveau signalé vivant à Syrte, en Libye. Des raids américains avaient visé le 13 novembre dans la nuit les faubourgs de Derna, dans l’Est du pays, avec pour cible déclarée le Haut commandement de l’État islamique en Libye. Une destination pour le moins étonnante puisque la branche libyenne de Daech avait perdu le contrôle de la ville de Derna depuis plusieurs mois au bénéfice de groupes armés islamistes locaux. Depuis, la franchise libyenne de Baghdadi, qui a dépêché sur place à l’automne dernier Abu Nabil, l’un de ses proches lieutenants, s’était établi au centre du pays, à Syrte, ancien repère de Kadhafi. L’État islamique y a installé son quartier général et contrôle de part et d’autre de la ville près de 250 km de côtes. Les alertes concentrant des arrivages importants de combattants en provenance de Syrie auraient décidé le commandement militaire américain à cette intervention aérienne, dans le but de freiner la montée en puissance de l’EI sur le terrain du chaos libyen. Présumé mort déjà en juin, lors d’une séance punitive organisée par les siens, suivie d’une pendaison, Abu Nabil semble avoir échappé une fois de plus aux menaces, comme aux rumeurs

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