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3232L’armée américaine se tourne vers l’Afrique côtière « démocratique »
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Sun, 15 Sep 2024 07:35:50 +0000https://mondafrique.com/?p=118215Le général Michael Langley, patron du commandement américain pour l’Afrique (Africom), a déclaré jeudi que la coopération militaire de son pays allait désormais s’orienter en Afrique de l’Ouest vers les pays côtiers qui partagent avec les Etats-Unis « nos valeurs démocratiques et nos objectifs. » « Nous sommes en discussion avec la Côte d’Ivoire, le Ghana et le […]
]]>Le général Michael Langley, patron du commandement américain pour l’Afrique (Africom), a déclaré jeudi que la coopération militaire de son pays allait désormais s’orienter en Afrique de l’Ouest vers les pays côtiers qui partagent avec les Etats-Unis « nos valeurs démocratiques et nos objectifs. »
« Nous sommes en discussion avec la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Bénin », a précisé le général en visite au Kenya, lors d’une visio- conférence de presse consacrée à ses déplacements au Sahel et, plus généralement, à ses récentes rencontres avec les dirigeants africains, de la Somalie à l’Afrique de l’Ouest. « Nous commençons à repenser et à recalibrer notre action. »
Le général a déclaré que le retrait des forces américaines du Niger s’était déroulé sans incident. Les planificateurs militaires américains réfléchissent avec les responsables du Département d’Etat sur la politique à mener dans la région. La coopération dans le domaine de la sécurité au Sahel est nécessaire, a dit le général. La menace terroriste dans la région persiste et les pays ont besoin d’assistance pour assurer la sécurité et la stabilité pour leurs populations. « Nous allons continuer à échanger avec eux », a indiqué le commandant d’Africom. Ces derniers mois, les Etats-Unis ont dû abandonner leurs deux bases du Niger, y compris l’importante base de drones d’Agadez, et réduire leur présence au Tchad.
« Toutes nos activités et nos approches centrées sur les partenaires doivent être conduites par les Africains et mises en oeuvre avec l’appui américain », a-t-il insisté, apparemment soucieux de ménager la susceptibilité des armées du continent. « Ces principes guident tous nos engagements de coopération militaire avec l’Afrique sur tout le continent. »
Au-delà du terrorisme et du crime organisé, le changement climatique
Le commandement continuera d’échanger sur les questions de sécurité avec les pays partenaires, y compris dans la lutte contre les organisations extrémistes violentes et le crime transnational. En surplomb de tout cela, a-t-il dit, il y a l’inquiétude du continent sur les effets du changement climatique. Le changement climatique pourrait aggraver les migrations de masse et les tensions ethniques et engendrer des conflits pour l’accès aux ressources. « Nous abordons d’abord toutes ces questions avec nos partenaires africains, et puis j’écoute, j’apprends et nous proposons ensuite un ensemble de solutions concertées », a dit Langley.
Ces derniers mois, le commandant d’Africom a observé l’exercice African Lion, au Maroc. Il s’est rendu en Algérie, en Tunisie et en Libye. « L’objectif est d’unir les efforts, parce que nous savons que sur la scène globale, il y a d’autres pressions qui s’exercent au Maghreb et la possibilité du réveil d’organisations extrémistes violentes », a-t-il dit. « Chacun de ces pays fait face à des défis de nature différente. J’étais là-bas pour apprendre et pour comprendre leur approche de l’antiterrorisme. »
En ce qui concerne la Somalie, Langley a rapporté s’être entretenu avec le Président Hassan Sheikh Mohamoud au sujet de sa guerre contre les Shebab. Il a dit sa disponibilité à travailler à l’installation de la coalition parrainée par l’Union africaine pour venir en aide à la Somalie, la nouvelle Mission de soutien et de stabilisation de l’Union africaine (AUSSOM). Il s’est déclaré optimiste sur les capacités de l’armée somalienne à libérer les zones tenues par les Shebab.
Il a relevé l’influence de la Russie et de la Chine sur le continent, accusant la Russie d’avoir déstabilisé « du Sahel à la République centrafricaine ». Il a affirmé que les efforts des Etats-Unis pour harmoniser leur approche avec certains de ces pays avaient été « déformés à travers de la désinformation sur ce qu’Africom essayait de faire ». La désinformation a attisé l’instabilité dans la société civile et dans certains milieux militaires », a-t-il estimé.
]]>Série Niger (3/5), l’introuvable neutralité américaine
https://mondafrique.com/decryptage/niger-3-5-lintrouvable-neutralite-americaine/
Thu, 08 Aug 2024 23:27:00 +0000https://mondafrique.com/?p=115374Le 26 juillet 2023, c’est un coup d’Etat sans coup de feu qui fait tomber le Président Mohamed Bazoum, chose inédite dans le monde et même au Niger. Celui qui s’empare du Président est l’homme chargé de sa sécurité, le général Abdourahamane Tiani, qui commande la Garde Présidentielle. En ce matin de saison des pluies, nul […]
]]>Le 26 juillet 2023, c’est un coup d’Etat sans coup de feu qui fait tomber le Président Mohamed Bazoum, chose inédite dans le monde et même au Niger. Celui qui s’empare du Président est l’homme chargé de sa sécurité, le général Abdourahamane Tiani, qui commande la Garde Présidentielle. En ce matin de saison des pluies, nul ne peut encore imaginer les conséquences considérables à venir pour le Niger et pour l’ensemble de la région. En cinq épisodes, Mondafrique vous raconte comment une révolution de Palais a redessiné les rapports de force au Sahel.
Ce troisième volet est consacré au récit de l’introuvable neutralité américaine, qui a eu pour conséquence l’abandon forcé de la base de drones stratégique d’Agadez.
Evidemment, le coup d’Etat est une mauvaise nouvelle pour Washington. Au-delà des considérations stratégiques globales, les Etats-Unis s’inquiètent pour leur base 201 d’Agadez, qui permet à leurs drones de survoler tout le nord du continent, de Nouakchott à Djibouti. Ce poste d’observation est unique, et, pour l’heure, irremplaçable.
Il n’empêche, selon une source diplomatique interrogée par Mondafrique, qu’on a «tendance à surestimer l’importance stratégique du Niger pour les Etats-Unis.» Contrairement à ce qu’ont dit beaucoup de commentateurs français par la suite, «jamais le Niger ne l’a emporté sur la France dans la balance des intérêts.» Selon cette même source, Emmanuel Macron a été directement informé par Joe Biden pendant toute la durée de la crise. Ce sont, d’ailleurs, les renseignements américains qui ont révélé au Président français l’implication de l’ancien Président Issoufou dans le putsch. «Les Etats-Unis n’ont jamais été déloyaux vis à vis des Français. Tout ce que les Américains ont fait, les Français le savaient et en étaient avertis à l’avance», insiste la même source. La gravité de la crise entre Paris et Niamey (voir épisode 2) a donc conduit inexorablement au retrait américain.
Des barrières légales
Lorsque survient le coup d’Etat, le Département d’Etat se débat d’abord contre des entraves légales internes pour pouvoir conserver sa précieuse base à 110 millions de dollars. En cas de putsch, la section 7008 des lois de crédit restreint strictement la marge de manoeuvre de Washington, même avec une majorité large au Congrès. L’option la plus simple est, dès lors, de tenter d’infléchir la position du nouveau pouvoir à Niamey pour desserrer l’étau, normaliser la situation et continuer de faire fonctionner la base de l’Air Force.
Base américaine de drones à Agadez
C’est pour cette raison que très rapidement, Victoria Nuland arrive à Niamey, dès le 7 août 2023, pour offrir sa médiation en vue d’une sortie de crise. La sous-secrétaire d’Etat par intérim vient aussi faire part de la «vive inquiétude» américaine et exprimer son «engagement résolu à soutenir la démocratie ainsi que l’ordre constitutionnel.» Le compte-rendu se garde de parler de coup d’Etat et mentionne une «tentative extra-constitutionnelle de prise du pouvoir».
La diplomate rencontre alors «des membres du groupe qui revendique le pouvoir au Niger». Le chef de la délégation du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie est le général Salaou Barmou, nommé trois jours plus tôt chef d’Etat-major des Forces armées nigériennes, un officier longtemps présenté comme «l’homme des Américains». Victoria Nuland est d’ailleurs accompagnée d’officiers qui le connaissent personnellement. «Pour nous, de façon intéressante, le général Barmou (…) est quelqu’un qui a travaillé très étroitement avec les forces spéciales américaines pendant de très nombreuses années. Donc nous avons pu explorer en détail les risques encourus par certains aspects de notre coopération dont il s’est historiquement beaucoup occupé. Nous sommes confiants que cela sera pris en compte», dit-elle lors d’un point de presse le jour-même.
Un échange franc et difficile
Mais l’échange ne se passe pas bien. Victoria Nuland avoue que «les conversations ont été extrêmement franches et parfois assez difficiles parce que, à nouveau, nous poussons en faveur d’une solution négociée.» Et de poursuivre : «ils sont assez fermes sur leur vision de la façon dont ils veulent procéder et cela n’est pas conforme à la Constitution du Niger.»
Au-delà de la base 201, Washington s’inquiète d’une nouvelle perte d’influence de l’Occident qui pourrait bénéficier à la Russie, comme ce fut déjà le cas en Centrafrique et au Mali. La diplomate soulève donc la question de Wagner. Les militaires nigériens «comprennent parfaitement les risques pour leur souveraineté en cas d’invitation de Wagner», dit-elle, un peu rassurée sur ce point. N’empêche que Victoria Nuland repart bredouille, sans avoir pu rencontrer ni Mohamed Bazoum ni le général Abdourahamane Tiani.
Actuel chef d’Etat-major des FAN, le général Barmou a longtemps commandé les forces spéciales
Presque trois mois plus tard, la rupture de la coopération entre les deux pays et la menace de faire perdre au Niger des centaines de millions de dollars d’aide n’ont pas fait fléchir les autorités militaires. Le parapluie américain aurait pu permettre à Niamey de s’essayer à un grand écart d’équilibriste dans le grand jeu mondial. Certains l’ont espéré. Mais cela n’a finalement pas été possible, malgré les liens tissés pendant douze ans entre les deux pays, malgré les quatre soldats des forces spéciales tués à Tongo Tongo par l’Etat Islamique en octobre 2017, malgré le général Salaou Barmou et son master en études de sécurité stratégiques de l’Université de la Défense nationale à Washington DC.
La fermeté, mais sans intervention armée extérieure
Il faut reconnaître aux Etats-Unis d’avoir, bien que solidaires de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de ses décisions, rapidement fait savoir leur hostilité à un règlement par la force, privilégié, au contraire, par Emmanuel Macron. La crainte d’une instabilité accrue de la région, déjà en proie à un conflit armé qui s’enracine, en était la source. Mais dès les premiers jours, Washington ne s’est guère fait d’illusions, nous dit une source diplomatique, sur l’issue funeste qui se dessinait à terme pour ses intérêts.
Côté nigérien, la méfiance s’installe à la faveur de la tentative d’évasion avortée de Mohamed Bazoum, dans la nuit du 18 au 19 octobre 2023. Selon les sources de Mondafrique à Niamey, un hélicoptère américain devait transporter l’ex-Président au Nigéria, profitant de la totale liberté de circulation des aéronefs américains à ce moment-là. Le projet d’évasion a été déjoué dans l’oeuf mais il a révélé une entreprise organisée impliquant, au-delà de proches du Président déchu, la France et les Etats-Unis. Une lettre officielle des Etats-Unis aurait été adressée au Premier ministre Lamine Zeine à la suite de cet épisode, pour tenter d’amortir le coup. Dès lors, les militaires à Niamey acquièrent la conviction que le millier de soldats américains représente une menace pour leur pouvoir, comme les Français avant eux.
A la recherche de nouveaux partenaires pour sa sécurité, le régime de Niamey se tourne vers la Russie, l’Iran, la Turquie. Le vice-ministre russe Iounous-bek Evkourov est reçu le 4 décembre à Niamey par le général Tiani. Il s’agit de renforcer l’accord de coopération militaire déjà en vigueur. Une semaine plus tard, le 13 décembre, la secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee, fait le voyage de Niamey. Elle rencontre le Premier ministre, plaide pour la négociation avec les autorités régionales et un partenariat équitable entre le Niger et les Etats-Unis. A cette date, le Niger est sous blocus depuis près de six mois, sur décision des instances régionales ouest-africaines. Les Etats-Unis approuvent cette fermeté de la CEDEAO et demandent à l’unisson, par la voix de Molly Phee, «un calendrier raisonnable pour une transition crédible et rapide qui permettra au Niger de revenir rapidement avec un gouvernement démocratiquement élu».
Une coopération de défense informelle et coûteuse pour le Niger
Molly Phee à Niamey, décembre 2023.
Dans l’intervalle, Salifou Modi, le ministre de la Défense, a pris pleinement possession de son portefeuille. Il découvre que la seule formalisation écrite de la coopération militaire entre le Niger et les Etats-Unis est une note verbale américaine du 6 juillet 2012 sur «le statut des personnels militaires et civils américains et des fournisseurs des Etats-Unis sous contrat avec le ministère de la Défense présents temporairement au Niger». Depuis la réponse positive à cette note, le 23 janvier 2013, du ministre des Affaires étrangères du Niger – qui n’est autre que Mohamed Bazoum – cette note fait office d’accord entre les deux pays. Les autorités nigériennes et américaines ont probablement voulu ainsi contourner la norme constitutionnelle nigérienne qui prévoit que les accords de défense doivent être approuvés par l’Assemblée nationale, alors présidée par Hama Amadou, la bête noire de Mahamadou Issoufou.
Le document entre les mains du général Modi aligne les privilèges accordés au personnel américain sur la Convention de Vienne, ce qui leur permet d’être entièrement sous régime américain, de porter leurs uniformes et leurs armes dans leurs missions officielles, de relever exclusivement de la justice américaine et de ne payer aucune taxe ou autre charge au Niger.
De ce fait, c’est le Niger qui s’acquitte, pour les Etats-Unis, des taxes dues par les aéronefs américains évoluant dans son espace aérien. Le général Modi découvre la facture : plus de 500 millions de francs CFA par trimestre. En effet, le texte prévoit que « les aéronefs possédés ou opérés par le département de la Défense ne seront pas soumis au paiement des frais d’atterrissage et de stationnement sur les installations nigériennes (ni) des frais de navigation, de survol ou de terminaux sur le territoire du Niger.»
Le général demande alors officiellement, via l’ambassade des Etats-Unis, une révision de l’accord et la prise en charge des frais de survol de l’espace aérien. Mais il ne recevra jamais de réponse.
La réunion de la rupture
Réunion à Niamey autour du Premier ministre Lamine Zeine, le 12 mars 2024
Lorsque Molly Phee revient le 12 mars à Niamey, accompagnée de la secrétaire d’Etat adjointe à la Défense, Celeste Wallander, et du général Michael Langley, le patron du commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), elle s’attend sans doute à un échec. Mais peut-être pas à la franchise brutale de ses interlocuteurs.
Lors de la réunion du 13 mars, le général Modi met les pieds dans le plat. Il s’agace de n’avoir jamais reçu aucune réponse à son mémorandum proposant la formalisation du partenariat militaire. Puis il fait état de récents vols de drones américains non signalés dans l’espace aérien nigérien, découverts grâce à l’acquisition par le Niger d’un radar russe. L’un de ces drones est observé survolant la frontière bénino-nigérienne en coordination avec un avion de chasse français. D’autres à proximité d’une embuscade djihadiste. Pour le général, la mission des soldats américains n’est ni claire, ni loyale. «Vous êtes un vecteur d’insécurité», lance-t-il à ses interlocuteurs, médusés.
Le général Modi a été chef d’Etat-major des FAN de 2019 à 2023. Il a, à ce titre, fait plusieurs voyages aux Etats-Unis. Il s’est toujours plaint, comme son successeur, des règles d’engagement américaines. Les drones de longue portée décollant d’Agadez n’étaient pas là pour ouvrir le feu sur les groupes armés djihadistes. Le cadre légal de leur installation ne le leur permettait pas. Et la mort des quatre soldats des forces spéciales américains à Tongo Tongo, qui révéla leur présence au sol jusque là secrète, rendait le dossier très délicat. Finalement, à quoi sert alors cette coopération militaire ?
La discussion s’échauffe. La délégation américaine s’inquiète du rapprochement de Niamey avec ses ennemis. Accuse le Niger d’avoir conclu un accord secret de vente d’uranium avec Téhéran. «Vous venez nous menacer dans notre pays ?», s’enflamme le Premier ministre qui dément formellement un tel accord. «La CEDEAO et vous, c’est la même chose», s’emporte le colonel Ibro. La délégation américaine tente de plaider sa différence mais la réunion tourne court. Le lendemain, les deux parties se séparent sur un constat de désaccord total. Même le projet de compte-rendu est abandonné. L’avion américain ronfle déjà sur le tarmac de l’aéroport de Niamey. Faute de base légale, la coopération militaire entre les deux pays devient impossible. Et le contingent américain doit donc partir.
Le 16 mars, Niamey dénonce avec effet immédiat l’accord de coopération militaire avec les Etats-Unis. Un mois plus tard, Washington accepte de retirer son millier de soldats. Début août, ce retrait devrait être achevé. Depuis, le ton est redescendu. Les deux parties ont à coeur de ménager l’avenir. La coopération civile va reprendre à petits pas, plus modeste : le Niger n’est plus une priorité de l’attention américaine.
]]>Un petit tiers des soldats US a quitté le Niger
https://mondafrique.com/international/un-petit-tiers-des-soldats-us-a-quitte-le-niger/
Sat, 08 Jun 2024 15:20:15 +0000https://mondafrique.com/?p=112469Dans une déclaration conjointe, les autorités nigériennes et américaines ont annoncé samedi le début officiel du retrait des soldats US. Le 7 juin, 269 sur 946 personnels et plusieurs tonnes de matériel ont quitté le Niger à bord d’un C-17 Globemaster III de l’Armée de l’Air américaine, depuis la base aérienne 101 de Niamey, ont […]
]]>Dans une déclaration conjointe, les autorités nigériennes et américaines ont annoncé samedi le début officiel du retrait des soldats US.
Le 7 juin, 269 sur 946 personnels et plusieurs tonnes de matériel ont quitté le Niger à bord d’un C-17 Globemaster III de l’Armée de l’Air américaine, depuis la base aérienne 101 de Niamey, ont annoncé le ministère de la Défense du Niger et le Département de la Défense américain dans un communiqué.
« Ce vol marque le début d’une série de plusieurs rotations de gros porteurs pour le rapatriement du personnel et du matériel, conformément à l’accord sur le retrait des troupes américaines datant du 19 mai », précise le texte.
« Afin de permettre un retrait en bon ordre et en toute sécurité, une commission mixte de désengagement a été mise en place pour faciliter la coordination et garantir le bon déroulement de ce retrait. Cette commission mixte a établi des procédures pour un traitement diligent de toutes les questions liées à ce retrait, notamment la délivrance des autorisations de survol et d’atterrissage et l’organisation de convois terrestres de Ouallam et Diffa vers Niamey et Agadez. Aussi, dans un souci d’accélérer le processus de désengagement, un renfort en personnel logisticien américain est prévu au niveau des bases aériennes 101 et 201. »
Les Etats-Unis disposaient, jusqu’à tout récemment, de leur plus grande base de drones US sur le continent à Agadez, la capitale de la région nord du Niger. Des forces en petit nombre étaient également déployées à Ouallam, à l’ouest du Niger, dans la zone des trois frontières, et à Diffa, à la frontière orientale du pays, sur les deux fronts principaux de la guerre contre les groupes islamistes armés.
]]>Le général Langley défend la stratégie US en Afrique
https://mondafrique.com/international/le-general-langley-defend-la-strategie-us-en-afrique/
Mon, 03 Jun 2024 16:58:00 +0000https://mondafrique.com/?p=112055Le chef du commandement des Etats-Unis pour l’Afrique, le général Michael Langley, a vigoureusement défendu la stratégie antiterroriste de son pays sur le continent et il a promis de la renforcer, en dépit du rapprochement croissant avec la Russie et des critiques contre les Etats-Unis. Dans une interview accordée à l’agence Associated Press le […]
Le chef du commandement des Etats-Unis pour l’Afrique, le général Michael Langley, a vigoureusement défendu la stratégie antiterroriste de son pays sur le continent et il a promis de la renforcer, en dépit du rapprochement croissant avec la Russie et des critiques contre les Etats-Unis.
Dans une interview accordée à l’agence Associated Press le 29 mai, à Agadir, au Maroc, en marge de l’exercice militaire Afrique Lion, le général a imputé aux campagnes de désinformation russes le sentiment anti-américain observé au Sahel. Il a également estimé que l’armée américaine devait réaffirmer sa stratégie de longue date en faveur de la la stabilité au Sahel.
Les 6000 soldats américains stationnés en Afrique ont récemment été confrontés à des revers inédits avec la décision de N’Djamena et Niamey, deux de leurs alliés clé dans la région, de faire appel à l’armée et aux paramilitaires russes et de demander aux Américains d’abandonner leurs bases.
“Un sentiment négatif s’est répandu ces dernières années contre un de nos meilleurs alliés, la France, sur les réseaux sociaux et dans les médias en général », a dit Langley. “Une grande partie de ce sentiment négatif a été encouragé par la mésinformation et la désinformation émanant de la Fédération de Russie. » “Il faut qu’on fasse émerger notre narratif dans ces pays », a-t-il insisté.
Les coups d’Etat enregistrés au Sahel depuis 2020 sont survenus dans un contexte d’augmentation croissante du nombre des victimes du terrorisme dans la région depuis 2013. L’impuissance des gouvernements civils à enrayer la progression des groupes armés extrémistes a alimenté la frustration des armées nationales, de surcroît humiliées d’apparaître comme les supplétives des armées étrangères. Au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les nouvelles autorités militaires ont pris leurs distances avec l’Occident et se sont rapprochées de la Russie.
Doubler la mise
Plutôt que de remettre en question la stratégie américaine, Langley a dit que les Etats-Unis comptaient “doubler la mise et se réengager avec ces pays » à travers des actions non militaires pour lutter contre le changement climatique et les crises agricoles et pour appuyer la gestion des conflits ethniques et des déplacements de personnes.
Langley a précisé que les Etats-Unis s’en tiendraient à leur approche gouvernementale privilégiant la bonne gouvernance et le renforcement des institutions au-delà de l’action militaire. Leur armée soutiendra les pays africains selon les modalités qu’ils veulent. Elle n’imposera pas ses idées, a-t-il insisté. Mais il s’est dit convaincu que les juntes ne seraient pas capables de vaincre le terrorisme ni d’assurer la stabilité à long terme. “Je ne veux pas interpeller ces pays mais ce sont des régimes militaires », a-t-il dit.
Environ un millier de soldats américains stationnés au Niger et une centaine d’autres au Tchad sont en train de vider les lieux. DoublLangley a affirmé que les forces américaines étaient engagées dans leur retrait du Niger en sécurité et en ordre et qu’elles réfléchiraient à leurs futurs partenariats en matière de sécurité plus tard. Il a ajouté que le statut des forces américaines au Tchad serait discuté une fois que le pays aurait installé son prochain gouvernement issu des élections du 6 mai.
Langley n’a pas précisé si les Etats-Unis avaient l’intention d’ouvrir de nouvelles bases ailleurs en Afrique mais il a affirmé que leur stratégie serait largement guidée par les besoins exprimés par les pays d’Afrique de l’Ouest. Dans les pays côtiers, a poursuivi Langley, les autorités expriment une inquiétude croissante à l’égard de la menace extrémiste violente et elles souhaitent pouvoir être en mesure de surveiller les régions frontalières dangereuses.
“Ce que ces pays demandent, c’est ce que veulent les Etats-Unis », a-t-il insisté. « Nous ne prescrivons rien. »
]]>Un communiqué consensuel de Washington et Niamey sur le retrait des troupes
https://mondafrique.com/international/un-communique-consensuel-de-washington-et-niamey-sur-le-retrait-des-troupes/
Mon, 20 May 2024 00:48:58 +0000https://mondafrique.com/?p=110671Dans un communiqué conjoint publié le 19 mai, les autorités nigériennes et américaines ont annoncé leur accord sur un retrait « en bon ordre et en toute sécurité des forces américaines du Niger. » « Ces discussions ont été conduites en toute transparence et avec un parfait respect mutuel entre les deux parties », insiste le texte, qui s’efforce […]
]]>Dans un communiqué conjoint publié le 19 mai, les autorités nigériennes et américaines ont annoncé leur accord sur un retrait « en bon ordre et en toute sécurité des forces américaines du Niger. »
« Ces discussions ont été conduites en toute transparence et avec un parfait respect mutuel entre les deux parties », insiste le texte, qui s’efforce de ménager les susceptibilités de part et d’autre, contrastant avec le bras de fer diplomatique observé entre Niamey et Paris au lendemain du coup d’Etat. Selon ce communiqué, le retrait a déjà commencé et se terminera « au plus tard le 15 septembre 2024. »
Soucieux de ménager l’amour-propre des deux camps, « le ministère de la Défense nationale du Niger et le Département de la Défense des Etats-Unis rappellent les sacrifices communs des forces nigériennes et américaines dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et se félicitent des efforts mutuels consentis dans la montée en puissance des forces armées nigériennes. » Quatre soldats des forces spéciales américaines ont trouvé la mort en 2017 dans une embuscade de l’Etat islamique à Tongo Tongo, près de la frontière entre le Niger et le Mali. C’est à l’occasion de cet événement qu’avait été révélée la présence de troupes au sol américaines au Niger.
Le ministre de la Défense du Niger, le général Salifou Mody et le sous-secrétaire américain à la Défense pour les opérations spéciales et conflits de faible intensité, Christopher Maier, signataires du communiqué publié à Niamey par la Présidence de la République, affirment, sans plus de détail, l’engagement de « poursuivre la coopération dans les domaines d’intérêts communs. »
Dans la foulée des consultations diplomatiques intenses menées après la demande nigérienne de retrait des soldats américains, les auteurs précisent que « le retrait des forces américaines du Niger n’entache en rien la poursuite des relations entre les Etats-Unis et le Niger dans le domaine du développement », le dialogue diplomatique se poursuivant « pour définir l’avenir de leurs relations bilatérales. »
]]>Le Tchad demande la révision des accords de défense avec les Etats-Unis
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Fri, 19 Apr 2024 17:04:08 +0000https://mondafrique.com/?p=108273Dans une information donnée ce vendredi, la télévision américaine CNN a révélé que le gouvernement tchadien avait demandé officiellement aux autorités américaines la résiliation des accords de coopération militaire entre les deux pays. Citant quatre sources américaines, CNN précise que le courrier adressé la semaine dernière à l’attaché de défense US réclamait la […]
Dans une information donnée ce vendredi, la télévision américaine CNN a révélé que le gouvernement tchadien avait demandé officiellement aux autorités américaines la résiliation des accords de coopération militaire entre les deux pays.
Le général de Marine Michael Langley, chef du Commandement américain pour l’Afrique, a déclaré à la CNN que des autorisations diplomatiques préalables à des vols militaires au Niger « avaient été récemment refusées ou laissées sans réponse, ce qui nous a contraint à prolonger les déploiements dans certains cas. »
“La hiérarchie supérieure du Commandement américain pour l’Afrique continue de travailler étroitement avec le Département d’Etat et les autres administrations pour assurer que les soldats américains déployés au Niger reçoivent le soutien et les services dont ils ont besoin”, a affirmé le général Langley. Une source américaine officielle a indiqué à CNN qu’AFRICOM restait engagé dans les activités de renseignement et que le Département de la Défense et AFRICOM étaient « informés quotidiennement de la situation sur le terrain au Niger ».
Offensive russe en Afrique
Il y a une semaine, la télévision publique nigérienne avait annoncé la livraison de matériel militaire russe, y compris d’un système de défense aérien de dernière génération. En mars, le général Langley avait confié à la Commission sénatoriale de la défense que la Russie essayait « de reprendre l’Afrique centrale et le Sahel à un rythme accéléré. » Et de poursuivre: « La Fédération de Russie est sur le point de s’emparer d’un certain nombre de pays grâce à la désinformation qu’elle répand via la Libye et à partir d’une réponse stratégique, de son accès et de son influence à travers tout le Maghreb. Il s’agit du flanc sud de l’OTAN. Nous devons être capables de garantir et de préserver notre accès et notre influence dans tout le Maghreb, du Maroc jusqu’à la Libye.”
Lors d’une autre audition le mois dernier, le haut gradé avait précisé que les pays d’Afrique centrale étaient confrontés à un « dilemne », « ayant besoin d’aide au développement de la part de pays comme la Russie et la Chine mais pesant les risques pour leur souveraineté nationale. » « Dans cette région, les enjeux sont élevés », a-t-il conclu.
Langley qui était au Tchad en janvier de cette année aux côtés du conseiller principal d’AFRICOM, le sergent-major Michael Woods, avait rencontré les chefs de l’armée tchadienne, y compris le général Abakar Abdelkerim Daoud, le chef d’état-major général. AFRICOM, avait-il ajouté,C restait « engagé dans la construction de partenariats solides avec le Tchad et les autres nations africaines. »
]]>L’offre militaire russe répond à de nouveaux besoins en Afrique
https://mondafrique.com/international/loffre-militaire-russe-repond-a-de-nouveaux-besoins-en-afrique/
Sat, 06 Apr 2024 06:44:52 +0000https://mondafrique.com/?p=107343Le départ des Américains de la base d’Agadez, réclamé à la mi-mars par Niamey, semble se confirmer. Si les contentieux sur les conditions de la coopération entre les deux pays ont compté dans la rupture, les autorités militaires nigériennes, comme leurs voisines du Mali et du Burkina Faso, se tournent aussi vers la Russie parce […]
]]>Le départ des Américains de la base d’Agadez, réclamé à la mi-mars par Niamey, semble se confirmer. Si les contentieux sur les conditions de la coopération entre les deux pays ont compté dans la rupture, les autorités militaires nigériennes, comme leurs voisines du Mali et du Burkina Faso, se tournent aussi vers la Russie parce que son offre répond mieux à leurs besoins sur le terrain de la guerre.
Olivier Vallée
Le 26 mars, quelques jours après la déclaration annonçant l’arrêt de la coopération militaire avec les Etats-Unis, le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), s’est entretenu au téléphone avec Vladimir Poutine. Outre les félicitations d’usage au Président russe pour sa réélection, Abdourahamane Tiani a abordé clairement le projet d’une coopération stratégique multisectorielle et globale entre Niamey et Moscou. En effet, il ne s’agit pas simplement d’un basculement d’alliance diplomatique de l’Ouest à l’Est mais d’une adhésion des militaires maliens et nigériens à un nouveau modèle de la guerre, par une montée en puissance basée sur l’utilisation de nouvelles technologies. La Russie a déjà convaincu le Niger et le Mali de l’efficacité de son radar de surveillance aérienne avancé pour la couverture de l’espace aérien et l’alerte précoce en cas d’attaque par voie aérienne. Le dispositif d’appui russe très rapidement mis au service du Niger lui a permis de disposer de renseignements électroniques, de débuter des cyber-opérations et de disposer d’une couverture radar efficace.
Moscou a édifié depuis 2014 sa propre doctrine de « guerre sans contact » qui a été partiellement mise en œuvre au Mali. Cette doctrine est bien accueillie sur l’ensemble du continent car elle repose notamment sur la détection de la menace et l’usage de drones peu coûteux et faciles à utiliser. La guerre de drones est décriée car elle fait des victimes civiles en cas d’erreur de ciblage mais elle permet d’épargner un maximum de vies de soldats. Ce qui, au Sahel, est un enjeu essentiel, après les nombreuses pertes enregistrées depuis 2012.
La guerre sans contact théorisée par la Russie vise à vaincre l’ennemi sur le terrain économique et politique, à l’aide d’attaques prolongées et ciblées à travers des armes conventionnelles et des moyens électroniques mais aussi par des mesures non militaires, notamment informationnelles renforçant le potentiel contestataire au sein de la population adverse.
Wagner en bout de course au Sahel
Au Mali, depuis le mois dernier, l’effectif de Wagner a diminué de 1000 hommes. La brutalité de la milice russe, qui opère parfois sans même se faire accompagner d’interprètes, ne plaide pas en faveur de la poursuite de cette collaboration entre armée nationale et société militaire privée qui brouille, au surplus, les chaînes de commandement. Le ministère russe de la Défense souhaite remplacer Wagner en Afrique par son concurrent Redut ou même directement par des troupes régulières spécialisées, en particulier dans la guerre air-sol.
Selon le Figaro du 30 mars, Alexandre Bikantov, ambassadeur de Russie à Bangui, discuterait de l’installation d’une base russe en République centre-africaine. «Les ministères de la Défense des deux pays poursuivent les négociations», a affirmé Alexandre Bikantov lors d’une interview avec l’agence de presse russe Tass le 26 mars. «Des efforts sont en cours pour choisir un emplacement pour la base», a-t-il poursuivi.
C’est la localisation de la base qui posera le plus de soucis aux puissances extérieures comme les Etats-Unis et la Chine. La RCA voisine plusieurs pays en pleines turbulences politiques : le Tchad, le Cameroun et le Soudan. La base offrira aux Russes une capacité de projection et de stockage de matériel déterminante pour agir sur les zones contiguës. Il s’agit d’un stade supérieur à l’appui militaire russe déjà apporté à la RCA et très apprécié par l’entourage du Président Faustin Archange Touadéra. La disparition officielle de Wagner réinsère le contingent opérant en RCA dans la sphère des relations de coopération interétatique.
Un partenariat de confiance
Moscou a réussi à devenir un partenaire de confiance face aux Américains ou aux Français perçus comme des agents de désinformation et de déstabilisation. La faillite la plus retentissante en matière de coopération civile et militaire en Afrique reste pourtant celle de l’Union européenne, impuissante en matière de contre-insurrection mais méprisante et volontiers répressive à l’égard des régimes issus de coups d’État. En face, la Russie a bâti une offre militaire cohérente sur la durée. La demande a évolué et les pays confrontés à des guérillas mobiles et fuyantes ont abandonné toute référence au concept mou et vague de guerre hybride.
Le ministère de la Défense russe se prépare depuis des années à se substituer à l’Occident pour la coopération militaire. Entre 2014 et 2018, la Russie a signé 19 accords de défense en Afrique. Si l’Égypte et l’Algérie achètent en milliards d’US $, les autres pays commencent à se fournir chez les Russes en matériel de détection, en drones et en hélicoptères. L’ouverture antérieure de la Russie à la formation d’officiers africains lui a donné d’autres atouts lors des changements de régime au Sahel : le premier coup d’État au Mali en 2020 est le fait de colonels de retour de Russie.
La mort de Prigojine, le 23 août dernier, a sonné le début de la reprise de contrôle officiel de Wagner. Ses hommes sont répartis à présent en un corps de volontaires sur le front ukrainien et un autre expéditionnaire, destiné principalement à l’Afrique. Le corps expéditionnaire fixé à 20 000 hommes au terme de 2023 n’a toujours pas fait le plein. Son chef est Andrei Averyanov, déjà à la tête du service des actions spéciales du GRU, le service de renseignement militaire russe. Devant le besoin croissant de combattants russes en Ukraine, Andrei Averyanov entend mobiliser des non-Russes pour le corps expéditionnaire, des Syriens aux Soudanais.
Vers de nouvelles relations d’État à État
Le recrutement s’avère également difficile parce que le modèle économique de Wagner ne peut plus être reproduit. Wagner se payait avec des concessions minières et n’hésitait pas à emprunter les hélicoptères et les camions de l’armée malienne. Ce n’est plus à l’ordre du jour et il faudra que le ministère de la Défense russe définisse un partenariat cohérent qui pourrait être plus attrayant pour les gouvernement africains.
Le Mali, le Cameroun, Madagascar, la Tanzanie, le Burkina ont réformé récemment leurs codes miniers. Dans ce nouveau cadre légal, la possibilité de l’État d’attribuer des permis et de constituer des sociétés où le secteur public est majoritaire devrait autoriser des compagnies minières russes à investir et à travailler sans se cacher. La raffinerie d’or installée près de Bamako pourra aussi, suite au nouveau code minier, s’intégrer dans une société d’économie mixte d’où le corps expéditionnaire pourra tirer des revenus. Cette officialisation de la relation économique qui accompagne la coopération militaire vise à éviter des accusations de colonialisme russe.
L’agence fédérale russe de l’énergie atomique Rosatom complète, par ses liens avec les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel, le début d’une stratégie d’autonomie énergétique et de stockage de ressources stratégiques. Dans ce domaine également, la lente progression de l’agence atomique russe en Afrique coïncide avec la nouvelle donne militaire de Moscou après la fin de Wagner.
]]>Le Niger franco-américain, un fantasme déçu
https://mondafrique.com/libre-opinion/le-niger-franco-americain-un-fantasme-decu/
Tue, 02 Apr 2024 20:40:12 +0000https://mondafrique.com/?p=107192Dans cette tribune, l’économiste Olivier Vallée observe, à travers la main tendue marocaine aux Etats du Sahel, l’échec de l’offre occidentale à ces pays et le retour d’une dynamique géographique très ancienne. Un journal français reconnu (« L’Opinion ») publiait le 19 mars 2024 un article sur la fin de la coopération militaire entre le Niger et […]
]]>Dans cette tribune, l’économiste Olivier Vallée observe, à travers la main tendue marocaine aux Etats du Sahel, l’échec de l’offre occidentale à ces pays et le retour d’une dynamique géographique très ancienne.
Un journal français reconnu (« L’Opinion ») publiait le 19 mars 2024 un article sur la fin de la coopération militaire entre le Niger et les Etats-Unis d’Amérique. Le titre et le sous-titre sont sensationnels : «Comment les Etats-Unis ont subi une humiliation sans précédent au Niger. La junte au pouvoir a mis fin à sa coopération avec l’armée américaine. Washington, qui doit évacuer ses bases militaires locales, accuse Niamey de vouloir fournir de l’uranium à l’Iran. » A la suite de cette version dramatique d’une rencontre mal préparée par la partie américaine, l’article rappelle la clairvoyance française sur le nouveau pouvoir nigérien, clairvoyance dont auraient dû s’inspirer les diplomates et généraux américains.
Hors les camouflets et le gâchis, essayons de regarder sans pathos postcolonial la cessation de la coopération militaire entre le Niger et les Etats-Unis d’Amérique (EUA). Le rappel et la prise en compte de son contexte peuvent aider. La décision de l’exécutif nigérien a été communiquée suite à la visite à Niamey d’une délégation à laquelle étaient associés le chef du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), le général Michael Langley, et la secrétaire adjointe à la Défense pour les affaires de sécurité internationale, Celeste Wallander. Le 16 mars, le colonel Amadou Abdramane, porte-parole de la junte, a annoncé que Niamey venait de décider, « en toute responsabilité » et en «prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple» de «dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger ».
Le nouveau pouvoir à Niamey attendait l’incident que les Américains leur offriraient tôt ou tard pour exprimer leur mécontentement. Le Niger disposait depuis plusieurs mois de tous les éléments sur l’implication franco-américaine dans la tentative d’évasion du Président déchu Mohamed Bazoum, en octobre. Il a également présenté au général américain Michael Langley, pendant qu’il faisait son numéro antiterroriste au tableau, le relevé des vols américains non déclarés dans l’espace aérien du Niger.
Ces survols du Niger et du Bénin sans autorisation de Niamey inaugurent peut-être la future mutualisation des bases africaines entre Français et Américains, un projet pilote qui réunit les deux Etats membres de l’OTAN responsables de l’attaque contre la Libye ayant abouti il y a treize ans à la déstabilisation de l’ensemble du Sahel.
Cette alliance franco-américaine peut être d’autant plus considérée comme une menace directe contre le Niger et l’Alliance des Etats du Sahel que la France a implanté une base dans le nord du Bénin.
La précieuse base d’Agadez
L’effort financier américain négocié pour la base d’Agadez restait bien en dessous de qui est dépensé par l’US Department of Defense (US DOD) à Djibouti. Pourtant, cette base militaire américaine dans le nord du Niger permettait de couvrir l’espace aérien de tout le Soudan central, de la Libye à la Mauritanie. Ce dernier pays, comme le Bénin, devrait recevoir des éléments franco-américains, d’autant plus que la fermeture attendue de la base française de Dakar donnera à la Mauritanie un poids décisif dans le domaine aéro-naval. Le souci des Etats-Unis quant à l’uranium que Niamey pourrait fournir à l’Iran rappelle les accusations américaines, il y a plus de vingt ans, de livraisons d’uranium enrichi à l’Irak. Fantaisie ou mauvaise foi, quand on sait qu’à l’époque toute la production était sous le contrôle d’Areva. L’uranium nigérien est encore exploité par des compagnies étrangères. Après le départ d’Areva, exigé à présent, il sera pertinent peut-être d’observer les destinations de l’uranium nigérien.
Les furieux du côté français proclament que l’uranium nigérien n’est pas nécessaire à la France. Pourquoi alors serait-il indispensable à Téhéran qui enrichit le minerai depuis plus d’une dizaine d’années ?
Le divorce consommé entre l’AES et le tandem franco-américain n’est pas un incident diplomatique dont découleraient toutes les aventures. Comme tout divorce, il s’agit d’un échec de la relation entre les partenaires et de la découverte d’autres perspectives plus prometteuses. L’OTAN a échoué à répéter l’agression contre la Libye de 2011. La machine infernale de la belligérance à travers la CEDEAO n’a pas fonctionné en 2023.
OTAN : out of Africa ?
La fin de la base 201 signale l’échec de l’OTAN à établir un pacte réel de sécurité avec les pays africains. Toute association militaire de deux États, quelle que soit l’asymétrie de puissance, demande des objectifs stratégiques communs. Ni l’OTAN ni l’UE ne dévoilent leurs objectifs et ne partagent réellement leurs moyens avec les pays africains. Cela explique d’ailleurs l’incapacité franco-américaine à définir doctrine et tactique en matière de contre-insurrection.
Si la Russie et la Turquie sont présents au Niger, c’est à travers la livraison effective de radars, de matériel d’écoute et de drones. Voilà un autre reflet de la déficience des centres de réflexion militaire que les Franco-américains ont mis en place il y a plus de vingt ans. Depuis sa création en 1999, le Centre américain d’études stratégiques de l’Afrique a été impuissant à définir une politique cohérente des États-Unis à l’égard de l’Afrique en matière de sécurité. De son côté, le Centre franco-africain d’études stratégiques préfère s’intéresser au phénomène de la migration en tant que préoccupation stratégique pour l’espace géographique dans lequel le centre opère (Europe et Afrique). Le Centre Maghrébin d’Études Stratégique à Nouakchott, en Mauritanie, se consacre, lui, aux « effets pervers du terrorisme dans le Sahel sur la région du Maghreb». On présente donc comme naturel pour les centres d’organiser des séminaires, des dialogues et des réunions à ce sujet comme à celui des migrations vers l’UE. Bon moyen de drainer des subventions européennes tout en passant à côté de la mutation des sociétés dans l’ensemble du Sahel.
L’OTAN n’est pas désavoué comme appareil politico-militaire mais comme symbole de l’ordre néo-libéral occidental. Cette norme de l’Occident apparaît, aux pauvres et aux jeunes, dans toutes ses contradictions. Les droits de l’homme, la libération de l’ex-Président Bazoum, la démocratie et sa farce électorale, l’ensemble du discours de l’Occident a cessé d’être crédible.
L’alternative atlantique ?
L’OTAN est la quintessence de ce qu’Edward Saïd nomma l’occidentalisme. En effet, le traité instituant l’OTAN vise l’Atlantique nord mais cette alliance incarne le bloc des pays jadis en lutte contre le communisme et à présent contre la Russie et l’Islam politique. En dépit de ces hiatus et de ces écarts, l’Atlantique parait encore offrir le barycentre d’une coalition d’intérêts occidentaux qui s’estime porteuse d’intérêts universels. La tentation de regrouper de nouveaux alliés dans cette mission a été matérialisée en 2023 par le Partenariat américain pour la coopération atlantique. Cette nouvelle instance multilatérale rassemble un nombre sans précédent de pays côtiers de l’Atlantique, en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes ((Angola, Argentine, Brésil, Canada, Cap-Vert, Costa Rica, Côte d’Ivoire, Dominique, Espagne, Etats-Unis, Gabon, Gambie, Ghana, Guatemala, Guinée, Guinée équatoriale, Guyana, Irlande, Islande, Liberia, Maroc, Mauritanie, Nigeria, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République du Congo, République dominicaine, Royaume-Uni, Sénégal, Togo et Uruguay).
Le Pacte atlantique suppose :
– Un engagement à respecter le droit international, et notamment la Charte des Nations unies, afin de promouvoir un Atlantique ouvert dans lequel les États atlantiques sont libres de toute ingérence, coercition ou action agressive.
– Un engagement à respecter les principes d’égalité souveraine, d’intégrité territoriale et d’indépendance politique des États, entre autres.
Le Soudan central est exclu de cette alliance américaine pour l’Atlantique. Le Soudan central est pourtant, dès le XIIe siècle, le berceau de l’islamisation de l’Afrique et de son organisation politique à travers le mouvement des sociétés, à partir du Fezzan vers les zones plus humides et les terres plus fertiles. Le fleuve structurant du Soudan central est le Niger qui se jette dans l’Atlantique. Le Soudan central dessine donc une zone qui part du sud de la Libye et qui s’étend jusqu’au nord du Nigéria, englobant le Niger actuel, le Tchad et une partie du Mali. Les colonialismes britannique et français s’affrontèrent dans cet espace pour la conquête du lac Tchad.
L’Alliance des États du Sahel qui regroupe, depuis 2023, le Burkina Faso, le Mali et le Niger se situe dans l’espace politique et historique du Soudan central, bien antérieur au couple franco-américain qui se bâtit difficilement après 1945. Le Tchad est également concerné par l’ensemble ancien et contemporain du Soudan central. Ainsi se dessine un véritable espace cardinal en Afrique. Entre Maghreb et Nigéria, entre Atlantique et Soudan oriental.
]]>Le Niger demande un calendrier de retrait des soldats américains
https://mondafrique.com/a-la-une/le-niger-demande-un-calendrier-de-retrait-des-soldats-americains/
Fri, 22 Mar 2024 22:02:58 +0000https://mondafrique.com/?p=106787Le Niger a officiellement demandé aux Etats-Unis de fournir un calendrier de retrait de ses troupes, a appris Mondafrique vendredi. A la suite du communiqué du porte-parole du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) dénonçant, le 17 mars, l’accord régissant le statut des forces américaines au Niger, l’ambassadrice des Etats-Unis à Niamey […]
]]>Le Niger a officiellement demandé aux Etats-Unis de fournir un calendrier de retrait de ses troupes, a appris Mondafrique vendredi.
A la suite du communiqué du porte-parole du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) dénonçant, le 17 mars, l’accord régissant le statut des forces américaines au Niger, l’ambassadrice des Etats-Unis à Niamey a demandé au gouvernement si ce communiqué devait être interprété comme une demande de retrait des soldats américains. Il lui a été répondu par l’affirmative.
Un courrier officiel a ensuite été transmis par son canal à Washington pour réclamer un calendrier de retrait du millier de soldats américains stationnés, pour l’essentiel, à la base de drones 201 d’Agadez, dans le nord du pays.
Le communiqué du porte-parole du CNSP faisait suite à des discussions houleuses à Niamey avec une délégation américaine.
Le 18 mars, la chargée de communication adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a déclaré que les conversations se poursuivaient « au niveau diplomatique. » « Nous restons en contact avec le CNSP. Les conversations sont en cours », a-t-elle dit.
]]>Les soldats américains sommés de quitter le Niger
https://mondafrique.com/decryptage/les-soldats-americains-sommes-de-quitter-le-niger/
Mon, 18 Mar 2024 12:33:01 +0000https://mondafrique.com/?p=106661En mettant fin à la coopération militaire avec les Etats-Unis, le Niger sort de son ambiguïté stratégique et facilite l’installation du partenaire militaire russe, déjà actif chez ses deux alliés de l’Alliance des Etats du Sahel. Pour cette rupture, le Niger a choisi de laver son linge sale en public, au lendemain d’une mission américaine […]
]]>En mettant fin à la coopération militaire avec les Etats-Unis, le Niger sort de son ambiguïté stratégique et facilite l’installation du partenaire militaire russe, déjà actif chez ses deux alliés de l’Alliance des Etats du Sahel.
Pour cette rupture, le Niger a choisi de laver son linge sale en public, au lendemain d’une mission américaine de haut niveau qui s’est déroulée du 11 au 14 mars dans un climat tendu de part et d’autre. Washington se voit ainsi rappelé à son tour au nouvel ordre mondial, qui a déjà coûté à la France le départ forcé de ses bases et de son ambassadeur.
Dans un communiqué publié le 17 mars, le gouvernement nigérien s’en prend autant à la forme qu’au fond des échanges. «La délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques», regrette le porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), le colonel Amadou Abdramane. La mission a été décidée «de façon unilatérale» par le gouvernement américain, tant dans sa date, dans la composition de la délégation que dans son objet, qui n’avait pas été précisé, rapporte-t-il.
Cette forme de discourtoisie était peut-être volontaire. Ayant compris que le jeu tournait en leur défaveur, les autorités américaines semblent avoir tenté d’intimider Niamey dans une ultime opération de quitte ou double. Rappelons que la délégation menée par la sous-secrétaire d’Etat adjointe pour les affaires africaines, Molly Phee, comprenait la secrétaire à la Défense pour les affaires de sécurité internationale des Etats-Unis Celeste Wallander et le général Michael Langley, commandant en chef d’Africom.
Les questions militaires au coeur des débats
Bien que les échanges aient officiellement porté sur les aspects politiques de la transition en cours au Niger, il est clair que l’enjeu était surtout militaire, autour du maintien de la plus grande base de drones américaine sur le continent installée à Agadez, dans le nord du Niger et dont la construction a coûté 300 millions de dollars au Pentagone. Cette base est stratégique pour les Etats-Unis, qui s’en servent comme plateforme de surveillance et d’action militaire pour tout le nord du continent, bien au-delà des intérêts nigériens.
Le porte-parole a regretté «la volonté de la délégation américaine de dénier au peuple nigérien souverain le droit de choisir ses partenaires et le type de partenariat à même de l’aider véritablement contre les terroristes alors même que les Etats-Unis d’Amérique ont décidé unilatéralement de suspendre toute coopération entre nos deux pays.» Washington a interrompu la coopération militaire avec le Niger le lendemain du coup d’Etat du 26 juillet mais n’a pas cessé ses activités à partir d’Agadez.
Le communiqué gouvernemental nigérien dénonce «l’attitude condescendante assortie de menaces de représailles de la part de la cheffe de la diplomatie américaine vis à vis du gouvernement et du peuple nigériens.»
La Russie et l’Iran «focalisent particulièrement l’intérêt des Etats-Unis d’Amérique», selon le porte-parole, alors que ces deux pays entretiennent une coopération déjà ancienne avec le Niger. «Le gouvernement tient à porter à la connaissance du peuple nigérien et de la communauté internationale qu’il n’a jamais signé d’accord secret avec ces pays partenaires. Tous les accords signés avec le Niger depuis l’avènement (de la junte) respectent le droit international et les règles de transparence.»
L’Iran et la Russie au coeur du contentieux
Molly Phee aurait accusé le Premier ministre Lamine Zeine et son gouvernement d’avoir conclu un accord secret avec l’Iran pour la livraison d’uranium et ajouté que le Niger s’exposait ce faisant à des représailles de l’Agence internationale de l’Energie atomique.
Ces propos ont réveillé le souvenir des fausses accusations lancées en 2003 par George Bush contre Saddam Hussein pour justifier la guerre. En 2002, un diplomate nigérien basé à Rome, aujourd’hui décédé, avait été instrumentalisé pour un dossier fictif monté par des membres des services de renseignement italiens accusant Bagdad d’avoir acheté du yellow cake au Niger en vue de fabriquer la bombe atomique.
Le porte-parole du CNSP qualifie les accusations de Molly Phee de cyniques et estime que cette «approche (est) habituellement utilisée pour discréditer, diaboliser et justifier» les menaces américaines contre les Etats. Et de rappeler «les fausses preuves brandies par le secrétaire d’Etat américain devant le Conseil de sécurité pour justifier l’agression américaine contre l’Irak.»
«Dans cette affaire, le gouvernement du Président Tandja avait été accusé de façon mensongère d’avoir fourni de l’uranium aux autorités de Bagdad alors même qu’il est de notoriété publique que l’exploitation de l’uranium nigérien est totalement contrôlée par la France», poursuit le colonel Amadou Abdramane. L’uranium présent dans le nord du pays est, jusqu’à ce jour, exploité et commercialisé par Orano, qui n’a pas quitté le Niger et a repris récemment ses activités après une phase d’interruption dans la période la plus tendue de la crise entre Paris et Niamey. Les concurrents chinois et canadiens d’Orano n’ont pas commencé l’exploitation.
En ce qui concerne la Fédération de Russie, «il s’agit d’un partenaire avec lequel le Niger traite d’Etat à Etat, conformément aux accords de coopération militaire signés par les gouvernements antérieurs pour acquérir les matériels militaires nécessaires à sa lutte contre les terroristes.»
Une coopération militaire américaine sans utilité ni confiance
A l’inverse de cette coopération concrète sur le terrain militaire, les autorités nigériennes s’interrogent sur le fond des intentions américaines dans leur pays. En effet, le fondement juridique de la coopération militaire américaine avec le Niger est très ténu et ne prévoit aucune contrepartie pour Niamey.
Le porte-parole qualifie même la présence américaine d’illégale, n’ayant pas été soumise à l’Assemblée comme le prévoit la loi. Elle coûte des milliards de francs CFA aux contribuables nigériens, a dit le porte-parole, puisque c’est le Niger qui «paye des factures liées aux taxes pour les avions militaires américains dont ces derniers devraient normalement s’acquitter. »
Plus grave encore, les autorités nigériennes, y compris militaires, «n’ont aucune information sur les activités menées à partir des bases américaines au Niger, ignorent jusqu’aux effectifs civils et militaires ainsi que les matériels déployés sur le sol nigérien.» L’armée américaine n’a, d’ailleurs, «aucune obligation d’accéder aux demandes nigériennes d’appui contre les groupes terroristes.»
Devant cette situation, le ministre de la Défense, le général Salifou Modi, avait adressé à Molly Phee, en décembre, une proposition de mémorandum plus contraignant pour les Etats-Unis. Mais il n’a jamais reçu aucune réponse.
Enfin, le porte-parole de la junte dénonce «des activités illégales du survol de son territoire par des aéronefs américains et qui sont de nature à s’interroger sur la sincérité de leur partenariat.» L’un de ces survols, en février, aurait été coordonné avec un avion français à la frontière du Bénin. Le 19 octobre 2023, à l’occasion d’une tentative d’évasion manquée de Mohamed Bazoum, les Etats-Unis avaient mis à disposition du Président déchu deux hélicoptères basés à Niamey, comme l’avait révélé Mondafrique. Le porte-parole l’évoque d’ailleurs de façon allusive en parlant d’une confiance «entamée par les événements du 19 octobre 2023.»