Cameroun - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/cameroun/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sun, 03 Nov 2024 11:27:47 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Cameroun - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/cameroun/ 32 32 Cameroun, le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) au cœur du pouvoir https://mondafrique.com/decryptage/cameroun-le-bataillon-dintervention-rapide-birau-coeur-du-pouvoir/ https://mondafrique.com/decryptage/cameroun-le-bataillon-dintervention-rapide-birau-coeur-du-pouvoir/#comments Fri, 01 Nov 2024 04:18:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=96181 Le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) au Cameroun est placé sous les ordres directs de Paul Biya, le président au pouvoir depuis 1984. Le bataillon, encadré par des conseillers israéliens, est réputé pour la rigueur de l’entraînement qu’il impose à ses troupes, l’armement supérieur auquel il a accès et les traitements inhumains qu’il fait subir à […]

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Le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) au Cameroun est placé sous les ordres directs de Paul Biya, le président au pouvoir depuis 1984. Le bataillon, encadré par des conseillers israéliens, est réputé pour la rigueur de l’entraînement qu’il impose à ses troupes, l’armement supérieur auquel il a accès et les traitements inhumains qu’il fait subir à ses adversaires. Cette unité constitue une arme de guerre redoutable qui surveille la loyauté de l’armée camerounaise à l’égard d’un pouvoir autocratique, lui-même issu d’un coup d’État.Avec ou sans coup d’état, cette garde prétorienne aura une influence déterminante sur la succession du vieux dictateur, Paul Biya, qui passe l’essentiel de son temps désormais en Suisse où il se fait soigner. N Be

Une chronique d’Olivier Vallée

Lr BIR est l’assurance vie de Paul Biya

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Le BIR désigne aujourd’hui un ensemble de forces spéciales aux fonctions multiples, de l’action en mer et sur rivière au maintien brutal de l’ordre. Il s’agit d’au moins une dizaine de bataillons qui opèrent le plus souvent à l’échelle de la compagnie ou de la section.

Dès 2011, la force d’élite de la marine américaine, les Navy SEALs appuyée par l’unité de soutien spécialisée dans la formation au combat, le Naval Special Warfare Unit 10 (NSWU-10), a entrainé sur le terrain le 9èmeBIR camerounais. Les équipes du NSWU-10 sont revenues en 2012 pour former le 8ème  BIR alors que le Département d’État américain rapportait que les membres du BIR se livraient à la violence, usait d’arrestations et faisait disparaitre les détenus. En 2013, c’est le tour du 1er BIR de recevoir pendant 6 mois un entrainement avec les SEALs

L’après 11 Septembre

L’engagement américain correspond à la doctrine occidentale[8] de l’après 11 septembre qu’il faut favoriser des unités spécialisées et développer leurs capacités à détruire le terrorisme. Le BIR est mis au niveau de forces comme la brigade Danab et le commando Gorgone soutenu en Somalie par la Turquie. Cette assimilation néglige que le combat du BIR n’a pas l’intensité de celui qui existe en Somalie. Mais le secrétaire d’État à la défense Chuck Hagel entend bien poursuivre une mission sur le terrain ultra secrète au Cameroun au nom de code “Obsidian Cobra”. Dans ce cadre 300 soldats américains seront déployés au Cameroun jusqu’en 2020

Outre le soutien américain et français, relayé par Israël et la Grande Bretagne, le Cameroun, avec le péril Boko Haram, a pu relever sa capacité d’agir au nord du pays. La Multinational Joint Task Force (MNJTF) ou Force Multinationale Conjointe est composée de forces armées béninoise, camerounaise, nigérienne, nigériane et tchadienne. Cette force d’intervention conjointe est composée de 8700 militaires, policiers et civils et son quartier général est à N’Djamena. On parle aussi depuis 2015[9] de Force Multinationale Mixte (FMM) dont le commandement opérationnel est assuré par un général nigérian, Illyah Abbah. En dépit du palmarès peu brillant en matière des droits de l’homme des armées composant cette Force conjointe, l’Union européenne, avec le martial Josep Borrel en tête, n’hésitera pas à financer cette construction. Malgré cela Boko Haram a instauré une seconde économie à la frontière du Nigéria et du Cameroun qui expose la population d’une part aux taxations des groupes armés et à la violence du BIR.

Jacques Chirac, alors Président de la République française, avec Blaise Compaoré, Omar Bongo, Paul Biya et Denis Sassou Nguesso, le 16 février 2007

Avril 1984, le ver dans le fruit

Tout débute au Cameroun par le coup d’État d’avril 1984, qui a invité la violence au palais présidentiel, contraint Paul Biya désigné président par son successeur à donner la part belle aux militaires loyalistes qui lui ont sauvé la vie : ce « droit du sauveur » aurait entraîné une « prétorialisation » du régime ». Le président Biya échappant par miracle moins de deux ans après son arrivée au pouvoir, à ce coup d’État va liquider une partie de sa potentielle contestation. 

Une partie de la gendarmerie nationale et de la garde républicaine est à l’origine du putsch du 6 avril 1986. L’armée lance une contre-offensive avec le soutien d’officiers réservistes dans tout le pays. Les jours suivants, une impitoyable purge visa notamment les officiers peuls et kirdis du Nord.

L’ancien président Ahmadou Ahidjo, originaire de Garoua, fut accusé d’être le commanditaire du putsch. Les conspirateurs furent arrêtés, présentés aux juges militaires et fusillés par dizaines. Au total, près de 1 000 personnes périrent dans l’aventure. Depuis cet événement fondateur Biya consolide un pouvoir qui s’établit sur la subordination des militaires à un combat permanent contre les ennemis de la nation.

Tout (re) commence à Bakassi 

Depuis l’Indépendance camerounaise, l’analyse des menaces de la frontière nigériane était, à Yaoundé, l’exercice obligé de l’officier d’État-major. Cela est devenu plus vrai avec la fusion des deux Cameroun, l’anglophone et le francophone. Avant l’Indépendance,  c’est la France de Bigeard et des parachutistes coloniaux qui mène une guerre sans pitié contre les Bamilékés regrpupés au sein de l’Union du Peuple du Cameroun. Les commandos français opèrent souvent à partir de Bouar en Oubangui-Chari et le Nigéria considéré comme hostile n’est pas au centre des préoccupations stratégiques.

L’enjeu pétrolier va faire éclater un conflit dans la presqu’ile de Bakassi, une zone limitrophe du Nigeria et du Cameroun où se trouvent des gisements marins d’hydrocarbures. La France apporte un soutien logistique et d’armes aux forces camerounaises mais n’intervient pas sur le terrain à l’exception de certains largages lors de difficultés de l’armée camerounaise.

En 2006[1], le Cameroun se voit reconnaitre un partage des eaux qui lui attribue Bakassi. Et les relations déjà lâches avec les militaires français se distendent encore plus. Et d’une certaine façon Nigérians et Camerounais, au mépris des doctrines camerounaises de défense, se rapprochent face à un supposé retour de l’irrédentisme Biafrais.

De plus les deux armées sont restées présentes sur l’ancien espace de leur rudes affrontements en respectant la nouvelle frontière. Elles ont des points communs. De plus en plus la gouvernance militaire à la britannique[2] pénètre l’armée camerounaise comme l’armée nigériane. Le caractère central de la gouvernance militaire réside dans l’importance de la planification et la programmation du budget et de son exécution (PPBS en anglais).

Cela fait certainement rire les esprits forts mais les résultats sont là, la sphère militaire, au Cameroun, mobilise,  à présent,  pas loin d’un demi-milliard d’US$ par an[3]. La guerre en Ambazonie et dans le Nord du pays contre Boko Haram exige de plus en plus de ressources et l’appétit d’une haute hiérarchie d’octogénaires généraux ne faiblit pas. L’autre rapprochement à faire entre les deux forces d’occupation du Sud-Ouest camerounais est bien sûr leur pratique du commerce et du trafic en se jouant des douanes et du fisc.

La Biafra National League dans le viseur nigérian

L’armée nigériane lutte principalement pour sa part contre la Biafra Nations League (BNL), fondée par aout 2016 et vise l’indépendance du peuple de Bakassi. C’est un mouvement suffisamment aguerri pour affronter la « 13th Brigade Nigerian Army » basée à Efut Esighi, siège du gouvernement local du Bakassi nigérian. Mais il y aurait d’autres forces clandestines à l’œuvre et qui seraient le réseau clandestin de la Biafra Nations League. 

Sur le terrain en 2016 l’armée du Nigéria a récupéré de l’agresseur des douilles de munitions de 7.62 mm, des RPG et des ceintures d’explosifs. L’armée nigériane rechercher les camps du BFF et les attaque incidemment. Elle tend ainsi à laisser la BNL trouver sa base politique et son ancrage militaire chez les Camerounais.

Le BIR est encadré par les Israéliens

De l’autre côté de la frontière, le Bataillon d’Infanterie Rapide camerounais, la force d’élite aujourd’hui encadrée par les Israéliens (la plupart également de nationalité française) et les Britanniques (SAS) combat ceux que l’on désigne comme pirates. Ce seraient des trafiquants de drogue et d’armes qui utilisent indifféremment le franc CFA et la naira. Les deux armées collaborent de plus en plus étroitement pour contrôler d’autres flux que les leurs sur et autour de la péninsule de Bakassi qui est soustraite à l’autorité civile de fait.

Carte des catastrophes camerounaises

Les groupes armés se renouvellent et prolifèrent comme la milice de la BNL qui a causé des pertes fatales au BIR dans la localité d’Isangele en 2021. A Abana, sur la péninsule, la milice biafraise décroche le drapeau camerounais et les signes de la République. La marine camerounaise tombe dans des embuscades et ses hommes sont désarmés. On assiste à une montée en puissance de la BNL chez les Camerounais malgré les coups de butoir du BIR. Les compagnies exploitant les hydrocarbures sont menacées et sommées d’évacuer Bakassi. Par la voie maritime le BIR a tenté en 2022 de pénétrer le camp de la BNL à Isangele mais enregistra cinq morts.

Ces opérations inspirées de la méthode nigériane « Kill and Go » causent beaucoup plus de morts « collatérales » dans la population. Les civils et les indépendantistes d’Ambazonie sont morts par milliers et les soldats et agents de l’État comptent des pertes par centaines.

Le théâtre de Bakassi est à présent relié à l’immense conflit de l’Ambazonie qui menace de sécession le Cameroun. Bakassi et les ressentiments de ceux que l’on nomme les Anglo-Bamilékés ont nourri, avec le mépris du régime de Paul Biya, une véritable déflagration. En effet, la vie politique camerounaise est basée sur une configuration communautaire largement fabriquée par le parti dominant le RDPC. Le SDF (Social Democratic Front), a été ainsi qualifié de parti des «Anglo-Bami» (ethnie bamiléké de la région de l’Ouest et anglophones des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest) (Menthong 1998). Le SDF est rongé de l’intérieur par les dissensions, la mort de son leader historique. Cela a réveillé face au candidat de la « Force de l’expérience », Paul Biya, de nouvelles figures de l’opposition camerounaise, notamment celles de Maurice Kamto, le « Tireur de Pénalty », leader du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) et de Cabral Libii li Ngué, du parti Univers. Dans les régions du Littoral et de l’Ouest, la percée du MRC s’est avérée fulgurante, à cause de l’érosion politique du SDF. Le MRC dont les leaders sont emprisonnés est menacé, en cas de succession difficile de Paul Biya, d’une véritable répression de nature militaire.

La guerre contre l’Amazonie prend de formes de plus en plus absurdes et générationnelles. Des témoins en 2022 ont vu le BIR arrêter un convoi funèbre et son escorte de motocyclettes, non loin de la bourgade de Ndop. La sélection de ceux qui furent battus et arrêtés était déterminée par le port de dreadlocks qui serait le signe d’appartenance au Amba-boys, les sécessionistes.

D’autres éléments de l’armée comme le 53ème Bataillon d’Infanterie Motorisée (BIM) à Missong en 2022 (1er juin) ont tué neuf personnes dont un bébé de 18 mois. C’étaient des représailles.

Les techniques de l’armée camerounaise dans une guerre civile,  dont elle est une des parties prenantes, empruntent au Nigéria, mais aussi à la doctrine de l’OTAN de violence totale contre le terrorisme.

Partenariat létal

Le Nigéria n’est plus un adversaire mais un partenaire militaire, à Bakassi mais aussi au Nord du Cameroun. La menace extérieure et le banditisme ont permis au régime de Paul Biya, qui règne depuis 40 ans, de créer discrètement le BIR[4] à la fin des années 1990. De bonnes fées[5] se sont ont encouragé la formation de cebataillon. Au nom de l’anti-terrorisme et de la lutte contre Boko Haram la France a fourni des blindés légers.

Jusqu’en 2019 le gouvernement américain a entrainé, formé et aide le BIR à tuer et à torturer les supposes membres d’organisations extrémistes violentes[6]. Le programme américain de soutien au BIR portait le numéro 127 selon la nomenclature de la ligne budgétaire qui le finance. Il s’agit d’envoyer dans des pays aidés par les EUA des Forces spéciales composées d’un large spectre de spécialistes de la contre-guérilla : Army Green Berets, Navy SEALs, et Marine Raiders qui doivent créer et former des groupes militaires nationaux ou locaux qui combattront à leur place (Proxy). Ce sont des missions inconnues du public américain, d’autant plus qu’elles se déroulent dans des pays où les EUA ne sont pas officiellement en guerre.

Dans ce rapport, intitulé Bonne cause, mauvais moyens : atteintes aux droits humains et à la justice dans le cadre de la lutte contre Boko Haram au Cameroun, l’organisation montre que l’offensive militaire lancée contre Boko Haram a entraîné des violations des droits humains généralisées contre les civils dans la région de l’Extrême-Nord du pays.

Salak accueille une base de cette unité. Celle-ci déploie autour de Maroua, ville du nord du Cameroun, près de 5000 hommes. C’est également sur ce terrain que sont utilisés les blindés français qui sont stationnés à Salak. Construits par la société Acmat, une filiale de l’industriel français Arquus, ces blindés ont été commandés en septembre 2015 par le commandement américain en Afrique (AFRICOM). Le contrat d’un montant de près de 25 millions de dollars portait sur la livraison de 62 Bastion destinés à plusieurs pays africains, dont le Cameroun. 23 véhicules ont été livrés à l’armée camerounaise entre 2015 et 2016, selon SIPRI. Soit après que les crimes du B.I.R aient été documentés.

« Plusieurs de ces engins sont entre les mains du B.I.R. Le bataillon s’en sert dans notamment lors de ses opérations dans le nord du pays, comme le suppose une photographie prise en octobre 2017 par un journaliste progouvernemental. Sur ce cliché, on peut voir cinq véhicules soigneusement alignés, dont deux Bastion. La photo est légendée « garage du B.I.R à Maroua Salak ». Une information que Disclose et ses partenaires sont parvenus à confirmer.[7]»

Le BIR est aujourd’hui l’appellation générique d’un ensemble de forces spéciales à fonctions multiples, de l’action en mer et sur rivières au maintien brutal de l’ordre. Il s’agit d’au moins une dizaine de bataillons qui opèrent le plus souvent à l’échelle de la compagnie ou de la section. Dès 2011, la force d’élite de la marine américaine, les Navy SEALs appuyés par l’unité de soutien spécialisée dans la formation au combat, le Naval Special Warfare Unit 10 (NSWU-10), ont entrainé sur le terrain le 9èmeBIR camerounais. Les équipes du NSWU-10 sont revenues en 2012 pour former le 8ème  BIR alors que le Département d’État américain rapportait que les membres du BIR se livraient à la violence, usait d’arrestations et faisait disparaitre les détenus. En 2013, c’est le tour du 1er BIR de recevoir pendant 6 mois un entrainement avec les SEALs

L’engagement américain correspond à la doctrine occidentale[8] de l’après 11 septembre qu’il faut favoriser des unités spécialisées et développer leurs capacités à détruire le terrorisme. Le BIR est mis au niveau de forces comme la brigade Danab et le commando Gorgone soutenu en Somalie par la Turquie. Cette assimilation néglige que le combat du BIR n’a pas l’intensité de celui qui existe en Somalie. Mais le secrétaire d’État à la défense Chuck Hagel entend bien poursuivre une mission sur le terrain ultra secrète au Cameroun au nom de code “Obsidian Cobra”. Dans ce cadre 300 soldats américains seront déployés au Cameroun jusqu’en 2020

Outre le soutien américain et français, relayé par Israël et la Grande Bretagne, le Cameroun, avec le péril Boko Haram, a pu relever sa capacité d’agir au nord du pays. La Multinational Joint Task Force (MNJTF) ou Force Multinationale Conjointe est composée de forces armées béninoise, camerounaise, nigérienne, nigériane et tchadienne. Cette force d’intervention conjointe est composée de 8700 militaires, policiers et civils et son quartier général est à N’Djamena. On parle aussi depuis 2015[9] de Force Multinationale Mixte (FMM) dont le commandement opérationnel est assuré par un général nigérian, Illyah Abbah. En dépit du palmarès peu brillant en matière des droits de l’homme des armées composant cette Force conjointe, l’Union européenne, avec le martial Josep Borrel en tête, n’hésitera pas à financer cette construction. Malgré cela Boko Haram a instauré une seconde économie à la frontière du Nigéria et du Cameroun qui expose la population d’une part aux taxations des groupes armés et à la violence du BIR.

La manipulation sécuritaire

Cependant la guerre de propagande du régime de Paul Biya est parvenue à mobiliser des soutiens de la population. Celle-ci à travers des manifestation bien organisées se déclare solidaire de l’armée et accuse la France d’être complice des désordres au Cameroun. Le 28 février 2015 des milliers de Camerounais, à Yaoundé, se joignent à la  « Grande Marche Patriotique ». Les tee shirts distribués affichent « Solidarité aux populations et soutien à l’Armée Camerounaise » ? Plusieurs ministres de poids assistant à la marche, ce qui n’est pas de leurs habitudes, ni de leur goût : le ministres de la défense Edgard Alain Mebe Ngo’o, de la communication, Issa Tchiroma), des sports Adoum Garoua, du travail et de la sécurité sociale Grégoire Owona,  des finances, Alamine Ousmane Mey. Des diplomates osent se présenter à cette marche nationale, dont Christine Robichon, ambassadrice de France, alors que la foule chante « Non à la France, la France est derrière[10]». Biya réussit, une fois de plus, sous couvert militaire, à se présenter comme victime de conspirations françaises inspirées du bellicisme de François Hollande qui fait intervenir l’armée française au Mali et à Bangui. Il demeure le président des Camerounais face aux dangers extérieurs. Il faut saluer l’artiste qui en faisant huer la France réussit un tour de passe-passe sécuritaire. L’armée « régulière » camerounaise se serait constituée un capital social en raison des faveurs que reçoit le BIR qui en contrepartie multiplie les violences arbitraires, élimine des handicapés, insulte des religieux dans le Nord. Une armée « régulière » plus mesurée serait donc un palliatif au BIR et un éléments de l’après Biya ? « The army-society relationship in Cameroon is evolving in a complex and hard-to-predict manner. How it all plays out will likely depend on how strategic civil society forces are going to exploit their growing closeness with the military establishment. It is not unlikely that some political actors will want to seize their proximity to forge alliances with key elements in the army, with consequential impact on the transition.[11]»

Cette hypothèse semble une élucubration tant la différence de nature entre les composantes de l’armée camerounaise est impalpable. Le BIR n’est pas qu’un rassemblement de brutes. On y trouve les meilleurs et les plus jeunes des officiers[12] du Cameroun avec un double cursus chinois et américain. Beaucoup de cette élite martiale formée à l’américaine adhère à la gouvernance des forces armées telle que la Grande Bretagne entend la mettre en œuvre chez elle et ses alliés africains.

Il s’agit surtout par ces manifestations de faire savoir à l’armée qu’elle est honorée devant la nation mais qu’elle sache que le BIR est à l’œuvre. Le BIR reste le maitre de la sécurité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun. A ce propos, la disgrâce violente du patron de la DGRE, un des hommes de confiance de Paul Biya, a été provoquée par des notes de renseignement des Israéliens. Le Président a retiré ainsi à la DGRE la prééminence de l’espionnage comme à l’armée le privilège du front. Le BIR avec ses « Predators » écoute les ambassades comme Boko Haram. La DGRE et le CEDOC se retrouvent aussi marginalisés dans le même temps.

Le système sécuritaire de Paul Biya repose donc sur les 9 bataillons d’intervention rapide (BIR) [13], dont celui de la capitale, installé au cœurs du quartier Bastos,  qui abrite les ambassades. La garde présidentielle est finalement mineure face au dispositif des BIR bien formé à tous les terrains de combat et qui relève directement du Président et de ses conseillers israéliens et britanniques.

La surveillance policière est l’autre domaine réservé de Paul Biya avec la Délégation Générale à la Sécurité Nationale, un ensemble de services tournés vers l’espionnage et la délation animé secrètement par le CEDOC. La gendarmerie, sous la tutelle du Secrétariat à la Défense (le SED), participe à la lutte contre les opposants ou les suspects de corruption en les détenant dans ses locaux du centre de Yaoundé. La politique d’épurations successives de Paul Biya trouve avec la guerre intestine des organes de sécurité l’occasion de rappeler le caractère transitoire de ses faveurs. Ainsi en janvier 2023, le directeur général de la Recherche Extérieure ( DGRE) Maxime Eko Eko, pourtant considéré comme un des successeurs potentiels du vieux Président, a été mis en détention au Secrétariat d’État à La Défense ( SED). «Le patron de la DGRE, n’a pas été brutalisé jusqu’ici. Il est bien traité mais l’on redoute qu’il soit liquidé compte tenu de ce qu’il sait. Et plus grave sa cellule se trouve juste en face des Ambazoniens» confiait une source du service des enquêtes de la gendarmerie[14].

https://mondafrique.com/libre-opinion/apres-le-gabon-leniger-et-le-mali-le-cameroune-de-paul-biya/

Les Américains en retrait

Les nouveaux coopérants extérieurs militaires du Cameroun ont trouvé un BIR formé à la lutte contre le terrorisme et doté de matériels autorisant un déploiement sur plusieurs fronts, dont celui d’un coup d’État à Yaoundé. Les Américains gênés par les massacres[15] de la région anglophone n’aident plus au sol l’armée camerounaise. Celle-ci, ou plutôt le BIR, a reçu cependant des drones et bénéficie de la couverture aérienne des drones et avions américains.

Mais infatigable quand il s’agit de garantir les déséquilibres internes et prolonger la terreur politique, le vieux président, qui séjournait jadis sans bouger des mois durant en Suisse, a fait le voyage de Saint Pétersbourg. Ainsi le numéro un camerounais a participé au Deuxième Sommet Russie-Afrique, qui s’est tenu du 27 au 28 juillet 2023, au pays de Poutine. Paul Biya et son homologue russe, Vladimir Poutine ont eu un tête à tête dans l’une des salles de réunion aménagée à l’Expo forum. Ils ont parlé du Tchad et de la RCA, des voisins du Cameroun. Le président camerounais veut clôturer avec le Russe et Wagner (qui resterait toutefois hors du Cameroun) le cordon sanitaire régional qui protège une succession compliquée

[1] The mechanisms that resolved these military upheavals were the World Court’s Judgment (WCJ) of 2006 and the Green Tree Agreement (GTA) of 2006.

[2] Voir : Koungou, L. (2015). Culture stratégique et concept de Défense au Cameroun : constellation postcoloniale. Défense nationale, Tribune n° 116.17

[3] Military Expenditure in Cameroon increased to 443.30 USD Million in 2021 from 393.30 USD Million in 2020. source: SIPRI

[4] The Rapid Response Brigade (BIR) – the leading and special elite force – was created in 1999 to cope with a paramilitary, highway criminal threat, known as ‘coupeurs de route‘.

[5] https://africasacountry.com/2018/08/the-us-and-french-backed-reign-of-terror-in-cameroon

[6] VEOs, or violent extremist organizations

[7] https://disclose.ngo/fr/article/cameroun-les-blindes-francais-des-tortionnaires

[8] Emily Knowles and Jahara Matisek, “Western Security Force Assistance in Weak States: Time for a Peacebuilding Approach,” RUSI Journal 164, no. 3 (2019): 10–21,

 https://doi.org/10.1080/03071847.2019.1643258.

[9] Voir en ligne (Déclaration officielle de l’Union Africaine, conférence des 30 et 31 janvier 2015). L’Union européenne (UE) promet d’apporter un financement de 55 millions de dollars à la force régionale chargée de lutter contre Boko Haram au Nigeria.

[10] Derrière Boko Haram

[11] Emerging military-society interaction and political change in Cameroon, CONFLICT TRENDS 2015/4, DECEMBER 23, 2015

[12] Major Guy Herve Onambele Mendouga is the acting controller and inspector general of the BIR since 01 April 2019.  As the inspector general at a division level, he is responsible to provide impartial, objective and unbiased advice and oversight to the BIR commander through relevant, timely and thorough inspection, assistance, investigations, training and readiness. He is responsible for the morale of the troops and advises the Commander on any issue. He is married and love soccer, tennis, music, travelling and reading. Additionally, he speaks French, English and Italian. Above all, discovery is his passion.

 

[13] The BIR is structured as a large brigade with up to 9 battalions, detachments, or groups consisting of infantry, airborne/airmobile, amphibious, armored reconnaissance, counterterrorism, and support elements, such as artillery and intelligence; the BIR receives better training, equipment, and pay than regular Army units.

[14] https://atlanticactu.com/cameroun-le-directeur-du-renseignement-maxime-eko-eko-arrete-et-place-sous-mandat-de-depot/

[15] The Defense Department made a concerted effort to continue funding Cameroonian forces, but the reports of their abuses became impossible to ignore.

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Paul Chouta, courageux journaliste camerounais et lanceur d’alerte https://mondafrique.com/confidentiels/paul-chouta-courageux-journaliste-camerounais-et-lanceur-dalerte/ Wed, 23 Oct 2024 06:13:46 +0000 https://mondafrique.com/?p=120640 Surnommé « le TGV de l’info », Paul Chouta est une figure emblématique du journalisme d’investigation au Cameroun. Entre menaces, agressions et détentions abusives, ce journaliste et lanceur d’alerte continue de dénoncer les dérives du pouvoir dans un pays où la liberté de la presse est constamment bafouée. Retour sur le parcours d’un homme dont […]

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Surnommé « le TGV de l’info », Paul Chouta est une figure emblématique du journalisme d’investigation au Cameroun. Entre menaces, agressions et détentions abusives, ce journaliste et lanceur d’alerte continue de dénoncer les dérives du pouvoir dans un pays où la liberté de la presse est constamment bafouée. Retour sur le parcours d’un homme dont l’engagement force le respect.

Paul Chouta,  est né le 1er septembre 1991 à Bangoua dans l’Ouest du Cameroun.   Il suit ses Études primaires et secondaires à école publique Groupe 1 de Bangangté puis au Lycée Bilingue et Lycée Classique de Bangangté. il poursuit ses études dans la capitale camerounaise à l’Université de Yaoundé puis à l’ISTIC de Yaoundé. En 2016, il commence à travailler pour un média, camerounweb.com  et très vite ses articles sont appréciés par le public et lui valent les détestations notamment des puissants qu’il dénonce. 

Paul Chouta, qui a risqué sa vie à plusieurs reprises pour exercer son métier, a été victime de nombreuses agressions. En janvier 2019, il est violemment attaqué à coups de couteau par trois individus. Seule l’intervention rapide de ses voisins lui sauve la vie.

Quelques mois plus tard, le 28 mai 2019, il est incarcéré pour « diffamation et diffusion de fausses nouvelles », un procès marqué par plus de 25 audiences. Cette « détention abusive », dénoncée par Reporters Sans Frontières (RSF), durera jusqu’au 20 mai 2021.

Une solidarité née en détention

Durant son incarcération, Paul Chouta y est rejoint par Salomon Mbani Zogo, plus connu sous le nom de Martinez Zogo, journaliste et animateur de radio populaire au Cameroun. Si Paul Chouta et Martinez Zogo se connaissent déjà, leurs relations se sont d’avantage renforcées en prison scellant ainsi une solidarité indéfectible entre les deux hommes. « Il était victime du même engrenage que moi », se souviendra Paul Chouta plus tard. À sa sortie de prison, il s’engage à défendre la cause de son camarade en portant son cas au Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ).

 Une enquête qui tourne au cauchemar

Dans la nuit du 9 au 10 mars 2022, alors qu’il mène une enquête sur une ligne budgétaire de l’État camerounais, Paul Chouta est enlevé à Yaoundé, après avoir regardé un match de football avec des amis. Battu et torturé, il est abandonné près de la capitale, à demi-nu et vomissant du sang. « Ils m’ont laissé nu comme un ver de terre, j’étais en train de vomir du sang », racontera-t-il plus tard. Ce sont deux motards qui finiront par faire fuir ses ravisseurs. Paul Chouta devra marcher trois kilomètres avant de trouver de l’aide.

Malgré la brutalité de l’attaque, Chouta persiste. Lors d’une interview donnée peu après, il explique comment ses agresseurs lui ont lancé : « Tu es trop têtu, tu crois que tu peux changer ce pays. » Convaincu qu’il allait être tué, il confie : « Je faisais ma prière et je pensais qu’ils allaient m’assassiner. »

L’assassinat de Martinez Zogo

Le 28 décembre 2022, Martinez Zogo contacte Paul Chouta, lui annonçant qu’il a entre les mains des documents explosifs. Il s’agit d’un dossier de plus de 300 pages prouvant des malversations financières, notamment liées à la fameuse « ligne 94 » du budget camerounais. «On parle de cravates livrées pour 516 millions de francs CFA », précise Chouta.

Le 17 janvier 2023, Martinez Zogo disparaît. Inquiet, Paul Chouta se souvient de l’appel du 9 janvier où son collègue lui confiait : « Paul, l’heure est grave… Ils vont nous tuer. » Malgré les rumeurs affirmant que Zogo se serait caché, Chouta n’y croit pas et mène sa propre enquête. Quelques jours plus tard, le corps mutilé de Martinez Zogo est retrouvé près de Yaoundé. Il a été sauvagement assassiné.

Exil et poursuite de la lutte

Aujourd’hui exilé en Europe depuis le 22 mai 2023, Paul Chouta n’a pas abandonné son combat. Paul chouta qui le premier à recevoir en 2023  la bourse Deyda Hydrada de Reporter Sans Frontières  continue d’informer, principalement à travers les réseaux sociaux, et reste une source précieuse d’informations pour de nombreux Camerounais et pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays. Ses enquêtes sur la santé et les déplacements du président camerounais se sont révélées particulièrement précises.

Malgré les menaces, les intimidations et les dangers constants, Paul Chouta persévère. Son travail et son courage sont salués bien au-delà des frontières du Cameroun. Journaliste d’investigation respecté, ses enquêtes continuent de déranger, mais c’est avec une détermination intacte qu’il poursuit son engagement pour une presse libre au Cameroun. 

Un avocat demande la vacance du pouvoir de Paul Biya

 

 

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L’état de santé réel du Président Biya (91 ans), un secret d’État ! https://mondafrique.com/a-la-une/ntre-rumeurs-et-censure-le-cameroun-retient-son-souffle/ Sat, 19 Oct 2024 17:49:18 +0000 https://mondafrique.com/?p=120363   L’absence du président du Cameroun depuis le début septembre continue d’alimenter les rumeurs les plus alarmistes sur son état de santé. Une interdiction de tout « débat sur l’état du président », décidée par une circulaire surréaliste du gouvernement camerounais, n’a pu qu’aggraver les rumeurs. « Le Président se porte à merveille », a déclaré au […]

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L’absence du président du Cameroun depuis le début septembre continue d’alimenter les rumeurs les plus alarmistes sur son état de santé. Une interdiction de tout « débat sur l’état du président », décidée par une circulaire surréaliste du gouvernement camerounais, n’a pu qu’aggraver les rumeurs. « Le Président se porte à merveille », a déclaré au Monde un membre de l’entourage présidentiel. On n’est pas obligé de le croire.

Lorsque, le 8 octobre, une obscure chaîne de télévision online, basée à Houston au Texas et animée par des sécessionnistes camerounais anglophones, a annoncé le décès du président Paul Biya, la fake news s’est répandue comme une traînée de poudre. Si le climat de fin de règne au Cameroun n’est pas nouveau, ies rumeurs les plus pessimistes circulent désormais sur l’état de santé du président Paul Biya. Sa double absence à l’Assemblée générale des Nations Unies fin septembre et au sommet de la Francophonie à Villers Cotterêts (France) les 4 et 5 octobre   a été interprétée comme autant de signes d’une grave détérioration de sa situation. Sa dernière apparition date du sommet Chine)-Afrique début septembre à Pékin où il avait été victime d’un malaise. 

La rumeur d’un Bitya mourant, lancée par un média appartenant à un Camerounais vivant aux États-Unis, n’a cessé de croître, alimentée notamment par les internautes.

Une simple « fatigue »

Paul Biya se trouve, selon la version officielle, à Genève en Suisse. Le Sphinx d’Etoudi, comme on le sunomme,  a l’habitude de passer de longs mois, notamment à l’hôtel Intercontinental de Genève. Le 8 octobre 2024, un communiqué du gouvernement camerounais a indiqué que « le chef de l’État se porte bien et rejoindra le Cameroun dans les tous prochains jours ».

Le lendemain, le ministre de l’Administration territoriale a formellement interdit « tout débat sur l’état du président de la République » et menacé que « les contrevenants devront faire face à la rigueur de la loi ». Tout comme, depuis toujours, toute allusion à sa succession, après quarante deux années de pouvoir. Des cellules de veille ont été créées dans toutes  les Préfectures.

Des informations crédibles émanant du premier cercle du pouvoir admettent que le président, âgé de 92 ans, a eu une « fatigue » et se repose à Genève.

L’interdiction de tout débat dans les médias camerounais concernant la santé de Paul Biya a manifestement produit l’effet inverse dans l’opinion publique, amplifiant les rumeurs. 

Des gardes du corps violents

Pour gâcher les séjours de Paul Biya et de son épouse sur les bords du lac Léman, ses opposants vivant Europe ont pris l’habitude de manifester en masse devant son palace préféré, l’Intercontinental de Genève, où, depuis des années, le président camerounais occupe un étage entier. En juin 2019, ses gardes du corps ne s’en sont pas pris seulement à des Camerounais, mais aussi un journaliste de la Radio-Télévision Suisse (RTS), venu filmer la manifestation. Non seulement, six agents ont attaqué physiquement le rédacteur, mais celui-ci s’est retrouvé dépouillé . En fait, on s’en est pris à lui « car il filmait et que ces images constituaient des preuves de leur manière de réprimer les manifestants », analyse la justice suisse en 2022.      

Les gardes du corps se prévalaient d’une immunité diplomatique, que le tribunal a écarté. Aux yeux d’Olivier Jornot, le procureur général de Genève, « des représentants d’un État étranger se sont permis de faire la chasse à un journaliste qui ne représentait aucun danger, mais également à des opposants ». Ils se sont comportés comme « un État dans l’État ». Le pire, c’est que ce jour-là, Paul Biya, loin d’être en danger, n’était même pas sur place au moment des faits.

Un Président qui ne préside pas 

Ses absences de la scène publique ne datent pas d’aujourd’ui. En 1964, le Président camerounais avait été donné pour mort. »Le fantome vous salue bien », avait déclaré Paul Biya à sa descente d’avion en revenant de Genève. La preuve la plus évidente de la difficulté de Biya à continuer à exercer son magistère a été apportée par la scène filmée en décembre 2022 à Washington, lors du dernier sommet Etats-Unis/Afrique. On voit alors sur des images le président camerounais traversé par de longs moments de vide, comme si la mémoire lui faisait défaut, demandant même là où il se trouve ? Qui sont ceux qui sont dans la salle ? Que doit-il faire ?  

Lorsqu’il vit au Cameroun, Biya réside dans son village natal mais quasiment jamais à Yaoundé. Le Président camerounais ne tient plus de conseils des ministres et ne reçoit que quelques collaborateurs triés sur le volet. Seuls quelques rares officiels étrangers, de très haut rang, de passage dans la capitale camerounaise, peuvent décrocher une entrevue avec le patriarche.  

 Le chef de l’Etat camerounais ne se rend presque jamais aux Sommets de l’Union africaine, encore moins aux conférences régionales des chefs d’Etats de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) ou de la Communauté économique d’Afrique centrale (CEAC).

Vers une vacance du pouvoir

Maitre Tamfu Richard, avocat aux barreaux du Cameroun et du Nigéria, vient de saisir le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, pour qu’il sollicite le Conseil constitutionnel en vue de constater la vacance du pouvoir à la présidence de la République. Une démarche inédite motivée par l’absence prolongée du chef de l’État, Paul Biya, de la scène publique.

Tamfu Richard fonde sa requête sur l’article 38 de la loi de 2004 régissant le fonctionnement du Conseil constitutionnel, qui stipule que seul le président de l’Assemblée nationale peut saisir cette instance en cas de vacance à la présidence de la République. L’avocat argue que l’absence prolongée et inexpliquée de Paul Biya constitue une démission tacite. En effet, selon l’article 18) de la Constitution, le siège des institutions, y compris celui du président, doit être à Yaoundé. Or Paul Biya a quitté le Cameroun le 2 septembre dernier et n’y est plus revenu.

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Un avocat demande la vacance du pouvoir de Paul Biya https://mondafrique.com/confidentiels/cameroun-un-avocat-demande-la-mise-a-lecart-de-paul-biya/ Sat, 19 Oct 2024 16:08:55 +0000 https://mondafrique.com/?p=120369 Me Tamfu Richard, avocat aux barreaux du Cameroun et du Nigéria, a officiellement saisi le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, pour qu’il sollicite le Conseil constitutionnel en vue de constater la vacance du pouvoir à la présidence de la République. Une démarche inédite motivée par l’absence prolongée du chef de l’État, Paul Biya, […]

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Me Tamfu Richard, avocat aux barreaux du Cameroun et du Nigéria, a officiellement saisi le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, pour qu’il sollicite le Conseil constitutionnel en vue de constater la vacance du pouvoir à la présidence de la République. Une démarche inédite motivée par l’absence prolongée du chef de l’État, Paul Biya, de la scène publique.

Me Tamfu Richard fonde sa requête sur l’article 38 de la loi de 2004 régissant le fonctionnement du Conseil constitutionnel, qui stipule que seul le président de l’Assemblée nationale peut saisir cette instance en cas de vacance à la présidence de la République. L’avocat argue que l’absence prolongée et inexpliquée de Paul Biya constitue une démission tacite. En effet, selon l’article 1(8) de la Constitution, le siège des institutions, y compris celui du président, doit être à Yaoundé, alors que Paul Biya a quitté le Cameroun le 2 septembre et n’y est plus revenu.

Malgré une communication officielle du 8 octobre assurant que le président est en « excellent état de santé », aucune apparition publique de Paul Biya n’a été enregistrée depuis le 8 septembre. Cette situation a suscité des interrogations au sein de l’opinion publique, d’autant plus que le chef de l’État a manqué des rendez-vous diplomatiques majeurs, comme l’Assemblée générale des Nations Unies et le sommet de la Francophonie. Me Tamfu, à travers cette démarche inédite, soulève ainsi la question de la continuité du pouvoir à la tête de l’État, dans un contexte de rumeurs persistantes autour de l’état de santé du président camerounais, âgé de 92 ans.

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Cameroun, Paul Biya a disparu des radars ! https://mondafrique.com/confidentiels/paul-biya-va-bien-ses-ministres-en-temoignent/ Thu, 10 Oct 2024 02:36:20 +0000 https://mondafrique.com/?p=119931 Confrontée  aux rumeurs sur l’état de santé du Président de la République du Cameroun , la présidence camerounaise a démenti, le 8 octobre 2024, que Paul Biya, 91 ans, ait quitté Genève où il réside le plus souvent. Son absence remarquée à des événements internationaux a suscité beaucoup spéculations. Combien d’années Paul Biya a-t-il passé […]

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Confrontée  aux rumeurs sur l’état de santé du Président de la République du Cameroun , la présidence camerounaise a démenti, le 8 octobre 2024, que Paul Biya, 91 ans, ait quitté Genève où il réside le plus souvent. Son absence remarquée à des événements internationaux a suscité beaucoup spéculations.

Activistes Camerounais devant l’hôpital militaire de Percy le 09 octobre 2024.

Combien d’années Paul Biya a-t-il passé à l’hôtel intercontinental de Genève situé à un coup d’accélérateur du siège européen de l’ONU ? Depuis des décennies, le président du Cameroun y séjourne très régulièrement durant plusieurs semaines, se réservant un étage entier. Et chaque fois sa présence déclenche des manifestations organisées par des opposants venus de toute l’Europe qui entendent ainsi attirer l’attention sur la situation politique du pays, sur lequel Paul Biya “règne“ depuis 1982. La surprise, la voici: Paul Biya en très mauvaise santé aurait quitté cette somptueuse résidence 

À 91 ans, Paul Biya, absent de plusieurs événements internationaux tels que l’Assemblée générale des Nations Unies et le sommet de la Francophonie, a alimenté des interrogations sur son état de santé. Une chaîne de télévision privée, dirigée par un leader séparatiste anglophone en exil, a diffusé une vidéo affirmant que le président serait décédé, citant des rumeurs provenant du Cameroun et de Suisse.

En France, plusieurs activistes camerounais se sont rendus à l’hôpital d’instruction des armées de Percy en région parisienne où le chef de l’Etat du Cameroun y suivrait des soins…

Le démenti de la Présidence

Face aux spéculations sur internet, la Présidence de la République du Cameroun a publié le 8 octobre 2024  un communiqué  de Presse signé du Directeur de Cabinet du Président de la République du Cameroun Samuel Mvondo Ayolo pour apporter un démenti. Dans ce communiqué, le Directeur de Cabinet de Paul Biya affirme que le Président du Cameroun n’a jamais quitté Genève où il est arrivé en provenance de Pékin où il a pris part au Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine 2024.

 

Les ministres s’en mêlent

À son tour, le ministre de la Communication, René Sadi, a catégoriquement démenti ces rumeurs, les qualifiant de « pure imagination ». Il a précisé que le chef de l’État profitait d’un court séjour privé en Europe, mais suivait de près les affaires du pays.

Plusieurs membres du gouvernement ont également pris la parole pour condamner ces allégations qui seraient infondées. Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur, et le cabinet présidentiel ont tous deux insisté sur le bon état de santé du président, affirmant qu’il continue d’exercer ses fonctions depuis Genève. Grégoire Owona, ministre du Travail, a même appelé à des sanctions contre ceux qui propagent ces fausses nouvelles, estimant qu’ils cherchent à tromper l’opinion publique. Le gouvernement a rassuré que Paul Biya rejoindrait le Cameroun sous peu, apaisant ainsi les inquiétudes suscitées par ses absences récentes.

 

 

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Cameroun – Polémique autour de la libération de Parfait Mbapou https://mondafrique.com/confidentiels/cameroun-polemique-autour-de-la-liberation-de-parfait-mbapou/ Wed, 25 Sep 2024 13:52:35 +0000 https://mondafrique.com/?p=119013 Le 20 septembre dernier, Parfait Mbapou, considéré comme le cerveau d’une vaste escroquerie, a été libéré de prison, entraînant de vives inquiétudes sur l’état de la justice au Cameroun. Parfait Mbapou homme d’affaires camerounais et des personnes présentées comme ses complices, récemment libérés, sont au cœur d’une affaire d’escroquerie qui a suscité l’indignation. Une enquête […]

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Le 20 septembre dernier, Parfait Mbapou, considéré comme le cerveau d’une vaste escroquerie, a été libéré de prison, entraînant de vives inquiétudes sur l’état de la justice au Cameroun.

Parfait Mbapou homme d’affaires camerounais et des personnes présentées comme ses complices, récemment libérés, sont au cœur d’une affaire d’escroquerie qui a suscité l’indignation. Une enquête préliminaire menée par la gendarmerie a révélé des pratiques choquantes, dont l’utilisation du nom du contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial du président de la République. Selon le colonel Jean Alain Ndongo, ce groupe aurait extorqué plusieurs centaines de millions de francs à de nombreuses personnalités, utilisant des méthodes dignes de la mafia. Malgré la gravité des accusations, le tribunal militaire a décidé de relâcher les mis en cause sans procès, plongeant le public dans l’incrédulité face à une telle impunité.

Un système gangrené par la corruption

Cette affaire met en lumière un système profondément corrompu au Cameroun, où les personnalités impliquées semblent soit remarquablement insignifiantes, soit complices de Mbapou. Ce dernier apparaît moins comme un simple escroc que comme un instrument au service de figures influentes, ce qui pourrait laisser penser à une déliquescence de l’État en proie à une guerre de clans.

L’administration, quant à elle, semble avoir abandonné ses responsabilités, laissant place à l’arbitraire et à la corruption. Les citoyens continuent de subir des escroqueries et des chantages, tandis que l’institution judiciaire paraît avoir capitulé. La situation pour beaucoup d’observateurs de la vie publique et politique du Cameroun est alarmante. Au Cameroun,  le besoin urgent d’un assainissement est criant, mais avec un Chef de l’Etat âgé de 92 ans à la tête du pays depuis 1982, les espoirs de changement d’ici 2025 semblent bien minces.

 

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Best Of Cameroun (2/5), l’impossible succession de Paul Biya https://mondafrique.com/a-la-une/lapres-paul-biya-une-epreuve-de-plus-pour-la-france-en-afrique/ Wed, 31 Jul 2024 03:01:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=104888 Alors que Paul Biya va fêter ses 90 ans dont plus de quarante-et-un à la tête du Cameroun, sa succession s’annonce comme un défi dans un pays carrefour de l’Afrique centrale francophone. Un entretien avec le chercheur Olivier Vallée. Mondafrique : quelle est l’actualité de la succession de Paul Biya, le doyen des dirigeants d’Afrique […]

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Alors que Paul Biya va fêter ses 90 ans dont plus de quarante-et-un à la tête du Cameroun, sa succession s’annonce comme un défi dans un pays carrefour de l’Afrique centrale francophone.

Un entretien avec le chercheur Olivier Vallée.

Mondafrique : quelle est l’actualité de la succession de Paul Biya, le doyen des dirigeants d’Afrique francophone ?

Olivier Vallée : Paul Biya est âgé. Les prochaines élections sont prévues en octobre 2025. Et il faut éviter la contagion des turbulences observées dans toute la région.

Mondafrique : quelle est la situation du Cameroun sur le plan de la sécurité ?

O.V. : Le pays se débat sur deux fronts. Presque tout le nord du pays est sous le contrôle de Boko Haram et de bandits armés. A l’Ouest, le conflit de l’Ambazonie, territoire revendiqué par les anglophones, s’est aggravé. Il a abouti à la coupure du pays en deux. Tout ceci nourrit une conflictualité larvée à l’égard du Nigeria. La sécurité du régime est assurée par les Bataillons d’Intervention rapide (BIR) entraînés par des Israéliens. Le Cameroun s’accommode, de plus, d’une insécurité ambiante très forte, en ville et dans les campagnes.  

Mondafrique : et sur le plan économique, que pèse le Cameroun ?

O.V.: C’est le pays le plus puissant économiquement de la zone franc en Afrique centrale, avec des ressources en pétrole, gaz, bauxite, minerais et, de plus en plus, une forme d’agro-industrie, où prospère un capitalisme indigène puissant. La bourgeoisie vit bien, depuis cinquante ans, de ses rentes diverses, et, sans être forcément favorable à Paul Biya, elle n’est pas très inspirée par le bouleversement qui s’annonce. Par rapport aux critères conventionnels du FMI, le Cameroun se porte plutôt bien. Le groupe français Favre est présent dans le cacao, le poivre, la banane. En zone anglophone, c’est le groupe CDC, dans l’hévéa et l’huile de palme. L’agriculture camerounaise est modernisée et capitalisée. Le secteur clé qui rapporte beaucoup à Paul Biya et son entourage, c’est la forêt, exploitée en association avec la Chine.  

Mondafrique : Paul Biya est-il une personnalité de la Françafrique ?

O.V. : Oui. Mais à l’image du Cameroun, avec des revirements soudains, des formes de rappel de l’histoire coloniale. Le pays n’était pas une colonie française mais placé sous mandat français. Le Président est lié à des réseaux maçonniques et rosicruciens français. Il a grandi dans l’ombre du premier Président Ahmadou Ahidjo, aux côtés duquel l’armée française a très durement combattu les indépendantistes de l’Union des Populations Camerounaises (UPC).

Il ne faut pas oublier non plus que c’est un pays qui est la réunion du Cameroun anglophone et du Cameroun francophone issus du grand  Cameroun sous mandat allemand.

 

Mondafrique : comment expliquer la longévité de Paul Biya ? Quel est son secret ?

O.V.: Biya a succédé à un Président qui était minoritaire, un Peul issu du nord musulman. La guerre civile qui a fracturé le pays s’est prolongée après l’indépendance, jusqu’au début des années 1970, faisant plusieurs dizaines de milliers de victimes. Biya était très proche d’Ahidjo mais avec lui, le Cameroun a tourné la page de la guerre. Ancien séminariste, c’est un pur produit de l’administration française. Il s’appuie sur sa communauté du centre du pays, le groupe Beti. Il est perçu comme un garde-fou vis à vis des Nordistes, un «démocrate» par rapport à une menace militaire et un homme pacifique, même si son indulgence à l’égard des militants de l’UPC est restée très mesurée. Finalement, tout cela fait que Biya n’apparaît pas comme quelqu’un de négatif ; il a réussi à faire oublier qu’il était très lié à Ahidjo et la réaction française.

Mondafrique : comment le pouvoir a-t-il évolué avec le temps ?

O.V.: Le parti hégémonique, le Rassemblement  démocratique du peuple camerounais (RDPC), est la continuité du parti d’Ahidjo et pour réussir en quoi que ce soit au Cameroun, il faut en être membre. Les gens de l’Ouest, où est né en 1990 le Social Democratic Front (SDF), parti anglophone à prétention nationale, sont systématiquement marginalisés. On assiste à une sorte de partage du pays entre les Bamiléké de l’Ouest dans les affaires et les Béti du centre dans la politique. Au fur et à mesure que Paul Biya a vieilli, le régime s’est peu à peu fossilisé, continuant d’évoluer non pas sur la base d’un consensus mais plutôt d’un raidissement gérontocratique. Aujourd’hui, l’épouvantail du SDF ne fonctionne plus. Mais l’unité des oppositions, dont une partie des leaders est en prison, se fait difficilement sur fond de luttes armées.    

Mondafrique : est-ce qu’on peut parler d’un système Paul Biya ?

O.V. : C’est un régime qui repose sur les cinq doigts d’une main. Et certains disent que l’un de ces doigts est un colonel britannique. La décision est très centralisée. Paul Biya est le moyeu vide de la roue. Son absence permet à la roue de tourner. La plupart des  éliminations et des sanctions ne sont pas prononcées par lui. Ce n’est pas un pouvoir autocratique classique, comme celui qu’exerçaient Sekou Touré ou Omar Bongo. Malgré le culte de la personnalité dont il fait l’objet, Biya joue plutôt sur une forme d’invisibilité, de réserve.

La gouvernance est catastrophique, les détournements systématiques et, de temps à autre, un dignitaire paye ponctuellement, plus pour ses ambitions politiques que ses méfaits. Paul Biya sacrifie volontiers ses proches.

Mondafrique : quels sont les événements qui pourraient déstabiliser la succession de Paul Biya ? 

O.V.  Même s’il y a des facteurs de fragilité, c’est plutôt le positionnement de chacun des éventuels héritiers qui pourrait accélérer la sortie du statu quo avant les prochaines présidentielles. Une révolution de palais n’est pas exclue. On peut imaginer un camp familial qui pense qu’il vaut mieux remplacer le Président avant que d’autres ne le fassent.

L’armée est bien traitée, donc une mutinerie du ventre est peu probable.  

Mondafrique : sur le plan international, quels sont les alliés de Paul Biya ?

O.V.: Il y a un consensus international occidental sur sa personne. Et si jamais il était lâché, Paul Biya irait chercher les Russes sans hésiter.

Paul Biya et sa femme Chantal

Mondafrique : alors, qui sont ses héritiers ?

O.V.: Son épouse, Chantal, fait partie de l’équation. Elle est liée à un certain nombre de réseaux sociaux, caritatifs, d’organisations de femmes qui lui obéiront. Son seul point faible, c’est qu’elle n’est pas Béti. Le fils Franck pourrait aussi faire partie de l’équation s’il continue à entretenir de bonnes relations avec sa belle-mère. Il incarne la nouvelle génération du RDPC. Chantal a aussi deux enfants, un fils et une fille. Les enfants peuvent devenir une sorte de fétiche qui permet au système de perdurer pour un temps.  

Il y a des gens qui vivent mal l’influence des conseillers israéliens impliqués dans beaucoup d’opérations foncières douteuses. Ce n’est jamais agréable pour des militaires de recevoir des ordres d’étrangers. On peut aussi imaginer que de jeunes officiers des BIR se lassent un jour de leur hiérarchie d’octogénaires.

Autre hypothèse, que le camp de Douala s’unisse derrière un candidat «économique», plus jeune, fédérant des forces économiques, politiques et religieuses.

Mondafrique : la stabilité du Cameroun est-elle un enjeu ?

O.V.: Biya n’a jamais entretenu de relations amicales ou fraternelles avec ses voisins de la CEMAC. Il se perçoit comme nettement supérieur aux autres chefs d’Etat, à l’exception de Faustin-Archange Touadera, qui a fait ses études au Cameroun et qui est professeur. Biya aime bien les universitaires.  Aujourd’hui, il considère les Tchadiens comme une source d’ennui et se méfie de Sassou N’Guesso et du Nigéria. Il est sceptique sur la sincérité des Américains à son égard sachant que ce qu’il fait subir aux anglophones nourrit un fort mécontentement contre lui au Congrès. En dehors d’Israël, pour lui, les seuls interlocuteurs sérieux sont la Chine et Russie. Je pense que la stabilité du Cameroun reste un enjeu pour la France. Car ce pays est un marché important pour la France et son laisser-faire permet à la zone franc dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale de fonctionner de façon satisfaisante, beaucoup mieux que sa voisine ouest-africaine. L’écroulement du régime Biya serait une mauvais nouvelle de plus pour Paris.

 

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Série Cameroun (1), cinquante décès d’opposants entre 1982 et 2023 https://mondafrique.com/politique/cameroun-plus-de-50-deces-suspects-dopposants-entre-1982-et-2023/ https://mondafrique.com/politique/cameroun-plus-de-50-deces-suspects-dopposants-entre-1982-et-2023/#comments Mon, 29 Jul 2024 01:55:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=97941 En 41 ans, ils sont entre autres religieux, avocats, journalistes et étudiants à avoir perdu la vie dans des circonstances troubles. Les nombreuses enquêtes judiciaires ouvertes n’ont jamais pu révéler les réels mobiles de ces morts violentes et barbares laissant ainsi le doute planer. Même si les familles gardent le silence parfois par peur des  […]

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En 41 ans, ils sont entre autres religieux, avocats, journalistes et étudiants à avoir perdu la vie dans des circonstances troubles. Les nombreuses enquêtes judiciaires ouvertes n’ont jamais pu révéler les réels mobiles de ces morts violentes et barbares laissant ainsi le doute planer. Même si les familles gardent le silence parfois par peur des  menaces, elles continuent de porter le deuil.

Une production de DataCameroon, pur Player de Fact-checking, de Data journalisme et de Journalisme d’investigation 

Quelques décès suspects: Narcisse Djomo Pokam…
….Mgr Jean-Marie Benoit Bala

De la période allant de 1982 à 2023, du sang a été versé au Cameroun de manière barbare et violente. Un tableau macabre qui affiche une cinquantaine de cas répertoriés dans le cadre de cette enquête. Ont perdu la vie dans d’atroces souffrances, journalistes, banquiers, étudiants, religieux, commerçants, avocats, hommes de culture et universitaires. On liste aussi des veuves d’hommes politiques et des enfants.

Malgré le temps qui est passé, la seule évocation de ces crimes crapuleux contribue à créer des remous autour des familles. Les différentes sources d’information interrogées jugent nécessaires de se terrer dans un mutisme suspect. Personne ne souhaite s’exprimer, même les avocats de certaines familles des victimes refusent de dire mot, prétextant le « secret professionnel ».

Les familles quant à elles, semblent avoir disparu avec leurs morts, car elles restent introuvables. Quelques proches retrouvés, malgré toutes les assurances données sur la protection de leur identité, choisissent de garder le silence. 

L’écrivain Arol Ketchiemen, auteur de : « Rivière de sang, enquête sur les morts non élucidées », témoigne « qu’il y a quand même certaines familles courageuses qui se battent depuis quelques années pour réclamer justice et très souvent, finissent par capituler à cause des pressions diverses. L’une d‘entre elles, après avoir été menacée, s’est résignée ».

Selon Cyrille Rolande Bechon, de l’Ong Nouveaux Droits de l’Homme, « il y a des cas où les familles des victimes ont complètement abandonné parce qu’elles ont compris les réalités mafieuses du Cameroun. Certaines ont tout laissé tomber parce que financièrement épuisées par les tracasseries judiciaires. Certaines familles ont peur pour leur sécurité quand une autorité est citée dans leur affaire. Elles choisissent donc de se taire surtout celles qui connaissent la brutalité du régime en place », explique-t-elle. La directrice exécutive poursuit qu’il y a des cas où les coupables ont été trouvés et emprisonnés sans jamais statuer sur les réparations ou sur la situation des victimes.

Pour le Pr Claude Abé, sociologue, ce silence « complice » des familles, peut s’expliquer par le fait que les crimes ont cela de particulier qu’ils traumatisent les familles et parfois ce traumatisme de la cellule familiale, prend également en charge toute la société entière. Selon cet universitaire, quand on voit les familles qui après de nombreuses années n’arrivent pas à parler, cela peut se traduire par le fait qu’elles se disent : « nous avons déjà été victimes une fois, nous ne voulons plus le subir ».   Il ajoute : « la société camerounaise a une grosse part de responsabilité là-dedans on ne peut pas comprendre qu’une société soit aussi apeurée qu’elle oublie très facilement des gens qui ont compté pour elle ».

Toujours pour expliquer ce silence qu’il qualifie d’inquiétant, le Pr Claude Abé affirme : « on peut se dire que ceux qui ont éliminé des gens ont des complicités même après l’élimination parce qu’en réalité, si une société encourage un travail de mutisme, ça devient comme un silence structurel, organisé qui fait que ça expose davantage les individus qui pourraient défendre les intérêts des populations. Ça semble être une stratégie politique qui vise à faire taire les leaders qui peuvent être des gens bruyants et qui peuvent dénoncer un certain nombre de choses », conclut-il.

Menaces

Même des journalistes ayant assuré la couverture de ces faits macabres ont subi des menaces.  Xavier Messè, actuel directeur de la publication du journal « Le Calame », se souvient qu’en tant que directeur des rédactions du Groupe l’Anecdote, en pleine investigation sur la mort de Mgr Jean Marie Benoît Balla en 2017, va recevoir des menaces via des appels téléphoniques et des messages électroniques. Peu après,  le journaliste est contraint d’abandonner ses recherches sur instruction de sa hiérarchie.

Répartition par profession des assassinats non élucidés au Cameroun de 1982 à 2023

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Dans la même affaire, le journaliste Léger Ntiga, directeur des rédactions du journal Essingan, confie également subir des menaces. Il faut rappeler que Mgr Bala, évêque du diocèse de Bafia, dans le Mbam et Inoubou, région du Centre, entre 2003 à 2017 a disparu dans la soirée du mardi 30 mai 2017. Sa voiture de marque Toyota Land Cruiser Prado immatriculée CE 9503V de couleur blanche est retrouvée le lendemain sur le pont d’Ebebda, dans la Lékié, région du Centre. A l’intérieur étaient déposées ses pièces personnelles et un bout de papier contenant l’effrayant message « Je suis dans l’eau ». Six ans après, le mystère continue même si les premières conclusions de l’enquête judiciaire ont révélé le 4 juillet 2017 dans un communiqué du procureur général près la Cour d’appel du Centre, Jean Fils Ntamack, que la noyade était la cause la plus probable de la mort de cet homme de Dieu.

Violences

Tout à côté de la mort de Mgr Jean-Marie Benoît Bala, le sang de plusieurs autres victimes a coulé dans des situations toutes aussi troubles et peut-être moins tristement célèbres. Même si les émotions sont retombées, le doute continue de planer et les interrogations persistent sur les raisons de ces morts que nombreux considèrent aujourd’hui comme crimes non élucidés. « On parle de crime non élucidé lorsque la justice n’a pas pu résoudre l’affaire en désignant les responsables », explique Dr Abdel Nasser Issa Pave, juriste criminologue.

À sa suite, Me Thierry Henri Atangana, expert criminel assermenté, ajoute qu’il s’agit premièrement des crimes en cours d’enquête et deuxièmement, des affaires classées. Mieux encore, elles peuvent être celles qui le sont définitivement, soient qui sont proscrites juridiquement ou tout simplement classées sans suite. Dans ce processus de définition, Dr Nasser poursuit que les crimes non élucidés sont ceux pour lesquels, les circonstances ne permettent pas de mener une enquête soit encore que lesdites circonstances ne mènent à aucune piste (responsable) probante. « Dans un cas comme dans l’autre, il est impossible de désigner les auteurs de ces infractions », souligne-il. 

Loin de ces avis d’experts, Xavier Messè, pense que les crimes non-élucidés sont ceux dont les résultats d’enquêtes sont entourés d’une certaine opacité. Avis corroboré par Arol Ketchiemen, qui croit savoir que pour se prononcer sur un crime non élucidé, il faut attendre sur le long terme, c’est-à-dire patienter jusqu’à ce que les conclusions de l’enquête soient disponibles.

Souvent accompagnés d’une extrême violence, ces morts selon Léger Ntiga, n’ont souvent curieusement rien à voir avec la version officielle. Elles seraient donc entachées de mobiles que les autorités ne veulent pas révéler. Dans ce registre, on a le cas de Me Mbopda décédé le 5 avril 1990. L’avocat a été assassiné par un gardien de la paix, Louis Emandion, en service au Groupement mobile d’interventions (Gmi) de la ville de Bafoussam. Le procès a duré deux ans et le 17 février 1992, la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Bafoussam rend son verdict. Le gardien de la paix est condamné à vie sauf que le mobile de son forfait est resté non élucidé.

Le 5 février 2010, Ngota est arrêté avec trois autres journalistes de différentes publications. Les journalistes sont détenus pendant plusieurs jours et interrogés. Ils sont libérés, puis inculpés de falsification d’un document gouvernemental. Ngota et deux autres journalistes sont à nouveau arrêtés et détenus à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, au Cameroun. Le 22 avril, Ngota décède dans des circonstances suspectes.

Pour Léger Ntiga, les crimes non élucidés se caractérisent par les causes officielles de la mort souvent qui ne concordent pas avec les signes visibles sur la dépouille. Ce qui se vérifie dans l’affaire du journaliste Germain Cyrille Ngota Ngota connu sous l’appellation de Bibi Ngota, décédé le 23 avril 2010 à la Prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Le ministre de la communication de l’époque, Issa Tchiroma Bakary a publiquement confessé au cours d’une conférence de presse donnée à Yaoundé le 23 avril 2010, que ce journaliste et directeur de publication du journal « Cameroun Express » est décédé des suites d’infections opportunistes subséquentes au Vih.

Des conclusions qu’il dit tenir des rapports du responsable de l’infirmerie de ce pénitencier. Or, la génitrice de ce journaliste madame veuve Ngoulou née Edima Georgette a assuré dans une interview accordée le 27 avril 2010 au site Camer.be que son fils avait été « torturé ».  Informations que ne corrobore pas l’enquête officielle qui va  plutôt révéler que Bibi Ngota n’a pas été victime de mauvais traitements. Le Dr Um Um Bitanga, médecin légiste, affirme qu’il existe des signes extérieurs qui renvoient à des genres particuliers de mort.  « Mais c’est l’autopsie qui permet de confirmer la cause de la mort. L’autopsie permet un examen macroscopique, puis éventuellement microscopique des organes ainsi que des examens biochimiques et toxicologiques », précise- t-il.

Opacité

Pourquoi les enquêtes autour de ces morts ne prospèrent pas ? Xavier Messè invoque l’implication de l’Etat qui peut se traduire par l’ouverture des enquêtes dont les résultats ne sont jamais connus, une façon perçue par l’auteur de « Rivière de sang, enquête sur les morts non élucidées » dans son interview à Naija Tv comme une façon d’enterrer une affaire. D’ailleurs Edmond Locard, professeur de médecine légale, fondateur du premier laboratoire mondial de police scientifique en 1910 à Lyon en France déclarait : « dans l’enquête criminelle, le temps qui passe, c’est la vérité qui s’enfuit. » Une volonté de dissimuler les preuves qui a été suspectée dans l’affaire Martinez Zogo encore en cours.

Des personnalités au sommet de l’Etat ont été citées dans l’assassinat de cet animateur radio mais plus rien n’a filtré.

Un nuage a recouvert l’opération du test d’Adn pratiqué sur la dépouille de ce chef de chaîne d’Amplitude FM dont le corps en état de putréfaction avancé a été découvert le dimanche 22 janvier 2023. Un test d’Adn qui selon le cardiologue Dr Aimé Bonny permet en plus, d’avoir l’identité des assassins. Il écrivait que le blocage de ce test était une aubaine pour les assassins de cet animateur qui n’ont rien à gagner que ce test soit pratiqué.

Le 21 août 2006, Narcisse Olivier Djomo Pokam est tué, puis défenestré du 8è étage de l’hôtel Hilton de Yaoundé

Au-delà de ces enquêtes qui ne prospèrent pas, on a aussi des personnes innocentes qui se retrouvent condamnées juste pour brouiller les pistes. Le 21 août 2006, Narcisse Olivier Djomo Pokam est tué, puis défenestré du 8è étage de l’hôtel Hilton de Yaoundé. Dans cette affaire, des noms de certains pontes du régime sont cités.  Mais curieusement, Taboue Fotso, bagagiste ; Pokoupong Félix, chef de la sécurité ; Siméon Onambélé Atangana, agent d’entretien ; Michel Ngui et Célestin Tchuenkam, plombiers, tous employés de l’hôtel présentés comme les principaux suspects, seront envoyés en prison.

Répartition par sexe des personnes assassinées entre entre 1982 et 2023 au Cameroun (%)

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Après quatre années de réclusion, le Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi prononce des peines lourdes contre eux. Taboue Fotso écope de 20 ans de réclusion ferme tandis que les autres accusés sont condamnés chacun, à 15 ans d’emprisonnement. Le 23 avril 2023, le journal du monde judiciaire rapporte l’acquittement à la Cour d’Appel du Centre au bénéfice du doute. « Qui a donc tué Narcisse Djomo Pokam ? Qu’avait-il fait ? que lui voulait-on. Comment peut-on en plein jour, dans une chambre du Hilton, le plus prestigieux et sécurisé du pays, torturer ; violer, tuer, un être humain et jeter son corps à l’extérieur, à plusieurs mètres du sol sans que les coupables ne soient clairement identifiés ?» s’interroge Arol Ketch, le 22 août 2023 sur sa page Facebook. D’après lui, les véritables coupables sont connus et libres puisque leurs noms étaient abondamment cités dans les journaux « Mais étant puissant et bénéficiant d’un soutien élevé au sein de l’appareil étatique, ils n’ont jamais été inquiétés », écrit-il.

Justice

Au-delà de cette implication du politique dans ces décès, François Bingono Bingono, anthropologue, soutient qu’il s’agit souvent de crimes rituels qui sont un processus de capture de l’énergie psychique de la victime tuée de manière rituelle. « Il y a beaucoup de similitudes dans les modes opératoires quand on regarde Mgr Bala, le Père Mveng, Me Ngongo Ottou. De nombreux éléments amènent à croire que les commanditaires et les exécutants seraient les mêmes individus. Cette similitude des modes d’opération amène à dire qu’on a à faire à des mêmes acteurs qui agissent à des moments différents et à des contextes différents. On ne peut pas expliquer qu’en 1983 on a le même mode opératoire qu’en 2004, 2018 ou encore en 2023. Il s’agit donc de quelque chose qui s’est institutionnalisé poussant à s’interroger sur d’éventuelles responsabilités des institutions et de nos élites gouvernantes », argumente le sociologue Claude Abé.

Dans ce tableau sombre, le clergé est celui qui paye le prix fortavec vingt morts suspectes. Pour Léger Ntiga, il s’agit des meurtres au cœur des pouvoirs c’est-à-dire que des personnes au cœur du régime qui sentant leurs intérêts menacés ont décidé d’agir. » Il soupçonne lcertains au sein de l’Eglise d’avoir facilité ces assassinats. Dans le cadre de cette enquête, nous avons sollicité un entretien avec Mgr Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala, sur les affaires concernant les religieux. L’archevêque nous a demandé de passer par son service de communication, qui à son tour, nous a suggéré de leur faire parvenir par courrier notre protocole d’interview. Malheureusement, notre courrier déposé le 29 juin 2023 est resté sans suite.

A en croire Dr Nasser « Plusieurs variables peuvent expliquer la prolifération des affaires de meurtres non élucidés au Cameroun. Premièrement, on peut citer la déficience des enquêtes judiciaires. Celles-ci sont incapables, souvent à raison, de faire parler des cadavres qui sont généralement en décomposition. Par ailleurs, elles ne sont pas outillées du point de vue technique et scientifique pour exploiter les ADN présents sur la scène de crime », renseigne-t-il . Me Thierry Henri Atangana ajoute : « pour le cas des homicides, tout se joue au début dans les premières constatations. Le problème est que parfois lorsque les OPJ arrivent sur les scènes de crimes, celle-ci est déjà souillée. La scène de crime est la base du travail d’élucidation d’une enquête criminelle. C’est là qu’on recherche des empreintes digitales, le relevé des traces matérielles ceci avant l’enquête de voisinage et la recherche de témoin » Comme autres raisons, Dr Nasser parle de la frilosité des familles qui tournent rapidement la page et ne montrent pas de réelle détermination à connaître la vérité, comme s’il existait une perte de l’indignation collective devant la mort.

Nos tentatives de recueillir des informations au ministère de la Justice sont restées vaines.

 

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Cameroun, Brenda Biya rencontre son père à Paris. https://mondafrique.com/confidentiels/afrique/cameroun-brenda-biya-rencontre-son-pere-a-paris/ Sat, 27 Jul 2024 05:57:46 +0000 https://mondafrique.com/?p=115185 Brenda Biya qui avait annoncé son homosexualité sur son compte Instagrama a rencontré, selon nos informations, son père Paul Biya à Paris, où il séjourne avec sa mère Chantal Biya sur invitation d’Emmanuel Macron pour prendre part notamment à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques qui se tiennent dans la capitale française. Brenda Biya, la […]

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Brenda Biya qui avait annoncé son homosexualité sur son compte Instagrama a rencontré, selon nos informations, son père Paul Biya à Paris, où il séjourne avec sa mère Chantal Biya sur invitation d’Emmanuel Macron pour prendre part notamment à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques qui se tiennent dans la capitale française.

Brenda Biya, la fille de Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982, a rejoint ses parents à l’hôtel Georges V, où ils ont posé leurs valises pour leur séjour parisien afin d’assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’été qui se tient à Paris.

Cette rencontre entre le Président du Cameroun et sa fille intervient après le coming out de cette dernière, qui avait fait l’effet d’une bombe. En effet, Brenda Biya, 25 ans, avait posté une photo d’elle et de la mannequin brésilienne Layyons Valença s’embrassant, avec en dessous la légende «Je suis folle de toi, je veux que tout le monde le sache ».

Changer les choses

Si la photo a été presque aussi éphémère que la relation entre les deux femmes, le coming out de la fille du président du Cameroun a permis d’attirer l’attention sur la situation des LGBT au Cameroun, où l’homosexualité est encore sévèrement punie par la loi et où des homosexuels sont parfois agressés dans la rue. Lors d’une interview, la jeune femme avait annoncé qu’elle espérait que son coming out contribue à faire changer les choses au Cameroun.

 

Brenda Biya, jet-setteuse, rappeuse et rebelle

 

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Le Président du Cameroun Paul Biya pose ses valises au Georges V à Paris https://mondafrique.com/video/le-president-du-cameroun-paul-biya-pose-ses-valises-au-georges-v-a-paris/ Thu, 25 Jul 2024 16:36:13 +0000 https://mondafrique.com/?p=115137 Le Président Paul Biya et la Première Dame Chantal Biya sont arrivés à Paris pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 2024 à l’invitation du Président de la République française Emmanuel Macron.  Le Président Paul Biya du Cameroun, accompagné de la Première Dame Chantal Biya, est arrivé en France le mercredi 24 […]

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Le Président Paul Biya et la Première Dame Chantal Biya sont arrivés à Paris pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 2024 à l’invitation du Président de la République française Emmanuel Macron. 

Le Président Paul Biya du Cameroun, accompagné de la Première Dame Chantal Biya, est arrivé en France le mercredi 24 juillet 2024. Leur séjour à Paris, marqué par leur choix de l’Hôtel Georges V, vise à assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, prévue dans quelques jours. Cette participation du couple présidentiel témoigne de l’engagement et du soutien du Cameroun envers cet événement sportif majeur.

En marge des Jeux Olympiques, le Président Biya aura l’occasion de rencontrer d’autres chefs d’État pour discuter de questions bilatérales et internationales. D’autres chefs d’Etats africains sont également à Paris pour assister à la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques notamment Brice Oligui Nguema, chef de l’Etat Gabonais voisin du Cameroun. 

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