Afrique du Sud - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/afrique-du-sud/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Tue, 02 Sep 2025 04:00:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Afrique du Sud - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/afrique-du-sud/ 32 32 L’art africain célébré à Johannesburg du 5 au 7 septembre https://mondafrique.com/loisirs-culture/lart-africain-celebre-a-johannesburg-du-5-au-7-septembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/lart-africain-celebre-a-johannesburg-du-5-au-7-septembre/#respond Tue, 02 Sep 2025 03:31:36 +0000 https://mondafrique.com/?p=138120  À Johannesburg, du 5 au 7 septembre 2025, le FNB Art Joburg ouvre ses portes aux meilleurs artistes, galeries et curieux du monde, vibrante vitrine de la création africaine. Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique Chaque année, Johannesburg se transforme en capitale artistique du continent. Quand le FNB Art Joburg lève le rideau, c’est tout […]

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 À Johannesburg, du 5 au 7 septembre 2025, le FNB Art Joburg ouvre ses portes aux meilleurs artistes, galeries et curieux du monde, vibrante vitrine de la création africaine.

Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique

Chaque année, Johannesburg se transforme en capitale artistique du continent. Quand le FNB Art Joburg lève le rideau, c’est tout un monde de créativité, de diversité et d’innovation qui s’invite à la table. Du 5 au 7 septembre 2025, la ville palpite au rythme de l’art contemporain africain : peintures, installations monumentales, performances déroutantes, photographies engagées, design et même gastronomie fusionnent dans une effervescence rare. Ce salon est une immersion, un carrefour d’influences et d’énergies où la scène africaine affirme sans complexe son inventivité et sa modernité.

Dans le quartier de Sandton, au cœur de l’immense Sandton Convention Centre, des galeries majeures du continent – Stevenson, Goodman Gallery, Galerie Cécile Fakhoury, SMAC – côtoient des espaces indépendants et collectifs émergents. Le public navigue de stand en stand, parfois ébloui, parfois interloqué, toujours stimulé. Les artistes y explorent sans retenue les grands thèmes du monde contemporain : identité, mémoire, politique, migrations, écologie, amours et fractures du présent. Ici, la voix africaine n’est pas en marge : elle est centrale, puissante, inventive et sûre d’elle-même.

La force du FNB Art Joburg, c’est sa capacité à conjuguer l’audace et la pédagogie. On y vient pour découvrir, bien sûr, mais aussi pour comprendre : chaque œuvre est replacée dans son contexte, souvent accompagné d’un texte, d’une médiation ou d’une discussion spontanée avec les artistes présents. Les visiteurs s’y pressent – collectionneurs, curieux, journalistes, étudiants – pour sentir le pouls du continent, anticiper les tendances de demain, et parfois acquérir une pièce unique qui portera la trace de l’Afrique contemporaine.

Mais Art Joburg, c’est aussi l’inattendu. En parallèle de l’exposition principale, l’événement « Open City » envahit les rues de Johannesburg pendant toute la semaine : visites guidées dans les ateliers, happenings, projections en plein air, rencontres dans les cafés-galeries ou performances sur les toits. La ville se laisse parcourir autrement, guidée par le flair des amateurs d’art et l’audace des jeunes créateurs. On croise une danseuse sur une place, un DJ à l’intérieur d’un bus, une installation qui se fond dans le paysage urbain. L’art déborde des murs, se propage dans la vie réelle, réinvente la façon de regarder, de sentir, de s’émouvoir.

Johannesburg, ville intense et contrastée, offre le décor parfait à cette effervescence : cosmopolite, insatiable, souvent déroutante, elle se fait le miroir d’un continent en pleine affirmation. Ici, l’art est une aventure collective, un dialogue permanent et une invitation à dépasser les frontières.

Le soir venu, la fête se prolonge dans les galeries partenaires, les restaurants fusion, les bars à jazz. Les conversations, commencées devant une œuvre, se poursuivent jusqu’à l’aube. On repart le cœur gonflé d’images, la tête pleine de questions, et la certitude que l’Afrique, bien loin des clichés, se raconte désormais par la voix de ses créateurs.

Infos pratiques

Dates : du 5 au 7 septembre 2025
Lieu principal : Sandton Convention Centre, Johannesburg, Afrique du Sud
Billetterie et infos : fnbartjoburg.com
Tarifs : Tickets journée ou pass week-end (réservation en ligne recommandée)

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Afrique du Sud, l’artiste Zanele Muholi bouleverse les codes de la beauté https://mondafrique.com/agenda-culture/lartiste-queer-zanel-muboli-bouleverse-les-codes-de-la-beaute-noire/ Sat, 10 Feb 2024 16:20:33 +0000 https://mondafrique.com/?p=89970 Malgré l’abolition de l’apartheid en 1994 et la constitution progressiste de 1996, les personnes noires LGBTQI demeurent cibles de violence et de préjugés en Afrique du Sud. C’est contre ces discriminations que l’artiste Queer Zanel Muholi (né-e à Durban en 1972) déploie son énergie Paris à travers une œuvre photographique percutante et magnifique. Une chronique […]

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Malgré l’abolition de l’apartheid en 1994 et la constitution progressiste de 1996, les personnes noires LGBTQI demeurent cibles de violence et de préjugés en Afrique du Sud. C’est contre ces discriminations que l’artiste Queer Zanel Muholi (né-e à Durban en 1972) déploie son énergie Paris à travers une œuvre photographique percutante et magnifique.

Miss Beauty transgenre

Une chronique de Sandra Joxe                                                                                                                  

En se définissant comme « activiste visuel-le », elle (ou il ? ou iel ?.) utilise l’appareil photo comme une arme contre les injustices pour donner de la visibilité à la communauté Queer noire dans toute cette diversité.

Privilégiant une approche collaborative Muholi considère les personnes photographiées comme des participantes active de l’œuvre et non comme des sujets passifs – d’où les mises en scène travaillées mais aussi les interviews filmées, articles de presse et autre documents passionnants  qui sont aussi proposées dans le parcours de l’exposition et qui permettent aux visiteurs d’entendre des voix trop souvent étouffées, de découvrir des personnalités trop souvent caricaturées. 

« Étreinte »

Mais l’intention militante revendiquée n’épuise pas la démarche artistique de Muholi, au contraire, elle la transcende : au delà des revendications légitimes ce sont de superbes oeuvres d’art que nous propose de découvrir la M.E.P. dans cette exposition majeure.

A travers une galerie de portraits – souvent regard caméra, ce qui renforce leur intensité – ou d’autoportraits (pas toujours complaisants) – la photographe met à nu l’intimité d’une communauté doublement ostracisée.

Jeunes ou moins jeunes, gros, maigres, homme, femmes, transgenre… peu importe : tous les protagonistes sont d’une élégance renversante, d’une noblesse mise en valeur par le sens du cadrage et la beauté plastique des –  d’un Noir & Blanc somptueux.

Autoportrait

Les visages et les corps sont noirs ébène tandis que les cornées et les dents sont d’une blancheur éclatante : rarement la photographie « en Noir & Blanc » se révèle aussi appropriée à ses sujets, d’autant que le contraste ne réside pas seulement dans le clair-obscur des tirages photographiques, mais aussi dans les expressions saisies sur vif : un douloureux mélange de fierté et de souffrance émane de ces visages qui semblent si familiers à la photographe – et par transitivité à nous simple chalands.

Zanele Muholi accentue le contraste de ses portraits ou autoportraits en  exagérant la noirceur de la peau pour en faire valoir la beauté : « je reconquiers ma Blackness qui est continuellement sujette aux interprétations d’un.e autre privilégié.e »

Les titres  des photos sont en zoulou –  sa langue maternelle et l’une des onze langue officielle de l’Afrique du Sud –  ainsi l’artiste (non binaire) réaffirme ainsi  une identité  ethnique dont il (ou elle) est fier.e.

Tendresse et  violence

Chaque photo raconte une histoire : une histoire personnelle mais aussi l’histoire d’une communauté, d’une ethnie, d’un peuple.

Les commentaires permettent aux visiteurs profanes (que pour la plupart nous sommes), de réaliser à quel point ces photos tricotent avec subtilité des éléments d’ultra-modernité et des références aux traditions tribales : tatouages, bijoux, coiffures, récupération des objets de la vie quotidienne à des fins décoratives…

Pour exemple cet autoportrait  «  aux pinces à linge » qui ne prend tout son sens que lorsque l’on apprend que Zahene Muholi rend ici hommage à sa mère, prénommée Bester,  jeune veuve et mère de 8 enfants,morte en 2009, et qui a travaillé pendant 40 ans chez des blancs comme employée de maison pour subvenir aux besoin de sa progéniture : sous le régime de l’apartheid les domestiques noirs hyper-exploités n’avaient ni statut ni contrat : seulement un paquet de pinces à linge –  ici disposées en coiffure couronne dans les cheveux de l’artiste…

« Femmes entre ellles »

« Salut à toi, lionne noire »

 La série des autoportraits s’intitule « Somnyama Ngonyama » ce qui signifie en Zoulou «  Salut à toi, lionne noire » et c’est ainsi que Muholi transforme toute une ribambelle d’objets de la vie quotidienne en « parures » : éponge en inox, gants de ménage en latex, épingle à nourrice etc.

Le parcours de l’exposition – très riche et diversifiée – propose aussi des scènes de genre, les moments d’intimité positive et tendre d’une communauté  marginalisée : autant de témoignages sur la vie des victimes de crime et d’agressions homophobe. Zuholi n’hésite pas à photographie la tristesse des regards, la peur ou la colère, la douleur voire les cicatrices laissées dans les corps – mais elle n’oublie jamais la sensualité et les instants de bonheur partagés. Plusieurs coupes, de ses connaissances et amis, sont ainsi immortalisés par l’objectif de l’artiste.

L’artiste militante photographe s’est aussi attachée à rendre hommage au courage des personnalités Transgenre et au concours de beauté qui chaque année leur permet de s’affirmer ainsi que de remettre en question l’image idéalisée de « la femme », de proposer une nouvelle esthétique des corps..

Malgré la gravité des enjeux évoqués dans cette exposition – le racisme, l’homophobie, la violence encore et toujours – Zanele Muholi a l’immense talent de regarder le monde avec humour, amour et poésie. Et son talent nous rend optimiste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                          

 

 

 

 

 

 

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D’un génocide à l’autre, la Namibie soutient le procès contre Israël https://mondafrique.com/a-la-une/dun-genocide-a-lautre-la-namibie-soutient-pretoria-dans-son-proces-contre-israel/ Sun, 14 Jan 2024 12:01:06 +0000 https://mondafrique.com/?p=103154 Dans un communiqué publié samedi, le Président de la Namibie, Hage Geingob, a dénoncé le soutien apporté la veille par l'Allemagne à Israël dans le procès pour génocide intenté devant la plus haute juridiction des Nations Unies par l'Afrique du Sud, invoquant les crimes de guerre commis contre son pays par Berlin au début du 20e siècle. 

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Dans un communiqué publié samedi, le Président de la Namibie, Hage Geingob, a dénoncé le soutien apporté la veille par l’Allemagne à Israël dans le procès pour génocide intenté devant la plus haute juridiction des Nations Unies par l’Afrique du Sud, invoquant les crimes de guerre commis contre son pays par Berlin au début du 20e siècle. 

 Un siècle après l’impitoyable répression à laquelle elle s’est livrée contre les peuples autochtones du Sud-Ouest africain lors de la colonisation de l’actuelle Namibie, l’Allemagne a reconnu pour la première fois avoir commis un génocide  contre les populations des Herero et Nama pendant l’ère coloniale. Elle va verser au pays plus d’un milliard d’euros d’aides au développement.

Une entreprise d’extermination engagée alors même que le corps expéditionnaire allemand venait pourtant de briser militairement et définitivement l’insurrection Herero lors de la bataille de Waterberg le 1er août 1904.

« L’Allemagne a commis le premier génocide du 20e siècle sur le sol namibien en 1904-1908, au cours duquel des dizaines de milliers de Namibiens innocents sont morts dans les circonstances les plus inhumaines et brutales. Le gouvernement allemand n’a jamais entrepris de réparer le génocide qu’il a commis sur le sol namibien. Pour cette raison, à la lumière de l’incapacité de l’Allemagne à tirer les leçons de son histoire terrible, le Président Geingob fait part de sa profonde inquiétude suscitée par la décision hier du gouvernement de la République Fédérale d’Allemagne qui rejette l’accusation contre Israël (…) intentée par l’Afrique du Sud devant la Cour Internationale de Justice sur le génocide des Palestiniens de Gaza en cours », indique le communiqué publié par la Présidence de Namibie.

75% de la population exterminée  

A la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, on estime que 75% de la population namibienne aurait été exterminée dans les combats contre les colons allemands. La Namibie est ensuite passée sous contrôle sud-africain, vivant dans un dur régime d’apartheid jusqu’à la reconnaissance de son indépendance en 1988 seulement. 

« De façon préoccupante, poursuit la Présidence de la Namibie,ignorant la mort violente de plus de 23 000 Palestiniens à Gaza et les différents rapports des Nations Unies mettant en lumière le déplacement interne de 85% des civils de Gaza, dans un contexte de pénuries aigües de nourriture et de services essentiels, le gouvernement allemand a choisi de défendre devant la Cour Internationale de Justice les actes génocidaires et macabres du gouvernement israélien contre les civils innocents à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés. »

« L’Allemagne ne peut pas moralement invoquer devant les Nations Unies son engagement contre le génocide, y compris la réparation du génocide commis en Namibie, tout en soutenant l’équivalent d’un holocauste et d’un génocide à Gaza. » 

Cour Internationale de Justice, Israel accusé de « génocide »

L’Allemagne invitée à soutenir Gaza

Le Président Geingob conclut son communiqué par une invitation du gouvernement allemand à « reconsidérer sa décision d’intervenir en tant que tierce partie en défense et en soutien des actes génocidaires d’Israël devant la Cour Internationale de Justice. » 

Vendredi, le gouvernement allemand s’est constitué en tant que tierce partie devant la Cour Internationale de Justice de La Haye pour soutenir Israël. Dans son communiqué, le gouvernement allemand avait invoqué «l’histoire allemande et le crime contre l’Humanité que fut la Shoah» comme raison de «se sentir particulièrement lié à la Convention contre le génocide», refusant «toute instrumentalisation politique de ces textes» devant la plus haute juridiction des Nations Unies.

L’Allemagne reconnait un génocide en Namibie

 

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Ahoua Don Mello, Monsieur BRICS Afrique, dénonce toute « hégémonie monétaire » https://mondafrique.com/a-la-une/ahoua-don-mello-monsieur-brics-afrique-en-faveur-dun-nouvel-ordre-monetaire/ https://mondafrique.com/a-la-une/ahoua-don-mello-monsieur-brics-afrique-en-faveur-dun-nouvel-ordre-monetaire/#comments Tue, 22 Aug 2023 08:34:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=94911 Alors que le sommet BRICS Afrique se tient en Afrique du Sud les 22 et 24 août, l’Ivoirien Ahoua Don Mello, représentant pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale  de l’alliance BRICS, donne un entretien à Nicolas Beau, directeur de la rédaction de Mondafrique. « La crise nigérienne est un accélérateur de changement en Afrique », explique-t-il. […]

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Alors que le sommet BRICS Afrique se tient en Afrique du Sud les 22 et 24 août, l’Ivoirien Ahoua Don Mello, représentant pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale  de l’alliance BRICS, donne un entretien à Nicolas Beau, directeur de la rédaction de Mondafrique. « La crise nigérienne est un accélérateur de changement en Afrique », explique-t-il.

Mondafrique : Le sommet BRICS AFRIQUE se tient ces 22 et 23 août, à Johannesburg.  Quels en sont les enjeux ? :

AD : L’enjeu fondamental est la construction d’un monde multipolaire. Le seul continent qui reste entièrement et totalement dominé, est l’Afrique depuis la conférence de Berlin de 1884-1885.

Ce sommet sonne comme le début de la fin de l’ordre berlinois sur le continent africain et son ouverture  sur le monde asiatique, eurasiatique, et sud-américain.

A Johannesburg, il sera aussi question de l’élargissement des BRICS à plusieurs pays africains et la définition de leur offre financière, monétaire, technique et logistique, afin de renforcer leur coopération avec l’Afrique en vue de son évolution vers un pôle économique africain intégré.

Mondafrique : Quels sont les pays africains qui intègreront les BRICS lors de ce sommet de Johannesburg ? :

AD : Plusieurs pays africains ont pris conscience de l’avenir que constituent les BRICS. Il est difficile au stade actuel de désigner les pays qui y seront admis. Le consensus est la règle.

Mondafrique : La dédollarisation de l’économie est-elle à l’ordre du jour ? :

AD : Un monde multipolaire est incompatible avec une hégémonie monétaire. Les pays africains ont plus que jamais l’obligation de se soustraire de tous les accords monétaires qui leur imposent une seule devise et diversifier leurs devises pour pouvoir élargir leurs champs de coopération. En tout état de cause, le sommet des BRICS jettera les bases d’une nouvelle coopération monétaire et financière.

Mondafrique : La Russie est déconnectée du réseau Swift. Comment les pays Africains peuvent-ils coopérer avec la Russie frappée par plusieurs sanctions ? :

AD : Le Swift est un exemple d’hégémonie occidentale. La diversification des techniques de transfert d’informations financières est une réalité au sein des BRICS. L’implantation des banques des pays BRICS en Afrique constitue une réponse. En attendant, les banques d’Afrique du Sud peuvent jouer un rôle relais.

Mondafrique : Quels sont les domaines financés par la Banque des BRICS ? :

AD : Les BRICS s’inscrivent dans une dynamique d’intégration des infrastructures en Afrique (routes, autoroutes, chemins de fer, télécommunications, énergies) et aussi dans une dynamique d’industrialisation du continent. Ses ressources sont orientées vers ces domaines.

L’objectif stratégique des Africains est de constituer un pôle économique autosuffisant pour accroître les échanges intra-africains.

Mondafrique : Avec les problèmes sécuritaires en Afrique, la volonté que vous affichez d’accroître les échanges intra-africains ne relève-t-elle pas d’un doux rêve ? :

AD : Plus que des questions de sécurité, c’est avant tout l’absence de souveraineté des Etats Africains qui engendre l’insécurité. En zone francophone, les accords de défense signés au lendemain des indépendances ont désarmé les Etats d’Afrique francophone au profit des bases militaires françaises. Ces accords sont assortis d’accords économiques qui dépossèdent les Etats de la libre gestion des matières premières. Ils n’en tirent que  20% en moyenne, lesquels sont vite repris par le jeu de la corruption et des contrats de gré à gré dans l’exécution des marchés publics contrairement aux pays du moyen orient qui bénéficient de plus de 80% de l’exploitation de leur gaz et de leur pétrole. Désarmés, les pays Africains font face à l’insécurité engendrée souvent par des coups d’Etat et des agressions opérés souvent avec l’appui des bases militaires implantées sur le continent, comme ce fut le cas de la Libye et de la Côte d’Ivoire, en 2011. La pauvreté grandit dans ces pays dépossédés économiquement. Elle constitue le principal fertilisant du djihadisme.

Mettre fin à ces accords de défense et leurs contreparties économiques et monétaires et faire monter en puissance les armées nationales et la part des Africains dans l’exploitation de leur richesse par la diversification des partenaires, marquent le début de la conquête de la souveraineté pour faire face aux problèmes de sécurité et d’intégration économique afin de créer un pôle économique africain. Les BRICS offrent une opportunité de diversification.

Mondafrique : Croyez-vous vraiment que Wagner offre une alternative crédible ? :

AD : C’est aux Etats Africains d’apprécier. Aux yeux des Africains, la Russie reste crédible par rapport à son passé. Elle s’est opposée à l’esclavage et à la colonisation et a fortement contribué à la lutte contre le colonialisme et l’apartheid. Aujourd’hui encore elle soutient les luttes pour la souveraineté et l’intégration du continent.

Mondafrique : En attendant, on assiste au retour des coups d’Etat à répétition. Que la France condamne. Pas vous ? :

AD : La France condamne tous les coups d’Etats mais réserve un traitement différent quand cela sert ses intérêts ou pas. Ces derniers temps, c’est vrai, il y a eu plusieurs coups d’Etat au sein de la CEDEAO  au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger. Mais leurs traitements par Paris diffèrent selon les intérêts de la France.

Mondafrique : Dans le cas du Niger, la France demande le rétablissement du Président Bazoum pour restaurer la démocratie et l’ordre constitutionnel. N’est ce pas une contribution majeure à la démocratie ? :

AD : D’abord, je constate que ça n’a pas été le cas pour les autres. Malgré le travail important abattu par l’équipe de Bazoum sur le plan économique, l’armée Nigérienne a mis fin à son mandat. C’est bien sûr condamnable. Mais plus condamnable est la volonté de vouloir éteindre le feu avec du feu en déclarant la guerre à une armée soudée avec une bonne partie de son peuple. Au nom de la démocratie, s’agirait-il de délivrer un permis de tuer à l’armée française, en la camouflant derrières des rebelles et djihadistes recyclés  qui seront drapés dans les treillis de la CEDEAO ? On comprend mieux pourquoi la France et la CEDEAO n’ont jamais pris une initiative analogue contre les djihadistes qui apparaissent, à la faveur de cette crise, comme une armée privée de réserve françafricaine à l’instar des « djihadistes modérés de Syrie ».

La crise nigérienne comporte plusieurs pièges. Le premier est le sort de Bazoum. S’il est rétabli dans ses fonctions, il est prisonnier des armées étrangères qui seules peuvent garantir sa sécurité jusqu’à la fin de son mandat ; ce qui le discréditera d’avantage aux yeux de son peuple et du puissant mouvement souverainiste qui s’est emparé des peuples africains. S’il n’est pas rétabli, il est le prisonnier du pouvoir militaire jusqu’à sa souhaitable libération. Le deuxième piège est le sort de la CEDEAO. En cas de non intervention pour rétablir Bazoum, c’est le discrédit. En cas d’intervention, c’est la fracture de la CEDEAO. Le troisième piège est le sort des occidentaux en Ukraine. Comment justifier le soutien apporté par l’occident pour défendre la souveraineté de l’Ukraine contre une « opération spéciale » de la Russie et lancer une « opération spéciale » contre la souveraineté du Niger au nom de la démocratie? Les exemples sont nombreux pour démontrer le sort réservé à la démocratie par les bombes. Il s’agira d’une opération de clonage de l’exemple libyen.  Le quatrième piège est le sort de la présence française en Afrique. En cas d’intervention soutenue par la France, elle sera désavouée par tout le continent et renforcera le rejet de la France en Afrique. En cas de non intervention, la France part du Niger.

Quel que soit le scenario, la crise nigérienne apparait comme un accélérateur d’un changement profond en Afrique.

Mondafrique : C’est ainsi que vous expliquez la multiplication des coups d’Etat ? :

AD : Le rêve de la démocratie proposé par François Mitterrand à la conférence de La Baule, le 20 Juin 1990, qui avait fait oublier les agissements des réseaux Foccart, s’est heurté à plusieurs obstacles dont le principal est l’ingérence occidentale ; laquelle a tourné ce rêve de 1990 au cauchemar, avec le génocide rwandais, la destruction de la Libye et la crise ivoirienne. Cela se prolonge encore dans les différentes crises au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, au Niger et au Tchad. Il apparait clairement qu’en 1990, la France avait reculé pour mieux sauter. 30 ans après, l’Afrique est devenue plus pauvre et plus endettée dans une totale insécurité. C’est l’heure du bilan et le début d’un nouveau cycle.

Le deuxième obstacle est endogène. Le multipartisme n’a pas rompu avec les pratiques du parti-Etat sous les partis uniques instaurés après les indépendances. La conséquence est que nous assistons à des gouvernements de parti par le Parti et pour le Parti au pouvoir, à l’exclusion des oppositions qui n’ont droit qu’au chômage et à la justice des vainqueurs. Fatiguées d’attendre la fin des injustices par des alternances sans alternatives, certaines oppositions se lancent à la conquête du pouvoir par tous les moyens ou applaudissent les changements par tous les moyens. Comment rompre avec les ingérences extérieures et les pratiques du Parti-Etat ? Tels sont les défis à relever pour accéder à la démocratie, c’est-à-dire au gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, pour un meilleur partage des richesses dans la liberté et l’égalité des citoyens devant la loi.

Le relèvement de ces défis passe nécessairement par la fin de toute domination militaire, économique, financière et monétaire et par de nouveaux régimes qui garantissent la séparation des pouvoirs de la République et l’indépendance des contrepouvoirs face au pouvoir.  Car, comme disait Acton, tout pouvoir absolu corrompt absolument

Le projet d’une monnaie commune des BRICS inquiète Oncle Sam

 

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Afrique du Sud, l’interprétation réjouissante des quate saisons de Vivaldi https://mondafrique.com/agenda-culture/une-interpretation-rejouissante-des-4-saisons-de-vivaldi-en-afrique-du-sud-par-le-groupe-de-marimba-bonne-chance/ Sat, 31 Dec 2022 17:44:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=79276 Le groupe musical « Goede Hoop, » qui défie les genres, en Afrique du Sud, s’attaque au Gloria et aux Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi. Voici cette vidéo étonnante tournée lors du Festival international de marimba et de steelpan 2019 d' »Education Africa », un festival annuel qui célèbre ces deux instruments. « Education Africa » cherche également à rassembler les communautés […]

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Le groupe musical « Goede Hoop, » qui défie les genres, en Afrique du Sud, s’attaque au Gloria et aux Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi.
Voici cette vidéo étonnante tournée lors du Festival international de marimba et de steelpan 2019 d' »Education Africa », un festival annuel qui célèbre ces deux instruments.
« Education Africa » cherche également à rassembler les communautés et offre des possibilités d’éducation musicale et de spectacle aux jeunes des communautés défavorisées d’Afrique du Sud.

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Umaro Embelo, chef de la CEDEAO, interpelle Macron https://mondafrique.com/video/umaro-embelo-chef-de-la-cedeao-interpelle-macron/ Sat, 24 Dec 2022 18:42:26 +0000 https://mondafrique.com/?p=82991 La voix de l’Afrique a une fois de plus été entendue au travers du Président de la Guinée Bissau , Umaro Sissoko embalo, par ailleurs président de la CEDEAO. Alors qu’il prenait part au forum de la paix à Paris qui a réuni entre le 11 et 12 novembre 2022 plus de 4000 participants, Le […]

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La voix de l’Afrique a une fois de plus été entendue au travers du Président de la Guinée Bissau , Umaro Sissoko embalo, par ailleurs président de la CEDEAO.

Alors qu’il prenait part au forum de la paix à Paris qui a réuni entre le 11 et 12 novembre 2022 plus de 4000 participants, Le président Embalo a laissé entendre que seul le dialogue franc, le respect entre nations malgré les écarts et les divergences peuvent favoriser une paix durable dans le monde.

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Afrique du Sud, la mort de Desmond Tutu, le père de la Nation arc-en-ciel https://mondafrique.com/societe/afrique-du-sud-la-mort-de-desmond-tutu-a-lage-de-90-ans/ Tue, 28 Dec 2021 11:26:32 +0000 https://mondafrique.com/?p=59873 L’archevêque Desmond Tutu, affectueusement surnommé « the Arch » (en référence à sa charge de prélat) par ses compatriotes, qui vient de décéder à l’âge de 90 ans, avait gagné le respect et l’amour de millions de Sud-Africains et du monde entier. Un article du site « The Conversation »   Lorsque les Sud-Africains sont descendus dans […]

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L’archevêque Desmond Tutu, affectueusement surnommé « the Arch » (en référence à sa charge de prélat) par ses compatriotes, qui vient de décéder à l’âge de 90 ans, avait gagné le respect et l’amour de millions de Sud-Africains et du monde entier.

Un article du site « The Conversation »

South African Archbishop Desmond Tutu 

 

Lorsque les Sud-Africains sont descendus dans la rue, le 7 avril 2017, pour protester contre la destitution du respecté ministre des Finances, Pravin Gordhan, par le président Jacob Zuma, l’archevêque Tutu s’est joint aux protestations, quittant sa maison de retraite pour l’occasion. Âgé de 86 ans à l’époque, sa santé était fragile. Mais il avait la contestation dans le sang. Selon lui, aucun gouvernement n’est légitime s’il ne représente pas bien l’ensemble de sa population. Il le rappela avec justesse le jour même :

Nous allons prier pour la chute d’un gouvernement qui nous représente mal.

Ces mots faisaient écho à ses engagements à propos de l’intégrité éthique et morale ainsi que de la dignité humaine. C’est sur la base de ces principes qu’il a lutté vaillamment contre le système d’apartheid et qu’il est devenu, comme l’affirme à juste titre la Fondation Desmond Tutu, « un ardent défenseur des droits de l’homme et un militant des opprimés ».Mais l’archevêque Tutu n’a pas cessé de lutter pour les droits de l’homme après la fin officielle de l’apartheid en 1994.

De même, son combat pour les droits humains ne s’est pas restreint à l’Afrique du Sud. Il a non seulement continué à critiquer les politiciens qui abusaient de leur pouvoir mais a aussi apporté son soutien à diverses causes dans différentes régions du monde, soutenant ainsi avec force le Dalaï Lama face à la répression chinoise ou le peuple palestinien. Il s’est aussi beaucoup engagé dans la lutte contre le sida, la pauvreté, le racisme, l’homophobie et la transphobie.

Desmond Tutu et le Dalaï Lama à Hiroshima pour une conférence sur la Paix, le 2 novembre 2006. Kazuhiro Nogi/AFP

Il était également devenu un soutien important du Dalaï-Lama, qu’il considère comme son meilleur ami, et avait vertement critiqué le gouvernement sud-africain qui avait refusé un visa au chef spirituel tibétain en exil qui devait venir prononcer la « Desmond Tutu International Peace Lecture » en 2011.

Débuts

Desmond Tutu est issu d’un milieu modeste. Il est né le 7 octobre 1931 à Klerksdorp, dans la province du nord-ouest de l’Afrique du Sud, où son père, Zachariah, était directeur d’une école secondaire. Sa mère, Aletha Matlare, était employée de maison.

L’une des personnalités les plus influentes de ses premières années est le père Trevor Huddleston, un militant anti apartheid acharné. C’est leur amitié qui amène le jeune Tutu à être introduit dans l’Église anglicane.

Après avoir terminé ses études, il enseigne brièvement l’anglais et l’histoire au lycée Madibane de Soweto, puis au lycée Krugersdorp, à l’ouest de Johannesburg, où son père était directeur. C’est là qu’il rencontre sa future épouse, Nomalizo Leah Shenxane.

Bien qu’anglican, il accepte de se marier selon la cérémonie catholique romaine. Cet acte œcuménique, à un stade très précoce de sa vie, nous donne un aperçu de son engagement dans les années suivantes.

Desmond Tutu quitte l’enseignement à la suite de l’introduction de la loi sur l’éducation bantoue, en 1953. Cette nouvelle loi stipule que l’éducation de la population africaine autochtone doit se limiter à faire de celle-ci un réservoir de main-d’œuvre non qualifiée.

Deux ans après ces changements, il entre au service de l’église en tant que sous-diacre, puis s’inscrit à une formation théologique en 1958. Il est ordonné diacre de la cathédrale Saint Mary’s de Johannesburg en 1960, et en devient le premier doyen noir en 1975.

En 1962, il se rend à Londres pour poursuivre sa formation théologique grâce à un financement du Conseil œcuménique des Églises. Il y obtient une maîtrise en théologie et, après avoir servi dans diverses paroisses à Londres, il retourne en Afrique du Sud en 1966 pour enseigner au Séminaire théologique fédéral d’Alice, dans la province du Cap-Oriental.

S’intéressant par ailleurs particulièrement à l’étude de l’islam, il souhaite s’y concentrer dans le cadre de ses études doctorales mais sa vie prend un tour qui l’en empêche.

Desmond Tutu et sa femme, Leah Tutu, durant un voyage en Chine, le 13 août 1986. Walter Landholt/AFP

Ses activités du début des années 1970, durant lesquelles il fait le tour de l’Afrique, enseignant au Botswana, au Lesotho et au Swaziland avant de visiter de nombreux pays du continent en tant que directeur associé pour l’Afrique au Theological Education Fund, l’amènent à découvrir la théologie noire (un courant de pensée théologique qui articule le christianisme et les questions de droits civils) et jettent les bases de son engagement politique contre l’apartheid. Il revient finalement à Johannesburg en tant que doyen de la ville et recteur de la paroisse anglicane St Mary en 1976.

Activisme politique

C’est à cette période que Tutu entre en conflit pour la première fois avec le premier ministre de l’apartheid de l’époque, John Vorster, en lui écrivant une lettre en 1976, pour dénoncer l’état déplorable dans lequel les Noirs devaient vivre.

Le 16 juin de la même année, Soweto s’enflamme. Des lycéens noirs protestent contre l’utilisation forcée de l’afrikaans comme langue d’enseignement et sont massacrés par la police de l’apartheid.

L’évêque Tutu se retrouve de plus en plus impliqué dans la lutte et prononce l’un de ses discours les plus passionnés et enflammés après la mort en détention du leader militant noir, Steve Biko, en 1977.

En tant que secrétaire général du Conseil sud-africain des églises, puis en tant que recteur de l’église Saint-Augustin à Soweto, il devient un ardent critique des aspects les plus scandaleux de l’apartheid, notamment des expulsions forcées des Noirs des zones urbaines considérées comme des zones blanches.

Une cible

Du fait de son activisme politique croissant, « the Arch » devient la cible de la répression à grande échelle du gouvernement de l’apartheid et fait l’objet de menaces de mort et d’alertes à la bombe dans les années 1980. Son passeport lui est retiré en mars 1980 bien qu’un « document de voyage limité » lui soit octroyé deux ans plus tard suite à de nombreuses protestations et pressions internationales, lui permettant de voyager à l’étranger.

Reconnu dans le monde entier, son engagement lui vaut le prix Nobel de la paix 1984 et il devient l’évêque de Johannesburg en 1984, puis l’archevêque du Cap en 1986.

Au cours des quatre années qui ont précédé la libération de Nelson Mandela après 27 ans de prison, « the Arch » a fort à faire. Il fait campagne sans relâche pour que la pression internationale s’exerce sur l’apartheid et que le régime subisse des sanctions.

Desmond Tutu remettant à Mandela le rapport final de la Commission de la vérité et de la réconciliation qu’il dirigeait. A Pretoria, le 29 octobre 1998. Walter Dhladhla/AFP

Prolongation de son engagement sous la démocratie

Après 1994, il dirige la Commission de la vérité et de la réconciliation, dont l’objectif principal est de donner à ceux – pour ou contre l’apartheid – qui ont commis des violations des droits humains l’occasion d’avouer leur culpabilité, d’offrir une amnistie légale à ceux qui la mérite et de permettre aux coupables de faire amende honorable auprès de leurs victimes.

Deux des plus grands moments de sa vie personnelle ont porté la vision théologique de Desmond Tutu au-delà des limites de l’Église. L’un d’eux est survenu lorsque sa fille Mpho a déclaré qu’elle était homosexuelle et que l’Église a refusé son mariage. « The Arch » a alors proclamé son désaccord :

Si, comme ils le disent, Dieu était homophobe, je ne le vénérerais pas.

Le second fut lorsqu’il déclara sa préférence pour la mort assistée.

L’Afrique du Sud est bénie d’avoir eu un homme aussi brave et courageux que « the Arch » qui a autant incarné l’idée que le pays est une « nation arc-en-ciel ». L’Afrique du Sud ressentira la perte de sa boussole morale pour les générations à venir. Hamba kahle (portez-vous bien) Arch.

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Que Nelson Mandela guide nos pas ! https://mondafrique.com/libre-opinion/que-nelson-mandela-guide-nos-pas/ Sun, 14 Feb 2021 09:30:14 +0000 https://mondafrique.com/?p=46050 Le 11 février 199O, Nelson Mandela est libéré après vingt-sept années d’emprisonnement. C’était hier ! Une chronique de Mustapha Saha Si le consensus planétaire autour de la figure exceptionnelle de Nelson Mandela (1918 – 2013) dépasse l’hommage habituel aux héros de l’histoire, c’est parce que son parcours singulier personnifie l’humanité dans son ambition première, dans […]

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Le 11 février 199O, Nelson Mandela est libéré après vingt-sept années d’emprisonnement. C’était hier ! Une chronique de Mustapha Saha

Si le consensus planétaire autour de la figure exceptionnelle de Nelson Mandela (1918 – 2013) dépasse l’hommage habituel aux héros de l’histoire, c’est parce que son parcours singulier personnifie l’humanité dans son ambition première, dans cet idéal de fraternité qui la prédestine au meilleur. 

Cet homme, qui a surmonté, avec une dignité sans faille, la geôle cruelle et l’impitoyable ordalie, qui, par ses convictions indémontables et sa volonté inébranlable, avait désintégré la forteresse de l’apartheid et de la ségrégation raciale, et préservé jusqu’au bout son humilité de sage et la générosité de son message.

La pensée Ubuntu éclairait son combat. L’esprit de dialogue guidait ses pas. Sa main tendue balayait tous les malentendus. Il avait mis son génie politique au service de l’intérêt général, tracé le cap par vents contraires et su se défaire de la gouvernance politique avant qu’elle n’en fut déshumanisé. Symbole universel de la lutte pour l’égalité, pour la diversité et contre toutes les formes de discrimination, il avait fait de l’interethnicité solidaire le vecteur de l’enrichissement mutuel, de la mixité sociale, le moteur du bien commun et de l’interculturalité la source de l’épanouissement individuel et collectif. Il avait prêché par l’exemple, dans sa vie publique et sa conduite privée. Et l’on observe, avec amertume, son héritage perverti par la génération suivante. 

Mustapha Saha

Sociologue, écrivain, artiste peintre

 

Nelson Mandela. Portrait. Par Mustapha Saha.

Peinture sur toile. Dimensions : 100 x 81 cm.

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Afrique du Sud, un mandat d’arrèt contre Jacob Zuma https://mondafrique.com/confidentiels/afrique-du-sud-un-mandat-darret-contre-jacob-zuma/ Wed, 05 Feb 2020 08:23:05 +0000 https://mondafrique.com/?p=34935 En Afrique du Sud, la Cour de Pietermaritzburg a délivré un mandat d’arrêt « différé » contre l’ancien président Jacob Zuma qui ne s’est pas présenté devant la justice Le procès de Jacob Zuma dans une affaire de pots-de-vin avec le géant de l’armement français Thales devait commencer ce 4 février. À court d’arguments juridiques, il semble maintenant […]

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En Afrique du Sud, la Cour de Pietermaritzburg a délivré un mandat d’arrêt « différé » contre l’ancien président Jacob Zuma qui ne s’est pas présenté devant la justice

Le procès de Jacob Zuma dans une affaire de pots-de-vin avec le géant de l’armement français Thales devait commencer ce 4 février.

À court d’arguments juridiques, il semble maintenant se tourner vers l’option médicale.

Certains de ses amis comme les ex président Mohamed Ould Abdel Aziz en Mauritanie ou Dos Santos en Angola, confrontés à des enquêtes pour les malversations commises pendant leurs présidences, pourraient lui demander d’utiles conseils.

L’option médicale

Pour sa défense, l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, qui ne s’est pas présenté devant la justice le 4 février, assure avoir des problèmes de santé. Il a en effet subi deux opérations au mois de janvier dans la capitale Pretoria et dit souffrir de troubles de la mémoire. Ces explications n’ont pas complètement convaincu la juge Navi Pillay.

Un mandat d’arrêt « différé » a donc été déposé à l’encontre de Jacob Zuma alors que son procès dans une affaire de pots-de-vin avec le géant de l’armement français Thalèso devait commencer. Pour lui laisser une seconde chance, ce mandat d’arrêt ne prendra effet que le 6 mai, dans un peu plus de trois mois, s’il ne se présente pas devant la justice ce jour-là.

Car les preuves présentées par l’avocat de Jacob Zuma n’ont pas suffi à convaincre la Cour. En l’occurrence, un certificat médical accordé par un hôpital militaire, sur lequel les dates auraient visiblement été modifiées, a déclaré la juge Pillay.

Jacob Zuma, que l’on dit à Cuba depuis deux semaines, semble avoir changé de tactique. L’ancien président multipliait les appels et les recours en justice pour toujours ajourner son procès.

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Sahara, la contre offensive de l’Afrique du Sud https://mondafrique.com/international/sahara-la-contre-offensive-de-lafrique-du-sud/ Sat, 01 Feb 2020 09:58:06 +0000 https://mondafrique.com/?p=34831 Le choix par le Maroc de Laâyoune, principale ville du Sahara, pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football en salle ( futsal) a suscité de vives protestations du Polisario et de ses deux alliés historiques, l’Algérie et l’Afrique du sud. Après le choix de Laâyoune pour le tournoi de futsa, les répercussions […]

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Le choix par le Maroc de Laâyoune, principale ville du Sahara, pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football en salle ( futsal) a suscité de vives protestations du Polisario et de ses deux alliés historiques, l’Algérie et l’Afrique du sud.

Après le choix de Laâyoune pour le tournoi de futsa, les répercussions diplomatiques furent nombreuses. L’Afrique du sud avait retiré son équipe nationale de ce tournoi de futsal et élevé de vives protestations. L’équipe nationale de Maurice avait ainsi remplacé au pied levé l’équipe sud-africaine. Ses débuts furent pour le moins décevants, avec une défaite (4-2) contre l’équipe de Guinée équatoriale.

Le lendemain, sur injonction du gouvernement mauricien, l’équipe nationale se retirait purement et simplement du tournoi, en motivant des raisons diplomatiques. Maurice reconnaît la RASD et donc ne pouvait plus accepter l’invitation marocaine pour jouer à Laâyoune.

L’Afrique du sud à la manoeuvre


En réalité, l’Afrique du sud a fait une pression sur le gouvernement mauricien pour se retirer de ce tournoi organisé par la Confédération africaine de football (CAF). La Southern African Development Community (SADC), dominée par l’Afrique du sud, n’était pas aussi étrangère à ce retrait de Maurice. On remarquera que ni l’Angola ni le Mozambique, également membres de la SADC, ne se sont pas eux retirés de la compétition. Il est vrai que les relations entre le Maroc et les deux Etats lusophone se sont récemment considérablement améliorées avec l’arrivée de Joao Lourenço en Angola et l’aide du Maroc apportée au Mozambique. 

Un retrait qui passe mal


Le retrait tardif de Maurice a vivement mécontenté la Confédération africaine de football. Des sanctions sont à prévoir. Les relations entre le Maroc et Maurice vont probableement connaître un refroidissement durable. Quant à l’Afrique du sud, en cas de dessaisissement du Cameroun pour l’organisation la CAN 2021, elle pourra dire adieu à un éventuel remplacement du Cameroun.

Le chef de l’État sud-africain, Cyril Ramaphosa, va prendre la présidence de l’Union africaine, lors du prochain Sommet d’Addis Abeba de février 2020. Nul doute que le dossier du Sahara occidental viendra polluer sa présidence et que le Royaume chérifien ne facilitera pas sa tâche.

Un geste du Maroc

 
Sur les conseils de la CAF et dans un souci d’apaisement, la prochaine réunion du conseil exécutif de la CAF se tiendra finalement le 2 février 2020, à Salé et non plus à Laâyoune. Le risque de boycott de quelques pays ayant reconnu la RASD est ainsi évité. Le Maroc peut évidemment se satisfaire de son offensive diplomatique avec l’ouverture de plusieurs consulats généraux à Laâyoune et Dakhla et de  l’extension de son domaine maritime. Quant au tournoi de futsal, il se poursuit à Laâyoune avec une finale attendue Egypte-Maroc.

La participation de l’Égypte vaut bien celle de Maurice…

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