L’ONU célèbre « La Nakba », la catastrophe de l’exil des Palestiniens en 1957

importante victoire diplomatique pour l’Autorité Palestinienn, qui voit l’ONU célébrer « la Nakba », ou « catastrophe, du déplacement de 700000 Palestinien est perçue comme une falsification de l’Histoire par de nombreux Israéliens

Le 14 mai 2023 à l’ONU. le jour même où l’État d’Israël célébrait le 75ème anniversaire de son retour sur la scène politique et diplomatique internationale en tant qu’Etat nation du peuple juif, les Nations unies ont commémoré un autre événement qui lui était concomitant : la ‘Nakba’ – ou « catastrophe » en arabe. Autrement dit, cette même ONU qui, le 29 novembre 1947, par un vote majoritaire des Etats Membres réunis en Assemblée générale, a donné aux juifs le droit de disposer d’un Etat, cette même ONU considère, soixante-quinze ans plus tard, qualifie de « catastrophe » l’exil forcé de 700 000 arabes qui vivaient dans la Palestine sous administration britannique.

L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Gilad Erdan a déclaré que « l’idée qu’une organisation internationale puisse marquer la création de l’un de ses États membres comme une catastrophe ou un désastre est à la fois consternante et répugnante ».

L’épreuve des faits

La réalité est que l’ONU n’a pas voté en novembre 1947, la création du seul Etat d’Israël. L’ONU a voté la création en Palestine de deux Etats, l’un pour les juifs et l’autre pour les arabes.  La réalité encore est que ces Palestiniens qui se présentent comme les victimes de l’Etat juif sont ceux-là mêmes qui ont rejeté le plan de partage de l’ONU en 1947. Après la déclaration d’indépendance d’Israël en 1948, cinq armées arabes ont envahi Israël afin d’anéantir l’État juif à peine éclos.

Le refus arabe de partager un bout de terrain avec les juifs n’était pas une surprise. Dès les années 1930, les Britanniques – qui administraient la Palestine sous mandat de l’Onu – se sont heurtés au refus intransigeant des Etats arabes de reconnaître une quelconque souveraineté à des juifs sur une terre qu’ils considéraient – et considèrent toujours – comme islamique. Toutes les commissions britanniques chargées de dessiner un futur à une coexistence territoriale possible entre arabes et juifs, se sont heurtés à ce refus intransigeant du « partage ».

La surprise n’a pas surgi du refus arabe de céder un bout de territoire poiur les juifs. La surprise est venue de la défaite des armées arabes en 1948. Mal commandés, mal organisés, trop sures de leur victoire, les armées jordanienne, irakienne, syrienne, libanaise et égyptienne qui ont « envahi la Palestine » comme a titré le journal L’Intransigeant en 1948, ont été balayées en quelques semaines.

Le premier sens du mot « nakba » n’a pas désigné le départ de 700 000 paysans arabes de l’Etat d’Israel, mais l’invraisemblable défaite que des bandes de juifs dépenaillés, ont infligé à des soldats et des officiers arabes.

Jusqu’à 1988, le mot « nakba » a désigné la douleur et l’incompréhension arabes face à leur défaite militaire. Mais après 1988, quarante ans plus tard, le mot « nakba » a changé de sens. Nakba a désigné une autre souffrance, celle des 700 000 paysans arabes qui par peur ou par choix, ont pris le parti de fuir la guerre israélo-arabe. Les souffrances d’une population dont le cadre de vie s’effondre et qui pense n’avoir pas d’autre choix que l’exil ne doivent pas être sous-estimées. Il s’agit d’un évènement terrible.

1945, de nombreux exils

Mais cette souffrance de l’exil peut être mise en perspective. En 1948, 700 000 Arabes de Palestine ont fui à jamais leurs villages et leurs maisons. Mais à la même époque, dans l’immédiat après-deuxième guerre mondiale, 10 millions de germanophones ont été expulsés des pays d’Europe de l’Est où ils étaient installés, souvent depuis plusieurs générations. Ils ont dû se réinstaller en Allemagne. En 1947, la création de l’État du Pakistan a incité au déplacement de 14 millions de musulmans d’Inde désireux de vivre entre musulmans au pays des Purs. En 1949, 600 000 Chinois ont fui la Chine continentale pour se réfugier à Hong Kong sous domination britannique. Dans les années 1950, 1 million de Nord-Vietnamiens ont trouvé refuge au sud Viêtnam en raison de la guerre…

La fin de la Seconde Guerre mondiale, le début de la guerre froide et la décolonisation ont multiplié les déplacements de population. Tous ont fini par se régler. Mais, un seul déplacement de population qui a eu lieu en 1948, celui des arabes de Palestine – un déplacement de taille moyenne – a posé un problème qui dure encore au plan politique et diplomatique.

S’il était demandé à l’ONU aujourd’hui, en 2023, de revoter un plan de partage et donc la création d’un Etat pour les juifs, il n’est pas sûr qu’une majorité d’Etats-membres se rallierait à cette idée.

1 COMMENTAIRE

  1. Décidément, Madame, ce semblant de journal avec ces penchants néo-sioniste que vous défendez avec ardeur, ne tardera pas à perdre de sa valeur et sa vocation:Deux poids deux mesures.En 1947, la majeure partie des pays étaient sous domination judéo-chrétienne d’un occident oppresseur, alors ne soyons pas dupes!

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