Le vaillant entraineur marocain Walid Regragui a débuté à Corbeil-Essonnes

Le Maroc en rêvait, l’entraineur de l’équipe du Royaume marocaine l’a fait.  Ce succès en revient en grande partie à Walid Regragui (47 ans), natif de Corbeil Essonnes (le voici ci dessous photographié en 1993) : « Il faut oser, rêver, déclare-t-il, C’est possible de gagner la coupe du Monde »

Un article de Azdine Ouis, ami d’enfance de l’entraineur, cadre humanitaire et natif de Corbeil « Avec Walid, on a grandi ensemble. Tous les week-ends étaient rythmés par les matchs de foot dans le quartier, mais aussi avec l’AS Corbeil. Walid était un leader naturel qui tirait le groupe vers le haut sportivement et humainement. »

Voici l’entraineur marocain photographié en 2013 avec un polo rouge dans le gymnase de Monconseil à Corbeil lors d’un tournoi de football en salle

Le Maroc a réussi un exploit inédit pour une sélection africaine dans cette compétition : remporter deux matchs du premier tour et terminer invaincue et en tête de son groupe devant le 2e (Croatie) et le 3e (Belgique) du dernier Mondial en 2018. Excusez du peu.Mais qui est donc Walid Regragui surnommé, “l’Enfant prodige“ de Corbeil-Essonnes, ville populaire d’un peu plus de 50 000 habitants.  Ce Franco-Marocain a commencé a tapé le ballon tout gamin dans la cité sensible de Montconseil. C’est là qu’il a grandi, dans la tour n°25 de l’avenue du Président Allende. Nous sommes à la fin des années 80 et Walid est fan de l’AC Milan, qui domine alors la scène européenne avec deux succès consécutifs en Ligue des champions (1989 et 1990).

Le repérage par Rudi Garcia

Formé à l’AS Corbeil, Walid y effectue toutes ses classes, des pupilles aux juniors. Et c’est lors d’un match de l’équipe junior que Rudi Garcia, enfant également du club devenu entraîneur de l’équipe senior le remarque. Ses qualités athlétiques et techniques ne laissent pas indifférent le futur coach de Dijon, Le Mans, Lille, Rome, Marseille et Lyon. Nous sommes en 1994 et la carrière de Regragui, alors âgé de 19 ans, connaît un premier tournant important.

« Walid respire le football. Il maîtrise tous les paramètres de par sa passion et son parcours. Il a commencé avec le football de quartier, le vrai, le pur. Il a appris et tiré le meilleur de toutes ses expériences associées à une intelligence au-dessus de la moyenne et à un comportement exemplaire en toute circonstance. Je ne suis pas du tout surpris par sa réussite. Il a cette capacité mentale à relever tous les défis », témoigne Samba Diagouraga, ami d’enfance et ancien coéquipier de Regragui au sein du club corbeillois.

Le face à face avec Zidane

Après l’AS Corbeil, Walid Regragui va monter en puissance au fil des saisons, gravissant les échelons un par un. Après la DH et le CFA 2 avec son club formateur, ce seront ensuite le National avec le RC Paris, puis la Ligue 2 et la Ligue 1 avec le Toulouse FC et l’AC Ajaccio. Il devient, dans la foulée, international marocain avec notamment une finale de la Coupe d’Afrique des Nations perdue en 2004 (il figurera dans l’équipe-type de la compétition en tant que meilleur latéral droit). Ce sera enfin la découverte de la Liga espagnole avec le club de Santander (2004-2007) en ayant le privilège d’affronter les Galactiques du grand Real Madrid (Zidane Ronaldo, Beckham, Figo et Owen), ainsi que les stars du Barça (Ronaldinho, Eto’o, Deco, et un certain débutant nommé Messi).

N’ayant pas fréquenté de centre de formation, Walid Regragui est l’incarnation même du travail et de l’abnégation et la preuve vivante qu’on peut réussir en partant de rien. « Pour nous qui l’avons côtoyé, c’est un véritable exemple. Les plus jeunes doivent s’en inspirer. Malgré sa notoriété et son actualité bien chargée, il est resté le même, toujours disponible et fidèle en amitié. Son éducation lui a permis d’exprimer son talent », souligne Rocco Da Silva, autre ami d’enfance et Vice-Président du Collectif “Citoyen et Solidaire“, à Corbeil-Essonnes.

La patience récompensée

Preuve de cet attachement à ses terres essonniennes, Walid a achevé sa carrière dans son département natal, à Fleury-Mérogis en DH. Après deux ultimes saisons chez les amateurs et l’obtention de ses diplômes d’entraîneur, il s’est fait remarquer au Maroc, puis au Qatar où il a remporté plusieurs titres nationaux. Il avait également vécu une première expérience sur le banc de la sélection marocaine en tant qu’adjoint en 2012 et 2013.

 « Ce que réalise Walid avec l’équipe du Maroc est extraordinaire. Nous connaissons son caractère et son éducation. Il s’est toujours montré patient et cela a payé. Sa force est mentale et son passage dans le monde amateur lui a permis de transmettre certaines valeurs à ses joueurs comme la persévérance et l’estime de soi). Aujourd’hui, on voit le résultat. Il a réussi à créer une osmose et une cohésion de groupe au sein des Lions de l’Atlas », estime réagit Mozan N’Gaibona, ancien coéquipier de Walid à Corbeil devenu homme d’affaires à Bangui, la capitale de la république centrafricaine.

Quoi qu’il arrive aujourd’hui contre l’Espagne, Walid Regragui a déjà gagné le cœur des supporters marocains, mais également celui de tout le continent africain et des banlieues françaises. « Après le Mondial, nous compterons sur cette nouvelle génération d’entraîneurs que Walid incarne pour développer le football africain au niveau international. Et pourquoi pas gagner enfin une Coupe du monde ? », interroge Miguel Delemos, un autre ami d’enfance et coéquipier.

 « Un leader naturel »

« Walid, comme son grand frère Nordine, je l’ai connu à 10 ans quand il a signé sa première licence à l’AS Corbeil. Ses parents, droits et exemplaires, lui ont donné une très bonne éducation. Aujourd’hui, sa réussite est due aussi à cette éducation, cette discipline et cet environnement scolaire et social, confie Marie-France Dion, ancienne secrétaire emblématique du club de football corbeillois.

Fierté aujourd’hui d’un club, d’un quartier, d’une ville, d’un pays et même d’un continent, Walid Regragui est également un modèle pour les générations futures. Il mériterait d’entraîner, un jour, un grand club français ou européen. Mais pour l’instant, c’est l’équipe nationale du Maroc qui profite de son talent et de son charisme.

De Tanger à Alger en passant par Ouagadougou 

 Said Elhoujjaji supporter du Maroc et ami d’enfance du quartier des Tarterets à Corbeil essonnes opine de la casquette « Nous étions fan de l’équipe National à l’époque des Timoumi, Krimau, Chaouch et Bouderbala, et dès son plus jeune âge Walid a constamment manifesté son souhait de jouer pour le Maroc, je ne suis pas surpris par sa réussite car il a toujours été exemplaire de travail et animé de bonne volonté.

 Nous avons interrogé les fans de football africains, « One, Two, Tree Viva le Maghreb et le Maroc, la bande à Regragui et Zyech sont très respectés et populaire dans le Maghreb, ils sont arabes et musulmans et donc naturellement nos frères » assure Houari Bendada enseignant à Sidi Bel Abbés (Ouest d’Algérie). 

De son côté Mamadou Diop de Dakar, amoureux des Lions de la Terranga et fan de Sadio Mané supportera la dernière africaine, « le Maroc peut battre l’Espagne grâce à la « Grinta » inspiré par le coach Regragui l’un des meilleurs du continent voir du monde » ! En attendant ce match Maroc vs Espagne qui semble ouvert, tout un continent sera derrière les Lions de l’Atlas.

C’est le Maroc et l’Afrique que Walid Regragui propulse vers les sommets. Bravo et merci, cher coach !

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