A la veille des élections aux Canada, la 19 octobre, le Congrès Musulman Canadien exhorte le gouvernement fédéral à bannir le port public de la burqa et du niqab. Aux yeux des religieux membres de ce congrès ces vêtements symbolisent une secte de l’islam, l’islam extrême facteur de violence, d’atteinte aux libertés et à la sécurité.
Les musulmans qui ont pris cette décision, après lecture du Coran, estiment que nulle part dans le Livre saint un seul mot oblige les femmes à se dissimuler sous du tissu. Ces sages donnent une preuve de leur affirmation : la burqa est interdite à la Grande Mosquée de La Mecque.
Une pratique «médiévale et misogyne»
Peu avare d’explications, la décision du Congrès ajoute que couvrir les visages des femmes représente une pratique «médiévale et misogyne». Enfin, se sentant un peu seul dans sa démarche, ces musulmans canadiens appellent au secours cheik Mohamed Tantawy, le doyen de l’université al-Azhar, en Egypte. Ce distingué imam est, au pays des pyramides et des Frères Musulmans, le guide suprême de l’islam. Et c’est lui qui s’en vient dire dans une fatwa que niqab et burqa n’ont rien à voir avec une obligation de l’islam.
Certes le Congrès Musulman Canadien, créé à Toronto par des intellectuels libéraux, n’a rien de majoritaire dans la Oumma qui se développe sous la feuille d’érable. Il est né après les attentats du 11 septembre afin de dire stop à la folie religieuse. Le Congrès, dont le porte-parole, Tarek Fatah, prêche la liberté, la tolérance, s’oppose à l’usage de la charia et n’est pas opposé au mariage gay.
Il semble que le message du Congrès ne soit pas parvenu aux oreilles des magistrats canadiens, ceux de la Cour suprême qui ont retoqué la demande de citoyens exigeants qu’il ne soit pas possible de devenir canadien pour une femme qui se présente à la cérémonie de naturalisation cachée sous une burqa.