Les Ivoiriens qui rencontrent, lundi 29 janvier, l’équipe nationale du Sénégal dans un match couperet comptant pour les quarts de finale de sa CAN, démarrent leur préparation de la pire des façons, entre nomination d’un nouvel entraîneur et une demande inédite de recruter l’entraîneur français Hervé Renard
Un article de Z. Bati Abouè
Si ce genre de polémique est toujours prisée par les réseaux sociaux, pour les Eléphants c’est la pire ambiance qu’on pouvait leur souhaiter au moment d’affronter, lundi, à Yamoussoukro, l’ogre sénégalais qui est sorti premier de sa poule avec autant de victoires en trois matches. L’épopée sénégalaise en ce début de Can n’est en rien comparable au premier tour affligeant des Eléphants ivoiriens qui ont attendu trois jours pour se faire repêcher comme meilleur troisième, suffisant tout de même pour accéder en 8è des finales en raison de la victoire étriquée du Maroc face au Mozambique (1-0). Mais avant qu’advienne ce grand moment de soulagement qui a été fêté comme une victoire obtenue sur le terrain de jeu par des milliers de supporters ivoiriens qui ont sorti, pour l’occasion, chants, danses et grelots, la fédération ivoirienne avait déjà limogé son technicien français Jean Louis Gasset pour insuffisance de résultats.
Emerse Faé, coach par intérim
A son poste, a été désigné son adjoint, Emerse Faé, ancien international ivoirien qui dut arrêter sa carrière pour cause de malformation cardiaque alors qu’il jouait encore à Nantes, en première division française. Le nouvel entraîneur intérimaire qui sera secondé par son ancien compère de jeu, Guy De Mel, a pourtant été publiquement discrédité par l’affaire Hervé Renard qui décrit la manière dont la fédération ivoirienne a négocié en toute discrétion avec le coach de France féminine pour qu’il prenne la tête de l’équipe avant de faire face au refus aux dirigeants de la Fédération française de football (FFF). Hervé Renard a d’ailleurs exprimé ses regrets à la suite de ce refus de ses employeurs, assumant avec honnêteté son envie de reprendre, même pour quelques jours, l’entraînement avec les Eléphants.
Ce nouvel épisode vient en revanche doucher la sérénité qui commençait à s’installer autour des Eléphants alors que l’équipe ivoirienne reprenait ses esprits après avoir été la cible de ses propres supporters qui lui ont violemment reproché sa défaite (4-0) face à la volontaire sélection équato-guinéenne. Humiliés sur ses terres, les ivoiriens ont alors bloqué leurs héros durant une demi-heure avant que ceux-ci ne retournent, tête basse, au vestiaire puis à l’hôtel où les attendaient d’autres groupes de mécontents prêts à en découdre. Finalement, trois jours plus tard, la pression et la colère retombaient grâce au seul but marqué par le Maroc devant la Mozambique. Cette victoire redonnait finalement des couleurs aux Eléphants qui se retrouvent néanmoins, une fois encore, dans le doute avec cette affaire Hervé Renard dont on ne peut, pour l’heure, mesurer l’ampleur avant ce fameux Sénégal-Côte d’Ivoire prévu dans la capitale politique ivoirienne.