Autoproclamées « youtubeuses beauté », elles envahissent les réseaux sociaux algériens. Le phénomène concerne un nombre croissant de followers. Reportage de Marie Blary.
Yumi Up, Ryma beauty addict, ManelTh, Amira Riaa, Femme Dz, Mademoiselle S et d’autres, leur métier n’est pas si simple, il ne suffit pas de se munir d’une caméra et d’une connexion internet pour être youtubeuse ; il faut avoir un grand nombre d’abonnés soit des consommatrices potentielles pour intéresser les marques qui elles, envoient des échantillons gratuits, font des cadeaux à ces youtubeuses afin de séduire les consommatrices. Il s’agît d’un nouveau modèle marketing , manifestement plus crédible et qui repose sur la proximité avec le consommateur.
Toutefois, en Algérie, ce phénomène n’a pas le marketing pour seul aspect. Il s’agît d’un phénomène de société ou presque. Les youtubeuses algériennes ne vendent pas indirectement des produits pour les marques. Elles vendent du rêve.
Fais ce que je dis
Suivies par plus d’une centaine de milliers d’abonnés, les collègues d’Amira Riaa, première youtubeuse algérienne avec plus de 552 mille abonnées youtube n’ont aucun problème à afficher leurs vies. Mariées pour la plupart d’entre elles, elles filment des lives instagram accompagnées de leur époux, souvent jeunes comme elles. Et elles emmènent leurs abonnées partout avec elles via leur écran de smartphone : voyage, SPA, sortie, séance coiffure et même au travail.
Difficile à dire si c’est par voyeurisme ou simple curiosité que les abonnées leur sont aussi fidèles. Force est d’admettre pourtant qu’elles exercent un côté influenceur remarquable sur celles qui les suivent. Cela étant, le côté éclectique des youtubeuses algériennes est à souligner aussi : entre les voilées qui montrent à leurs abonnées comment porter le voile islamique en mode « fashion », qui filment leurs journées au mois de Ramadhan et qui inondent leurs murs facebook et leur instagram de Douaa et de prières. D’autres, moins spirituelles sont accro au maquillage à la mode et aux soins beauté : elles partagent avec leurs abonnées les astuces beauté du moment et leur apprennent à se maquiller pour être toujours « à la page ».
Un autre lot de youtubeuses, celles qui sont nées avec une cuillère d’argent dans la bouche : des filles de riches qui affichent leur mode de vie aisé, avec voyages tout au long de l’année, vêtements de luxe : demeures de rêves et un point en commun avec toutes les youtubeuses algériennes : un animal de compagnie, chien ou chat.
Youtubeuses, entrepreneures
Qu’elles soient au volant de leur voiture ou dans leur salle de bain, les youtubeuses influenceuses algériennes ont réussi a capter des milliers de jeunes qu’elles ont su, pour la plupart, transformer en clientes puisque nos amies blogueuses sont aussi de jeunes femes chefs d’entreprise…
En effet, à partir de cette communauté virtuelle, la plupart des youtubeuses algériennes ont créé un projet de vente ou de conception de vêtements, produits de beauté, accessoires et ce, grâce aux encouragements de leur fans d’une part et à la disposition de moyens financiers et logistiques d’autre part.
Le prix à payer
Si la liberté de la femme en Algérie a encore du chemin à faire, il faut dire qu’à travers leurs posts et vidéos, ces jeunes femmes véhiculent l’image de femmes accomplies et sures d’elles. Elles s’affichent en toute assurance, montent leurs business et s’érigent en coach de vie pour les milliers de jeunes femmes qui les suivent.
Pourtant, peu d’entre elles parlent de l’importance de la culture ou de défendre des causes justes dans la vie. Souvent qualifiées de superficielles par les internautes, elles se défendent en disant qu’elles travaillent dur pour posséder ce qu’elles ont…
Seul hic, ces jeunes youtubeuses qui ne donnent l’impression que les femmes n’existent que par leur marque de rouge à lèvres ou le sac qu’elles portent, sont-elles réellement un modèle à suivre pour les jeunes ou un danger pour la situation réelle des femmes ?
Conclusion d’une jalouse ,hein mme la journaliste ???
Entièrement d’accord
J’avoue que c’est une bonne conclusion