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Burkina, un climat de fin de rêgne après une nouvelle tentative de putsch

Des informations récurrentes au Burkina font régulièrement état de projets de déstabilisation réels ou imaginaires au point que les populations sont dans la psychose et le qui-vive. Comme pour crédibiliser ces rumeurs persistantes, le gouvernement de la transition burkinabè a annoncé ce mercredi soir dans un communiqué qu’une tentative de coup d’État a été déjouée hier. Plusieurs personnes impliquées dans cette tentative ont été interpellées et d’autres sont activement recherchées, selon le porte-parole du gouvernement

Un article de Samir Moussa, journaliste actif sur les réseaux sociaux

Mahamadou Bonkoungou est le PDG d’EBOMAF, l’une des plus grandes entreprises qui participe à l’essor de l’économie ouest-africaine.

Ce lunidi soir, des messages appelant à rester chez soi au motif que des chars sont en train de se positionner en ville sont diffusés. Fausse alerte ou informations à prendre très au sérieux? L’armée burkinabè traverse une période délicate. La conduite de la Transition et les décisions hasardeuses du capitaine Ibrahim Traoré telle que l’envoi des troupes au Niger pour défendre les pustchistes divisent profondément la Grande Muette.

L’homme d’affaires burkinabè Mahamadou Bonkoungou, PDG du groupe EBOMAF, est en rupture de banc avec le capitaine Ibrahim Traoré, le chef de la junte, qu’il qualifie aujourd’hui de bâtard, de drogué et de tous les noms d’oiseau. Après avoir financé le coup d’Etat du 30 septembre 2022, Mahamadou Bonkoungou est désormais en guerre ouverte contre Ibrahim Traoré. Les deux hommes sont désormais des adversaires qui se livrent une guerre féroce.

De coup d’état en coup d’état

Pour parvenir à ses fins, l’homme d’affaires qui est parfois surnommé « Ebomaf », a créé un tandem avec le lieutenant-colonel Evrad Somda, chef d ‘état major de la Gendarmerie nationale, en misant sur de fortes sommes d’argent. Son objectif est de fomenter une insurrection populaire.

La stratégie envisagée devrait consister à organiser des manifestations populaires. Dans le cadre du maintien d’ordre, le patron de la Gendarmerie pourrait bien laisser les manifestants filer droit sur la Primature. Un scénario identique à celui de 2014 qui a contraint le Président Blaise Compaoré à la démission. L’actuel patron des pandores serait, dans une telle hypothèse, porté en triomphe par la foule comme le fut le lieutenant-colonel Yacouba Issac Zida qui s’était emparé du pouvoir le 1er novembre 2014, au lendemain de la chute de Blaise Compaoré.

Une nouvelle Transition, espèrentnos comploteurs, serait ouverte avec comme candidat à la tète du pays, le chef de la gendarmerie, Evrad Somda. Du moins jusqu’à ce que « Ebomaf » déroule la totalité de son plan qui consiste à être candidat à l’élection présidentielle avec son parti le PPS et ses alliés.

Ainsi le rêve du tout puissant Mahamadou Bonkoungou pourrait enfin se réaliser, à l’image de Patrice Talon au Bénin.Cet homme d’affaires qui croit que l’argent peut tout, est un véritable fardeau pour « le pays des hommes intègres ». Un troisième larron pourrait sortir du bois pour remettre le Burkina sur le droit chemin de la lutte contre le terrorisme, qui constitue désormais le principal péril au Sahel.

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