D’après les informations de Mondafrique, le président tunisien (93 ans), transporté jeudi matin à l’hôpital militaire de Tunis, est dans un état très critique, sous assistance médicale permanente, même s’il reste conscient
« Le président de la République a été victime, le matin du 27 juin 2019, d’un grave malaise et a dû être transféré à l’hôpital militaire de Tunis », a annoncé la présidence de la République dans un communiqué diffusé ce même jeudi en début d’après-midi. La semaine dernière, Beji Caïd Essebsi, dit BCE ,avait été emmené à l’hôpital officiellement pour « des examens », mais il en était ressorti dès le samedi 22 juin, sur l’insistance de sa famille.
D’après des sources notamment médicales, « le président Beji Caïd Essebsi se trouve sous assistance respiratoire permanente, même s’il reste conscient. Personne ne peut dire combien de temps, il peut rester dans cet état entre la vie et la mort. On ignore si l’issue de ce nouvel épisode médical sera fatal ou pas ».
Une certitude, la vacance du pouvoir est réelle même si la coalition gouvernementale, sous l’autorité du Premier ministre, et avec l’appui des islamistes d’Ennahdha cherche à l’évidence à gagner du temps.
Une confusion totale
Ces dernières heures, la plus grande confusion règne à Tunis où les déclarations officielles sont vagues et contradictoire. Le Premier ministre, Youssef Chahed, qui s’est rendu hier jeudi au chevet de Beji Caïd Essebsi, a déclaré que le président était en train de se remettre de son malaise. Le leader du mouvement islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, lui aussi un discours rassurant et a dénoncé les rumeurs annonçant le décès du chef de l’état. Le seul souci est que parmi les personnalités publiques qui ont en effet annoncé depuis jeudi le décès de BCE, se trouve sa propre fille !
Les trois attentats qui ont eu lieu en Tunisie le jour même où ont été propagées les rumeurs sur le décès de BCE ajoute encore à la confusion générale. Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué le double attentat-suicide, rapporte l’organisme américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE, citant l’agence de propagande Amaq.
Certains veulent voir dans cette simultanéité les ingrédients d’un coup de force qui se préparerait au sein de l’Etat profond tunisien. Les conditions dans lesquels les deux kamikazes ont pu prendre la fuite dans l’attentat spectaculaire qui a blessé quatre policiers au siège même de la brigade anti terroriste, un des lieux les plus sécurisés du pays, suscitent en effet quelques interrogations.
Ce qui est certain, c’est qu’un scénario de prise de pouvoir est envisage depuis des mois par « les Sahéliens », ces élites politiques venues de la riche région du Sahel d’où sont issus les présidents Bourguiba et Ben Ali. Cette caste qui n’a pas supporté l’arrivée au pouvoir des islamistes d’Ennahdha cherche à reprendre les commandes dans un pays qu’ils ont toujours considéré comme leur chasse gardée et qui effectivement est aujourd’hui menacé de faillite.
Les autorités algériennes, toujours très attentives à l’évolution de la situation dans la Tunisie voisine, ont décrété une l’aerte général des forces armées dans l’est du pays. où se trouve une longue frontière commune aux deux pays.