Il est malade, très malade. La santé d’Abdelaziz Bouteflika a sombré dans un cycle dramatique. Depuis sa bronchite aïgue qui l’a empêché de recevoir la chancelière allemande, Angela Merkel, l’état de santé du Président Algérien n’a cessé de se détériorer. Est-il mourant pour autant ? Les spéculations vont bon train en Algérie. Et pour cause, depuis 2012, le régime algérien a réussi à mettre en place un impressionnant dispositif qui assure un black-out total autour de l’état de santé du Président Bouteflika.
Au chevet du malade
« Seul trois ou quatre personnes sont réellement au courant de l’évolution de l’état de santé de Bouteflika. Tout a été fait pour empêcher les chancelleries étrangères, les services étrangers ou les médias de soutirer la moindre information », explique notre interlocuteur, membre des services algériens qui ignore lui même la réalité de la situation clinique du malade de Zéralda. En réalité, aujourd’hui en Algérie, la Résidence Présidentielle de Zéralda est l’endroit le mieux quadrillé et surveillé de totue l’Algérie. Une brigade spéciale de la garde républicaine est affectée à la protection de ce site. En plus, une équipe très réduite d’agents spéciaux équipés de plusieurs outils de brouillage et placé sous la responsabilité d’un commandant qui rend directement des comptes à la famille Bouteflika.
Au sein de la Résidence de Zéralda, tous les équipements médicaux sont disponibles pour parer aux urgences. Le professeur Messaoud Zitouni rend régulièrement visite à Bouteflika pour évaluer son état de santé. Il collabore directement avec Jacques Monségu, spécialiste de cardiologie, qui soigne Bouteflika en France depuis des années. Les frères Said et Abderrahmane Bouteflika sont régulièrement au chevet de leur grand frère. La soeur, Zhor, a été écartée de ce cercle restreint depuis sa vive opposition à l’aventure du quatrième mandat. Quelques conseillers proches comme Mohamed Rougab, ami proche de la famille Bouteflika, sont également associés à la gestion de la délicate question de la santé du Président.
De Sellal en passant par Ahmed Ouyahia jusqu’à Tartag ou Gaïd Salah, aucun de ces hauts responsables n’est informé en premier de la moindre évolution de l’état de santé du Président. Pour quelle raison ? La famille Bouteflika ne fait confiance à personne.
Aucune apparition publique
Il n’est plus question d’organiser des audiences avec des dignitaires étrangers, compte tenu de l’état actuel d’Abdelaziz Bouteflika. »Il ne faut plus rééditer l’erreur commise lors de la venue de Manuel Valls en avril 2016″, explique le même officier. Plus question que des images humiliantes filtrent. Dans ce contexte, la rencontre avec le président iranien, Hassan Rohani, a été reportée. « Et toutes les activités protocolaires du Président ont été gelées. Les médias ne devront plus faire circuler la moindre image dégradante », explique notre source qui nous détaille la nouvelle stratégie de crise du clan présidentiel.
Cette stratégie semble provoquer les rumeurs les plus folles. L’ opinion publique algérienne reste totalement désemparée. Mais là-haut, au sommet du régime algérien, le ressenti de la population n’est guère une priorité. Seul l’intérêt politique compte. Et pour l’heure, il faut cacher le soldat Bouteflika. Le cacher le plus longtemps possible pour éviter les conséquences politiques désastreuses de sa longue fin de vie.