L’armée algérienne, via un éditorial de sa revue El Djeich, maintient le cap prévu par la constitution. A savoir des élections présidentielles à la date prévue du 4 juillet
Dans un éditorial que vient de publier « El Djeich », la revue de l’Armée Nationale Populaire (ANP), les militaires rejettent toute période de transition qu’ils jugent dangereuse pour le pays. Le calendrier prévu par la constitution, tranchent-ils, sera tenu. Au point, apprend-on, que le chef d’état major et maitre du jeu politique algérien, Gaïd Salah, a refusé la démission de l’ancien président du conseil de la nation devenu le chef d’état intérimaire, Abdelkader Bensalah. Vieux et malade, ce dernier ne pense, d’après ses proches, qu’à faire ses valises et à rentrer chez lui.
Attention aux agendas secrets
Dans le langage convenu qui est le sien, la revue de l’armée accuse, sans les nommer, les réseaux de l’ex DRS (services algériens) du général Toufik, aujourd’hui incarcéré, des plus noirs desseins. « Il n’est pas surprenant, écrit l’éditorialiste de la revue, de voir que ce sont les mêmes voix qui avaient sollicité l’intervention de l’armée dans le champ politique durant les précédentes décennies qui tentent aujourd’hui, sournoisement, de l’entraîner sur cette voie en cette étape cruciale. Ceci par des voies multiples dont la plus courante est de faire pression, à travers des “messages ouverts”, “débats”, “avis” et “points de vue” publiés dans les colonnes de certains médias, appelant à une période de transition calquée à leur mesure durant laquelle ils se conduiront comme il leur plaira et feront passer leurs projets et les agendas de leurs parrains qui vouent à l’Algérie une haine et une rancœur infinies ».
Des stocks d’armes clandestins
La crainte de l’Etat-Major est que si la transition s’éternise, des forces obscures animées par les amis du général Toufik, allié désormais au clan Bouteflika, pourraient faire basculer le pays dans le chaos. Le respect du calendrier serait, toujours selon l’entourage de Gaïd Salah, la meilleure façon de stabiliser le processus démocratique.
Il semble, d’après les sources de Mondafrique, qu’interrogé ces derniers jours, Said Bouteflika, le frère de l’ex président, ait admis que le général Tartag, coordinateur des services algériens et son homme de confiance, lui avait proposé, avant même les premières mobilisations populaires, de décapiter l’état major.
Autre signe inquiétant, l’existence de stocks d’armes clandestins qui ont valu à des hauts gradés d’être poursuivis, eux aussi, par la justice militaire, donne une certaine crédibilité au scénario d’un possible complot.
Il faut voir si lors des manifestations de vendredi prochain, la rue va entériner l’oukase de l’Etat-Major