Dans l’ombre du pouvoir depuis Chadli jusqu’à Bouteflika , Mohamed Megueddem, dont on vient d’apprendre le décès à Nice, fut l’homme des basses oeuvres…notamment contre Mondafrique
Dans une offensive médiatique en 2016 du « clan Sellal », du nom de l’ancien Premier ministre algérien, le site d’information « Algérie 1 » s’était fendu d’une diatribe haineuse contre « Mondafrique ». Le courroux de ces pseudo journalistes était né, apparemment, d’un article qui décrivait le rôle d’intermédiaire du fils du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans le secteur de l’automobile.
Un an auparavant en 2015 lors du procès qu’avait intenté (et gagné) contre Mondafrique le secrétaire général du FLN Saädani, nous étions décrits comme des journalistes « sulfureux » quittant le tribunal de police « la queue entre les jambes ». Sur fond de plaisanteries vaseuses sur le nom du directeur de Mondafrique, Nicolas Beau: « C’était moche pour Nicolas Beau ».
Pourquoi tant de haine?
Nous avons voulu comprendre les ressorts de ce déferlement d’anathèmes. D’autant plus que Mondafrique avait été hacké, voici un an, tout comme ont pu l’être de nombreux autres médias d’information en Algérie. Or les internautes qui cliquaient à l’époque sur notre site étaient, contre leur volonté, aiguillés automatiquement vers … « Algérie 1 ». Du moins quand des publicités pornographiques n’étaient pas au rendez vous! Il fallut trois semaines au moins pour contrer ces attaques lamentables mais sophistiquées.
Cet atterrissage des internautes vers « Algérie1 » était-il un hasard? Evidemment pas. A l’époque, aucune protestation n’est venue des responsables de ce site contre ce renvoi intempestif vers leur page d’accueil. La plainte que nous allons déposer à partir des informations contenues dans l’audit approfondi que nous avions commandé devrait nous aider à voir clair dans ces attaques honteuses. Une certitude, « Algérie1 » est devenu une véritable arme médiatique de certains clans au pouvoir à Alger.
« Algérie1 » est ainsi pour beaucoup dans l’ascension d’Abdelmalek Sellal, que les promoteurs de ce site verraient bien, le jour venu, sur le « trône de l’Algérie ». Sans craindre le ridicule, le site « Algérie 1 » vient de proposer l’attribution du prix Nobel de la paix au président Bouteflika, alors que, miné par la maladie, il n’apparait pratiquement plus sur la scène internationale.
Un Megueddem toujours très en forme
A la manoeuvre derrière ce vrai faux site d’information, se trouvent des sbires de l’ancien DRS (services secrets algériens) du général « Toufik », mis à la retraite forcée voici un an. Formés à la rude école des militaires, ils se sont mis désormais au service des nouveaux maitres du jeu politique algérien. Le patron de ce site est un certain Redouane Belamri qui fut l’attaché du DRS au ministère de la Communication. Dans le magnifique retournement de veste qui est le sien, cet ancien agent des services a pu compter sur l’aide de son ami et inépuisable source de rumeurs, de calomnies, l’ineffable Mohamed Meguedem. Ancien conseiller à la Présidence Algérienne sous Chadli, ce bateleur sans états d’âme est, depuis trente ans, l’un des maîtres de la manipulation journalistique au sein du sérail algérien.
Or en novembre1993 déja, le directeur de Mondafrique, avait été déja pris à partie pour son enquête parue dans le Nouvel Economiste ». Les attaques avaient été publiées dans un torchon journalistique, « l’hebdo libéré ». On retrouvait, dans l’article intitulé « les assassins de Mehbah » et signé courageusement A.M. les mêmes anathèmes que sur le site Algérie 1 aujourd’hui: « Le Beau nicolas », « le mercenaire de la plume ». Mêmes astuces, même familiarité. Et pour cause, un des trois ‘actionnaire de ce journal était un certain Mohamed Megueddem!
A l’époque, les journalistes qui suivaient le dossier algérien ne pouvaient pas échapper à son emprise. Ne serait ce qu’en raison des fonctions de conseiller de presse qu’il occupait auprès du président Chadli. On le voyait favoriser des jeux troubles pour favoriser ses mentors du moment ou surveiller de près les correspondants étrangers!
Anti colonialistes, mais depuis Paris!
Quant à monsieur Belamri, le patron d’Algérie1, il nous accuse de développer une vision « néocoloniale » du journalisme, une vieille antienne qui marche souvent à Alger. Le plus cocasse est que cet ex-agent a construit une base arrière la fuite en France, ce même pays qu’il diabolise dans son site. Le chantre de la lutte contre l’anti-colonialisme possède un hôtel à Paris, tout près de la Place de République, au coeur de Paris. Le plumitif lui-même imagine ses campagnes de presse, distille ses vilénies entre Paris et Alger. Ce patron de media ne dispose pourtant d’aucun bureau à Alger et ses pigistes sont payés chaque mois dans un restaurant situé à Alger-Centre. Quel professionnalisme et quelle transparence!
Quel indécence de donner des leçons de morale aux confrères quand on est soi-même un héritier de l’appareil propagandiste des services algériens.