Après avoir annoncé dans un entretien donné à « Jeune Afrique », qu’il ne se représenterait pas en 2019, le président Mohamed Ould Abdel Aziz semblerait, mais trop tard, être revenu sur sa décision.
D’après un article daté du 19 février du site marocain « 360 Afrique » proche du pouvoir marocain et généralement bien informé, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz devrait annoncer dans un entretien que devait fait paraitre « Jeune Afrique », qu’il ne se représenterait pas aux élections présidentielles qui doivent avoir lieu en 2019. Une couverture aurait été même préparée sur « Abdel Aziz rompt le silence ».
Info ou intox? Le site marocain semblait, ce lundi 19, avoir même pris connaissance du verbatim de l’entretien accordé par le chef de l’état mauritanien. D’après « le 360 », le président Aziz aurait même précisé, lors de cette rencontre avec les journalistes de « Jeune Afrique », qu’il n’avait pas encore choisi de « dauphin », mais qu’il veillerait de près à ce que la transition se fasse en bon ordre.
Une triple fragilité -politique, sociale et institutionnelle- pourrait justifier à elle seule le choix d’Aziz de ne pas se représenter. A Nouakchott en effet, la bataille fait déja rage en effet entre clans rivaux, notamment entre le Premier ministre et le patron de l’UPR, le parti au pouvoir, qui l’un et l’autre prétendent à la succession. Par ailleurs, les manifestations de rue qui se succèdent contre la vie chère, malgré une répression brutale, montrent la vulnérabilité du régime. Le président Aziz enfin aurait tout intérêt à trouver une sortie par le haut qui lui éviterait de violer la constitution mauritanienne qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Pourtant, le lundi 19 où parait l’article sur le 360, aucun entretien n’est publié sur « Jeune Afrique ». est ce partie remise pour la semaine prochaine?
Négociations serrées
Il semblerait pourtant qu’après avoir accordé l’entretien à Jeune Afrique, le président Aziz, pris de remords, serait revenu sur l’annonce d’un retrait de la course présidentielle de 2019. L’avocat Jemal M. Taleb, “l’ambassadeur” officieux à Paris du président Aziz dont il gère, dit-on, les missions les plus secrètes et les interventions discrètes auprès des médias français, a été envoyé en éclaireur auprès responsables de « Jeune Afrique » pour demander le retrait des passages concernant la prochaine élection présidentielle. « Trop tard », aurait répondu « Jeune Afrique », qui avait interrogé déja un certain nombre de responsable mauritaniens sur le retrait possible du chef de l’Etat.
D’après les informations de Mondafrique, maitre Jemal aurait proposé alors à l’hebdomadaire panafricain de les dédommager, à hauteur de 100000 euros, des frais occasionnés par le retrait de l’entretien. Mais « Jeune Afrique » aurait maintenu le principe d’une publication du texte initial.