Sans le moindre commencement de preuve, l’avocat de l’ancien ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, accuse le directeur de Mondafrique, d’avoir reçu « de l’argent illicite » pour écrire ses papiers.
Me Habib Zemmali, l’avocat de Lotfi Brahem, est revenu sur les derniers développements de l’affaire qui oppose l’ex-ministre tunisien de l’Intérieur au journaliste français et directeur de Mondafrique, Nicolas Beau. Rappelons qu’à l’origine de ce contentieux se trouve un article du site français qui évoquait en juin dernier des « scénarios politiques » élaborés par Monsieur Brahem et ses amis du Sahel, la région d’où proviennent la plupart des décideurs tunisiens, pour chasser les islamistes d’Ennahdha, vécus comme des usurpateurs. A la façon du maréchal Sissi en Egypte.
Il s’agissait notamment pour Kamel Eltaief, l’homme orchestre de cette cabale, de nommer un des leurs comme chef de gouvernement à la place de Youssef Chahed afin de permettre, dans un second temps, d’écarter le président Beji Caïd Essebsi lui même. Le tout avec l’appui discret des Séoudiens et des Emiratis.
Or Habib Zemmali, sans doute par excès de zèle, a cru bon d’affirmer, ce mardi 18 décembre 2018 sur Mosaïque FM, que le journaliste avait été « grassement payé », en argent et cadeaux, par des parties tunisiennes et étrangères pour « mouiller Brahem ». Autant d’accusations dérisoires qui montrent à quel point le débat médiatique tunisien est aujourd’hui tombé bien bas. Le site Mondafrique est financé par des actionnaires honorablement connus et n’a pas à extorquer le moindre argent à qui que ce soit.
Notons que plusieurs sites et la radio Mosaique FM ont relayé ces basses accusations sans prendre le soin de contacter les personnes mises en cause.
Précisions judiciaires
Par ailleurs, l’avocat de Brahem a indiqué que « la justice française étudie en ce moment cette affaire. La prochaine audience est fixée au 5 avril 2019 ». Précisons que l’audience prévue en avril prochain devra étudier la seule recevabilité de la plainte déposée en France par l’ancien ministre de l’Intérieur.
Seulement si la plainte est jugée recevable, le procès aura lieu au premier trimestre 2020. Aucun tribunal, pour l’instant n’ « étudie » à proprement parler le dossier le dossier.