Les islamistes marocains rattrapés par la corruption

Le parti islamiste qui dirige le gouvernement marocain depuis 2011 a bâti toutes ses campagnes la lutte contre la corruption. Un slogan qui ne convainc plus. Eclairage.

Midelt est une ville du Moyen-Atlas où le roi Mohammed VI avait reçu, fin novembre 2011, Abdelilah Benkirane pour le charger de former un gouvernement après le sacre des islamistes du 25 du même mois (107 sièges sur les 395 que compte la chambre des Représentants. Les mauvaises langues avaient d’ailleurs surnommé le premier gouvernement Benkirane « gouvernement de Midelt », faisant allusion au scandale qui avait éclaboussé le parti islamiste, en 2010, dans cette ville.

Le syndrome de Midelt

En août 2010 donc, Mohamed Hanini, maire de Midelt, avait défrayé la chronique quand une vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux le montrant négocier un pot-de-vin avec un citoyen. L’image du PJD en avait pris un sérieux coup. Son discours moralisateur aussi. « Ils sont comme les autres » est devenue la gravissime sentence prononcée par Monsieur et Madame tout le monde à l’encontre des édiles du parti islamiste.

Mohamed Hanini a écopé de huit mois de prison et 10.000 DH d’amende. Mais ce ne sera pas un cas isolé.

Meknès: la virginité perdue

Les dernières affaires de corruption impliquant les élus PJD nous viennent tout récemment de Meknès et sa région, l’une des anciennes capitales impériales et considérée comme l’une des citadelles des islamistes (Son maire n’est autre que Abdellah Bouanou, jeune dirigeant très en vue du parti).

A Aïn Taoujtate, municipalité à un vol d’oiseau de Meknès, le maire islamiste a été interdit de quitter le territoire et a été mis sous contrôle judiciaire. La justice lui reproche d’avoir monté une arnaque avec son fils et qui a mis la société privée qui assure la collecte des déchets solides dans de sales draps avec des pertes de plusieurs millions de dirhams.

Toulal est également une commune proche de Meknès. Son maire, étiquette islamiste également, se trouve derrière les barreaux depuis quelques jours. La justice (Chambre des crimes financiers de la Cour d’appel de Fès) lui reproche de graves violations des législations sur l’urbanisme.

De nouvelles affaires qui mettent le parti de Abdelilah Benkirane et Saâd-Eddine El Othmani dans un grand embarras. Et surtout quand on additionne les affaires de sous aux « affaires d’alcôves »…