Manuel Valls a raison, la démocratie gabonaise de fonctionne pas

Alors que la présidentielle de 2016 approche à grands pas, le président gabonais Ali Bongo Ondimba, qui a succédé à son père Omar Bongo Ondimba décédé en 2009, fait face à de vives critiques sur son bilan. Classé parmi les pays les plus riches d’Afrique au regard de son revenu de près de 9.450 dollars us par tête d’habitant, le Gabon, qui compte moins de deux millions d’habitants, affiche un taux de pauvreté nettement au-dessus de 30%.

Pour le Coordonnateur du mouvement citoyen « ça suffit comme ça », Marc Ona Essangui, l’explication de ce décalage entre la richesse du pays et la misère de la population réside dans l’aggravation de la mauvaise gouvernance dans le pays. Selon lui, les détournements de fonds, qui étaient déjà monnaie courante sous Bongo père, ont connu une nette accélération sous le fils jusqu’à atteindre un seuil caricatural.

Sur le plan politique, le président Ali Bongo doit affronter en 2016 une opposition regroupée au sein Front uni pour l’alternance déterminée à l’évincer du Palais de bord de mer. Après avoir engagé la mutualisation de ses forces, le Front uni de l’opposition pour l’alternance envisage désormais de trouver un candidat unique pour la présidentielle de 2016 qui prévoit un scrutin à un seul tour. Reste à savoir si les opposants pourront facilement trancher entre Jean Ping, Casimir Oyé Mba et Zacharie Myboto, tous trois désireux d’en découdre avec Ali Bongo lors de cette élection à très hauts risques.

Avec des scrutins présidentiels controversés prévus en 2016 également au Congo-Brazzaville et en République démocratique du Congo (RDC), l’Afrique centrale entre l’année prochaine dans une ère d’incertitudes électorales porteuse de danger pour la paix sociale et la stabilité institutionnelle.