Algérie, vers une libération des cinq généraux majors

Les cinq généraux majors incarcérés depuis plus de trois semaines seraient libérés dans les jours qui viennent.

Est ce un signe d’apaisement? Ou une reculade de la part de l’Etat Major qui avait organisé, le 14 octobre dernier, l’arrestation spectaculaire de cinq des principaux généraux algériens? Les sources de « Mondafrique » à Alger nous indiquent que les hauts gradés devraient être libérés très prochainement, mais maintenus sous un strict contrôle judiciaire.

Deux des cinq généraux en question sont dans un état de santé jugé grave. Est ce que le commandement militaire a cherché à éviter l’annonce désastreuse d’un décès en prison d’un très haut cadre de l’armée? Une telle information aurait été interprétée fatalement sur les réseaux sociaux  comme une liquidation d’un général par ses pairs.

L’implication dans un coup de force

Voici trois bonnes semaines, cinq généraux majors, le plus haut grade de l’armée algérienne, dont deux commandaient sans contestation possible et avec tous les pouvoirs, les deux principales régions militaires du pays à Alger et Oran, avaient été incarcérés pour   « Enrichissement illégal, abus de poste» : les accusations sont graves, la procédure inédite au sein de l’institution militaire qui règle traditionnellement ses différents en famille ou par une rafale de mitraillette.

Pourtant la corruption dont ces gradés sont accusés, fait figure de leurre. Le plus probable est leur implication, nous indiquent des sources fiables à Alger et Paris , dans une tentative de coup de force, stoppé par l’actuel patron du ministère de la Défense, le général Gaïd Salah, allié pour le meilleur et pour le pire avec le Président Bouteflika.

On se perd, pour l’instant, en conjectures dans une situation algérienne visiblement très tendue, mais où les cartes sont en permanence redistribuées.

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)