Algérie, de sérieuses menaces sur le projet secret d’Amar Saâdani 

Ces jours-ci, Amar Saâdani, le président de l’ex parti unique algérien, le FLN, dont est issu aujourd’hui encore le chef du gouvernement, affiche un état d’esprit morose. Le plan secret qu’il a concocté pour sortir l’Algérie de l’impasse politique où elle se trouve a du plomb dans l’aile. Ce qui donne quelques insomnies à celui qui passe pour un des porte flingues du président Bouteflika, de son frère Saïd, et de son allié, le général GaIt Salah, patron de l’armée. Chacun sait que Amar Saadani a pacifié le FLN en 2013 pour l’offrir sur un plateau à Abdelaziz Bouteflika, puis s’est rapproché publiquement, toute honte bue, du général Gait Salah, pivot militaire du pouvoir actuel.
Déclaration de guerre
Or le soldat Saadani, qui avait porté l’estocade, non sans panache, contre les services secrets algériens ( ou DRS) et leur chef, le général Toufik, est aujourd’hui sollicité pour une nouvelle bataille. Et celle ci sera rude.
En effet, les relais  du DRS dont le patron, pendant un quart de siècle, le général Toufik, a été écarté en décembre dernier, n’acceptent toujours pas leur éviction du sommet du pouvoir. Ces derniers jours, les partisans du général Toufik ont réussi à mobiliser des acteurs politiques d’envergure comme Louisa Hanoune, la patronne du parti des travailleurs (troskiste) algériens, Khalida Toumi, une figure de proue du féminisme algérien et ancienne ministre de la Culture pendant douze ans.
La condamnation à cinq ans de prison du général Hassan, l’ex bras droit de Toufik et longtemps le responsable de la lutte contre le terrorisme au sein du DRS a été perçue comme une déclaration de guerre par le clan des anciens du DRS.
Un héros fatiqué
Les Bouteflika ont officiellement demandé à Amar Saâdani, expliquent les sources de Mondafrique, à  contrecarrer les compagnes de déstabilisation de ces réseaux jugés malfaisants. Le chef du FLN a été chargé de tout faire pour réhabiliter Chakib Khelil, l’ancien ministre du pétrole et « chouchou » du président Bouteflika, qui a du se réfugier aux Etats-Unis après avoir répondu à des accusations de corruption face aux justices algérienne et italienne.
On a vu Amar Saâdani, en bon soldat, organiser la riposte et dégommer Louisa Hanoune et les autres chevaux de Troie des pro-Toufik. Mais il l’a fait, apprend-on, à contre coeur. Le bon Saâdani pensait en effet que la guerre était finie avec le DRS après la mise à la retraite du général Toufik.
Et ce fidèle exécutant s’attendait à des jours plus calmes, cléments, où lui serait remis le bâton de maréchal promis par le président Bouteflika depuis la campagne électorale du quatrième mandat en 2013: sa désignation à la tête du Conseil de la Nation, le Sénat algérien.
Le droit au rève
Amar Saâdani avait ainsi l’espoir de réaliser le rêve lointain de devenir ainsi le deuxième personnage de l’Etat, appelé à diriger l’Algérie pendant une période de quarante cinq jours, dans l’hypothèse où Abdelaziz Bouteflika décéderait, comme le prévoit l’actuelle législation algérienne. Amar Saâdani nourrissait ce rêve secret depuis des années.
Et après avoir arraché la pacification du FLN, la démystification du général Toufik, la restructuration du DRS, Amar Saâdani, qui soigne ses relations avec les militaires, s’attendait à savourer sa récompense. Il lui fallait encore porter un coup fatal à Ahmed Ouyahia, chef du RND, le deuxième grand parti soutenant le président Bouteflika. Lequel aurait emporté dans sa chute son ami et allié Abdelkader Bensalah, l’actuel président du Conseil de la Nation.
Du Capitole à la roche carpéienne
Mais ces calculs ont été faussés par ce prolongement inattendu de « la guerre des Clans » et cette attente n’est pas bonne. Plus le temps passe, plus les réseaux des anciens du DRS se revigorent pour saboter ce plan secret. Pauvre Saadani accablé par une nouvelle mission harassante et compliquée qui va durer des mois compte tenu de l’agenda politique très chargé de 2016.
Présider l’Algérie pendant 45 jours, ce rêve secret parait de plus en plus inaccessible pour un Amar Saâdani considéré comme un éxécutant des sales besognes alors que lui se prenait pour un des plus influents des lieutenants du cercle présidentiel.
Plus dure la chote….