70% des Israéliens sont en faveur de la fin des opérations militaires à Gaza en échange de la libération des otages encore détenus » , indique, jeudi, le Wall Street Journal, citant un dernier sondage.
Le chiffre est parlant car, durant des mois après les attaques du 7 octobre, la plupart des gens manifestant dans les rues de Tel Aviv pressaient le gouvernement de ramener les otages mais ne demandaient pas la fin de la guerre. Ce n’est donc plus -tout à fait- la même ambiance, les manifestants brandissant de plus en plus de pancartes exigeant que soit mis fin au bain de sang dans l’enclave palestinienne.
Le « WSJ » relève que le rythme soutenu du recours à des réservistes régulièrement appelés à participer aux combats « ont épuisé les troupes et leurs familles » ; « Des milliers de réservistes et de vétérans ont signé des pétitions ces derniers mois demandant la fin de la guerre ».
La « sortie » de l’ancien officier en retraite et chef d’un parti de gauche Yair Golan, qui vient d’accuser l’armée israélienne d’être une force qui « tue des bébés », a cristallisé des changements ne démontrant certes pas un basculement général de l’opinion publique, loin s’en faut, mais un infléchissement significatif de cette dernière. Une évolution qui va de pair avec le rejet croissant de la coalition du premier ministre Benjamin Netanyahu, allié à la droite la plus extrême de l’Histoire de l’État hébreu, et que tous les sondages donnent perdant si une élection législative était organisée aujourd’hui…
« Un pays normal ne mène pas une guerre contre les civils, ne fait pas de la tuerie de bébés un passe temps et ne provoque pas le déplacement de populations en masse », avait déclaré, mardi, à la radio israélienne Yair Golan, 63 ans, ancien vice ministre de l’économie qui possède le grade de « major général » dans Tsahal. Une personnalité qui n’est donc pas le premier venu et jouit du respect de nombreux militaires.
Même des va t en guerre de toujours, tel l’écrivain et influenceur très à droite de l’échiquier politique, Hen Mazzig, relève encore le Wall Street Journal, commencent à tourner casaque : sur son compte X cette semaine, M. Mazzig a estimé que « Trump avait raison de faire presse pression sur Israël pour qu’elle arrête les combats en échange d’une libération des otages ». Il a même reconnu qu’il devenait « de plus en plus compliqué de défendre Israël et de défendre les actions du gouvernement ».
Dans le même temps, même si cette évolution est moins surprenante que celle du camp de la droite, l’opposition à la guerre se consolide dans celui de la mouvance centre gauche : selon le responsable de l’institut de sondage Israel democracy institute Tamar Herman, « je ne dirais pas que c’est une [opposition ] de très grande ampleur, mais on assiste à un réveil de [ceux qui pensent] que la guerre doit cesser pour des raisons humanitaires ».
Alon-Lee Green, fondateur de l’association de gauche, Standing Together », qui prône de longue date une coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens, constate lui aussi un changement : Auparavant, quand certains de manifestants de son groupe brandissaient des pancartes d’enfants tués par l’armée israélienne dans les manifestations de rues, ils se faisaient parfois attaquer, mais rien de tel désormais : « Quand nous faisons cela, les gens nous regardent et parfois nous font des signes d’approbation ».
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