Sur son site, l’ancien journaliste du Monde, Yves Mamou, explique à auel point la Chine s’inquiète de l’affaiblissement de l’Iran. X (ex-Twitter) regorge d’informations sur de mystérieux avions-cargos chinois délivrant de non moins mystérieuses fournitures militaires à Téhéran
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Nepal Correspondence affirme que « des avions chinois ont été repérés survolant le #Turkménistan, s’approchant de l’espace aérien iranien avant d’éteindre leurs transpondeurs, transportant vraisemblablement du matériel militaire vers l’#Iran ».
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@VerumReports affirme : « DERNIÈRE MINUTE : UN AVION CARGO CHINOIS S’ENVOLE POUR L’IRAN AVEC DU MATÉRIEL INCONNU ».
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L’influenceur SANTINO @MichaelSCollura indique, lui, que « la Chine envoie officiellement des missiles, des avions et des drones avec du carburant pour aider l’Iran dans sa guerre contre Israël ».
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Ces « mystérieux avions-cargos chinois » sont aussi mis en avant – photos à l’appui, souvent – par différents acteurs sur les réseaux sociaux comme Rabbi E. Poupko, Ravinder Kapoor, Ahmed Ghazali… et quelques dizaines d’autres.
Une guerre à l’ombre des géants
La Chine ne peut être indifférente au sort d’un pays qui lui fournit l’essentiel de son énergie fossile et qui s’équipe en missiles, en carburant pour missiles et en pièces de rechange à Pékin.
Les communistes chinois ne portent aucune affection aux islamistes (chiites ou sunnites), et les Ouïghours de la province chinoise du Xinjiang en savent quelque chose : ils sont battus, affamés et torturés dans des camps de concentration sans que le monde musulman s’en émeuve.
Mais, sur le plan diplomatique, la Chine est un allié de la République Islamique d’Iran. Au premier jour, le 13 juin, la Chine a condamné l’attaque israélienne sur l’Iran et appelé à une «désescalade ».
La Chine contribue à l’effort de guerre iranien.
Déjà, quelques jours avant les frappes israéliennes, le Wall Street Journal révélait le 5 juin que « l’Iran a commandé des milliers de tonnes d’ingrédients pour missiles balistiques à la Chine (…) Des cargaisons de perchlorate d’ammonium devraient arriver en Iran dans les prochains mois et pourraient alimenter des centaines de missiles balistiques. Une partie de ce matériel serait probablement envoyée aux milices de la région alliées à l’Iran, notamment aux Houthis au Yémen », a précisé le quotidien américain.
Le Times of Israël affirmait que les quantités commandées correspondaient à la fabrication d’environ 800 missiles.
CNN avait déjà révélé qu’en février 2025, « deux navires iraniens, dont l’un transportait 1 000 tonnes d’un produit chimique de fabrication chinoise, potentiellement un composant essentiel du carburant du programme de missiles militaires iranien, ont jeté l’ancre jeudi devant le port iranien de Bandar Abbas ». Ces expéditions répétées indiquent une « relation d’approvisionnement continue plutôt qu’une transaction ponctuelle », indique le WSJ.
En avril, tout ou partie de ce carburant a explosé, sans que personne à l’époque ne fasse explicitement allusion à une attaque ou un sabotage.
Ces achats et cette explosion ont eu lieu au moment même où l’Iran négociait avec le délégué américain Steve Witkoff un arrêt de son programme d’enrichissement.
Gordon Chang, expert de la Chine et chroniqueur du Gatestone Institute, a affirmé sur Fox Business que « les Chinois… sont en train de perdre leur mandataire, l’Iran. L’Iran accomplit les objectifs de politique étrangère de la Chine depuis un certain temps déjà. Et la politique chinoise au Moyen-Orient est en plein désarroi ».
« …la Chine subit une perte terrible au Moyen-Orient », a-t-il poursuivi. « Elle ne se laissera pas faire, et elle incitera probablement l’Iran ou un autre pays à nous attaquer. »
En 2021, la Chine a signé un partenariat stratégique de 25 ans avec l’Iran. Pendant des années, la Chine a bravé les sanctions américaines qui pesaient sur l’Iran et acheté du pétrole iranien à des prix très favorables par rapport aux cours mondiaux. Selon « Iran Tanker Tracker », un site qui compile mensuellement les exportations de brut iranien, la Chine a acheté en mai 430 000 barils par jour.
En 2023, la Chine a joué un rôle majeur dans la signature d’un accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite.