Israël en passe de devenir un État paria

« Israël est bien engagé sur la voie qui va le transformer en état paria ». Cette prédiction n’émane pas de mouvements de gauche américano-européens ou de cercles pro palestiniens. Non, c’est un grand journal israélien qui titre ainsi son éditorial, le 22 mai.

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Certes, cette prédiction émane du « Haaretz », le quotidien de la gauche anti -guerre dont les positions anti Netanyahu sont connues. Mais tout de même. « Israël s’enfonce dans l’opprobre et marque son front du signe de Caïn pour des générations », ose le journal. Rien que ça : le signe de Caïn, anti héros maudit du livre de la Genèse après le meurtre de son frère Abel… Les journalistes de Haaretz n’y vont décidément pas avec le dos de la cuillère pour prévenir que, si l’épouvante à Gaza ne cesse pas, c’est Israël qui en paiera le prix. Et pour longtemps…

« Le monde entier ne peut plus supporter la vision de ces corps de femmes et d’enfants, certains des bébés » qui sont tués chaque jour par Tsahal, poursuit le quotidien. Le fait que la plupart des Israéliens manifestent de l’indifférence, au mieux , de la joie, au pire face à la destruction de l’enclave perpétré par Israël va laisser historiens et psychologues perplexes pour des années. Comment une nation entière a-t-elle pu ainsi fermer les yeux? »

L’heure de la punition
Haaretz estime désormais que, devant l’ampleur d’une pareille destruction et de telles horreurs, les pays autrefois alliés d’Israël, essentiellement d’Europe, ne peuvent plus se permettre de tergiverser et que les leaders occidentaux sont arrivés à la conclusion que l’heure de la « punition » est venue, pour employer une expression de l’éditorial. « Le tsunami politique est en train d’arriver. Les responsables de Grande Bretagne, du Canada et de France ont annoncé qu’ils sont en train de songer à des sanctions. Le ministre français des affaires étrangères vient de dire que son pays soutient le principe d’une remise en question de l' »Accord d’association » [ passé entre Israël et l’Union européenne] et que les ministres des relations extérieures de l’Union on convenu de se voir pour en discuter ».

Le Wall street journal à l’unisson

Un autre journal, pas spécialement connu pour ses positions radicalement anti israélienne, le Wall Street Journal, le quotidien de la finance de la capitale économique des Etats-Unis, se joint au concert de l’indignation internationale : « Israël affame et détruit Gaza tout en devenant état paria au niveau international », s’indigne le chroniqueur de politique étrangère Ishaan Tharoor. La similitude avec Haaretz est frappante. « Certaines informations suggèrent que le président Donald Trump, allié invétéré de Netanyahu, se montre de plus en plus exaspéré par la poursuite de la guerre et l’élite israélienne est en train d’éprouver la crainte d’une isolation » croissante », écrit notamment le « WSJ ».
Si même Trump est perçu, comme cela a été dit durant sa tournée proche-orientale durant laquelle il a snobé le premier ministre israélien, comme prenant ses distances avec Israël, alors les leaders de l’Etat hébreu ont effectivement du souci à se faire.

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