Du 13 mai au 1er juin 2025, Paris et l’Île-de-France vibrent au rythme de la 5ᵉ édition de Traversées Africaines, un parcours artistique inédit mettant en lumière la richesse de l’art contemporain africain et de sa diaspora à travers 24 expositions.
Du 13 mai au 1er juin 2025, la région parisienne accueille Traversées Africaines, un événement dédié à la création contemporaine africaine et à sa diaspora. Organisée par l’association Pour l’art pour l’Afrique, cette cinquième édition fédère 24 expositions dans une vingtaine de galeries, musées et centres d’art, mettant en valeur plus d’une centaine d’artistes issus du continent africain et de ses diasporas. Le programme s’étend sur trois semaines, avec une concentration forte dans le 3ᵉ arrondissement de Paris, et s’étire jusqu’à Saint-Ouen et au 11ᵉ arrondissement.
Le principe de Traversées Africaines est simple : créer un parcours artistique à l’échelle de la ville, en fédérant des expositions déjà prévues ou conçues pour l’occasion, autour d’un axe commun – la visibilité de la création africaine contemporaine. Cette édition met en lumière la pluralité des approches artistiques et la diversité géographique des artistes invités, allant du Sénégal au Zimbabwe, en passant par la République démocratique du Congo, le Maroc, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie ou encore les diasporas installées en Europe et aux États-Unis.
Parmi les expositions phares, Legs Series du photographe marocain Hassan Hajjaj est présentée à la 193 Gallery (24 rue Béranger, Paris 3ᵉ) jusqu’au 30 mai. Jouant avec les codes de la photographie de mode, des couleurs pop et des motifs empruntés à la culture populaire maghrébine, Hajjaj propose une série de portraits hauts en couleur, dans la lignée de ses travaux précédents, entre hommage et réappropriation.
À la Galerie Angalia (10-12 rue des Coutures Saint-Gervais, Paris 3ᵉ), l’artiste Eli Made explore les paysages mentaux et intimes avec Mindscapes, une exposition visible jusqu’au 21 juin. Cette plongée introspective est prolongée à la Galerie Olivier Waltman (15 rue du Perche, Paris 3ᵉ) par Le rythme. Choc vibratoire de l’être, une exposition collective réunissant Gastineau Massamba, Jérôme Lagarrigue et Ange Arthur Koua, du 13 mai au 21 juin. Les œuvres présentées interrogent le rythme comme dynamique corporelle, politique et plastique.
Du 15 mai au 14 juin, la Galerie Sabine Bayasli (99 rue du Temple, Paris 3ᵉ) accueille La vie est un conte de Famakan Maqassa. L’artiste y explore la narration comme outil de transmission culturelle à travers une série d’œuvres mêlant figuration, onirisme et mémoire. Dans un registre plus sculptural, Notions of Time de Terrence Musekiwa est visible à la Galerie Eric Dupont (138 rue du Temple, Paris 3ᵉ) du 17 mai au 21 juin. L’artiste zimbabwéen y présente des œuvres mêlant matériaux bruts et symboles ancestraux.
À la Hoop Gallery (63 rue Saintonge, Paris 3ᵉ), Moses Mous et Sisqo Ndombe livrent à partir du 17 mai une exposition intitulée Au-delà du Regard – Beyond the Gaze, visible jusqu’au 13 juillet. Leurs travaux s’attachent à déconstruire les représentations dominantes du corps noir dans l’espace public et artistique.
Plusieurs artistes sont mis à l’honneur de manière individuelle. C’est le cas d’Alex Ayivi, lauréat du Prix Traversées Africaines 2024, exposé à la Galerie Mariton de la Commune de Saint-Ouen. Son travail, entre abstraction et motifs symboliques, s’inscrit dans une recherche formelle sur les matériaux et les rythmes visuels. À la Galerie MAGNIN-A (118 boulevard Richard-Lenoir, Paris 11ᵉ), le peintre JP Mika présente Mongongo ya bozalisi – La voix de la nature jusqu’au 24 mai. Héritier de la peinture populaire congolaise, l’artiste mêle scènes de vie, figures mythiques et conscience écologique dans des toiles foisonnantes et colorées.
À noter également, en marge du parcours principal, l’exposition Paris noir. Circulations artistiques et luttes anticoloniales 1950-2000, organisée au Centre Pompidou (Place Georges-Pompidou, Paris 4ᵉ) du 19 mars au 30 juin 2025. Bien qu’elle dépasse le cadre strict de Traversées Africaines, cette exposition propose un contexte historique utile à la compréhension des liens entre création artistique et engagements politiques dans les milieux panafricains parisiens au XXᵉ siècle.
Traversées Africaines s’adresse à tous les publics, curieux, amateurs d’art ou professionnels du secteur. L’ensemble des expositions est en accès libre ou sur réservation selon les lieux. En plus des vernissages, des rencontres avec les artistes et des visites commentées sont prévues tout au long du festival.
L’événement affirme son rôle dans la mise en réseau des institutions artistiques franciliennes autour d’un projet commun. Il favorise la visibilité d’artistes encore peu exposés dans les circuits européens, tout en poursuivant le dialogue entre scènes africaines et internationales. Les initiatives privées comme publiques sont impliquées, et la programmation se veut représentative de la diversité des regards portés sur le monde africain contemporain.
Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site officiel : www.pourlartpourlafrique.fr. Traversées Africaines 2025 se présente comme un parcours dense, accessible, et fidèle à son ambition initiale : révéler la vitalité des expressions artistiques africaines dans toute leur pluralité, au cœur des espaces culturels franciliens.