Marseille, « l’Atlas en mouvement », derniers jours pour l’exposition sur les migrations

Lesbos, 2020. Photo: Mathieu Pernot.
« L’Atlas en mouvement » présente encore ce week-end au Mucem à Marseille les travaux réalisés par Mathieu Pernot depuis plus d’une dizaine d’années avec des personnes migrantes et propose de nouvelles perspectives.
Les planètes sont en mouvement perpétuel, les espèces animales migrent librement, les végétaux essaiment et envahissent les paysages alors qu’une partie de l’humanité se trouve contrainte et empêchée dans sa volonté de se déplacer.L’astronomie, la botanique, l’anatomie, la cartographie, l’histoire de l’écriture, la question de l’habitat sont convoquées dans cet atlas comme un savoir commun à l’ensemble de l’humanité. Un savoir commun qui se trouve ici incarné par des individus aux destins singuliers rencontrés par l’auteur. 

Refusant l’assignation à un territoire où il ne leur est plus possible de vivre, certaines personnes inventent de nouvelles circulations pour aller de l’avant. Le chemin est long et difficile, et nombreuses sont celles qui ne verront pas la fin du voyage.

L’Histoire partagée

Que peut-on imaginer, à partir des embarcations englouties par la mer Méditerranée ? Une forêt peut-elle garder la mémoire de ceux qui l’ont traversée ? Que peut nous dire le ciel de l’histoire de celui qui le regarde ? Comment habiter son corps, quand il faut quitter le lieu où il s’est lui-même construit ?

En réponse, Mathieu Pernot propose une nouvelle forme de récit, où l’histoire partagée se raconte à plusieurs voix. Mêlant photographies, vidéos, supports manuscrits, cartes et objets trouvés, l’atlas renverse le point de vue qui se pose sur les personnes migrantes. La plupart du temps sujets anonymes et anxiogènes du discours médiatique, ces individus sont ici nommés et inscrits dans le temps long de l’histoire des savoirs dont ils sont les dépositaires.

De Mossoul à Alep, de Lesbos à Calais en passant par Paris, « L’Atlas en mouvement » traverse les temps et les territoires de l’exil et part à la rencontre de celles et ceux qui ont la force de l’espoir. Il met en mouvement les images et propose de créer un espace où représenter l’histoire fragile des migrants. Il nous dit que celle-ci s’inscrit dans une histoire commune qu’il faut écrire ensemble.

Réfugiée congolaise, Lesbos (Grèce), 2020. Photo: Mathieu Pernot.

L’exposition

Mucem, fort Saint-Jean— Bâtiment Georges Henri Rivière, Marseille
Du vendredi 8 juillet 2022 au dimanche 9 octobre 2022

Commissariat et scénographie : Mathieu Pernot, photographe
L’exposition fait partie de la programmation Grand Arles Express des Rencontres d’Arles 2022

Le livre

Mathieu Pernot, L’Atlas en mouvement
Mathieu Pernot, L’Atlas en mouvement, 2022, Mucem/Textuel.
Que peut-on imaginer des embarcations englouties par la mer Méditerranée ? Une forêt peut-elle garder la mémoire de ceux qui l’ont traversée ? Que peut nous dire le ciel de l’histoire de celui qui le regarde ? Cet atlas d’images, montage de photographies, vidéos, manuscrits, cartes et objets trouvés, propose la construction d’une histoire à plusieurs voix et inverse le point de vue habituel sur les migrants: de sujets anonymes et anxiogènes du temps médiatique, ils deviennent des individus nommés, dépositaires de savoirs et de leur propre histoire.
Avec les contributions de Roland Recht et Patrick Boucheron et un entretien entre Jean-François Chougnet et Mathieu Pernot.
Coédition: Mucem/Textuel
Livre bilingue français / anglais
Relié 
39 euros
240 images
978-2-84597-911-6
352 pages