- Mondafrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sun, 10 Aug 2025 17:37:50 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/ 32 32 Le lumineux musée d’art islamique du Qatar https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-musee-dart-islamique-du-qatar/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-musee-dart-islamique-du-qatar/#respond Sun, 10 Aug 2025 17:35:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=137464 Le musée d’art islamique dispose d’une collection d’œuvres d’art islamique allant du VIIe siècle au XIXe siècle. Inauguré le 22 novembre 2008, le musée abrite quatre étages d’ expositions permanentes et temporaires, une boutique, un café et, au cinquième étage, le restaurant gastronomique IDAM, dirigé par le célèbre chef Alain Ducasse . Il abrite également une bibliothèque patrimoniale, riche […]

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Le musée d’art islamique dispose d’une collection d’œuvres d’art islamique allant du VIIe siècle au XIXe siècle. Inauguré le e musée abrite quatre étages d’ expositions permanentes et temporaires, une boutique, un café et, au cinquième étage, le restaurant gastronomique IDAM, dirigé par le célèbre chef Alain Ducasse . Il abrite également une bibliothèque patrimoniale, riche d’une collection de 21 000 livres, dont 2 000 éditions rares en arabe et en anglais

La construction du musée a coûté plus de 350 millions de dollars. Le bâtiment repose sur une île artificielle dans la baie de Doha, et est protégé par une jetée circulaire. Pour la conception, Ieoh Ming Pei s’est notamment inspiré de la mosquée Ibn Touloun du Caire[3]. Le musée est considéré comme une réussite en termes de fréquentation et de rayonnement

Le bâtiment lui-même est une proposition qui tient de la culture cubiste. « Un remarquable empilement de formes angulaires très photogénique, écrit Judith Benhamou dans « les Échos », qui joue avec les ombres, sous les feux du soleil. L’intérieur est d’un luxe élégant ». Des bois rares africains, de la roche de porphyre retravaillée, 5.000 m2 de verre antireflet qui font dire à l’ancien patron du Metropolitan Museum de New York Philippe de Montebello, qui vient de partir à la retraite : « Je sais ce que ça coûte. Nous n’aurions jamais pu nous payer cela. » On dit que les 35.000 m2 du nouveau musée d’Art islamique de Doha ont coûté 350 millions de dollars (271 millions d’euros).

800 pièces, 1300 années

 

Le musée expose 800 pièces couvrant une période de 1 300 ans[2], mais la collection permanente de l’institution dispose d’un peu plus de 4 000 objets réunis depuis les années 1990, issus de territoires allant de l’Espagne aux Indes, du VIIe siècle au XIXe siècle. Il s’agit d’une des plus implorantes collections d’art islamique dans le monde[1]

J’ai conçu les galeries comme un cabinet decuriosités. Comme un espace magique, pour sublimerla collection d’un amateur d’art très chic.

Jean-Michel Wilmotte, architecte intérieur

Plus de détails Tissu, Iran, milieu du XVIIe siècle, velours de soie broché de fils d’or (détail).

Des objets en lévitation

Les objets sont exposés dans des vitrines conçues spécialement pour le musée, posées au sol, nichées dans les murs ou agencées sur de grandes tables. Reprenant la muséographie mise en place au Louvre, chaque vitrine, surdimensionnée, en verre extra-blanc et antireflet, avec une structure métallique très fini, accueille très peu d’objets éclairé par le plafond. Cette transparence donne au visiteur l’impression d’admirer des objets en lévitation dans l’espace.

La solidité et la subtilité de ses aménagements s’imposent là où Pei recherche ce qu’il appelle « l’essence de l’architecture islamique ».

Le Palais de l’Alhambra à Grenade

 

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Dix films à découvrir cet été sur l’Afrique et le Moyen Orient https://mondafrique.com/loisirs-culture/voyage-en-streaming-dix-films-a-decouvrir-cet-ete/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/voyage-en-streaming-dix-films-a-decouvrir-cet-ete/#respond Sun, 10 Aug 2025 16:06:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=136880 Le voyage continue sur vos écrans. Dix films récents venus d’Afrique, du Moyen-Orient et des Outre-mer sont à découvrir en ligne cet été. Fictions engagées, documentaires ou classiques restaurés : une sélection à louer sur les principales plateformes de vidéo à la demande. Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique 1 – Leila et les Loups Heiny […]

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Le voyage continue sur vos écrans. Dix films récents venus d’Afrique, du Moyen-Orient et des Outre-mer sont à découvrir en ligne cet été. Fictions engagées, documentaires ou classiques restaurés : une sélection à louer sur les principales plateformes de vidéo à la demande.

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1 – Leila et les Loups
Heiny Srour (Liban, 1984 – version restaurée 2023) – Durée : 1h30 – Langue : arabe – Plateforme : UniversCiné, LaCinetek

Synopsis
Leila, photographe libanaise exilée à Londres, décide de revenir au Liban pour documenter l’histoire invisible des femmes dans la lutte anti-impérialiste. Armée de sa caméra et de sa mémoire, elle remonte le temps, mêlant images d’archives, fictions reconstituées et poésie politique. À travers son regard, ce sont des pans entiers de l’histoire nationale qui émergent : résistantes oubliées, paysannes armées, intellectuelles dissidentes.

Contexte de création
Tourné sur plus de dix ans, dans des conditions extrêmes, Leila et les Loups est un film d’avant-garde signé par Heiny Srour, seule femme arabe sélectionnée à Cannes en 1974. Cette œuvre hybride, entre documentaire et cinéma militant, a longtemps été censurée dans le monde arabe. Restaurée en 2023 par la Cinémathèque française et la Fondation Arsenal (Berlin), elle connaît une nouvelle diffusion via les plateformes.

Accueil critique
À sa sortie en version restaurée, le film a été acclamé par la critique. Libération parle d’« un manifeste féministe bouleversant », tandis que Les Inrockuptibles soulignent « une œuvre visionnaire, pionnière, libre ». Aujourd’hui encore, Leila et les Loups conserve une modernité troublante, par son propos et sa forme.

Infos pratiques
Location en ligne possible via UniversCiné et LaCinetek (à partir de 2,99 €), en version sous-titrée français. Disponible dans le cadre des collections « Cinémas du monde » ou « Films politiques ».

2 – Highway 65
Maya Dreifuss (Israël/France, 2025) – Durée : 1h41 – Langue : hébreu, arabe – Plateforme : UniversCiné

Synopsis
À Nazareth, deux femmes se croisent sans se connaître : l’une est une policière israélienne, l’autre une activiste palestinienne. La route 65, qui traverse le pays du nord au sud, devient le fil rouge de leurs existences. À mesure que les tensions s’aggravent, leurs récits se rapprochent. Filmé à hauteur de femmes, Highway 65 est un thriller tendu, mais aussi un drame intime sur le poids des origines.

Contexte de production
Premier long métrage de fiction de Maya Dreifuss, issue du documentaire, Highway 65 a été coproduit par Les Films d’Ici et soutenu par le CNC et Arte. Tourné en décors réels dans le nord d’Israël, le film a bénéficié d’un casting mixte israélo-palestinien, avec des dialogues dans les deux langues.

Accueil critique
Présenté à la Berlinale en février 2025, le film a reçu le Prix du jury œcuménique. Variety évoque « un thriller qui sait ralentir », tandis que Haaretz le décrit comme « un miroir brutal de la société israélienne contemporaine ». En France, Le Monde loue « une construction subtile, évitant les caricatures ».

Infos pratiques
Disponible à la location sur UniversCiné depuis juin 2025. Tarif : 4,99 € pour 48 h. Version originale sous-titrée en français.

3 – Les Héritiers de Captain Africa

Xavier Fournier & Frédéric Ralière (France, 2025) – Documentaire – Durée : 53 min – Langue : français – Plateforme : Max (Warner TV Next)

Synopsis
Ils s’appellent Kwezi, E.X.O, Captain Africa. Ce sont des super-héros africains, dessinés par des auteurs nigérians, sud-africains ou sénégalais. Ce documentaire explore la montée en puissance de la bande dessinée panafricaine et la façon dont les récits de super-héros ont été détournés pour exprimer des identités culturelles puissantes, résistantes, africaines.

Contexte de création
Ce documentaire est né d’un article du journaliste Xavier Fournier sur l’émergence du « comic made in Africa ». Il s’est associé à Frédéric Ralière pour un film produit par Warner TV et diffusé dans le cadre du programme « Pop culture globale » de la chaîne Max. Interviews, images d’archives, reconstitutions animées : un objet visuel rythmé, conçu pour sensibiliser un public large.

Accueil critique
Très bien reçu dans les festivals de documentaires et par la presse pop culture. Première évoque « un doc passionnant sur l’appropriation des mythes ». Comic Box salue « un travail sérieux, accessible et stimulant, qui rend justice à des artistes souvent ignorés ».

Infos pratiques
Location à l’unité possible via Max (ou abonnement mensuel). Disponible en replay sur Warner TV Next jusqu’à fin septembre 2025. Version française uniquement.

4 – From Ground Zero 

Le projet From Ground Zero a été lancé par Rashid Masharawi, réalisateur palestinien originaire de Gaza, durant la guerre lancée après les attaques du 7 octobre 2023. Ce projet a vu le jour en partant du constat que la parole des Gazaouis est difficilement audible

Collectif de réalisateurs (Palestine, 2024) – Durée : 1h52 – Langue : arabe, sous-titrée français – Plateformes : Apple TV, Amazon Video, Ovid (USA), autres via VPN

Gaza, 2023. Sous les bombardements, 22 cinéastes tournent dans l’urgence des courts-métrages qui témoignent de la vie, de la perte et de la résistance. Rassemblés en un long-métrage choral, ces fragments d’humanité dessinent un portrait collectif de la survie. Entre fiction, documentaire et animation, From Ground Zero montre ce que signifie filmer alors que tout s’effondre.

Le contexte de création
Lancé par le cinéaste Rashid Masharawi, ce projet est une réponse directe à la guerre de 2023. Chaque segment a été réalisé dans des conditions extrêmes, parfois monté sur téléphone. Soutenu par plusieurs fonds européens, le film a été présenté à Toronto, puis nommé pour représenter la Palestine aux Oscars 2025.

Plébiscité à l’international, From Ground Zero a reçu 98 % d’avis positifs sur Rotten Tomatoes. Pour RogerEbert.com, il s’agit d’un « acte de cinéma essentiel », tandis que Les Inrockuptibles parlent d’« une fresque fragmentée, mais bouleversante ».

Infos pratiques
Disponible en location sur Apple TV et Amazon Video (5,99 $) ou via la plateforme Ovid.tv (USA, accès possible via VPN). Version originale sous-titrée. Achat HD également possible (jusqu’à 19,99 $).

5 – Magma 

Cyprien Vial (France/Guadeloupe, 2024) – Durée : 1h25 – Langue : français – Plateformes : Canal VOD, UniversCiné (disponibilité progressive)

Synopsis
Une volcanologue et son jeune assistant se retrouvent isolés au cœur de la Soufrière, en Guadeloupe, alors que des signes inquiétants annoncent une possible éruption. Entre tensions scientifiques, pressions politiques et liens humains, Magma explore les failles invisibles d’un territoire sous menace.

Contexte de création
Premier long-métrage tourné au cœur du Parc national de la Guadeloupe, Magma mêle drame intime et thriller scientifique. Inspiré de l’éruption de 1976, il met en scène Marina Foïs dans un rôle introspectif. Lauréat du prix Sloan Science on Screen à San Francisco, le film a été salué pour la justesse de son regard scientifique.

Accueil critique
« La Soufrière devient un personnage à part entière », écrit Le Monde. Les critiques ont souligné la tension sourde du film et sa photographie naturaliste. Sélectionné à Angoulême et très bien accueilli aux Antilles.

Infos pratiques
Sorti en salles début 2025. Disponible prochainement en VOD sur Canal VOD et UniversCiné. Location estimée entre 3 € et 6 € selon la plateforme.

6 – Le Village aux portes du paradis 

Hassan Warsame (Somalie/Allemagne/France, 2024) – Durée : 2h14 – Langue : somali, sous-titrée français – Plateforme : à venir (Jour2fête)

Synopsis
Dans un village reculé de Somalie, les drones bourdonnent au-dessus des habitations. Un père vieillissant, sa fille divorcée et leur jeune fils tentent de préserver leurs traditions face à la violence qui rôde. À travers leurs regards croisés, le film dessine le portrait d’un monde rural en voie d’effacement.

Contexte de création
Coproduit entre l’Europe et la Corne de l’Afrique, le film a été tourné à la frontière somalo-éthiopienne. La photographie, épurée et lumineuse, contraste avec la tension du récit. Présenté à Un Certain Regard (Cannes 2024), il a suscité l’attention des cinéphiles pour sa narration contemplative et politique.

Accueil critique
Couronné au Festival de Marrakech 2024, il a reçu le Grand Prix du War on Screen en 2025. Télérama salue « une mise en scène d’une beauté sidérante », et Le Temps parle d’« un cri silencieux contre l’effacement des mondes ».

Infos pratiques
Sortie VOD prévue pour avril 2025 en France, distribuée par Jour2fête. Tarif de location estimé entre 4 € et 7 €. Disponible en version originale sous-titrée.

7 – Lisabi : La Rébellion 

 

Niyi Akinmolayan (Nigéria, 2024) – Durée : 2h30 – Langues : yorùbá et anglais – Plateforme : Netflix

Synopsis
Au XIXe siècle, le royaume d’Egba est au bord du chaos. Un jeune forgeron, Lisabi, devient malgré lui le chef d’une révolte paysanne contre les chefferies corrompues. Inspiré d’une figure historique nigériane, ce film épique mêle mythologie, politique et action dans un décor somptueux.

Contexte de création
Avec un budget record pour Nollywood, ce film a mobilisé plus de 300 figurants et d’authentiques artisans yorùbás. Tourné en décors naturels dans l’État d’Ogun, il a bénéficié d’un soutien de Netflix dans le cadre de son programme « Made in Africa ».

Accueil critique
Très bien reçu au Nigeria et en Afrique de l’Ouest, le film a atteint la première place du top Netflix Nigéria en 48 h. NollywoodWeek loue « un tournant pour le cinéma historique africain ». Quelques réserves sur les effets visuels ont été exprimées, mais les performances d’acteurs sont unanimement saluées.

Infos pratiques
Disponible depuis le 27 septembre 2024 sur Netflix (inclus dans l’abonnement). Version originale avec sous-titres français disponibles.

8 – Mami Wata 

C.J. « Fiery” Obasi (Nigéria/France/Royaume-Uni, 2023) – Durée : 1h47 – Langue : pidgin nigérian, fongbe, anglais – Plateformes : Amazon Prime Video, Google Play, YouTube Movies, Apple TV

Synopsis
Dans un village côtier d’Afrique de l’Ouest, Mama Efe, prêtresse de la déesse Mami Wata, maintient l’ordre spirituel avec l’aide de ses filles. Mais l’arrivée d’un étranger et la colère des jeunes brisent l’équilibre. Cette fable mythologique en noir et blanc questionne la foi, le pouvoir et l’héritage des traditions africaines.

Contexte de création
Tourné au Bénin avec une équipe pan-africaine, Mami Wata est un projet ambitieux, stylisé comme un conte visuel. Obasi, figure du nouveau cinéma nigérian indépendant, revendique une esthétique afrofuturiste enracinée dans les croyances ancestrales. Le film a été récompensé à Sundance (Prix spécial du jury pour la photographie) et salué au FESPACO.

Accueil critique
Rotten Tomatoes : 97 %. Le New York Times parle d’un « poème visuel » ; Télérama salue « une œuvre d’une beauté plastique rare ». Le film a été applaudi pour son ancrage culturel et son esthétique radicale.

Infos pratiques
Disponible à la location sur Apple TV, Amazon Prime Video, Google Play et YouTube Movies (à partir de 3,99 €). Version originale avec sous-titres français disponibles selon plateforme.

9 – Katanga, la danse des scorpions

Dani Kouyaté (Burkina Faso, 2024) – Durée : 1h53 – Langue : mooré, sous-titrée français – Plateforme : iROKOtv (via VPN ou offre export)

Synopsis
Katanga, chef de guerre au charisme redoutable, reçoit d’un devin l’annonce qu’il accédera au pouvoir suprême. Poussé par l’obsession de son destin, il élimine ses adversaires un à un. Mais l’ascension laisse place à la paranoïa, aux fantômes, à la folie. Tournée en noir et blanc, cette tragédie inspirée de Macbeth transpose le théâtre shakespearien dans une Afrique contemporaine rythmée par les rites, la terre et la parole.

Contexte de création
Dani Kouyaté, figure du cinéma burkinabè, revient ici à une forme épurée, entièrement en langue mooré. Le film a été tourné au Burkina Faso, avec des acteurs issus du théâtre populaire. Coproduit avec des fonds régionaux, Katanga s’impose comme un manifeste visuel : peu de musique, une lumière tranchée, des dialogues envoûtants. Le noir et blanc n’est pas un effet de style, mais une décision politique et esthétique.

Accueil critique
Lauréat de l’Étalon d’or au FESPACO 2025, Katanga a été salué comme un « choc visuel » par Africiné et Jeune Afrique. Télérama évoque un « Macbeth africain qui embrase l’écran avec une puissance rarement vue dans le cinéma ouest-africain ». Le film est entré en catalogue VoD à l’issue du festival.

Infos pratiques
Disponible à la location sur iROKOtv (offre export) ou en téléchargement légal depuis certaines plateformes africaines partenaires. En version originale sous-titrée. Visionnage recommandé avec VPN si accès géobloqué.

À noter : Katanga est également repris en salles dans plusieurs cinémas art et essai en France depuis début juillet 2025, offrant une rare double diffusion en salle et en streaming pour un film africain indépendant.

10 – Plateforme Shasha, la collection de juillet


Shasha est une plateforme indépendante basée à Londres, spécialisée dans le cinéma du monde arabe et du Moyen-Orient. Chaque mois, une nouvelle sélection d’une vingtaine de films est proposée, mêlant courts, longs, documentaires et fictions. Pour juillet 2025, la collection s’intitule « Still Breathing » et réunit des films sur la résistance du corps, la guerre et la reconstruction

Sélection thématique (Moyen-Orient et Afrique du Nord) – Durée variable – Langues : arabe, kurde, persan, français – Plateforme : shashamovies.com
Les films phares du mois

A Feeling Greater Than Love (Mary Jirmanus Saba, Liban, docu-essai, 2017)–The Fifth Story (Ahmed Yassin Al-Daradji, Irak, 2020)
Bye Bye Tiberias (Lina Soualem, Palestine/France, 2023)
Under the Concrete (Roy Arida, Liban, 2021)


Shasha a été saluée par Time Magazine comme « la plateforme la plus innovante du monde arabe », tandis que Sight & Sound loue « un travail éditorial exemplaire ». Le catalogue met l’accent sur les jeunes réalisateurs, les formes hybrides, les récits de femmes et les esthétiques audacieuses.

Infos pratiques
Accès mensuel à 6,99 €, sans engagement. Films disponibles en version originale, sous-titrés en anglais (parfois en français). Accessible depuis la France sans VPN. www.shashamovies.com

 

 

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Le formidable patrimoine musical en Afrique de 1300 à 1650 https://mondafrique.com/loisirs-culture/un-colloque-sur-la-diffusion-de-la-musique-en-afrique-avant-1650/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/un-colloque-sur-la-diffusion-de-la-musique-en-afrique-avant-1650/#respond Sun, 10 Aug 2025 15:55:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=69817 Les études des musicologues ont longtemps considéré la musique africaine comme une forme d’art rudimentaire ou, au pire, inexistante, sans histoire ni sources. Ce qui ne s’écrit pas ne s’entendait pas.  Or des études ont pu démontrer récemment la richesse d’un patrimoine musical multiforme en Afrique, mais aussi le rôle actif des Africains dans le […]

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Les études des musicologues ont longtemps considéré la musique africaine comme une forme d’art rudimentaire ou, au pire, inexistante, sans histoire ni sources. Ce qui ne s’écrit pas ne s’entendait pas.  Or des études ont pu démontrer récemment la richesse d’un patrimoine musical multiforme en Afrique, mais aussi le rôle actif des Africains dans le développement et le façonnement des pratiques et cultures musicales sur d’autres continents.

L’année dernière, un colloque  était organisé à Tours sur « la musique en Afrique et sa  diffusion dans le monde à l’époque moderne (1300-1650) » avec le concours de Camilla Cavicchi qui enseigne à l’Université de Padouede, Janie Cole, Associate Lecturer à l’Université de Cape Town en Afrique du Sud, et Philippe Vendrix, qui dirige le programme de recherche Ricercar au CNRS. 

Un entretien d’Alexandre Vanautgaerden, historien et historien d’art, avec Camilia Cavicchi

Représentation de tambours africains dans l’ouvrage de Filippo Bonanni, Gabinetto Armonico, Rome, Giorgio Placho, 1723, pl. 78. Milan, Bibliothèque Braidense.

Camilla Cavicchi insiste sur les les rites et coutumes cérémonielles que l’on trouve dans les récits, par exemple, ceux du diplomate et juriste arabe, Hasan ben Mohammed al-Zaiyati. Fait prisonnier par des pirates chrétiens et remis au pape Léon X à Rome en 1517, il se convertit au christianisme et prend le nom de Léon l’Africain. Il opère ensuite comme ambassadeur et médiateur entre les mondes chrétien et arabe.

Dans sa Description de l’Afrique (écrite entre 1523 et 1526), il nous relate une cérémonie funéraire dans l’ancienne ville impériale de Fès au Maroc, où il a vécu: « Lorsque les femmes portent le deuil de leur mari, père, mère ou frère, elles se rassemblent et, après s’être dépouillées de leurs vêtements, elles enfilent de grands sacs. Enlèvent leurs vêtements, se frottent le visage avec, puis font venir à eux ces méchants hommes en habits de femme, qui portent certains tambours carrés : lorsqu’ils en jouent, ils chantent soudain des vers tristes et larmoyants à la louange du mort, et à la fin de chaque vers, les femmes pleurent à haute voix, et se frappent la poitrine et les joues, de sorte qu’une grande quantité de sang s’écoule. Et elles se déchirent les cheveux, tout en pleurant et en criant fort. Cette coutume dure sept jours ; puis ils s’interrompent pendant quarante jours, pendant lesquels lesdits pleurs sont répétés pendant trois autres jours continus. Et tel est l’usage courant du peuple. Les plus honnêtes hommes pleurent sans coup férir ; leurs amis Leurs amis viennent les réconforter, et tous leurs proches parents leur envoient des cadeaux de nourriture, car dans la maison des morts, tant qu’il y a un corps, il n’est pas coutume de cuisiner, et les femmes n’ont pas l’habitude d’accompagner les morts, même s’il s’agit de pères ou de frères. »

Si ce récit à Fès n’est pas sans évoquer l’extraordinaire passage homérique de la complainte pour la mort d’Hector dans l’Iliade (XXIV, 710-723), les ethno-musicologues ou historiens y repèrent d’abord la présence de ces musiciens en tenue féminine et l’utilisation du tambourin carré.

L’observation des oeuvres d’art

Pour tenter de raconter cette histoire globale qui intègre la musique du continent africain, une autre source importante pour Camilla Cavicchi  est l’observation des œuvres d’art. Ce tambourin carré se retrouve, notamment, représenté sur les peintures du plafond en bois réalisées par des artisans arabes vers 1150 après J.-C. dans la chapelle palatine de Palerme (ill. 2). Le batteur y  joue avec d’autres musiciens la musique d’al-janna, le paradis décrit par le Coran.

Musicien avec un tabourin carré sur le plafond en bois peint. Palerme, chapelle palatine, entre 1131-1140. Soutenu par les pouces des deux mains et joué avec les doigts des deux mains en tapotant la membrane sur les bords du cadre, l’instrument représenté dans la chapelle palatine présente des similitudes avec les deff nord-africains habituels, comme sa forme et l’utilisation de décorations cordiformes au henné.

Les Africains n’ont d’ailleurs pas manqué de représenter leurs musiciens et leurs instruments, tel ce très beau joueur de cor de la garde royale de l’Oba du Bénin (ill. 3), datant de la fin du XVIe siècle, conservé non au Bénin mais à Londres au British Museum. Nous reviendrons prochainement sur cette problématique du « déplacement » des œuvres d’art, dans une série d’articles traitant du thème de la restitution. Symboliquement, cette œuvre béninoise a été choisie pour illustrer l’affiche du colloque (ill. 4).

 

Joueur de cor de la garde royale de l’Oba du Bénin, fin XVIe siècle environ. Londres, British Museum, n. Af1949,46.156. Photo © The British Museum, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / The Trustees of the British Museum.
Affiche du colloque La musique en Afrique et sa  diffusion dans le monde à l’époque moderne (1300-1650) Centre d’études supérieures de la Renaissance, Tours (France) 27 juin-1er juillet 2022.

Les récits de voyage

Camilla Cavicchi attire ensuite notre attention sur une autre source très étudiée actuellement : la lecture des chroniques et journaux de voyage. Un groupe de recherche à l’Université de Padoue se concentre d’ailleurs sur l’étude de ces récits riches en notation pour cette nouvelle histoire de la musique, depuis Christophe Colomb jusqu’à Darwin.

Ce colloque de Tours va alterner des sessions consacrées à des zones géographiques en Afrique  et à la thématique des influences de l’Afrique en Europe, avec des tables rondes dont l’une sur la décolonisation, ainsi qu’un atelier d’interprétation musicale historique.

On terminera par un regret. S’il est remarquable que les organisateur et organisatrices se soient démenés pour trouver les financements permettant à tous les intervenants de se rencontrer en France, il est regrettable que les problèmes récurrents de visas, ou de vaccin et pour finir l’augmentation des prix des vols en raison de la guerre en Ukraine empêchent la majorité des chercheurs africains d’être présents en France, les obligeant d’intervenir via Zoom, les privant ainsi du fruit des discussions informelles qui, on le sait, font le plus avancer la recherche.

 

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

Ce colloque international réunit 45 intervenants d’Europe, d’Afrique et d’Amérique. L’inscription est gratuite, mais obligatoire.

Le colloque se tiendra en format hybride en présentiel au Centre d’études supérieures de la Renaissance et en distanciel via Zoom. La séance inaugurale sera retransmise en direct sur Youtube.

Tous les renseignements, le programme et le lien de connexion peuvent être consultés à l’adresse suivante : https://cesr-cieh2022.sciencesconf.org/

LE LIEU

 Le Centre d’études supérieures de la Renaissance

59, rue Néricault-Destouches BP 12050 37020 TOURS Cedex 1

LES ORGANISATEURS

Camilla Cavicchi, Università degli Studi di Padova

Janie Cole, University of Cape Town, South African College of Music

Philippe Vendrix, CNRS-CESR, Tours

 

CONTACT

Marie Laure Masquilier : masquilier[at]univ-tours.fr

POUR ALLER PLUS LOIN

 

Roberto Leydi, L’altra musica, Giunti-Ricordi, 1991.

Nathalie Zemon Davies, Léon l’Africain : un voyageur entre deux mondes, 2014.

Camilla Cavicci, « Lamentazioni d’effimenti nella Fez del Cinquecento », 2007 (https://www.academia.edu/2325679/Lamentazioni_deffeminati_nella_Fez_del_Cinquecento).

David RM Irving, “Rethinking Early Modern ‘Western Art Music’: A Global History Manifesto”, IMS Musicological Brainfood, 2009, 3 (1): 6-10. (https://www.icrea.cat/en/Web/ScientificStaff/davidrmirving/selected-publications#researcher-nav).

Janie Cole, project “Re-Centring AfroAsia: Musical and Human Migrations in the Pre-Colonial Period 700-1500 AD” (www.afroasia.uct.ac.za).

Philippe Vendrix, projet Ricercar (https://ricercar.cesr.univ-tours.fr/).

Projet de recherche Traveling Diaries from Cristoforo Colombo to Charles Darwin: Identità musicali di popoli senza note nei racconti di viaggio (https://www.research.unipd.it/handle/11577/3350466?mode=full.973).

 

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L’ouverture sensible des archives délicates sur la guerre d’Algérie https://mondafrique.com/loisirs-culture/louverture-sensible-des-archives-delicates-sur-la-guerre-dalgerie/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/louverture-sensible-des-archives-delicates-sur-la-guerre-dalgerie/#respond Tue, 05 Aug 2025 01:44:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=137389 Les chercheurs et les citoyens rencontrent de sérieux problèmes pour accéder aux archives contemporaines du Service historique de la défense (SHD). En effet, l’ouverture des archives les plus délicates sur la guerre d’Algérie (1954-1962) pose des problèmes. Les réticences se cristallisent autour de questions sensibles, comme celles du renseignement, des crimes de guerre, de l’emploi […]

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Les chercheurs et les citoyens rencontrent de sérieux problèmes pour accéder aux archives contemporaines du Service historique de la défense (SHD). En effet, l’ouverture des archives les plus délicates sur la guerre d’Algérie (1954-1962) pose des problèmes. Les réticences se cristallisent autour de questions sensibles, comme celles du renseignement, des crimes de guerre, de l’emploi des armes spéciales (nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques) ou des sites d’essais nucléaires et chimiques.

Chercheur associé au laboratoire LIR3S de l’université de Bourgogne-Europe, Université de Rouen Normandie


L’obstruction de l’accès aux archives s’inscrit dans un mouvement général de réduction des libertés publiques au sein des démocraties occidentales et d’un affaiblissement de la représentation nationale dans le contrôle de la communicabilité des archives publiques au profit des ministères autonomes dans la gestion de leurs fonds.

Cette crise intervient dans un temps d’affaiblissement des libertés académiques et plus globalement des universités publiques, par le biais de leur sous-financement chronique ou de leur vassalisation progressive aux ministères pourvoyeurs de subsides. Les difficultés rencontrées dans nos travaux sur la guerre chimique en Algérie illustrent ces dangers qui guettent notre démocratie.

Apparition des archives incommunicables

Le régime de l’accès aux archives est régi par la loi du 3 janvier 1979. Ces dispositions sont modifiées par la loi du 15 juillet 2008, qui pose en principe la libre communication des archives publiques (article L. 213-1 du Code du patrimoine). Des exceptions sont prévues pour allonger le seuil de libre communicabilité des documents (art. L. 213-2), en fonction de leur nature (de 25 à 100 ans). Fait surprenant, le Code du patrimoine crée une nouvelle catégorie d’archives incommunicables et sans possibilité de dérogation 

 Dès l’origine, le législateur cible quatre catégories de documents potentiellement problématiques. Il s’agit de ceux permettant de : « concevoir » (se représenter par la pensée, comprendre) ; « fabriquer » (faire, confectionner, élaborer quelque chose à partir d’une matière première) ; « utiliser » (recourir pour un usage précis) et « localiser » (déterminer la place). Ce projet de loi fait la navette entre le Sénat et l’Assemblée nationale. Les dialogues lors des travaux en commission puis des échanges publics sont archivés. Il est possible ainsi de mieux comprendre la volonté du législateur.

Le député et président du groupe GDR André Chassaigne s’inquiète des effets d’opportunité offerts par l’article sur les archives incommunicables, pour empêcher les historiens d’examiner les parties les plus sensibles de notre histoire :

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« Cet article ne concerne pas uniquement les armes nucléaires, il prévoit aussi d’interdire l’accès à tout document relatif au contenu d’armes chimiques et biologiques comme, par exemple, le gaz moutarde de la Grande Guerre ou l’agent orange – et vous savez tous par qui il est fabriqué… (respectivement par l’Allemagne et les États-Unis). La recherche historique permet parfois de mettre les États face à leur passé, notamment concernant les pages douloureuses de leur histoire. Qu’en sera-t-il si nous freinons par la loi ce nécessaire inventaire ? ».

Dans sa réponse, Jean-Marie-Bockel, alors secrétaire d’État à la défense et aux anciens combattants, précise :

« L’interdiction de communiquer les archives relatives aux armes de destruction massive se comprend aisément. En effet, la recette d’une arme chimique ou bactériologique […] n’est jamais périmée. »

L’intention du législateur est de rendre incommunicables perpétuellement : les documents qui permettent de conceptualiser le fonctionnement d’une arme nucléaire, biologique ou chimique ; ceux qui expliquent comment techniquement les assembler ; ceux qui expliquent comment utiliser ces armes et ceux qui indiqueraient où les trouver. Ce sont essentiellement des archives techniques et non des documents historiques. Malheureusement, plus d’une décennie plus tard, cet article est détourné de son sens.

 
Fouille d’une grotte par des militaires français de la batterie armes spéciales du 411ᵉ régiment d’artillerie antiaérienne, chargée de mettre en œuvre des gaz toxiques. Fourni par l’auteur

Le mécanisme de dissimulation et ses conséquences

L’incommunicabilité récente des archives concernant l’usage des armes chimiques en Algérie démontre que les craintes du député Chassaigne étaient fondées. Elle intervient après l’épisode de la « bataille » des archives (2019-2021), conséquence de la fermeture des archives contemporaines du SHD pour répondre à l’injonction du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) de déclassification à la pièce des documents portant une trace de classification depuis 1940.

Ces dispositions visent à empêcher l’ouverture immédiate des archives « secret défense » après 50 ans, prévue dans la loi de 2008. Elle est remportée par les archivistes et les historiens après une saisine du Conseil d’État.

En réponse, de nouvelles dispositions restreignant encore l’accès aux archives du ministère des armées sont adoptées dans la loi du 30 juillet 2021 sur la prévention des actes terroristes (PATR). À cette occasion, un réexamen général de la communicabilité des fonds du SHD est réalisé, et la loi de 2021 autorise même à classifier des archives qui ne portent pas de marque de secret.

Des archives sur la guerre chimique en Algérie, librement communiquées entre 2012 et 2019, sont refermées au titre des archives incommunicables. Les documents inaccessibles perpétuellement sont des comptes rendus d’opérations, de réunions, des journaux de marche d’unités « armes spéciales », des PV de créations d’unités, des listes d’équipements, etc. Nous sommes très loin des archives techniques. Cette dissimulation concerne de nombreuses séries, dont quelques exemples de cartons sont indiqués de manière non exhaustive dans les tableaux suivants.

Exemple des cartons ou de dossiers de la série 1H (Algérie) refermés au titre des archives incommunicables. Fourni par l’auteur
Exemple de cartons ou de dossiers de la série T (État-major de l’armée de Terre et organismes rattachés) refermés au titre des archives incommunicables. Fourni par l’auteur
Exemple de cartons ou de dossiers de la série U (journaux de marche et opérations) refermés au titre des archives incommunicables. Fourni par l’auteur
Exemple de cartons ou de dossiers de la série 2J1 refermés au titre des archives incommunicables. Au bout de deux ans, la communicabilité n’a toujours pas été réexaminée. Fourni par l’auteur
Exemple de cartons ou de dossiers de la série Q (Secrétariat général de la défense nationale et organismes rattachés) refermés au titre des archives incommunicables. Fourni par l’auteur

Le principal effet de cette utilisation abusive de l’article sur les archives incommunicables est d’accréditer la thèse d’une volonté du ministère des armées de dissimuler ses archives historiques pour des raisons de réputation ou de prudence excessive. Les recours devant la commission d’accès aux documents administratifs (Cada), même s’ils permettent de clarifier certains principes, ne sont pas suffisants. Lorsque les avis de cette commission indépendante demandent l’ouverture des fonds, ils ne sont pas suivis par le SHD, qui met en avant que ces avis ne sont que consultatifs.


À lire aussi : Les armes chimiques utilisées par la France pendant la guerre d’Algérie : une histoire occultée


Vers la judiciarisation de l’accès aux archives ?

Les conditions d’accès aux archives du ministère des armées s’opacifient au fil des années. La fermeture des archives de la guerre chimique menée par la France en Algérie illustre cette volonté de soustraire perpétuellement des documents aux regards des chercheurs et des citoyens.

Deux voies semblent s’ouvrir pour sortir de cette impasse :

  • Une première passerait par le recours au tribunal administratif pour obtenir la saisie de la Commission du secret de la défense nationale en vue d’émettre un avis sur la déclassification des fonds. Cette solution demande des moyens et du temps. Pour le ministère des armées, c’est une stratégie dilatoire pariant sur l’essoufflement des demandeurs.

  • Une seconde serait une nouvelle intervention politique pour ouvrir les archives de la guerre chimique en Algérie, à l’image de ce qui a déjà été fait au sujet de Maurice Audin, des portés disparus ou des archives judiciaires.

Mais que reste-t-il du principe d’ouverture de plein droit des archives « secret défense » au bout de cinquante ans, issus de la loi de 2008 ? Plus grand-chose, assurément. Une vraie démocratie ne dissimule pas ses archives historiques. Elle les

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« Plateforme Sasha » cible ce monde arabe qu’on ne voit pas https://mondafrique.com/loisirs-culture/plateforme-sasha-cible-ce-monde-arabe-quon-ne-voit-pas/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/plateforme-sasha-cible-ce-monde-arabe-quon-ne-voit-pas/#respond Mon, 04 Aug 2025 18:12:09 +0000 https://mondafrique.com/?p=137410   Shasha est une plateforme indépendante basée à Londres, spécialisée dans le cinéma du monde arabe et du Moyen-Orient. Chaque mois, une nouvelle sélection d’une vingtaine de films est proposée, mêlant courts, longs, documentaires et fictions. Pour juillet 2025, la collection s’intitule « Still Breathing » et réunit des films sur la résistance du corps, la guerre […]

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Shasha est une plateforme indépendante basée à Londres, spécialisée dans le cinéma du monde arabe et du Moyen-Orient. Chaque mois, une nouvelle sélection d’une vingtaine de films est proposée, mêlant courts, longs, documentaires et fictions. Pour juillet 2025, la collection s’intitule « Still Breathing » et réunit des films sur la résistance du corps, la guerre et la reconstruction

Sélection thématique (Moyen-Orient et Afrique du Nord) – Durée variable – Langues : arabe, kurde, persan, français – Plateforme : shashamovies.com

Shasha a été saluée par Time Magazine comme « la plateforme la plus innovante du monde arabe », tandis que Sight & Sound loue « un travail éditorial exemplaire ». Le catalogue met l’accent sur les jeunes réalisateurs, les formes hybrides, les récits de femmes et les esthétiques audacieuses.

Les films phares du mois

A Feeling Greater Than Love (Mary Jirmanus Saba, Liban, docu-essai, 2017)–The Fifth Story (Ahmed Yassin Al-Daradji, Irak, 2020)

Bye Bye Tiberiade (Lina Soualem, Palestine/France, 2023)

Hiam Abbass a quitté son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept sœurs. Trente ans plus tard, sa fille Lina, réalisatrice, retourne avec elle sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes. Véritable tissage d’images du présent et d’archives familiales et historiques, le film devient l’exploration de la transmission de mémoire, de lieux, de féminité, de résistance, dans la vie de femmes qui ont appris à tout quitter et à tout recommencer

Under the Concrete (Roy Arida, Liban, 2021)

Alors que la ville est traversée par une série d’attentats à la voiture piégée, un jeune trentenaire décide de tourner le dos à la situation délétère.

Infos pratiques
Accès mensuel à 6,99 €, sans engagement. Films disponibles en version originale, sous-titrés en anglais (parfois en français). Accessible depuis la France sans VPN. www.shashamovies.com

 

 

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Un miroir brutal de la société israélienne  https://mondafrique.com/loisirs-culture/un-miroir-brutal-de-la-societe-israelienne/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/un-miroir-brutal-de-la-societe-israelienne/#respond Mon, 04 Aug 2025 17:47:43 +0000 https://mondafrique.com/?p=137394 À Nazareth, deux femmes se croisent sans se connaître : l’une est une policière israélienne, l’autre une activiste palestinienne.

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Filmé à hauteur de femmes, Highway 65 est un thriller tendu, mais aussi un drame intime sur le poids des origines.

Un film de Maya Dreifuss (Israël/France, 2025) – Durée : 1h41 – Langue : hébreu, arabe – Plateforme : UniversCiné


À Nazareth, deux femmes se croisent sans se connaître : l’une est une policière israélienne, l’autre une activiste palestinienne. La route 65, qui traverse le pays du nord au sud, devient le fil rouge de leurs existences. À mesure que les tensions s’aggravent, leurs récits se rapprochent.



Premier long métrage de Maya Dreifuss, issue du documentaire, Highway 65 a été coproduit par Les Films d’Ici et soutenu par le CNC et Arte. Tourné en décors réels dans le nord d’Israël, le film a bénéficié d’un casting mixte israélo-palestinien, avec des dialogues dans les deux langues.

Présenté à la Berlinale en février 2025, le film a reçu le Prix du jury œcuménique. Variety évoque « un thriller qui sait ralentir », tandis que Haaretz le décrit comme « un miroir brutal de la société israélienne contemporaine ». En France, Le Monde loue « une construction subtile, évitant les caricatures ».

Infos pratiques
Disponible à la location sur UniversCiné depuis juin 2025. Tarif : 4,99 € pour 48 h. Version originale sous-titrée en français.

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Les poulbots des bidonvilles de Nanterre https://mondafrique.com/loisirs-culture/les-poulbots-des-bidonvilles-de-nanterre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/les-poulbots-des-bidonvilles-de-nanterre/#respond Sat, 02 Aug 2025 03:43:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=137337 À travers son ouvrage Les poulbots des bidonvilles de Nanterre, Louassini DJAMAI nous plonge dans l’univers des enfants des bidonvilles, ces lieux sordides et précaires où il a passé une grande partie de sa vie. Par le biais de ce témoignage poignant, dédié à ses enfants et aux générations futures, il relate avec une insouciance […]

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À travers son ouvrage Les poulbots des bidonvilles de Nanterre, Louassini DJAMAI

nous plonge dans l’univers des enfants des bidonvilles, ces lieux sordides et précaires où

il a passé une grande partie de sa vie.

Par le biais de ce témoignage poignant, dédié à ses enfants et aux générations futures,

il relate avec une insouciance touchante la dure réalité

de son enfance. Entre la guerre, les manifestations, les massacres, la misère sociale et

les traumatismes psychologiques, il dépeint un tableau saisissant de cette époque. Trop

jeunes pour agir, ces enfants ont pourtant vécu des expériences marquantes, que l’auteur

partage avec une sincérité désarmante.

Louassini Djamai, l’aîné de neuf enfants, est né en 1952 à Maghnia, une petite

ville de l’ouest de l’Algérie. En 1960, en pleine guerre d’Algérie, sa famille part

pour la France, pays colonisateur, afin de rejoindre leur père. Malgré deux

décennies de difficultés en bidonville et cité de transit, il est devenu ingénieur

dans le domaine industriel. À travers son témoignage, il souhaite contribuer au

devoir de mémoire pour les enfants d’aujourd’hui et de demain.

Le style d’écriture de Louassini Djamai dans ce témoignage est descriptif

et immersif, avec une attention particulière aux détails sensoriels et

émotionnels. L’auteur utilise une narration à la première personne pour

partager les expériences et les réactions du protagoniste face à un

environnement nouveau et inconnu. Le ton est à la fois contemplatif

et légèrement anxieux, reflétant l’appréhension et l’émerveillement du

personnage principal.

Le livre « Les poulbots des bidonvilles de Nanterre » de Louassini DJAMAI s’adresse

principalement à un public adulte et adolescent, sensible aux récits historiques et sociaux. Il

intéressera particulièrement les lecteurs désireux de comprendre les réalités de la vie dans les

bidonvilles français des années 1960, ainsi que les événements marquants comme la guerre

d’Algérie et la manifestation du 17 octobre 1961. Les amateurs de témoignages poignants et

immersifs, ainsi que ceux qui s’intéressent aux perspectives enfantines sur des événements

historiques, trouveront dans cet ouvrage une source précieuse de réflexion et d’émotion. Les

éducateurs, historiens et sociologues pourront également y puiser des éléments pertinents pour

leurs recherches et enseignements.E X T R A I T

Les femmes discutaient,

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Kigali fait du basketball une scène culturelle panafricaine https://mondafrique.com/loisirs-culture/kigali-fait-du-basketball-une-scene-culturelle-panafricaine/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/kigali-fait-du-basketball-une-scene-culturelle-panafricaine/#respond Thu, 31 Jul 2025 17:48:40 +0000 https://mondafrique.com/?p=137306 Du 26 juillet au 2 août 2025, Kigali accueillera le Giants of Africa Festival. À la croisée du sport, de la musique et du leadership, l’événement transforme le basketball en levier culturel pour une jeunesse africaine avide d’avenir. Ce n’est pas un simple tournoi, ni une simple célébration. Le Giants of Africa Festival, fondé par Masai Ujiri […]

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Du 26 juillet au 2 août 2025, Kigali accueillera le Giants of Africa Festival. À la croisée du sport, de la musique et du leadership, l’événement transforme le basketball en levier culturel pour une jeunesse africaine avide d’avenir.

Ce n’est pas un simple tournoi, ni une simple célébration. Le Giants of Africa Festival, fondé par Masai Ujiri — président des Toronto Raptors et visionnaire du sport africain — est devenu en l’espace de quelques années un laboratoire de transformation sociale. Du 26 juillet au 2 août 2025, Kigali, capitale du Rwanda, accueillera la nouvelle édition de cet événement multidimensionnel, qui mêle basket, musique, art, développement personnel et leadership. Un festival conçu non pas pour le spectacle mais pour l’impact. Ici, le sport est un langage, un catalyseur, un espace d’apprentissage et de projection. Il n’est plus seulement question de gagner un match, mais de construire des trajectoires de vie.

De Lagos à Dakar !

Depuis sa création en 2003, Giants of Africa n’a cessé de s’étendre à travers le continent, de Lagos à Dakar, d’Abidjan à Nairobi, mais Kigali reste sa capitale symbolique. C’est là que Masai Ujiri a choisi de faire converger les talents du continent, non pour les sélectionner ou les recruter, mais pour leur transmettre une énergie : celle de croire en leur potentiel et d’imaginer un futur à leur mesure. L’édition 2025 réunira plus de 300 jeunes venus de 16 pays africains, sélectionnés pour leurs qualités sportives mais aussi pour leur engagement social et leur esprit collectif. Tous participeront à une semaine de bootcamp intensif, alternant entraînements sur terrain, sessions de mentorat, conférences sur l’entrepreneuriat, la santé mentale, l’art oratoire ou l’écologie.

Car Giants of Africa, c’est d’abord un projet d’éducation. Pendant huit jours, les jeunes vivent ensemble dans un village sportif temporaire à la périphérie de Kigali. Ils mangent, s’entraînent, débattent, écrivent, présentent des projets. Chaque journée commence par un cercle de parole où les coachs — parfois d’anciens champions NBA, parfois de jeunes militantes écologistes — viennent briser les barrières entre disciplines. En soirée, la ville se transforme : projections de films africains en plein air, concerts de rappeurs rwandais et nigérians, jam sessions entre DJ locaux et percussionnistes sénégalais. L’un des temps forts attendus est la performance live de Burna Boy sur le parvis du BK Arena, en clôture du festival.

Les jeunes, de futurs « géants »

Ce qui distingue Giants of Africa des autres festivals culturels du continent, c’est sa philosophie intégrée. L’art n’y est pas décoratif, le sport n’y est pas compétitif pour lui-même, et le développement personnel ne s’y réduit pas à des slogans. Tout est conçu pour accompagner les jeunes à devenir des « géants », non pas en taille, mais en vision. Certains repartiront avec des bourses, d’autres avec des réseaux professionnels, mais tous avec une expérience collective fondatrice. Masai Ujiri l’affirme dans chacun de ses discours : « Le basket m’a donné une voix, je veux qu’il leur donne un avenir. »

Le choix du Rwanda ne doit rien au hasard. Le pays s’est hissé en quelques années au rang de modèle régional en matière d’infrastructure, d’organisation et de résilience. Kigali, ville verte et connectée, offre un cadre sécurisé, moderne et dynamique. Le partenariat entre Giants of Africa et le gouvernement rwandais permet d’ancrer le festival dans des politiques publiques de jeunesse. Plusieurs ministères y sont associés : culture, sports, éducation, numérique. Des jeunes entrepreneurs rwandais interviendront cette année sur l’innovation agricole, les technologies vertes et l’industrie de la mode éthique.

En 2025, le thème du festival est « Own the Game. Own the Story. » Ce mot d’ordre en dit long : il ne suffit plus de jouer, il faut raconter le jeu, en devenir les auteurs.

Informations pratiques :
Dates : du 26 juillet au 2 août 2025
Lieu : Kigali, Rwanda (principalement au BK Arena et Kigali Arena)
Accès : vols internationaux vers l’aéroport de Kigali – navettes gratuites depuis les hôtels partenaires
Public : entrées gratuites sur inscription, certains événements accessibles uniquement aux participants sélectionnés
Langues : anglais, kinyarwanda, français (traduction simultanée possible)
Hébergement : hôtels et résidences universitaires à Kigali – réservation conseillée
Programme et inscriptions : www.giantsofafrica.org

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Le Ghana acccueille le Festival panafricain du théâtre et des arts https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-ghana-acccueille-le-festival-panafricain-du-theatre-et-des-arts/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-ghana-acccueille-le-festival-panafricain-du-theatre-et-des-arts/#respond Thu, 31 Jul 2025 17:03:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=137318 Du 24 juillet au 3 août 2025 à Cape Coast, le Ghana accueillera PANAFEST, . Un événement mémoriel et artistique qui interroge l’héritage de l’esclavage tout en célébrant la créativité du continent africain. Il y a des festivals qui divertissent, d’autres qui éveillent, mais rares sont ceux qui relèvent à la fois de la mémoire, […]

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Du 24 juillet au 3 août 2025 à Cape Coast, le Ghana accueillera PANAFEST, . Un événement mémoriel et artistique qui interroge l’héritage de l’esclavage tout en célébrant la créativité du continent africain.

Il y a des festivals qui divertissent, d’autres qui éveillent, mais rares sont ceux qui relèvent à la fois de la mémoire, de la politique et de la culture. PANAFEST — acronyme de Pan-African Historical Theatre Festival — est de ceux-là. Du 24 juillet au 3 août 2025, le Ghana vibrera au rythme de ce festival unique, conçu comme un pont entre les peuples africains et leurs diasporas. Organisé alternativement entre Accra, Cape Coast et Elmina, il transforme les lieux marqués par l’histoire de la traite négrière en scènes vivantes où théâtre, musique, danse, conférences et rituels se répondent. En 2025, la thématique centrale — « Our Own Stories Shape Our Future » — insiste sur la nécessité de reconquérir le récit africain, de le réécrire avec ses propres mots, et de le transmettre à la jeunesse.

PANAFEST n’est pas qu’un événement artistique ; c’est une expérience initiatique. L’ouverture du festival se fait par une cérémonie de libation, à la mémoire des ancêtres déportés vers les Amériques. Puis vient la « Return Procession », marche silencieuse vers le fort d’Elmina, où les visiteurs traversent symboliquement la « Porte du non-retour » — le passage funeste par lequel des millions d’Africains furent arrachés à leur terre. Chaque année, cette marche provoque des larmes, des étreintes, des cris. Elle reconnecte les corps à une histoire souvent tue. À PANAFEST, la mémoire de l’esclavage ne se résume pas à une date ou un chapitre de manuel. Elle devient chair, rythme, danse et douleur.

Les industries créatives

L’édition 2025 prévoit une série de panels sur l’entrepreneuriat culturel, les industries créatives africaines, le panafricanisme numérique, et les luttes environnementales. Y participeront des figures telles que le Nigérian Akin Omotoso, la Rwandaise Sonia Rolland, le rappeur ghanéen M.anifest ou encore l’activiste jamaïcain Mutabaruka. La parole y est libre, ancrée, politique. Le festival fait le pari que la culture peut être un levier de souveraineté et non un simple outil de valorisation touristique. Ici, le griot côtoie le start-upper, la prêtresse vodou converse avec la sociologue afro-caribéenne, et les héritiers des résistants dialoguent avec ceux de la Black Panther Party.

La programmation musicale mêlera en 2025 rythmes traditionnels akan, afrobeat, spoken word, jazz créole et gospel militant. Les soirées se tiendront à l’Amphithéâtre National de Cape Coast, mais aussi sur les plages, dans les cours de maisons communautaires, et jusque dans les marchés. Ce choix de la décentralisation est volontaire : PANAFEST ne veut pas être un festival élitiste, mais une résonance populaire. L’ambiance y est électrique, entre ferveur militante et liesse carnavalesque. Les jeunes Ghanéens y côtoient des visiteurs venus d’Haïti, de Cuba, de la Barbade, des États-Unis ou du Brésil, venus retrouver une part d’eux-mêmes, dans ce continent qui les a vus partir, il y a des siècles, dans les cales d’un navire.

L’un des moments les plus forts du festival est sans doute le « Naming Ceremony », cérémonie symbolique par laquelle des membres de la diaspora reçoivent un nom africain et un certificat d’appartenance spirituelle au continent. C’est une manière de dire que l’exil ne brise pas le lien, que la généalogie peut transcender les siècles. Loin d’être folklorique, cet acte touche à l’intime, au droit à l’identité. Plusieurs invités de marque ont déjà confirmé leur présence cette année, dont des représentants du Smithsonian, des leaders rastafaris, et des artistes issus du mouvement Black Lives Matter. Le festival a aussi noué un partenariat inédit avec le Musée du Quai Branly à Paris pour une série d’échanges sur la restitution des œuvres africaines.

PANAFEST est, enfin, une invitation à la responsabilité. Il engage chacun, Africain du continent ou de la diaspora, à penser la mémoire non comme un poids, mais comme un socle.

 

Informations pratiques :

Dates : du 24 juillet au 3 août 2025
Lieux : Accra, Cape Coast, Elmina (Ghana)
Entrée : gratuite pour les cérémonies publiques, billetterie pour les spectacles
Langues : anglais, akan, français (traduction disponible sur site)
Accès : vols réguliers vers Accra, navettes locales vers Cape Coast
Hébergement : hôtels partenaires, guesthouses locales, logements universitaires
Programme complet : www.panafestghana.org

 

 

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Le temps béni de la Côte d’Ivoire avec Daouda « le sentimental » https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-temps-beni-de-la-cote-divoire-avec-daouda-le-sentimental/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-temps-beni-de-la-cote-divoire-avec-daouda-le-sentimental/#respond Thu, 31 Jul 2025 03:01:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=137223 Dans la mémoire collective ivoirienne, Daouda “le sentimental” incarne bien plus qu’une voix douce ou qu’un auteur de ballades. Il symbolise une époque, celle des années 70-80, marquée par un climat d’insouciance et d’optimisme, sous le règne de Félix Houphouët Boigny. Leslie Varenne Tandis que dans d’autres coins du continent, des artistes comme Fela Kuti […]

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Dans la mémoire collective ivoirienne, Daouda “le sentimental” incarne bien plus qu’une voix douce ou qu’un auteur de ballades. Il symbolise une époque, celle des années 70-80, marquée par un climat d’insouciance et d’optimisme, sous le règne de Félix Houphouët Boigny.

Leslie Varenne

Tandis que dans d’autres coins du continent, des artistes comme Fela Kuti ou Mohamed Wardi enflammaient les foules avec des hymnes révolutionnaires, Daouda, lui, choisissait le décalage : ses chansons mêlant humour et amour balayaient les ondes et incarnaient la légèreté  de cet “âge d’or” ivoirien.

 «Abobo-la-guerre, Yopougon la bagarre »

Daouda Koné est né en 1951, avant les indépendances dans une commune de la Haute-Volta actuelle Burkina-Faso, il n’en deviendra pas moins une figure emblématique de la musique ivoirienne. Technicien à la Radio Télévision Ivoirienne, il ne se destinait pas à une carrière musicale. Pendant les pauses, il fredonnait ses airs tout en grattant sa guitare. Flairant le talent, ses collègues lui ont donné l’occasion d’intervenir dans leurs programmes.

Lors de son premier passage sur les ondes, il interprète « Gbaka » une chanson qui s’inscrira immédiatement dans la légende d’Abidjan. Sur un rythme entraînant, il entonne une ode aux gbakas, ces minibus bondés, brinquebalants, qui transportent tant bien que mal les habitants des banlieues au centre de la capitale : « Adjamé-marché, Abobo-la-guerre, Yopougon-la-bagarre, allez, venez, montez… ».

« Gbaka » occupe encore aujourd’hui une place à part dans l’histoire musicale et sociale d’Abidjan. Les expressions « Abobo-la-guerre » et « Yopogon-la-bagarre », qui décrivent de manière imagée deux communes de la capitale, font désormais partie du langage courant.

Au passage, grâce à son succès foudroyant, Daouda a sauvé ces minicars qui sillonnent encore aujourd’hui les routes des grandes villes de Côte d’Ivoire. En effet, le ministre des Transports publics s’apprêtait à les interdire en raison de leur dangerosité et du désordre qu’ils causaient. Avec cette romance, devenue un tube, le gouvernement remisa sa proposition de loi au placard. Des années plus tard, Daouda dira : « Je ne me rends pas forcément compte de l’impact que la chanson peut avoir. Ce sont les gens qui s’approprient mes morceaux avec leur propre ressenti. Gbaka était un véritable hommage à la vie urbaine et aux habitants d’Abidjan, faisant fonctionner la ville et ses transports avec humour et tendresse.»

Une discographie foisonnante

Si par sa première chanson, Daouda, a joué les lanceurs d’alerte, il n’était question pour lui de s’engager dans la lutte politique, comme tant d’autres musiciens en Afrique. Sous le règne d’Houphouët Boigny, le premier président après l’indépendance en 1960, la Côte d’Ivoire rimait avec prospérité et stabilité, toutes deux paraissaient acquises, quasi-éternelles. La musique de Daouda a tout simplement accompagné ce qu’on appelait alors « le miracle ivoirien ».

Avec le recul, ses textes peuvent faire sourire, sembler légers, désuets face aux enjeux du continent, mais à l’époque il offrait surtout un contrepoint, un espace de répit et de rêverie dans une Afrique en pleine mutation. Dans ces années-là, le reggae commence à tenir le haut du pavé, mais Daouda se moque des modes et  prend le contrepied. Il continue de cultiver le bonheur du quotidien, les déboires amoureux racontés non sans humour, avec des titres comme « La femme de mon patron », « Mon cœur balance » ou encore « Match nul ». 

« Il ne faut jamais désespérer »

C’est ainsi qu’ilgagne alors le sobriquet de Daouda le Sentimental qu’il adopte et garde comme nom de scène. Il revendique son style proche des sentiments et du quotidien du peuple « Je chante des choses simples, des histoires de vie de tous les jours avec une morale profonde »

Dans les années 80, le chanteur s’inspire des rythmes afro-latino comme avec « la Salsa de Niangoloko », puis il s’entoure de musiciens d’Afrique centrale et sa musique prend des airs de rumba congolaise. Par la diversité de ses rythmes, il a enrichi la palette musicale ivoirienne en y mêlant des influences transnationales qui font ressortir la richesse culturelle de son pays. Ainsi, il a traversé les frontières et le temps. Dans les années 90, il émigre aux Etats-Unis et cesse d’enregistrer, il faudra attendre 2013 pour qu’il signe un nouvel album « Hakuna Matata ».

Deux ans après la guerre de 2011 en Côte d’Ivoire, dans un pays qui broie du noir, il chante l’optimisme : « malgré tous les problèmes, la vie est belle, si Dieu te donne la santé, faut jamais désespérer » !

Le miroir ivoirien

Ecouter les tubes de Daouda des années 70-80 aujourd’hui, transperce le cœur d’un brin de nostalgie. La prospérité d’alors s’est depuis longtemps évaporée. A l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, dans un pays tendu comme un arc, craignant un remake violent de 2011 ou de 2020, ses refrains rappellent la stabilité et la sécurité enfuies.

Ses chansons transmises de générations en générations sont fredonnées lors des fêtes et des cérémonies comme des airs familiers. Non seulement, elles reflètent la culture populaire du pays et son humour légendaire mais elles font aussi l’effet d’une madeleine de Proust, un retour en arrière qui apaise les cœurs.

Plus que nul autre, Daouda le Sentimental a su capturer l’essence de la société de son époque.

Discographie

1976

Gbaka

Single/album début carrière

1977

Le villageois

Single

1978

Mon Cœur Balance

Album « Le Sentimental »

1978

Bouquet de fleurs

Album « Le Sentimental »

1979

Les collégiennes

Album « Les Collégiennes »

1980

Sinikeneya

Album « Sinikeneya »

1982

Kokorôko

Album « La Salsa de Niangoloko »

1984

La Femme de mon patron

Album « La Femme de Mon Patron »

1990

Match Nul

Album « Match Nul »

2013

Hakuna Matata

Album « Hakuna Matata »

 

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