- Mondafrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Tue, 16 Dec 2025 15:14:55 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/ 32 32 Mano Dayak, le visionnaire qui voulait relier le désert au monde https://mondafrique.com/loisirs-culture/mano-dayak-le-visionnaire-qui-voulait-relier-le-desert-au-monde/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/mano-dayak-le-visionnaire-qui-voulait-relier-le-desert-au-monde/#respond Tue, 16 Dec 2025 15:14:53 +0000 https://mondafrique.com/?p=144248 Trente ans après sa mort dans un crash d’avion au cœur du désert nigérien, Mano Dayak continue d’habiter la mémoire politique et culturelle du Sahel.   Mohamed AG Ahmedou journaliste   Entrepreneur visionnaire, passeur entre le monde touareg et l’Occident, puis acteur controversé de la rébellion des années 1990, il incarna une trajectoire rare, forgée […]

Cet article Mano Dayak, le visionnaire qui voulait relier le désert au monde est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Trente ans après sa mort dans un crash d’avion au cœur du désert nigérien, Mano Dayak continue d’habiter la mémoire politique et culturelle du Sahel.
 
Mohamed AG Ahmedou journaliste
 
Entrepreneur visionnaire, passeur entre le monde touareg et l’Occident, puis acteur controversé de la rébellion des années 1990, il incarna une trajectoire rare, forgée entre Agadez, Indianapolis, Paris et les pistes du Paris-Dakar. À partir de la tribune de l’ancien élu et écrivain touareg Issouf Ag Maha, retour sur le parcours d’un homme dont l’engagement dépasse encore les lectures réductrices de l’histoire officielle.
 
Le mois de décembre ne passe jamais sans raviver, dans le Nord nigérien et bien au-delà, le souvenir de Mano Dayak. Disparu le 15 décembre 1995, il demeure, trente ans après, une figure tutélaire pour plusieurs générations, en particulier chez les Touaregs, mais aussi pour tous ceux qui ont vu en lui l’incarnation possible d’un autre rapport entre le désert et l’État, entre les marges et le centre.
 
Dans une tribune dense et personnelle, Issouf Ag Maha, ancien élu nigérien et écrivain touareg, rappelle combien Mano Dayak fut, à une époque récente, bien plus qu’un leader local : un repère moral, intellectuel et politique. Un homme dont le parcours continue d’irriguer les débats, les récits et les mémoires, notamment auprès d’une jeunesse qui ne l’a connu qu’à travers les livres, les témoignages et les hommages.
 
Grandir et s’imposer dans un Niger verrouillé
 
Mano Dayak a émergé dans un contexte peu propice aux trajectoires individuelles. Le Niger du général Seyni Kountché, marqué par des sécheresses dévastatrices et un régime militaire autoritaire, était caractérisé par un strict contrôle de l’espace politique et social. La notoriété n’y était pas conquise, elle était décrétée. Toute voix discordante était étouffée, toute personnalité charismatique perçue comme une menace potentielle.
 
Dans cet environnement verrouillé, rares étaient ceux qui parvenaient à exister en dehors du cadre imposé par l’État. Seule la diaspora offrait une échappatoire. C’est pourtant dans ce contexte hostile que Mano Dayak va s’extraire de l’anonymat et s’imposer progressivement comme une figure singulière, jusqu’à acquérir une stature d’homme d’État.
 
Une trajectoire brisée, puis reconstruite
 
Issouf Ag Maha rappelle l’épisode fondateur de cette trajectoire : une altercation avec un policier à Agadez, alors que Mano n’était encore qu’un collégien. L’incident se solde par deux balles, l’une à la main, l’autre au pied. Gravement blessé, Mano quitte prématurément l’école. Après sa convalescence, il part pour Niamey, enchaîne les petits boulots, puis est enrôlé dans l’armée nigérienne, qu’il quitte plus tard avec le grade de sergent.
 
Commence alors une vie d’errance et de formation. Aux États-Unis, à Indianapolis, Mano Dayak reprend ses études, obtient son baccalauréat puis une licence. En France, il poursuit son parcours universitaire et décroche un brevet de pilote. Cette immersion occidentale, loin de l’éloigner de sa culture, lui permet d’en devenir l’un des plus habiles passeurs.
 
Faire du désert un espace ouvert au monde
 
De retour sur le terrain saharien, Mano Dayak fonde Temet Voyages, une société de tourisme de droit nigérien. Son ambition est claire : transformer l’un des déserts les plus arides du monde et l’un des modes de vie les plus rustiques en une opportunité économique durable pour les populations locales.
 
Guides, chauffeurs, cuisiniers, responsables d’agences sont formés aux standards internationaux. Le Niger s’impose alors comme une destination majeure du « produit désert », qualifiée de « circuit élitiste » dans les milieux spécialisés. Le tourisme devient un levier de développement, mais aussi un outil de reconnaissance culturelle.
 
Du Paris-Dakar à la reconnaissance internationale
 
La notoriété de Mano Dayak explose avec sa participation au rallye Paris-Dakar en tant que pilote. Sa proximité avec Thierry Sabine et d’autres figures de la course attire l’attention des médias internationaux. Le Monde, L’Express, VSD dressent le portrait d’un homme du désert au charisme singulier, souvent comparé à une figure sortie du Petit Prince de Saint-Exupéry.
 
Cette visibilité n’altère pourtant ni son humilité ni sa simplicité. Selon Issouf Ag Maha, Mano reste profondément attaché aux siens, animé par une générosité constante et une disponibilité rare. Sa réussite personnelle n’a de sens, à ses yeux, que si elle profite collectivement.
 
L’engagement armé, une lecture réductrice
 
La trajectoire de Mano Dayak bascule au début des années 1990. Face aux arrestations extrajudiciaires et aux exécutions sommaires menées par l’armée nigérienne dans le Nord après le déclenchement de la rébellion du FLAA, il choisit de s’engager dans la lutte armée. Un choix qu’il justifie par la nécessité de réparer les injustices et de plaider pour un Niger démocratique et fédéral.
 
Son arrivée donne une visibilité internationale à un mouvement insurrectionnel jusque-là marginal, dirigé par Rhissa Ag Boula. Pourtant, comme le souligne Issouf Ag Maha, cet épisode tend à écraser toute la complexité de son parcours. L’image du maquisard en treillis, souvent mise en avant, demeure trop réductrice pour saisir l’ampleur de son projet.
 
Un projet de société pour Agadez et le Niger
 
Mano Dayak portait une vision structurée pour son pays et sa région. Il croyait au développement par le tourisme et l’artisanat, mais aussi par l’agriculture, l’élevage et l’éducation. Il s’intéressait aux solutions écologiques adaptées au milieu saharien, à l’urbanisme d’Agadez, aux bourses pour les jeunes diplômés, à l’avenir des enfants ruraux.
 
Ses livres, publiés de son vivant et après sa mort, témoignent de cette pensée nourrie à la fois par les valeurs occidentales et les traditions touarègues. Une pensée en avance sur son temps, souvent incomprise de ses contemporains.
 
Une mort tragique, un héritage durable
 
Le 15 décembre 1995, alors qu’il s’apprête à rejoindre Niamey pour signer un accord de paix avec l’État nigérien, l’avion de Mano Dayak s’écrase sur le mont Bagzam. Il meurt aux côtés de deux de ses lieutenants, d’un officier français en mission de médiation et du pilote. La piste d’où il décolle avait été construite à son initiative, quelques semaines auparavant, pour désenclaver la région.
 
Trente ans après, son héritage demeure tangible. Une culture touristique durable, une image internationale du Niger, des compétences locales solides. Le baptême de l’aéroport d’Agadez du nom de Mano Dayak consacre cette ambition : relier le désert au monde.
 
Issouf Ag Maha conclut par une pensée pour Odile Dayak et ses enfants, saluant leur dignité et leur discrétion. Et rappelle, avec gravité, que Mano Dayak a définitivement rejoint l’histoire contemporaine du Niger, non comme une icône figée, mais comme une conscience toujours en débat.

Cet article Mano Dayak, le visionnaire qui voulait relier le désert au monde est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/mano-dayak-le-visionnaire-qui-voulait-relier-le-desert-au-monde/feed/ 0
Patrick Lozès pose enfin la question noire à la France  https://mondafrique.com/loisirs-culture/patrick-lozes-pose-enfin-la-question-noire-a-la-france/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/patrick-lozes-pose-enfin-la-question-noire-a-la-france/#respond Tue, 16 Dec 2025 05:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=144223 Avec Questions noires et Histoire de France, Patrick Lozès signe un livre de mise à nu. Un texte sans emphase, qui revient sur vingt ans de combats et de silences, et interroge, sans colère mais sans détour, la place accordée aux Noirs dans le récit républicain. Une chronique de Karim Saadi     Patrick Lozès […]

Cet article Patrick Lozès pose enfin la question noire à la France  est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Avec Questions noires et Histoire de France, Patrick Lozès signe un livre de mise à nu. Un texte sans emphase, qui revient sur vingt ans de combats et de silences, et interroge, sans colère mais sans détour, la place accordée aux Noirs dans le récit républicain.

Une chronique de Karim Saadi



    Patrick Lozès

Ce livre ne cherche pas l’effet. Il avance autrement, à contre-rythme, dans une langue maîtrisée, parfois retenue, comme si chaque phrase devait d’abord s’assurer de sa justesse. Questions noires et Histoire de France ne se lit pas comme un manifeste, encore moins comme un règlement de comptes. Patrick Lozès y raconte une histoire récente, la sienne et celle du CRAN, mais c’est surtout une histoire française qu’il donne à voir, faite d’angles morts, de rendez-vous manqués et de paroles longtemps différées.

Très vite, le lecteur comprend que l’enjeu n’est pas seulement politique. Il est aussi intime. Lozès écrit depuis une position singulière, celle de l’entre-deux. Né au Bénin, formé en France, engagé dans la vie publique sans jamais renoncer à une forme de distance, il incarne cette complexité que la République peine encore à penser. Son regard n’est ni extérieur ni totalement intérieur. Il observe, note, relie. Pharmacien de formation, il ausculte le corps républicain avec méthode, mais sans froideur. Ce qu’il décrit, ce sont des symptômes familiers : l’invisibilité, le soupçon, la fatigue d’avoir à se justifier sans cesse.

Le fil conducteur du livre tient dans une question simple, presque banale, mais rarement posée frontalement : comment expliquer que des populations noires, présentes sur le sol français depuis des siècles, continuent d’être perçues comme étrangères à l’histoire nationale ? Lozès rappelle des faits connus mais souvent marginalisés. La présence noire ne commence pas avec l’immigration récente. Elle traverse l’histoire coloniale, les outre-mer, les guerres, la reconstruction. Pourtant, dans l’imaginaire collectif, elle demeure cantonnée à une altérité persistante.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la création du Conseil représentatif des associations noires de France. Le CRAN n’apparaît jamais comme une évidence, encore moins comme une revendication identitaire fermée. Il naît d’un constat pragmatique : l’absence de représentation structurée face à des discriminations bien réelles. Lozès raconte les débuts, les hésitations, les critiques immédiates. Il montre aussi comment le mot « Noir », aussitôt prononcé, cristallise les peurs françaises. Comme si le simple fait de nommer rendait la République vulnérable.

La République face à ses silences

L’un des mérites du livre est de ne jamais céder à la tentation de l’essentialisation. Lozès refuse de réduire les Noirs de France à une culture unique, à des traditions figées ou à une mémoire homogène. Il parle plutôt d’expérience partagée. Ce qui rassemble, ce n’est pas une origine mythifiée, mais un vécu commun : celui du regard posé sur les corps, des contrôles répétés, des plafonds invisibles. Cette approche, discrète mais ferme, permet de déplacer le débat sans le brutaliser.

La question du chiffre occupe une place centrale, mais là encore sans lourdeur. Lozès raconte la difficulté de faire admettre une évidence : on ne combat pas ce que l’on refuse de mesurer. L’enquête menée en 2007 agit comme un moment de bascule. Pour la première fois, des données viennent objectiver un sentiment largement partagé. La majorité des Noirs en France se disent français, attachés au pays, tout en exprimant une forme de relégation. Le contraste est là, net, presque brutal. Le livre n’en tire pas de leçon spectaculaire. Il laisse les chiffres parler, simplement.

Parallèlement, une autre bataille se joue, plus silencieuse : celle des mots. Lozès insiste sur l’importance de nommer. Il assume le terme « Noir », sans détour, sans guillemets protecteurs. Non par provocation, mais par souci de vérité. Les périphrases, écrit-il en filigrane, finissent par dissoudre les réalités qu’elles prétendent désigner. Le passage consacré à la révision de certaines définitions du dictionnaire dit bien cet enjeu : les mots ne sont jamais neutres. Ils disent ce qu’une société accepte de voir.

Les pages consacrées aux relations avec le pouvoir politique sont parmi les plus révélatrices. Lozès y décrit des rencontres, des échanges parfois tendus, souvent ambigus. Il n’y a ni fascination ni mépris. Seulement une lucidité constante. Le CRAN dialogue, insiste, parfois obtient. Certaines avancées sont concrètes : reconnaissance mémorielle, pensions, visibilité accrue. D’autres promesses s’enlisent. Le livre ne dramatise pas ces échecs. Il les inscrit dans une temporalité longue, celle d’une République lente à se transformer.

Ce qui traverse l’ensemble du texte, c’est une forme de patience inquiète. Lozès ne donne pas de leçon. Il raconte un combat mené sans illusions excessives, mais sans renoncement. La relance du CRAN, annoncée à la fin, ne sonne pas comme un retour en arrière. Elle apparaît plutôt comme la poursuite d’un travail inachevé. Non pour diviser, mais pour rappeler que l’égalité ne va jamais de soi, et qu’elle exige parfois d’être nommée avant d’être partagée.

Informations pratiques
Titre : Questions noires et Histoire de France – Combattre le racisme
Auteur : Patrick Lozès
Éditeur : Éditions de l’Aube
Date de parution : octobre 2025
Pagination : 272 pages

 

Cet article Patrick Lozès pose enfin la question noire à la France  est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/patrick-lozes-pose-enfin-la-question-noire-a-la-france/feed/ 0
Cape Town célèbre l’art subversif de Steven Cohen (jusqu’au 30 juin 2026) https://mondafrique.com/loisirs-culture/cape-town-celebre-lart-subversif-de-steven-cohen-jusquau-30-juin-2026/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/cape-town-celebre-lart-subversif-de-steven-cohen-jusquau-30-juin-2026/#respond Sun, 14 Dec 2025 08:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=144095 L’artiste sud-africain Steven Cohen investit l’Iziko South African National Gallery du 12 décembre 2025 au 30 juin 2026 avec « Long Life », une exposition rétrospective qui traverse quarante ans de création provocante, mêlant performance, identité et mémoire au cœur de l’art contemporain. Le 12 décembre 2025, l’Iziko South African National Gallery, nichée au cœur du Company’s Garden de […]

Cet article Cape Town célèbre l’art subversif de Steven Cohen (jusqu’au 30 juin 2026) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
L’artiste sud-africain Steven Cohen investit l’Iziko South African National Gallery du 12 décembre 2025 au 30 juin 2026 avec « Long Life », une exposition rétrospective qui traverse quarante ans de création provocante, mêlant performance, identité et mémoire au cœur de l’art contemporain.

Le 12 décembre 2025, l’Iziko South African National Gallery, nichée au cœur du Company’s Garden de Cape Town, inaugure Long Life, la plus vaste rétrospective jamais consacrée à Steven Cohen, figure incontournable de la scène artistique sud-africaine et internationale. De la fin des années 1980 à nos jours, Cohen n’a cessé d’interroger, de bousculer, de transcender les frontières de l’art par la performance, l’installation, la photographie et la vidéo. Long Life condense ce parcours singulier, offrant au public un voyage inédit à travers les obsessions, les combats et les métamorphoses d’un artiste qui fait du corps et de la marginalité un manifeste vivant.

Réputé pour ses interventions publiques aussi subversives que poétiques, Steven Cohen s’est forgé une réputation mondiale grâce à une pratique artistique qui ne recule ni devant la provocation ni devant l’introspection. À travers ses œuvres, il explore des thèmes aussi universels que l’identité, la sexualité, la mémoire, le deuil ou la transformation, tout en revendiquant une parole ancrée dans la réalité sud-africaine post-apartheid. Son art est celui de la confrontation : à la norme, à la violence sociale, à la politique du regard. Chaque performance, chaque objet, chaque vidéo devient un geste politique, une mise en lumière de ce qui reste habituellement dans l’ombre.

Le titre de la rétrospective, Long Life, fait référence à une expression juive prononcée lors des condoléances : un vœu de vie face à la mort, un mantra qui irrigue l’œuvre de Cohen depuis ses débuts. Sous le commissariat de la Dr Anthea Buys, l’exposition rassemble des pièces emblématiques du parcours de l’artiste, des archives inédites, des costumes-sculptures aux allures baroques, des films rares et des traces documentaires de ses performances emblématiques, dont certaines ont fait scandale dans l’espace public sud-africain.

Long Life s’ouvre sur les premiers travaux textiles de Cohen, où déjà le corps est mis en jeu, travesti, désacralisé et réinventé. Elle se déploie ensuite à travers des installations immersives, où l’artiste apparaît tantôt vulnérable, tantôt provocateur, jouant de sa propre image pour questionner l’altérité et la tolérance. Les visiteurs découvriront notamment les vestiges de performances marquantes, telles que Chandelier, où Cohen arpente des lieux symboliques revêtu d’un lustre monumental, ou Put Your Heart Under Your Feet… and Walk !, hommage vibrant à son compagnon disparu.

L’exposition ne se limite pas à la célébration d’un parcours individuel : elle interroge aussi la place de l’art dans la société sud-africaine, ses résistances et ses évolutions. Long Life résonne ainsi comme un manifeste pour la liberté d’expression, mais aussi comme un miroir tendu à tous les publics, au-delà des frontières et des identités.

Soutenue par l’Iziko Museums of South Africa, l’Institut Français en Afrique du Sud et de nombreux partenaires, la rétrospective propose également un riche programme public : visites guidées, rencontres avec l’artiste, ateliers et projections viendront ponctuer les six mois de l’exposition, invitant le public à dialoguer avec l’œuvre et à repenser la notion même de « longue vie » dans un monde en mutation.

Informations pratiques :
Dates : du 12 décembre 2025 au 30 juin 2026
Lieu : Iziko South African National Gallery, Company’s Garden, Cape Town, Afrique du Sud
Commissariat : Dr Anthea Buys
Accès : www.iziko.org.za
Programme public : ateliers, visites guidées, rencontres (détails sur le site du musée)
Tarifs et horaires : consulter le site officiel avant la visite

 

 

 

 

Cet article Cape Town célèbre l’art subversif de Steven Cohen (jusqu’au 30 juin 2026) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/cape-town-celebre-lart-subversif-de-steven-cohen-jusquau-30-juin-2026/feed/ 0
Notre semaine culturelle africaine: l’Afrique fait son cinéma à Paris https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-semaine-culturelle-africaine-12-19-decembre-debute-avec-lafrique-qui-fait-son-cinema-a-paris-jusquau-20-decembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-semaine-culturelle-africaine-12-19-decembre-debute-avec-lafrique-qui-fait-son-cinema-a-paris-jusquau-20-decembre/#respond Sun, 14 Dec 2025 07:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=144037 Du Nigeria à la France, en passant par le Ghana, le Congo et l’Afrique du Sud, la scène africaine brille cette semaine : festivals, concerts, cinéma, séries et expositions rythment l’actualité culturelle, illustrant la diversité et la créativité du continent. Du 10 au 20 décembre 2025, le festival L’Afrique fait son cinéma investit l’EICAR à […]

Cet article Notre semaine culturelle africaine: l’Afrique fait son cinéma à Paris est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Du Nigeria à la France, en passant par le Ghana, le Congo et l’Afrique du Sud, la scène africaine brille cette semaine : festivals, concerts, cinéma, séries et expositions rythment l’actualité culturelle, illustrant la diversité et la créativité du continent.

Du 10 au 20 décembre 2025, le festival L’Afrique fait son cinéma investit l’EICAR à Ivry-sur-Seine. Plus de soixante films africains et de la diaspora y sont projetés, dans un rendez-vous désormais essentiel pour la promotion du 7ᵉ art africain en France.

À l’approche des fêtes, Paris se met à l’heure africaine. Depuis le 10 décembre et jusqu’au 20 décembre 2025, l’EICAR (École internationale de création audiovisuelle et de réalisation) accueille la septième édition du festival L’Afrique fait son cinéma. Véritable vitrine du cinéma africain et caribéen, cette manifestation est devenue un rendez-vous central pour découvrir la diversité, la vitalité et la créativité des cinéastes issus du continent et de sa diaspora.

Créé en 2019 par Blaise Pascal Tanguy, le festival répond à un besoin de visibilité pour des œuvres souvent absentes des circuits de distribution traditionnels. Grâce à une programmation riche et éclectique, le public francilien rencontre, au fil des projections, des histoires, des esthétiques et des réalités rarement représentées sur les écrans français. Pour cette édition 2025, pas moins de 65 films venus de 34 pays différents sont proposés en compétition et en séances spéciales.

Le festival a débuté le 10 décembre avec l’avant-première de Muganga – Celui qui soigne, un film engagé réalisé par Marie-Hélène Roux. Inspiré de la vie du Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, ce drame poignant rend hommage à celles et ceux qui œuvrent pour la reconstruction dans un contexte de violence extrême en République démocratique du Congo. Isaach de Bankolé y incarne avec justesse un médecin résolu à redonner espoir aux survivantes. Ce choix donne le ton d’une édition où engagement, résilience et quête d’humanité traversent de nombreux récits.

Tout au long du festival, le public navigue entre longs métrages de fiction, documentaires, courts métrages et séries. Les films en lice concourent pour les Ubuntu d’Or, des prix qui récompensent le meilleur film, la meilleure réalisation ou le meilleur scénario. Cette diversité de formats et de genres illustre la richesse de la création africaine contemporaine, qu’elle vienne du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes ou de la diaspora européenne.

https://www.instagram.com/reel/DSIZQD8jPML/?igsh=MTBubG91NXd6c201Yw%3D%3D

Une plateforme d’échanges

Mais L’Afrique fait son cinéma ne se limite pas à la diffusion d’œuvres cinématographiques. Fidèle à sa vocation de plateforme d’échanges et d’innovation, le festival propose également un marché international du film africain et caribéen, lieu de rencontre pour producteurs, distributeurs et diffuseurs. Ateliers pratiques, masterclasses et tables rondes ponctuent la programmation, notamment autour des nouveaux usages technologiques : cette année, l’intelligence artificielle appliquée à l’écriture ou à la production est au cœur d’un « défi Kino-AI », mêlant créativité et numérique.

La dimension pédagogique est aussi présente : étudiants, jeunes créateurs et professionnels en devenir bénéficient d’espaces pour présenter leurs projets, s’initier aux métiers du cinéma et élargir leur réseau. Le festival, parrainé cette année par Lucien Jean-Baptiste, accorde une place de choix à l’émergence de nouveaux talents et au dialogue intergénérationnel.

Au fil des éditions, L’Afrique fait son cinéma s’est imposé comme un acteur incontournable du paysage cinématographique parisien.

Informations pratiques
Dates : 10 au 20 décembre 2025
Lieu : EICAR, 50 rue de la Justice, 94200 Ivry-sur-Seine (Paris)
Programme complet, réservations, tarifs : www.afriquefaitsoncinema.com
Accès : Métro Ligne 7 – Pierre et Marie Curie
Parrain 2025 : Lucien Jean-Baptiste
Film d’ouverture : Muganga – Celui qui soigne Contact : info@afriquefaitsoncinema.com

 

Lagos en mode « Detty December » (jusqu’au 31 décembre)

Chaque mois de décembre, Lagos, mégapole bouillonnante, se transforme en capitale de la fête et de la culture. « Detty December » y attire une foule bigarrée autour de concerts, festivals et événements qui dynamisent l’économie locale et font rayonner l’afrobeats.


À Lagos, décembre n’est pas un mois comme les autres. Dès la tombée des premières décorations de Noël, la ville s’embrase dans une effervescence unique sur le continent africain : « Detty December ». Ce phénomène, à la fois populaire et spectaculaire, incarne la démesure festive d’une capitale où les nuits ne dorment jamais.

L’expression « Detty December », dérivée du pidgin nigérian (« Dirty December »), symbolise un moment où l’on met de côté les contraintes du quotidien pour s’abandonner à la fête. Nigérians de la diaspora, Lagosiens fortunés et touristes du monde entier convergent alors vers la ville, prêts à profiter, sans compter, de la parenthèse euphorique offerte par la période des fêtes de fin d’année.

Plus qu’un simple festival, « Detty December » est devenu au fil des ans une véritable machine économique. D’après le gouvernement de l’État de Lagos, les retombées de cette saison dépassent les 70 millions de dollars, dont plus de 60 % générés par l’hôtellerie et le divertissement. Pour les grands établissements comme l’Eko Hotels & Suites, qui propose une pension complète sur une dizaine de jours, cette période représente jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires annuel. Les réservations, lancées dès juillet, affichent complet bien avant le début des festivités. Cette manne n’est pas entamée par la crise économique : même dans un contexte d’inflation record, les familles, en particulier celles issues de la diaspora ou venues d’Amérique du Nord, n’hésitent pas à investir plusieurs milliers d’euros pour s’offrir le grand frisson lagosien.

L’épicentre de l’afrobeats

Ce qui fait le sel de « Detty December », c’est avant tout l’explosion musicale qui s’empare de Lagos. Les superstars mondiales de l’afrobeats, souvent en tournée internationale le reste de l’année, réservent pour cette période leurs concerts les plus attendus. En 2025, Davido et Asake donneront des shows exceptionnels autour de Noël, avec des billets vendus entre 150 et 180 euros — soit près de quatre fois le salaire minimum mensuel local : un signe de la puissance d’attraction de ces artistes pour la jeunesse urbaine et la diaspora. Mais l’affiche est foisonnante : BNXN, Bella Shmurda, Chike, DJ Consequence, Beautiful Nubia ou encore Juma Jux s’invitent sur scène, tout comme des DJ sets, des festivals culinaires et des expositions.

Chaque soir, plusieurs quartiers de Lagos s’illuminent : Victoria Island, Lekki, Ikoyi, Ikeja, et les salles mythiques comme le Landmark Centre, le Balmoral Hall ou le Freedom Park. Les événements sont si nombreux qu’il est impossible de tout voir, mais chacun y trouve son compte, entre concerts géants, soirées intimistes, clubs branchés ou fêtes de rue. En 2025, la ville propose même un programme baptisé « 101 jours à Lagos », enchaînant sur trois mois expositions, conventions, ateliers et festivals — une première, preuve de l’ambition décuplée du secteur culturel.

Un moteur d’identité

Pour Deola et Darey Art Alade, organisateurs historiques et dépositaires de la marque « Detty December », cette période est plus qu’une fête : « C’est un pèlerinage culturel, un véritable moteur économique dont Lagos est l’épicentre. Le véritable été de l’Afrique, la fenêtre touristique la plus importante. » Les autorités l’ont bien compris : la ministre de la culture, Hannatu Musa Musawa, voit dans « Detty December » une chance de transformer la créativité en emplois et en opportunités concrètes, stimulant l’économie tout en promouvant le patrimoine nigérian.

Au-delà de la fête, « Detty December » est devenu un véritable vecteur de rayonnement pour Lagos et pour la culture nigériane. La ville attire non seulement des Africains de toute la région, mais aussi des Afro-Américains désireux de renouer avec la matrice africaine. L’afrobeats, jadis underground, a désormais son festival-monde, et Lagos, par la magie de décembre, s’impose comme la capitale de la joie et de la création sur le continent.

Informations pratiques
Période : du 6 au 31 décembre 2025, avec un pic d’événements du 12 au 25 décembre.
Lieu : Lagos, Nigeria (quartiers : Victoria Island, Lekki, Ikeja, Ikoyi…)
Exemples d’événements (12–19 décembre) :
DJ James Live, 13 décembre, Landmark Centre
Bella Shmurda Live, 13 décembre, Livespot Entertarium
Beautiful Nubia Live, 14 décembre, Ikeja
Afrocan Festival, 16 décembre, Freedom Park
Chike Live, 18 décembre, Landmark Centre
BNXN Live, 19 décembre, Landmark Centre
Billets & infos : dettydecemberfestival.com et réseaux sociaux des artistes.

 

Pointe-Noire accueille le Gala des Étoiles 2025 (12-14 décembre)

Du 12 au 14 décembre 2025 à Pointe-Noire, le Gala des Étoiles de l’Afrique réunira les figures majeures du continent. Ce rendez-vous prestigieux célèbre l’excellence et le leadership africains, tout en ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et l’innovation.

C’est l’un des événements phares de la scène africaine : le Gala des Étoiles de l’Afrique 2025 s’apprête à illuminer la ville de Pointe-Noire, en République du Congo, du 12 au 14 décembre. Plus qu’une simple cérémonie, ce rendez-vous incarne une vision ambitieuse pour l’avenir du continent. Il met en avant les personnalités et les initiatives qui font rayonner l’Afrique, tout en favorisant le dialogue et la création de réseaux à l’échelle internationale.

Organisé par Glocal Unity, le Gala entend rassembler des acteurs issus de tous les horizons : entrepreneurs, artistes, décideurs politiques, investisseurs, bâtisseurs de progrès… Tous viennent célébrer la réussite, mais aussi imaginer des solutions communes aux défis économiques, sociaux et culturels du continent. Dans un contexte marqué par les mutations géopolitiques et l’urgence d’une nouvelle dynamique africaine, cette plateforme devient un creuset d’idées et d’engagements concrets.

Un carrefour de talents

Au fil de trois journées intenses, le programme se décline entre panels de haut niveau, ateliers, séances de networking, expositions et cérémonies de remise de prix. L’objectif : distinguer celles et ceux qui, par leur audace, leur créativité ou leur engagement, contribuent à transformer durablement l’Afrique et son image à l’échelle mondiale.

L’édition 2025 s’annonce particulièrement riche, avec la participation de leaders d’opinion, de représentants institutionnels, d’entreprises innovantes et de grandes figures du monde artistique. La diversité des profils et des secteurs illustre la vitalité d’un continent en pleine effervescence, résolument tourné vers l’avenir. Qu’il s’agisse de jeunes entrepreneurs tech, de personnalités de la culture, de pionniers du développement durable ou de diplomates, tous sont invités à partager leur expérience et à tisser de nouveaux liens.

Pour Glocal Unity, l’enjeu dépasse la simple reconnaissance individuelle. Il s’agit de créer un espace où la coopération, l’innovation et l’exemplarité deviennent des leviers pour inspirer les générations futures. Le Gala se veut catalyseur de changements, en encourageant le dialogue entre secteur public et privé, en valorisant les initiatives locales, et en ouvrant la voie à des collaborations transcontinentales.

Le choix de Pointe-Noire, dynamique cité portuaire et poumon économique du Congo, n’est pas anodin : il souligne la volonté de mettre en avant toutes les facettes du potentiel africain, y compris hors des capitales traditionnelles. La ville se transforme ainsi en point de convergence de talents venus du continent entier et de la diaspora, porteurs d’une Afrique audacieuse, inventive et connectée au monde.

Informations pratiques
Dates : du 12 au 14 décembre 2025
Lieu : Hôtel Le Ruisseau, Pointe-Noire, République du Congo
Organisateur : Glocal Unity
Programme : panels, conférences, networking, remise de prix, expositions
Participants : leaders, entrepreneurs, artistes, décideurs, investisseurs, public international

 

Le Beyond Kontrol Concert fait vibrer Accra (13 décembre)

Le 13 décembre 2025, Medikal électrisera l’Accra Sports Stadium lors du Beyond Kontrol Concert, un événement phare du Detty December. Fans, invités de prestige et ambiance survoltée sont attendus pour une nuit de célébration du rap et de la culture urbaine.


Accra s’apprête à vivre l’un des événements majeurs de sa saison festive : le Beyond Kontrol Concert de Medikal, programmé pour le 13 décembre 2025 à l’Accra Sports Stadium. Dans une ville qui vit au rythme du Detty December, ce concert symbolise le dynamisme de la scène musicale ghanéenne et l’attrait grandissant du hip-hop africain auprès d’un public jeune et cosmopolite.

Medikal, de son vrai nom Samuel Adu Frimpong, est aujourd’hui une référence incontournable du rap ghanéen. Avec ses tubes comme « Omo Ada », « La Hustle » ou « Ayekoo », il s’est imposé sur les ondes et les réseaux, devenant une figure emblématique de la nouvelle génération d’artistes qui portent haut les couleurs de l’afrobeats et du hip-hop africain. En 2025, le Beyond Kontrol Concert marque un sommet dans son parcours : il offre à ses fans un spectacle pensé comme une expérience immersive et fédératrice.

L’Accra Sports Stadium, lieu emblématique au cœur de la capitale, accueillera plus de 40 000 spectateurs pour cette soirée unique. La production promet une mise en scène soignée, alliant jeux de lumières, effets spéciaux, pyrotechnie et scénographie XXL. Le public pourra profiter d’un show rythmé, ponctué de prestations d’artistes invités, figures montantes ou confirmées de la scène urbaine ghanéenne. Le programme mise sur la diversité, mêlant morceaux phares, collaborations et surprises, pour offrir un panorama vivant de la richesse musicale du pays.

Multiples rendez-vous culturels

Le Beyond Kontrol Concert ne se limite pas à une démonstration artistique : il s’inscrit dans la dynamique plus large du Detty December, période où la capitale s’anime de multiples rendez-vous culturels et festifs. C’est à ce moment de l’année que la diaspora et les touristes affluent à Accra, transformant la ville en épicentre des tendances, des musiques et de la convivialité africaine. Pour Medikal, l’événement est une occasion de remercier son public, d’ouvrir la scène à des talents émergents et de partager l’énergie créative qui caractérise le Ghana d’aujourd’hui.

Au fil de la soirée, les spectateurs découvriront ou redécouvriront l’univers de Medikal : ses succès populaires, ses messages engagés et son goût pour l’expérimentation musicale. Au-delà du rap, le concert reflète l’évolution de la culture urbaine en Afrique de l’Ouest, où les influences locales et internationales s’entrecroisent pour créer de nouveaux standards. L’organisation mise sur la qualité de l’accueil et la sécurité, avec des équipes mobilisées pour accompagner les spectateurs dès l’ouverture des portes jusqu’aux dernières notes de la nuit.

Le choix de l’Accra Sports Stadium, capable d’accueillir des milliers de fans, témoigne de la popularité croissante du genre et de la volonté de faire du Beyond Kontrol Concert un véritable rendez-vous populaire. L’événement attire non seulement les inconditionnels de Medikal, mais aussi les amateurs de live, de danse et d’ambiance festive. Dans un contexte où la musique est un vecteur de fierté, d’expression et de rassemblement, ce concert prend tout son sens.

Informations pratiques
Date : 13 décembre 2025
Lieu : Accra Sports Stadium, Accra, Ghana
Ouverture des portes : 17 h
Début du concert : 19 h (fin prévue vers 3 h du matin)
Billets : plusieurs catégories disponibles (Standard, VIP, VVIP) sur beyondkontrolconcert.com

 

Burna Boy enflamme l’Amérique du Nord à guichets fermés ! (12-10 décembre)

Burna Boy clôture 2025 avec une série de concerts majeurs aux États-Unis et au Canada. Une tournée dense, rythmée par cinq dates entre Newark, Montréal et Toronto, où l’icône de l’afrofusion confirme son statut de star mondiale.

En décembre 2025, Burna Boy reprend la route pour une étape nord-américaine de sa tournée No Sign of Weakness, un segment court mais intense qui couvre cinq dates stratégiques entre le 12 et le 19 décembre. Newark, Montréal et Toronto accueilleront l’artiste nigérian dans des salles emblématiques où il s’apprête, une fois encore, à faire vibrer un public fidèle et multigénérationnel.

Le premier arrêt aura lieu le 12 décembre au Prudential Center de Newark, une enceinte capable de réunir des dizaines de milliers de spectateurs. Burna Boy y lancera cette série de concerts dans une atmosphère déjà survoltée : décembre est le mois où son public, particulièrement mobilisé en Amérique du Nord, se retrouve pour célébrer la culture afrobeats et les influences multiples qui ont façonné son style. Son mélange d’afrofusion, de dancehall, de hip-hop et de musique traditionnelle nigériane a largement conquis les scènes internationales, et cette tournée en est une nouvelle démonstration.

Trois jours plus tard, le 15 décembre, Burna Boy se produira au Centre Bell de Montréal, où une foule toujours enthousiaste l’attend. La ville, qui accueille une diaspora africaine importante et un public curieux de nouvelles sonorités, constitue une étape clé dans le déploiement mondial de son œuvre. Montréal est régulièrement l’un des arrêts les plus vibrants de ses tournées : l’artiste y trouve un public particulièrement réactif, sensible à son mélange de puissance vocale, d’énergie scénique et de messages identitaires.

La tournée se conclura au Canada avec trois dates successives à Toronto, une ville devenue l’un des centres mondiaux de la culture afro urbaine. Les 17 et 18 décembre, Burna Boy sera sur la scène du Scotiabank Arena, une salle de prestige où se produisent habituellement les plus grands artistes internationaux. Ces deux soirées s’annoncent denses, avec une scénographie puissante et un répertoire qui puise autant dans ses classiques que dans ses titres récents. Puis, le 19 décembre, une dernière date sous forme d’afterparty-concert aura lieu au REBEL, haut lieu de la vie nocturne torontoise. Plus intime, cette soirée offrira une proximité différente avec le public, permettant à Burna Boy de conclure la série dans une ambiance plus festive et informelle.

Une tournée pensée comme une célébration

Si Burna Boy s’est imposé comme l’un des artistes africains les plus influents de sa génération, c’est autant par la qualité de sa production musicale que par sa capacité à transmettre une énergie scénique rare. Chaque concert est conçu comme une expérience immersive où se mêlent rythmes puissants, visuels travaillés et interaction directe avec le public.

La tournée de décembre témoigne de la maturité artistique acquise au fil de ses albums : African Giant, Twice as Tall ou encore Love, Damini, qui lui ont valu une reconnaissance mondiale. Burna Boy y réaffirme une identité musicale profondément ancrée dans la culture africaine tout en dialoguant avec des influences globales. Son succès nord-américain s’explique par cette capacité à créer un son universel sans jamais s’éloigner de ses racines.

À travers cette série de dates, l’artiste poursuit également une dynamique importante : celle de l’expansion continue de l’afrobeats à l’échelle internationale. Le public de Newark, Montréal et Toronto, composé à la fois de fans de la diaspora et d’admirateurs de tous horizons, reflète l’ampleur d’un mouvement devenu transcontinental. À chaque concert, Burna Boy transforme l’arène en un espace de célébration collective où se croisent énergie, mémoire culturelle et modernité.

Informations pratiques

Tournée : Burna Boy – No Sign of Weakness Tour
Dates et lieux :
12 décembre 2025 — Prudential Center, Newark (New Jersey, États‑Unis)
15 décembre 2025 — Centre Bell, Montréal (Canada)
17 décembre 2025 — Scotiabank Arena, Toronto (Canada)
18 décembre 2025 — Scotiabank Arena, Toronto (Canada)
19 décembre 2025 — REBEL, Toronto (Canada) – concert/afterparty

 

« The Covenant », la nouvelle série nigériane événement arrive sur Netflix (12 decembre)

Le 12 décembre 2025, Netflix Afrique et Kava TV dévoilent The Covenant, une série dramatique nigériane qui plonge dans les déchirements d’une famille confrontée à l’enlèvement d’un frère et à de sombres secrets. Un thriller familial à suivre de près.

Dans la galaxie en plein essor des séries africaines, une nouvelle production attire l’attention : The Covenant, projetée à partir du 12 décembre 2025 sur Netflix pour l’Afrique et Kava TV à l’international. Ce drame familial à suspense, réalisé par le cinéaste nigérian Dimeji Ajibola, s’annonce comme l’une des propositions phares de la fin d’année. Il réunit un casting de poids, emmené par Gideon Okeke, Sola Sobowale et Zubby Michael, figures familières du cinéma et de la télévision nigérians.

La série s’inscrit dans la nouvelle vague du « Nollywood » qui, grâce aux plateformes de streaming, conquiert un public mondial avide de récits originaux venus du continent africain. The Covenant s’empare d’un sujet aussi intime qu’universel : la dislocation d’une cellule familiale ordinaire, projetée brutalement dans la tragédie après l’enlèvement du fils aîné. À travers cette histoire, la série explore la force des liens familiaux, les mécanismes de survie face au danger et les secrets qui hantent les maisons les plus respectables.

Dès les premières minutes, le spectateur est happé par une tension sourde : la disparition inexpliquée d’un jeune homme bouleverse la vie de ses proches, révélant des failles insoupçonnées. Le scénario distille habilement suspense et émotions, jouant sur l’alternance entre scènes de famille et plongées dans l’ombre du crime. Chaque membre du foyer devient à son tour suspect, victime ou complice involontaire, alors que les rebondissements révèlent l’ampleur du drame.

Suspense garanti

Ce thriller familial puise sa force dans la réalité sociale du Nigeria contemporain, pays où l’insécurité et les enlèvements rythment malheureusement le quotidien de nombreuses familles. Mais The Covenant ne se limite pas à une chronique sociale : la série opte pour une narration nerveuse, multipliant les fausses pistes, les flashbacks et les retournements de situation. Le suspense, savamment entretenu, capte l’attention tout en offrant une réflexion sur la résilience, le pardon et la capacité de se réinventer face à la violence.

L’écriture ciselée du scénario s’appuie sur l’expérience de Dimeji Ajibola, réalisateur réputé pour sa capacité à mêler drame intime et critique sociale. The Covenant porte l’empreinte de ce cinéaste, dont il s’agit de l’une des dernières œuvres avant sa disparition. On y retrouve son sens du rythme, sa direction d’acteurs et son regard lucide sur les paradoxes de la société nigériane. Gideon Okeke livre une performance tout en intensité, tandis que Sola Sobowale et Zubby Michael donnent à leurs personnages une épaisseur dramatique rarement vue à l’écran.

La série bénéficie aussi d’une production soignée : décors réalistes, photographie sombre et bande-son envoûtante, tout concourt à instaurer une atmosphère oppressante et crédible. La mise en scène, sans effets superflus, privilégie l’émotion brute et la tension psychologique. Au fil des épisodes, The Covenant s’impose comme une fresque familiale universelle, capable de toucher un large public bien au-delà des frontières nigérianes.

Avec ce lancement simultané sur Netflix Afrique et Kava TV à l’international, The Covenant incarne la montée en puissance de la fiction nigériane sur la scène mondiale.

Informations pratiques
Titre : The Covenant
Format : Série – drame/thriller familial
Sortie : 12 décembre 2025
Plateformes : Netflix Afrique, Kava TV (international)
Réalisation : Dimeji Ajibola
Distribution : Gideon Okeke, Sola Sobowale, Zubby Michael, Segun Arinze, Ivie Okujaye, Uzee Usman, Bimbo Manuel, Chioma Okafor, Walter Anga, Joseph Momodu
Langue : anglais (sous-titres disponibles)
 Durée : 8 épisodes (saison 1)
Plus d’infos : netflix.com / kavatv.com

 

Cape Town célèbre l’art subversif de Steven Cohen (12 décembre 2025- 30 juin 2026)

L’artiste sud-africain Steven Cohen investit l’Iziko South African National Gallery du 12 décembre 2025 au 30 juin 2026 avec « Long Life », une exposition rétrospective qui traverse quarante ans de création provocante, mêlant performance, identité et mémoire au cœur de l’art contemporain.

Le 12 décembre 2025, l’Iziko South African National Gallery, nichée au cœur du Company’s Garden de Cape Town, inaugure Long Life, la plus vaste rétrospective jamais consacrée à Steven Cohen, figure incontournable de la scène artistique sud-africaine et internationale. De la fin des années 1980 à nos jours, Cohen n’a cessé d’interroger, de bousculer, de transcender les frontières de l’art par la performance, l’installation, la photographie et la vidéo. Long Life condense ce parcours singulier, offrant au public un voyage inédit à travers les obsessions, les combats et les métamorphoses d’un artiste qui fait du corps et de la marginalité un manifeste vivant.

Réputé pour ses interventions publiques aussi subversives que poétiques, Steven Cohen s’est forgé une réputation mondiale grâce à une pratique artistique qui ne recule ni devant la provocation ni devant l’introspection. À travers ses œuvres, il explore des thèmes aussi universels que l’identité, la sexualité, la mémoire, le deuil ou la transformation, tout en revendiquant une parole ancrée dans la réalité sud-africaine post-apartheid. Son art est celui de la confrontation : à la norme, à la violence sociale, à la politique du regard. Chaque performance, chaque objet, chaque vidéo devient un geste politique, une mise en lumière de ce qui reste habituellement dans l’ombre.

Le titre de la rétrospective, Long Life, fait référence à une expression juive prononcée lors des condoléances : un vœu de vie face à la mort, un mantra qui irrigue l’œuvre de Cohen depuis ses débuts. Sous le commissariat de la Dr Anthea Buys, l’exposition rassemble des pièces emblématiques du parcours de l’artiste, des archives inédites, des costumes-sculptures aux allures baroques, des films rares et des traces documentaires de ses performances emblématiques, dont certaines ont fait scandale dans l’espace public sud-africain.

Long Life s’ouvre sur les premiers travaux textiles de Cohen, où déjà le corps est mis en jeu, travesti, désacralisé et réinventé. Elle se déploie ensuite à travers des installations immersives, où l’artiste apparaît tantôt vulnérable, tantôt provocateur, jouant de sa propre image pour questionner l’altérité et la tolérance. Les visiteurs découvriront notamment les vestiges de performances marquantes, telles que Chandelier, où Cohen arpente des lieux symboliques revêtu d’un lustre monumental, ou Put Your Heart Under Your Feet… and Walk !, hommage vibrant à son compagnon disparu.

L’exposition ne se limite pas à la célébration d’un parcours individuel : elle interroge aussi la place de l’art dans la société sud-africaine, ses résistances et ses évolutions. Long Life résonne ainsi comme un manifeste pour la liberté d’expression, mais aussi comme un miroir tendu à tous les publics, au-delà des frontières et des identités.

Soutenue par l’Iziko Museums of South Africa, l’Institut Français en Afrique du Sud et de nombreux partenaires, la rétrospective propose également un riche programme public : visites guidées, rencontres avec l’artiste, ateliers et projections viendront ponctuer les six mois de l’exposition, invitant le public à dialoguer avec l’œuvre et à repenser la notion même de « longue vie » dans un monde en mutation.

 

Informations pratiques :
Dates : du 12 décembre 2025 au 30 juin 2026
Lieu : Iziko South African National Gallery, Company’s Garden, Cape Town, Afrique du Sud
Commissariat : Dr Anthea Buys
Accès : www.iziko.org.za
Programme public : ateliers, visites guidées, rencontres (détails sur le site du musée)
Tarifs et horaires : consulter le site officiel avant la visite

 

 

 

Cet article Notre semaine culturelle africaine: l’Afrique fait son cinéma à Paris est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-semaine-culturelle-africaine-12-19-decembre-debute-avec-lafrique-qui-fait-son-cinema-a-paris-jusquau-20-decembre/feed/ 0
Henri de Monfreid, l’aventurier aux cent visages https://mondafrique.com/loisirs-culture/henri-de-monfreid-laventurier-aux-cent-visages/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/henri-de-monfreid-laventurier-aux-cent-visages/#respond Sat, 13 Dec 2025 17:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=144149 Figure légendaire de la mer Rouge, Henri de Monfreid incarne l’aventure et la métamorphose : explorateur, écrivain, trafiquant, espion, il fascine par ses mille vies et son itinéraire hors du commun. Une chronique de Christian Labrande Quiconque s’intéresse à l’histoire de la découverte de l’Afrique connaît le nom d’Henri de Monfreid. Son récit intitulé Les Secrets […]

Cet article Henri de Monfreid, l’aventurier aux cent visages est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Figure légendaire de la mer Rouge, Henri de Monfreid incarne l’aventure et la métamorphose : explorateur, écrivain, trafiquant, espion, il fascine par ses mille vies et son itinéraire hors du commun.

Une chronique de Christian Labrande


Quiconque s’intéresse à l’histoire de la découverte de l’Afrique connaît le nom d’Henri de Monfreid. Son récit intitulé Les Secrets de la mer Rouge fut, à sa parution en 1931, un énorme succès. Succès largement reconduit quand il fut, dans les années cinquante, le premier récit paru en livre de poche.
On savait qu’il s’agissait d’un aventurier intrépide, un des premiers à pénétrer dans des régions reculées des pays de la Corne de l’Afrique, mais au-delà ? Avec Henri de Monfreid, nous avons affaire à une personnalité à tant de facettes que seul un (excellent) documentaire comme celui de Valérie Manns arrive à lui rendre pleinement justice, car on y découvre que Monfreid fut aussi, notamment, trafiquant, ingénieur, écrivain, journaliste et espion.

Né en 1879, le jeune homme qui était destiné à devenir ingénieur sent rapidement l’appel du large et s’embarque pour l’Abyssinie, l’ancien nom d’un territoire qui comprenait l’Éthiopie, une partie du Soudan et de l’Érythrée. Très vite, il manifeste une totale aversion pour les mœurs des colons en place et monte une expédition qui le mène dans les territoires reculés du plateau du Harar, là même où avait échoué Arthur Rimbaud quelques décennies plus tôt. Le jeune aventurier réalise rapidement que, pour mener à bien ses vagues projets commerciaux, il lui faut apprendre la langue du pays, cheminer pieds nus comme ses porteurs, prendre une femme. Soit, pour le meilleur et le pire, épouser les mœurs locales.
Animé d’une curiosité insatiable et conscient d’être le tout premier à documenter ces territoires, Monfreid, passionné de photos et peintre à ses heures, réalise au gré de son périple un grand nombre de clichés dont il rehausse les tirages en peignant à l’aquarelle sur plaques de verre. C’est un des atouts de ce documentaire, qui devient un fascinant et poétique cheminement vers l’inconnu en compagnie de portraits de membres de tribus afars ou somalis.

Mais les premiers résultats de ces premières expériences commerciales – portant sur le cuivre et le bois – s’avèrent décevants. Revenu sur les côtes de la Corne de l’Afrique, Monfreid décide de se tourner vers un commerce qu’il espère plus lucratif, celui du haschich et des armes. Ce dernier étant interdit aux chrétiens, il décide de se convertir à l’islam et de se circoncire !
Réalisant que sa nouvelle activité, pour être vraiment rentable, doit être menée par voie maritime, il affrète une goélette, réunit un équipage avec pour destination Aden. Mais la navigation sur la mer Rouge est réputée dangereuse. L’aventurier, auquel son père a donné dans sa jeunesse de solides notions, se révèle un navigateur hors pair, effectuant même, au gré de ses voyages, un relevé topographique précis des côtes de la Corne de l’Afrique. Il arrive à établir une relation de complicité avec ses marins, qu’il photographiera abondamment. Des documents magnifiques, largement utilisés dans le documentaire et qui inspireront des auteurs de bandes dessinées aussi divers que Hergé et Hugo Pratt.

Faisant escale à Djibouti, Monfreid est approché par les autorités françaises et se voit chargé de rendre compte des mouvements des forces turques dans la région (on est en pleine Première Guerre mondiale et la France est opposée à l’Empire ottoman). Le voici donc ajoutant le rôle d’espion à sa panoplie déjà bien chargée de métiers divers.
Bientôt, sa cargaison de haschich complétée, il remonte la mer Rouge vers le golfe de Suez pour gagner l’Égypte, où il retrouve son épouse, la fidèle Armgard. Le couple s’installe dans le port d’Obock, en face de Djibouti. Il a trouvé le lieu idéal pour continuer ses activités illicites. Au cours de ces années naîtront trois enfants, élevés en sauvageons. Mais il en faudrait plus pour convertir Monfreid au sédentarisme. Il entreprend à Obock le grand chantier de l’Altaïr (le bateau volant), un navire qu’il a spécialement conçu pour la navigation en mer Rouge, se révélant un architecte naval d’exception.

Ayant fait fortune dans le commerce du haschich, Monfreid investit son argent dans une exploitation agricole, une usine électrique et une minoterie. Nouvelle métamorphose : le voici devenu industriel et vivant en harmonie apparente entre sa famille et ses serviteurs éthiopiens. Profitant de ses nouvelles heures de loisir, notre héros se met à écrire, réunissant sous forme de carnets le récit de quelques-unes de ses multiples aventures.

La rencontre avec Joseph Kessel

En 1930, une rencontre va bouleverser son existence, celle de Joseph Kessel, journaliste et écrivain déjà célèbre, qui prépare un reportage sur le trafic d’esclaves en Éthiopie et au Yémen. Monfreid accepte de lui servir de guide dans un périple qui s’annonce dangereux. Pour rendre compte de cette expédition, Kessel écrit vingt articles, dénonçant notamment la traite des esclaves. Ces articles ont un vif retentissement, paraissant en une du quotidien Le Matin. Un d’entre eux rend un vibrant hommage à Henri de Monfreid.

Le portrait que lui consacre Kessel s’ouvre par ces mots : « Il a inspiré une légende sur les côtes tragiques de la mer Rouge. Ses yeux d’un bleu intense sous des sourcils noirs font à la fois penser à la brousse et à la mer. Il est ailleurs que les autres hommes (…) dès le premier coup d’œil, on reconnaît que ses vrais vêtements, c’est le feu du soleil et le vent du large ». Le mythe Monfreid est lancé.

Il donne à lire à Kessel ses journaux de bord. Enthousiasmé, ce dernier l’engage à les publier. Ce sera la parution en 1931 du livre fondateur de Monfreid Les Secrets de la mer Rouge, qui est donc un énorme succès de librairie à l’échelle mondiale. Fort de ce succès, l’aventurier se fait aussi écrivain, et écrivain prolixe. Il sera l’auteur de quelque 74 romans d’aventure dont il est le héros et où les parts de fiction et de vérité sont d’ailleurs indiscernables.

Mais une suite d’événements pénibles va le ramener à la réalité. Son épouse, la fidèle Armgard, lasse d’être cantonnée dans son rôle de mère au foyer et de correctrice des œuvres de son volage époux, quitte, un jour de 1931, le domicile conjugal. Dépressive et opiomane, elle décide de rentrer en France avec ses trois enfants. Monfreid découvre alors à quel point cette femme fragile était en réalité son pivot. Il sombre alors dans la dépression, sentant pour la première fois le poids de l’exil. Avec la faillite des entreprises qu’il a fondées, minoterie et usine électrique, sa vie semble basculer dans l’échec.

Toutefois, encore un rebond ! En 1933, il se fait journaliste, écrivant dans Le Matin une série d’articles où il dénonce la politique répressive de Haïlé Sélassié, empereur d’Éthiopie. Furieux, celui qu’on dénomme le Négus fait saisir tous les biens de Monfreid et le bannit d’Éthiopie. Rentré en France, il continue à dénoncer dans la presse la politique de son ennemi d’Empereur. Et il donne à travers l’Europe une série de conférences illustrées de ses magnifiques clichés pour sensibiliser le public européen au sort des populations qu’il a longtemps côtoyées et appris à aimer.

Mais s’ouvre alors la période la plus sombre du personnage, quand Monfreid soutient Mussolini lorsque celui-ci attaque l’Éthiopie pour satisfaire ses aspirations coloniales. Monfreid voit là l’occasion de récupérer ses biens et prône pour l’Éthiopie l’avènement d’un nouvel ordre fasciste. Il retourne alors, toute honte bue, sur la terre de ses exploits en tant que journaliste et conseiller du général Graziani, exécuteur des basses œuvres du Duce en Éthiopie. Revirement soudain ? On est, en effet, bien loin du jeune explorateur qui voulait vivre en osmose avec ses guides éthiopiens. En fait, Monfreid vivait depuis des dizaines d’années une vie, certes aventureuse, mais néanmoins une vie de colon, ce qui n’est pas sans laisser des traces comme le montre cruellement son soutien à cette barbarie fasciste.

On le sait, l’intervention italienne fut un carnage que cautionne donc l’ancien ami du peuple éthiopien. Haïlé Sélassié, son armée écrasée sous les bombes, fuit en Angleterre, Monfreid peut retourner en Éthiopie, en compagnie de sa nouvelle compagne, Madeleine, la jeune script-girl qu’il a rencontrée sur le tournage du long-métrage Les Secrets de la mer Rouge réalisé par Richard Pottier en 1937.

Cependant, nouveau renversement de situation avec la victoire des troupes anglaises qui chassent les Italiens d’Abyssinie et permettent le retour d’exil du Négus. Le couple est alors logiquement inquiété et doit se résoudre à revenir en France. Et Monfreid à renoncer à revenir à ses chères terres africaines.

Il lui reste à continuer à faire vivre sa légende. Livres, conférences, articles, mais aussi désormais émissions de radio et de télévision continuent d’entretenir le mythe de ce personnage inclassable. Il mourra à 95 ans, apparemment dans une verdeur insolente comme en témoigne le reportage télévisé qui conclut le documentaire de Valérie Manns. Une archive que l’on pourra compléter par l’écoute sur la toile de la Radioscopie de Jacques Chancel interviewant un Henri de Monfreid encore flamboyant dans sa quatre-vingt-dixième année.

Pour visionner le documentaire cliquez ici

Sur les traces d’Henri de Monfreid, écrivain et pirate de la mer Rouge. Documentaire de Valérie Manns. France 2024. 62 minutes. Disponible sur le site de France Télévisions jusqu’au 11/05/2026.

 

 

Cet article Henri de Monfreid, l’aventurier aux cent visages est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/henri-de-monfreid-laventurier-aux-cent-visages/feed/ 0
Le Beyond Kontrol Concert fait vibrer Accra (13 décembre) https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-beyond-kontrol-concert-fait-vibrer-accra-13-decembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-beyond-kontrol-concert-fait-vibrer-accra-13-decembre/#respond Sat, 13 Dec 2025 06:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=144085 Le 13 décembre 2025, Medikal électrisera l’Accra Sports Stadium lors du Beyond Kontrol Concert, un événement phare du Detty December. Fans, invités de prestige et ambiance survoltée sont attendus pour une nuit de célébration du rap et de la culture urbaine. Accra s’apprête à vivre l’un des événements majeurs de sa saison festive : le Beyond Kontrol […]

Cet article Le Beyond Kontrol Concert fait vibrer Accra (13 décembre) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le 13 décembre 2025, Medikal électrisera l’Accra Sports Stadium lors du Beyond Kontrol Concert, un événement phare du Detty December. Fans, invités de prestige et ambiance survoltée sont attendus pour une nuit de célébration du rap et de la culture urbaine.

Accra s’apprête à vivre l’un des événements majeurs de sa saison festive : le Beyond Kontrol Concert de Medikal, programmé pour le 13 décembre 2025 à l’Accra Sports Stadium. Dans une ville qui vit au rythme du Detty December, ce concert symbolise le dynamisme de la scène musicale ghanéenne et l’attrait grandissant du hip-hop africain auprès d’un public jeune et cosmopolite.

Medikal, de son vrai nom Samuel Adu Frimpong, est aujourd’hui une référence incontournable du rap ghanéen. Avec ses tubes comme « Omo Ada », « La Hustle » ou « Ayekoo », il s’est imposé sur les ondes et les réseaux, devenant une figure emblématique de la nouvelle génération d’artistes qui portent haut les couleurs de l’afrobeats et du hip-hop africain. En 2025, le Beyond Kontrol Concert marque un sommet dans son parcours : il offre à ses fans un spectacle pensé comme une expérience immersive et fédératrice.

L’Accra Sports Stadium, lieu emblématique au cœur de la capitale, accueillera plus de 40 000 spectateurs pour cette soirée unique. La production promet une mise en scène soignée, alliant jeux de lumières, effets spéciaux, pyrotechnie et scénographie XXL. Le public pourra profiter d’un show rythmé, ponctué de prestations d’artistes invités, figures montantes ou confirmées de la scène urbaine ghanéenne. Le programme mise sur la diversité, mêlant morceaux phares, collaborations et surprises, pour offrir un panorama vivant de la richesse musicale du pays.

Multiples rendez-vous culturels

Le Beyond Kontrol Concert ne se limite pas à une démonstration artistique : il s’inscrit dans la dynamique plus large du Detty December, période où la capitale s’anime de multiples rendez-vous culturels et festifs. C’est à ce moment de l’année que la diaspora et les touristes affluent à Accra, transformant la ville en épicentre des tendances, des musiques et de la convivialité africaine. Pour Medikal, l’événement est une occasion de remercier son public, d’ouvrir la scène à des talents émergents et de partager l’énergie créative qui caractérise le Ghana d’aujourd’hui.

Au fil de la soirée, les spectateurs découvriront ou redécouvriront l’univers de Medikal : ses succès populaires, ses messages engagés et son goût pour l’expérimentation musicale. Au-delà du rap, le concert reflète l’évolution de la culture urbaine en Afrique de l’Ouest, où les influences locales et internationales s’entrecroisent pour créer de nouveaux standards. L’organisation mise sur la qualité de l’accueil et la sécurité, avec des équipes mobilisées pour accompagner les spectateurs dès l’ouverture des portes jusqu’aux dernières notes de la nuit.

Le choix de l’Accra Sports Stadium, capable d’accueillir des milliers de fans, témoigne de la popularité croissante du genre et de la volonté de faire du Beyond Kontrol Concert un véritable rendez-vous populaire. L’événement attire non seulement les inconditionnels de Medikal, mais aussi les amateurs de live, de danse et d’ambiance festive. Dans un contexte où la musique est un vecteur de fierté, d’expression et de rassemblement, ce concert prend tout son sens.

Informations pratiques
Date : 13 décembre 2025
Lieu : Accra Sports Stadium, Accra, Ghana
Ouverture des portes : 17 h
Début du concert : 19 h (fin prévue vers 3 h du matin)
Billets : plusieurs catégories disponibles (Standard, VIP, VVIP) sur beyondkontrolconcert.com

 

Cet article Le Beyond Kontrol Concert fait vibrer Accra (13 décembre) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-beyond-kontrol-concert-fait-vibrer-accra-13-decembre/feed/ 0
Lagos, nouvelle capitale mondiale de la fête (jusqu’au 31 décembre) https://mondafrique.com/loisirs-culture/lagos-en-mode-detty-december-jusquau-31-decembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/lagos-en-mode-detty-december-jusquau-31-decembre/#respond Sat, 13 Dec 2025 06:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=144099 Detty December Festival 2025 transforme Lagos en scène mondiale à ciel ouvert tout au long du mois de décembre. Pensé comme un hub de musique, de culture et de nightlife, le rendez‑vous s’impose comme le cœur battant de la saison festive nigériane et un point de ralliement pour la diaspora africaine. En 2025, Detty December […]

Cet article Lagos, nouvelle capitale mondiale de la fête (jusqu’au 31 décembre) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Detty December Festival 2025 transforme Lagos en scène mondiale à ciel ouvert tout au long du mois de décembre. Pensé comme un hub de musique, de culture et de nightlife, le rendez‑vous s’impose comme le cœur battant de la saison festive nigériane et un point de ralliement pour la diaspora africaine.

En 2025, Detty December Festival s’impose plus que jamais comme la matrice incandescente des nuits lagosiennes, unifiant concerts, soirées, expériences culturelles et rencontres créatives sous la houlette de Livespot360, déjà à l’origine d’Entertainment Week Africa. Ce n’est pas seulement un rendez-vous festif : le festival incarne la volonté affirmée d’ancrer Lagos parmi les grandes destinations mondiales de fin d’année, à l’égal des grandes capitales des pèlerinages festifs hivernaux.
À partir du 6 décembre, la ville se transforme et prolonge la magie jusqu’aux premiers jours de janvier, avec deux pôles principaux : Ilubirin sur Lagos Island et le Livespot Entertarium à Lekki, véritables épicentres de la fête, concentrant scènes, espaces de rencontres et infrastructures techniques à la mesure de l’ambition nigériane.




Lagos, laboratoire d’une expérience totale

Bien loin du simple empilement de concerts, Detty December se conçoit comme une immersion, une expérience polyphonique où la musique, cœur battant de l’événement, n’est qu’une porte d’entrée vers l’univers vibrionnant de Lagos. L’afrobeats, l’amapiano, le hip hop, le R&B ou encore les fusions afro-internationales forment la trame sonore d’une programmation ouverte, mêlant têtes d’affiche mondiales et étoiles montantes du continent. Les concerts s’enchaînent, mais ne se ressemblent pas : aux shows live s’ajoutent DJ sets, beach parties, raves nocturnes et événements hybrides, brouillant la frontière entre club, scène et performance.

Tout autour, Lagos s’invente capitale créative africaine. Le festival fédère la scène artistique locale : défilés de mode, activations de marques lifestyle, street food réinventée, installations artistiques et espaces de rencontre brassent les influences, les publics et les tendances. On vient y croiser la diaspora, les influenceurs, les créateurs, et bien sûr, la jeunesse urbaine nigériane, avide de nouveauté et de reconnaissance internationale. Loin d’être un simple rendez-vous musical, Detty December devient le miroir d’une ville qui vit la nuit comme une affirmation identitaire et une promesse d’avenir.

L’affiche 2025 illustre ce dialogue entre Afrique et monde. Busta Rhymes, icône du hip hop américain, partagera la scène avec la star tanzanienne Juma Jux, ou le Nigérian Bella Shmurda, porte-voix d’une génération qui renouvelle les codes de l’afrobeats. Parmi les temps forts : Bella Shmurda se produira le 13 décembre, Juma Jux le 18, et Busta Rhymes enflammera Lagos le 19. Mais Detty December, c’est aussi l’intégration de tout un écosystème d’événements et de têtes d’affiche – Davido, Kizz Daniel, Asake – qui transforment chaque nuit en promesse d’évasion et de découvertes.


Un moteur culturel, économique et symbolique

Au-delà du spectacle, Detty December joue un rôle clé dans le rayonnement de Lagos et de la culture nigériane. Soutenu par les autorités culturelles, le festival s’inscrit dans une stratégie de développement : faire des industries créatives un levier de soft power, d’emploi et d’attractivité internationale. Chaque décembre, des milliers de membres de la diaspora et de visiteurs internationaux convergent vers Lagos, mus par le désir d’éprouver l’énergie unique de la ville, bien plus que d’assister à de simples concerts.
L’impact irrigue toute l’économie urbaine : hôtellerie, restauration, transports, clubs, créateurs de mode, médias et studios de contenus bénéficient de cette effervescence. Le festival agit comme un label fédérateur, donnant cohérence et lisibilité à une saison où la musique devient le langage commun d’une Afrique tournée vers l’avenir.

Lagos brille aussi par la densité et la diversité de son offre : chaque soir, Victoria Island, Lekki, Ikoyi ou Ikeja vibrent au rythme des grands shows, mais aussi des fêtes de rue et des happenings intimistes. En 2025, la ville lance même « 101 jours à Lagos », un programme marathon de trois mois, combinant expositions, conventions, ateliers et festivals : preuve de l’ambition exponentielle du secteur culturel.

Ce foisonnement fait de Detty December le symbole d’un nouvel âge pour Lagos : la ville attire aujourd’hui autant les Africains de la région que les Afro-Américains en quête de racines, de sons, d’expériences. Jadis marginal, l’afrobeats s’impose désormais comme le passeport d’une Afrique conquérante et créative, dont Lagos est le point d’orgue chaque mois de décembre. Plus qu’un festival, Detty December est devenu la vitrine mondiale de la joie, de l’innovation et de la puissance culturelle africaine.

Informations pratiques
Période : du 6 au 31 décembre 2025, avec un pic d’événements du 12 au 25 décembre.
Lieu : Lagos, Nigeria (quartiers : Victoria Island, Lekki, Ikeja, Ikoyi…)
Exemples d’événements (12–19 décembre) :
DJ James Live, 13 décembre, Landmark Centre
Bella Shmurda Live, 13 décembre, Livespot Entertarium
Beautiful Nubia Live, 14 décembre, Ikeja
Afrocan Festival, 16 décembre, Freedom Park
Chike Live, 18 décembre, Landmark Centre
BNXN Live, 19 décembre, Landmark Centre
Billets & infos : dettydecemberfestival.com et réseaux sociaux des artistes.

 

 

Cet article Lagos, nouvelle capitale mondiale de la fête (jusqu’au 31 décembre) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/lagos-en-mode-detty-december-jusquau-31-decembre/feed/ 0
« The Covenant », la nouvelle série nigériane événement arrive sur Netflix (12 decembre) https://mondafrique.com/loisirs-culture/the-covenant-la-nouvelle-serie-nigeriane-evenement-arrive-sur-netflix-12-decembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/the-covenant-la-nouvelle-serie-nigeriane-evenement-arrive-sur-netflix-12-decembre/#respond Fri, 12 Dec 2025 17:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=144093 Le 12 décembre 2025, Netflix Afrique et Kava TV dévoilent The Covenant, une série dramatique nigériane qui plonge dans les déchirements d’une famille confrontée à l’enlèvement d’un frère et à de sombres secrets. Un thriller familial à suivre de près. Dans la galaxie en plein essor des séries africaines, une nouvelle production attire l’attention : The Covenant, […]

Cet article « The Covenant », la nouvelle série nigériane événement arrive sur Netflix (12 decembre) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Le 12 décembre 2025, Netflix Afrique et Kava TV dévoilent The Covenant, une série dramatique nigériane qui plonge dans les déchirements d’une famille confrontée à l’enlèvement d’un frère et à de sombres secrets. Un thriller familial à suivre de près.


Dans la galaxie en plein essor des séries africaines, une nouvelle production attire l’attention : The Covenant, projetée à partir du 12 décembre 2025 sur Netflix pour l’Afrique et Kava TV à l’international. Ce drame familial à suspense, réalisé par le cinéaste nigérian Dimeji Ajibola, s’annonce comme l’une des propositions phares de la fin d’année. Il réunit un casting de poids, emmené par Gideon Okeke, Sola Sobowale et Zubby Michael, figures familières du cinéma et de la télévision nigérians.

La série s’inscrit dans la nouvelle vague du « Nollywood » qui, grâce aux plateformes de streaming, conquiert un public mondial avide de récits originaux venus du continent africain. The Covenant s’empare d’un sujet aussi intime qu’universel : la dislocation d’une cellule familiale ordinaire, projetée brutalement dans la tragédie après l’enlèvement du fils aîné. À travers cette histoire, la série explore la force des liens familiaux, les mécanismes de survie face au danger et les secrets qui hantent les maisons les plus respectables.

Dès les premières minutes, le spectateur est happé par une tension sourde : la disparition inexpliquée d’un jeune homme bouleverse la vie de ses proches, révélant des failles insoupçonnées. Le scénario distille habilement suspense et émotions, jouant sur l’alternance entre scènes de famille et plongées dans l’ombre du crime. Chaque membre du foyer devient à son tour suspect, victime ou complice involontaire, alors que les rebondissements révèlent l’ampleur du drame.



Suspense garanti

Ce thriller familial puise sa force dans la réalité sociale du Nigeria contemporain, pays où l’insécurité et les enlèvements rythment malheureusement le quotidien de nombreuses familles. Mais The Covenant ne se limite pas à une chronique sociale : la série opte pour une narration nerveuse, multipliant les fausses pistes, les flashbacks et les retournements de situation. Le suspense, savamment entretenu, capte l’attention tout en offrant une réflexion sur la résilience, le pardon et la capacité de se réinventer face à la violence.

L’écriture ciselée du scénario s’appuie sur l’expérience de Dimeji Ajibola, réalisateur réputé pour sa capacité à mêler drame intime et critique sociale. The Covenant porte l’empreinte de ce cinéaste, dont il s’agit de l’une des dernières œuvres avant sa disparition. On y retrouve son sens du rythme, sa direction d’acteurs et son regard lucide sur les paradoxes de la société nigériane. Gideon Okeke livre une performance tout en intensité, tandis que Sola Sobowale et Zubby Michael donnent à leurs personnages une épaisseur dramatique rarement vue à l’écran.

La série bénéficie aussi d’une production soignée : décors réalistes, photographie sombre et bande-son envoûtante, tout concourt à instaurer une atmosphère oppressante et crédible. La mise en scène, sans effets superflus, privilégie l’émotion brute et la tension psychologique. Au fil des épisodes, The Covenant s’impose comme une fresque familiale universelle, capable de toucher un large public bien au-delà des frontières nigérianes.

Avec ce lancement simultané sur Netflix Afrique et Kava TV à l’international, The Covenant incarne la montée en puissance de la fiction nigériane sur la scène mondiale.

Informations pratiques
Titre : The Covenant
Format : Série – drame/thriller familial
Sortie : 12 décembre 2025
Plateformes : Netflix Afrique, Kava TV (international)
Réalisation : Dimeji Ajibola
Distribution : Gideon Okeke, Sola Sobowale, Zubby Michael, Segun Arinze, Ivie Okujaye, Uzee Usman, Bimbo Manuel, Chioma Okafor, Walter Anga, Joseph Momodu
Langue : anglais (sous-titres disponibles)
 Durée : 8 épisodes (saison 1)
Plus d’infos : netflix.com / kavatv.com

Cet article « The Covenant », la nouvelle série nigériane événement arrive sur Netflix (12 decembre) est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/the-covenant-la-nouvelle-serie-nigeriane-evenement-arrive-sur-netflix-12-decembre/feed/ 0
Burna Boy enflamme l’Amérique du Nord à guichets fermés en décembre ! https://mondafrique.com/loisirs-culture/burna-boy-enflamme-lamerique-du-nord-a-guichets-fermes-12-10-decembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/burna-boy-enflamme-lamerique-du-nord-a-guichets-fermes-12-10-decembre/#respond Fri, 12 Dec 2025 05:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=144087 En décembre 2025, Burna Boy reprend la route pour une étape nord-américaine de sa tournée No Sign of Weakness, un segment court mais intense

Cet article Burna Boy enflamme l’Amérique du Nord à guichets fermés en décembre ! est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Burna Boy clôture 2025 avec une série de concerts majeurs aux États-Unis et au Canada. Une tournée dense, rythmée par cinq dates entre Newark, Montréal et Toronto, où l’icône de l’afrofusion confirme son statut de star mondiale.


En décembre 2025, Burna Boy reprend la route pour une étape nord-américaine de sa tournée No Sign of Weakness, un segment court mais intense qui couvre cinq dates stratégiques entre le 12 et le 19 décembre. Newark, Montréal et Toronto accueilleront l’artiste nigérian dans des salles emblématiques où il s’apprête, une fois encore, à faire vibrer un public fidèle et multigénérationnel.

Le premier arrêt aura lieu le 12 décembre au Prudential Center de Newark, une enceinte capable de réunir des dizaines de milliers de spectateurs. Burna Boy y lancera cette série de concerts dans une atmosphère déjà survoltée : décembre est le mois où son public, particulièrement mobilisé en Amérique du Nord, se retrouve pour célébrer la culture afrobeats et les influences multiples qui ont façonné son style. Son mélange d’afrofusion, de dancehall, de hip-hop et de musique traditionnelle nigériane a largement conquis les scènes internationales, et cette tournée en est une nouvelle démonstration.

Trois jours plus tard, le 15 décembre, Burna Boy se produira au Centre Bell de Montréal, où une foule toujours enthousiaste l’attend. La ville, qui accueille une diaspora africaine importante et un public curieux de nouvelles sonorités, constitue une étape clé dans le déploiement mondial de son œuvre. Montréal est régulièrement l’un des arrêts les plus vibrants de ses tournées : l’artiste y trouve un public particulièrement réactif, sensible à son mélange de puissance vocale, d’énergie scénique et de messages identitaires.

La tournée se conclura au Canada avec trois dates successives à Toronto, une ville devenue l’un des centres mondiaux de la culture afro urbaine. Les 17 et 18 décembre, Burna Boy sera sur la scène du Scotiabank Arena, une salle de prestige où se produisent habituellement les plus grands artistes internationaux. Ces deux soirées s’annoncent denses, avec une scénographie puissante et un répertoire qui puise autant dans ses classiques que dans ses titres récents. Puis, le 19 décembre, une dernière date sous forme d’afterparty-concert aura lieu au REBEL, haut lieu de la vie nocturne torontoise. Plus intime, cette soirée offrira une proximité différente avec le public, permettant à Burna Boy de conclure la série dans une ambiance plus festive et informelle.

Une tournée pensée comme une célébration

Si Burna Boy s’est imposé comme l’un des artistes africains les plus influents de sa génération, c’est autant par la qualité de sa production musicale que par sa capacité à transmettre une énergie scénique rare. Chaque concert est conçu comme une expérience immersive où se mêlent rythmes puissants, visuels travaillés et interaction directe avec le public.

La tournée de décembre témoigne de la maturité artistique acquise au fil de ses albums : African Giant, Twice as Tall ou encore Love, Damini, qui lui ont valu une reconnaissance mondiale. Burna Boy y réaffirme une identité musicale profondément ancrée dans la culture africaine tout en dialoguant avec des influences globales. Son succès nord-américain s’explique par cette capacité à créer un son universel sans jamais s’éloigner de ses racines.

À travers cette série de dates, l’artiste poursuit également une dynamique importante : celle de l’expansion continue de l’afrobeats à l’échelle internationale. Le public de Newark, Montréal et Toronto, composé à la fois de fans de la diaspora et d’admirateurs de tous horizons, reflète l’ampleur d’un mouvement devenu transcontinental. À chaque concert, Burna Boy transforme l’arène en un espace de célébration collective où se croisent énergie, mémoire culturelle et modernité.

Informations pratiques

Tournée : Burna Boy – No Sign of Weakness Tour
Dates et lieux :
12 décembre 2025 — Prudential Center, Newark (New Jersey, États‑Unis)
15 décembre 2025 — Centre Bell, Montréal (Canada)
17 décembre 2025 — Scotiabank Arena, Toronto (Canada)
18 décembre 2025 — Scotiabank Arena, Toronto (Canada)
19 décembre 2025 — REBEL, Toronto (Canada) – concert/afterparty

Cet article Burna Boy enflamme l’Amérique du Nord à guichets fermés en décembre ! est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/burna-boy-enflamme-lamerique-du-nord-a-guichets-fermes-12-10-decembre/feed/ 0
Smaïn Laacher ou l’art de dire le silence https://mondafrique.com/loisirs-culture/smain-laacher-ou-lart-de-dire-le-silence/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/smain-laacher-ou-lart-de-dire-le-silence/#respond Thu, 11 Dec 2025 08:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=144022 Dans L’Algérie, ma mère et moi, Smaïn Laacher sonde la fracture intime et collective de l’exil franco-algérien, tissant une méditation bouleversante sur la langue, la transmission et le silence. Un récit qui éclaire, sans jamais forcer, l’énigme du lien filial. Une chronique de Karim Saadi Smaïn Laacher Il y a des livres qui ne s’imposent […]

Cet article Smaïn Laacher ou l’art de dire le silence est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
Dans L’Algérie, ma mère et moi, Smaïn Laacher sonde la fracture intime et collective de l’exil franco-algérien, tissant une méditation bouleversante sur la langue, la transmission et le silence. Un récit qui éclaire, sans jamais forcer, l’énigme du lien filial.

Une chronique de Karim Saadi


Smaïn Laacher

Il y a des livres qui ne s’imposent pas par leur éclat, mais par leur ombre. L’Algérie, ma mère et moi, de Smaïn Laacher, publié chez Grasset, appartient à cette famille d’ouvrages discrets et majeurs, qui dessinent la cartographie secrète de l’exil et de la filiation. Sur à peine cent soixante pages, le sociologue et essayiste remonte le fil de sa mémoire, creusant la terre meuble de l’intime et celle, bien plus rugueuse, de l’histoire collective. À travers le portrait de sa mère – venue d’Algérie en 1952, muette ou presque dans la langue du pays d’accueil –, Laacher convoque tout un pan de notre histoire contemporaine, celui de ces familles traversées, sans bruit mais sans répit, par la migration postcoloniale.

Dès les premières pages, le ton est donné : ni larmes faciles ni grandiloquence. Ici, la douleur prend les couleurs du silence. Il y a, dans la relation entre ce fils élevé dans la langue française, nourri à l’école républicaine, et cette mère restée prisonnière de son imaginaire natal, quelque chose d’infranchissable. Un mur invisible, dressé entre deux mondes qui se regardent sans jamais parvenir à se reconnaître. Laacher le dit : « Ce silence qui nous unit est aussi ce qui nous sépare. » Dans ce court intervalle entre deux rives, tout se joue : l’amour, la frustration, l’espoir d’un dialogue toujours repoussé.

Ce livre n’est pas seulement l’histoire d’un fils et de sa mère ; il est aussi le récit d’une génération condamnée à vivre dans l’entre-deux, tiraillée entre la fidélité à la terre d’origine et la nécessité d’inventer, en France, un nouveau pacte avec le monde. La mère, pour Laacher, n’est pas seulement la dépositaire d’une mémoire meurtrie ; elle incarne aussi la difficulté de transmettre, dans une langue qui n’est plus tout à fait la sienne, l’héritage d’une histoire bouleversée par la colonisation et l’arrachement.

Le récit d’une fracture ordinaire

Ce qui frappe, à la lecture de L’Algérie, ma mère et moi, c’est la manière dont Laacher mêle la rigueur du sociologue à la pudeur du fils. Jamais il ne cède à la tentation de la généralisation. Le livre est ancré dans le réel, charnel, presque tactile : il y a la cuisine de la mère, les gestes retenus, la langue qui bute ou s’efface, les silences plus lourds que toutes les phrases. Mais, en filigrane, c’est tout un peuple de mères et de fils qui défile, cette France métissée dont les fractures ne cessent de se creuser.

« Nous n’habitions plus le même monde », écrit Laacher, et la phrase résonne bien au-delà de sa propre famille. C’est toute la question de l’intégration, du déracinement, de la transmission qui est posée.  

L’un des mérites du livre est de ne pas réduire la mère à une simple victime du déracinement. Si elle apparaît parfois figée dans l’Algérie de son enfance, prisonnière de ses souvenirs et de sa langue maternelle, elle est aussi le témoin d’une dignité silencieuse, d’une capacité à résister par l’oubli ou par l’imaginaire. Laacher ne juge pas, il observe : sa mère reste, jusqu’au bout, fidèle à une culture du silence, là où tant d’autres auraient pu sombrer dans le ressentiment ou l’amertume. On songe à cette phrase de Kateb Yacine, citée par l’auteur : « Tous les Algériens gardent une sorte de sentiment de culpabilité vis-à-vis de leur mère, parce qu’ils se sont comportés – et souvent encore aujourd’hui – avec les femmes comme s’ils les niaient. » Mais ici, la culpabilité n’est jamais stérile : elle ouvre la voie à une interrogation sur l’amour filial, sur ce que l’on doit à ceux qui nous ont précédés et dont le silence, parfois, sauve plus qu’il ne condamne.

Réconciliation impossible ?

Dans une France qui peine à intégrer son histoire coloniale, le livre de Smaïn Laacher arrive à point nommé. Il n’offre ni solution miracle ni discours de réconciliation, mais il pose, avec une lucidité désenchantée, les vraies questions : que reste-t-il de l’Algérie en France ? Comment habite-t-on un pays qui fut d’abord un exil ? Comment transmet-on, à ses enfants, l’histoire d’une terre quittée dans la douleur et le déni ? La critique publiée dans Le Matin d’Algérie le souligne : la force de l’ouvrage réside dans sa capacité à mêler récit intime et analyse sociologique, à faire de la mémoire familiale un observatoire privilégié des fractures françaises contemporaines.

L’écriture de Laacher, d’une sobriété exemplaire, refuse l’effet de manche : pas de pathos, pas d’excès. À l’image de sa mère, l’auteur avance dans la mémoire comme on avance dans une maison pleine d’ombres, guidé par l’intuition qu’il y a, sous la poussière du temps, quelque chose à sauver : un geste, un mot, une odeur, une nuance de lumière.

Dans le silence de cette mère, il y a une leçon de ténacité. Et dans la démarche du fils, un effort pour restaurer, sinon la parole, du moins la possibilité d’un dialogue. Les dernières pages, marquées par la mort de la mère, sont d’une grande justesse : Laacher ne tombe jamais dans le larmoiement, mais laisse affleurer, derrière l’analyse, la blessure encore vive d’un amour empêché.

 

Titre : L’Algérie, ma mère et moi
Auteur : Smaïn Laacher,
Éditions Grasset,
Paru le 8 octobre 2025,
160 pages,
Prix public : 18 €

 

Cet article Smaïn Laacher ou l’art de dire le silence est apparu en premier sur Mondafrique.

]]>
https://mondafrique.com/loisirs-culture/smain-laacher-ou-lart-de-dire-le-silence/feed/ 0