- Mondafrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sat, 31 May 2025 06:19:56 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/ 32 32 La Côte d’Ivoire à l’écran, les 30 et 31 mai à Ivry-sur-Seine https://mondafrique.com/loisirs-culture/la-cote-divoire-a-lecran-les-30-et-31-mai-a-ivry-sur-seine/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/la-cote-divoire-a-lecran-les-30-et-31-mai-a-ivry-sur-seine/#respond Sat, 31 May 2025 02:15:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=134819  Première édition du Festival Paris Ivoire Cinéma à l’EICAR les 30 et 31 mai 2025. Deux soirées de projection pour découvrir un cinéma ivoirien en pleine renaissance, entre thrillers, drames sociaux et comédies audacieuses. Un pont culturel à ne pas manquer. Rejoignez la nouvelle chaine Whatsapp de Mondafrique Le 7e art ivoirien pose ses valises […]

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 Première édition du Festival Paris Ivoire Cinéma à l’EICAR les 30 et 31 mai 2025. Deux soirées de projection pour découvrir un cinéma ivoirien en pleine renaissance, entre thrillers, drames sociaux et comédies audacieuses. Un pont culturel à ne pas manquer.

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Le 7e art ivoirien pose ses valises à Ivry-sur-Seine. Pour la première fois, le festival Paris Ivoire Cinéma investit les locaux de l’EICAR, prestigieuse école de cinéma, pour deux soirées de projection les 30 et 31 mai 2025, placées sous le signe du dialogue culturel, de l’audace narrative et de la diversité des regards. Organisé par le Bureau des étudiants de l’établissement, cet événement promet une immersion dans le cinéma ivoirien contemporain, avec une sélection éclectique de films et des échanges privilégiés avec les artistes.

Six films projetés sur deux jours

Au programme : thrillers, drames sociaux, comédies grinçantes, récits mystiques… De quoi battre en brèche l’idée d’un cinéma africain réduit à un seul style ou à une seule esthétique.

Le projet est né d’un désir clair : rendre visibles les œuvres d’un cinéma trop souvent ignoré dans les circuits européens, malgré sa richesse et sa vitalité. À travers ce festival, les étudiants de l’EICAR veulent non seulement mettre en lumière des films issus de la Côte d’Ivoire, mais aussi tendre un pont entre deux cultures cinématographiques : celle, industrielle et formatée de l’Occident, et celle, vivante, souvent artisanale, des cinéastes africains.

Avec six films projetés sur deux jours, le festival offre un panorama dense et varié, qui donne à voir la pluralité des imaginaires ivoiriens, entre tension sociale, humour populaire et plongée mystique.

Parmi les œuvres présentées, certaines sont déjà saluées dans les circuits de festivals :

Nina Torres de Khady Touré : un thriller psychologique sur les revers de la célébrité, porté par une mise en scène nerveuse et un jeu d’acteur habité.

Gazoua doit mourir de Fidèle Koffi : une comédie dramatique mêlant humour grinçant et critique sociale, dans un village où l’héritage devient une bombe à retardement.

Love, Sexe & Money de Owell Brown : drame urbain sur les désillusions sentimentales d’une jeunesse abidjanaise prise entre modernité et tradition.

Indlu Yesono de Djoblé E. Ahouné : une œuvre inclassable entre fantastique et horreur, qui convoque les esprits dans une atmosphère angoissante, aux frontières du mythe.

Chaque projection sera suivie d’un échange avec les réalisateurs ou les acteurs, pour offrir au public une expérience complète : voir, écouter, questionner.

Ce qui fait la force de Paris Ivoire Cinéma, c’est sa volonté de créer des rencontres entre les cultures. L’idée n’est pas simplement de “montrer des films africains”, mais de les inscrire dans une démarche pédagogique, sensible et politique, où le spectateur est partie prenante du processus.

Des pass à la carte permettent au public de composer son propre parcours :

Pass Comédie (15 €)
Pass Drame (25 €)
Pass Thriller (35 €)
Pass Science-Fiction (50 €)
Et pour les plus curieux : Pass STAR (100 €), offrant un accès complet avec soirées privées, cocktail et séances spéciales.

L’objectif affiché est clair : rendre ces œuvres accessibles, dans un cadre accueillant et engagé, sans élitisme mais avec exigence.

L’EICAR, l’École internationale de création audiovisuelle et de réalisation, forme chaque année des dizaines de futurs professionnels du cinéma et de l’audiovisuel. En accueillant ce festival, elle ouvre ses portes à un autre pan de la création mondiale, tout en offrant à ses étudiants une expérience concrète d’organisation, de médiation culturelle et de programmation cinématographique.
Le festival se positionne ainsi comme un laboratoire d’échange, où étudiants, artistes et public extérieur peuvent repenser ensemble ce que signifie “faire du cinéma”, au-delà des frontières industrielles.

Infos pratiques :
Dates : vendredi 30 et samedi 31 mai 2025
Lieu : EICAR, 1 Allée Allain Leprest, 94200 Ivry-sur-Seine
Horaires : de 18h30 à 23h
Billetterie : via HelloAsso
Pass disponibles : de 15 à 100 €, selon le parcours choisi
Plus d’infos sur Instagram : @parisivoirecinema

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La semaine culturelle africaine (30 mai-6 juin) en sept arrêts https://mondafrique.com/loisirs-culture/la-semaine-culturelle-africaine-30-mai-6-juin-en-sept-arrets/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/la-semaine-culturelle-africaine-30-mai-6-juin-en-sept-arrets/#respond Fri, 30 May 2025 07:40:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=134813 De Paris à Angoulême, de Dakar à Abidjan, la création africaine pulse cette semaine aux quatre coins de la scène culturelle. Concerts, expos, projections, festivals… une vitalité artistique plurielle se déploie, entre dialogues intimes et envolées politiques.   Paris Ivoire Cinéma : la Côte d’Ivoire à l’écran, les 30 et 31 mai à Ivry-sur-Seine Première […]

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De Paris à Angoulême, de Dakar à Abidjan, la création africaine pulse cette semaine aux quatre coins de la scène culturelle. Concerts, expos, projections, festivals… une vitalité artistique plurielle se déploie, entre dialogues intimes et envolées politiques.

 

Paris Ivoire Cinéma : la Côte d’Ivoire à l’écran, les 30 et 31 mai à Ivry-sur-Seine

Première édition du Festival Paris Ivoire Cinéma à l’EICAR les 30 et 31 mai 2025. Deux soirées de projection pour découvrir un cinéma ivoirien en pleine renaissance, entre thrillers, drames sociaux et comédies audacieuses. Un pont culturel à ne pas manquer.

Le 7e art ivoirien pose ses valises à Ivry-sur-Seine. Pour la première fois, le festival Paris Ivoire Cinéma investit les locaux de l’EICAR, prestigieuse école de cinéma, pour deux soirées de projection les 30 et 31 mai 2025, placées sous le signe du dialogue culturel, de l’audace narrative et de la diversité des regards. Organisé par le Bureau des étudiants de l’établissement, cet événement promet une immersion dans le cinéma ivoirien contemporain, avec une sélection éclectique de films et des échanges privilégiés avec les artistes.

Au programme : thrillers, drames sociaux, comédies grinçantes, récits mystiques… De quoi battre en brèche l’idée d’un cinéma africain réduit à un seul style ou à une seule esthétique.

Le projet est né d’un désir clair : rendre visibles les œuvres d’un cinéma trop souvent ignoré dans les circuits européens, malgré sa richesse et sa vitalité. À travers ce festival, les étudiants de l’EICAR veulent non seulement mettre en lumière des films issus de la Côte d’Ivoire, mais aussi tendre un pont entre deux cultures cinématographiques : celle, industrielle et formatée de l’Occident, et celle, vivante, souvent artisanale, des cinéastes africains.

Avec six films projetés sur deux jours, le festival offre un panorama dense et varié, qui donne à voir la pluralité des imaginaires ivoiriens, entre tension sociale, humour populaire et plongée mystique.

Parmi les œuvres présentées, certaines sont déjà saluées dans les circuits de festivals :

Nina Torres de Khady Touré : un thriller psychologique sur les revers de la célébrité, porté par une mise en scène nerveuse et un jeu d’acteur habité.

Gazoua doit mourir de Fidèle Koffi : une comédie dramatique mêlant humour grinçant et critique sociale, dans un village où l’héritage devient une bombe à retardement.

Love, Sexe & Money de Owell Brown : drame urbain sur les désillusions sentimentales d’une jeunesse abidjanaise prise entre modernité et tradition.

Indlu Yesono de Djoblé E. Ahouné : une œuvre inclassable entre fantastique et horreur, qui convoque les esprits dans une atmosphère angoissante, aux frontières du mythe.

Chaque projection sera suivie d’un échange avec les réalisateurs ou les acteurs, pour offrir au public une expérience complète : voir, écouter, questionner.

Ce qui fait la force de Paris Ivoire Cinéma, c’est sa volonté de créer des rencontres entre les cultures. L’idée n’est pas simplement de “montrer des films africains”, mais de les inscrire dans une démarche pédagogique, sensible et politique, où le spectateur est partie prenante du processus.

Des pass à la carte permettent au public de composer son propre parcours :

Pass Comédie (15 €)
Pass Drame (25 €)
Pass Thriller (35 €)
Pass Science-Fiction (50 €)
Et pour les plus curieux : Pass STAR (100 €), offrant un accès complet avec soirées privées, cocktail et séances spéciales.

L’objectif affiché est clair : rendre ces œuvres accessibles, dans un cadre accueillant et engagé, sans élitisme mais avec exigence.

L’EICAR, l’École internationale de création audiovisuelle et de réalisation, forme chaque année des dizaines de futurs professionnels du cinéma et de l’audiovisuel. En accueillant ce festival, elle ouvre ses portes à un autre pan de la création mondiale, tout en offrant à ses étudiants une expérience concrète d’organisation, de médiation culturelle et de programmation cinématographique.
Le festival se positionne ainsi comme un laboratoire d’échange, où étudiants, artistes et public extérieur peuvent repenser ensemble ce que signifie “faire du cinéma”, au-delà des frontières industrielles.

Infos pratiques :
Dates : vendredi 30 et samedi 31 mai 2025
Lieu : EICAR, 1 Allée Allain Leprest, 94200 Ivry-sur-Seine
Horaires : de 18h30 à 23h
Billetterie : via HelloAsso
Pass disponibles : de 15 à 100 €, selon le parcours choisi
Plus d’infos sur Instagram : @parisivoirecinema

Omar Pene, voix du Sénégal, en concert au Pan Piper, le 31 mai

Figure majeure de la scène musicale africaine, Omar Pene sera en concert exceptionnel le samedi 31 mai à 20h30 au Pan Piper (Paris 11ᵉ). Une voix, une conscience, une énergie : le Sénégal dans toute sa puissance vivante.

Il n’a pas besoin d’être présenté au public africain : Omar Pene, c’est quarante ans de musique engagée, de refrains populaires et de scènes enflammées. Ancien leader du mythique Super Diamono de Dakar, il a marqué des générations de mélomanes avec son style inimitable, entre mbalax, soul, jazz et poésie politique. Le 31 mai, il posera sa voix profonde et chaleureuse sur la scène du Pan Piper, pour un concert très attendu par la diaspora comme par tous les amoureux des musiques d’Afrique.

Omar Pene, c’est d’abord une voix identifiable entre mille : grave, souple, puissante, capable de passer de la mélancolie à la colère avec une même intensité. Mais c’est surtout une voix qui dit quelque chose, une voix qui parle du quotidien, des luttes, des espoirs et des douleurs du peuple sénégalais. Très tôt, avec le groupe Super Diamono, il se positionne comme un artiste engagé, proche des jeunes, des travailleurs, des laissés-pour-compte.

À la différence d’autres stars de la musique africaine plus festives, Omar Pene a toujours cultivé une posture de chanteur-citoyen, à la fois poète et témoin. Ses titres comme « Cayor », « Yoonu Yokkuté » ou « Ndanane » résonnent toujours, bien au-delà du Sénégal, comme des cris de dignité.

Ce qui fait la force d’Omar Pene, c’est aussi sa capacité à faire évoluer le mbalax, cette musique née de la fusion entre les rythmes traditionnels wolofs (sabar) et les influences occidentales (funk, rock, reggae). Avec le Super Diamono, puis en solo, il a su enrichir le genre, l’ouvrir au jazz, à la pop, à l’électro, sans jamais trahir son essence.

Sur scène, cela donne un mélange explosif : percussions nerveuses, guitares incisives, claviers jazzy, et bien sûr cette voix habitée qui guide tout le groupe comme un chef d’orchestre instinctif. À 68 ans, l’artiste n’a rien perdu de sa fougue. Au contraire, il semble encore plus libre, plus ancré, plus urgent.

Situé dans le 11ᵉ arrondissement, le Pan Piper est une salle connue pour sa programmation exigeante, entre musiques du monde, jazz, soul et concerts acoustiques. Un écrin parfait pour un artiste comme Omar Pene, dont le concert s’annonce à la fois festif et méditatif.

Le public y sera proche de la scène, dans une ambiance chaleureuse, propice à la communion. Car les concerts de l’artiste ne sont jamais froids ni formatés, ils sont traversés par une énergie populaire, une force collective qui fait danser autant qu’elle fait réfléchir.

Le 31 mai, le chanteur reviendra sans doute sur ses grands classiques, mais aussi sur les titres de son dernier album, « Climat », sorti en 2022, où il évoque les bouleversements environnementaux, les migrations, et la mémoire des anciens. On y retrouve son style sobre et élégant, ses arrangements soignés, et toujours cette envie de raconter le monde autrement, en wolof comme en français.

Omar Pene incarne une musique de la conscience, qui refuse la résignation et célèbre l’humain. Son concert sera un moment fort, chargé d’émotion et de lucidité, enraciné dans l’histoire du Sénégal.

Infos pratiques :

Date : samedi 31 mai 2025
Heure : 20h30
Lieu : Pan Piper, 2-4 impasse Lamier, Paris 11ᵉ
Tarif : à partir de 25 € (selon la billetterie)

Réservations en ligne fortement recommandées (concert quasi complet).

« Ces vibrations intérieures » : cinq artistes camerounais, cinq voix qui résonnent fort à Paris

Jusqu’au 7 juin 2025, la galerie La La Lande (Paris 4ᵉ) accueille l’exposition collective “Ces vibrations intérieures”. Cinq artistes venus du Cameroun proposent une traversée intime et politique de l’identité postcoloniale, entre mémoire, résistance et énergie picturale.

 

 

Dans le calme de la rue Quincampoix, au cœur du Marais, la galerie La La Lande vibre d’une intensité singulière. L’exposition “Ces vibrations intérieures”, visible jusqu’au 7 juin 2025, réunit cinq artistes camerounais aux univers puissants : Jean David Nkot, Bekolo Bekolo, Geordan Bouhom, Ernest Dizoumbe Oumarou et Dieudonné Djiela Kamgang. Chacun, avec sa propre grammaire plastique, interroge ce que signifie “vivre dans le sillage du colonial”, dans un monde où les histoires dominantes continuent de faire écran.

Loin d’une exposition homogène ou illustrative, « Ces vibrations intérieures » est une polyphonie visuelle où chaque œuvre agit comme une onde. Les médiums varient, peinture, dessin, installation, techniques mixtes, mais une chose lie ces cinq artistes : l’art comme lieu de secousse, où la couleur, la matière, le corps deviennent outils de questionnement et d’ancrage.

Jean David Nkot : cartographier les corps invisibles

Figure montante de la scène artistique camerounaise, Jean David Nkot travaille sur des portraits de travailleurs, de migrants, de figures marginalisées, qu’il superpose à des cartes géographiques ou à des données socio-économiques. Dans ses toiles exposées ici, le visage est à la fois fragmenté et monumental, pris dans les filets d’une cartographie coloniale et contemporaine.

Ses œuvres sont d’une violence douce, silencieuse mais implacable : elles nous confrontent à la manière dont les corps africains sont localisés, assignés, exploités, tout en les réhumanisant par la précision du trait et la chaleur des textures. Chez Nkot, la peinture devient un espace de justice et de mémoire.

Bekolo Bekolo : entre satire et tragédie

Avec une approche plus figurative et symbolique, Bekolo Bekolo construit un théâtre visuel où les personnages sont à la fois grotesques et tragiques. Inspiré par les contes, les rites et les violences politiques, il développe un univers proche de l’absurde, où les masques tombent et les silhouettes prennent feu.

Ses tableaux, chargés de motifs et de signes, évoquent une Afrique qui regarde l’histoire droit dans les yeux, sans jamais perdre sa capacité de subversion et d’ironie. Un humour noir, incisif, qui sert à démasquer l’ordre établi.

Geordan Bouhom : les flux, les peaux, les frontières

Chez Geordan Bouhom, les corps semblent se dissoudre, s’étirer, se heurter à des lignes abstraites. À travers une série d’œuvres sur papier et de toiles de grand format, l’artiste explore les zones de friction entre le dedans et le dehors, entre l’individu et les forces globales — économiques, migratoires, écologiques.

Ses couleurs sourdes, ses gestes fluides et ses formes semi-abstraites évoquent le déplacement, l’exil, mais aussi l’adaptation et la transformation. Il y a du déracinement et du renouveau dans chaque geste.

Ernest Dizoumbe Oumarou : le feu, le charbon, la vie

Artiste de la matière, Ernest Dizoumbe Oumarou peint, gratte, brûle, sculpte ses toiles comme un artisan politique. Inspiré par les récits ouvriers, par la terre, le feu, le charbon, il propose une œuvre brute, presque tellurique, où l’énergie vitale affleure à chaque couche.

Ses œuvres parlent d’économie, d’extraction, de labeur — mais aussi de spiritualité et de résilience. Un art physique, vibrant, charnel, qui donne une présence presque tangible à des vies trop souvent invisibles.

Dieudonné Djiela Kamgang : visions intérieures

Enfin, Dieudonné Djiela Kamgang plonge dans l’imaginaire personnel, les souvenirs d’enfance, les hallucinations visuelles du quotidien. Son travail est moins frontal, plus onirique, mais non moins politique. Il nous invite à écouter nos propres “vibrations intérieures” : les peurs, les désirs, les vertiges.

Son art est fait de couleurs mouvantes, de visages flous, de fragments narratifs. Un travail de réconciliation entre soi et son héritage, entre mémoire familiale et chaos global.

“Ces vibrations intérieures” n’est pas une exposition sur l’Afrique. C’est une exposition avec l’Afrique, depuis l’Afrique, mais aussi dans Paris, dans nos regards, nos héritages communs. Elle parle à tous ceux qui cherchent à comprendre comment l’histoire se loge dans les gestes artistiques, comment elle se transmet à travers les corps et les matières.

Infos pratiques :

Exposition « Ces vibrations intérieures »
Dates : jusqu’au 7 juin 2025
Lieu : Galerie La La Lande, 56 rue Quincampoix, 75004 Paris
Entrée libre
Dans le cadre du parcours Traversées Africaines 2025

KuKu & Mamady Diabaté : la kora rencontre le blues, le 30 mai à La Bellevilloise

Un duo inclassable, une rencontre entre les racines africaines et l’héritage afro-américain : KuKu et Mamady Diabaté seront en concert le vendredi 30 mai à 20h à La Bellevilloise. Un voyage musical intense, entre douleur, lumière et espoir.

Il y a des soirées où l’on ne va pas écouter un concert. On va écouter une histoire. Vendredi 30 mai, à La Bellevilloise, ce sera l’histoire de deux continents, de deux âmes, de deux formes de résistance. KuKu, chanteur nigérian élevé aux États-Unis, et Mamady Diabaté, koraïste malien issu d’une lignée de griots, proposeront un dialogue rare entre le blues américain et la tradition mandingue, entre voix écorchée et cordes célestes. Une soirée pour qui cherche dans la musique autre chose qu’un simple divertissement : une résonance.

KuKu, c’est la voix d’un déraciné. Né au Nigeria, grandi dans le New Jersey, il porte dans ses chansons les cicatrices de l’exil, de la mémoire coloniale et de l’identité noire fragmentée. Son timbre rauque, habité, évoque parfois Richie Havens ou Ben Harper. Il chante en anglais, en yoruba, parfois en français, et chaque mot semble trempé dans l’urgence.

Mamady Diabaté, lui, est un griot contemporain. Frère du célèbre Toumani Diabaté, il manie la kora, cette harpe-luth emblématique de l’Afrique de l’Ouest, avec une finesse hypnotique. Son jeu est fluide, élégant, presque méditatif.

Les deux artistes se sont rencontrés à Paris, presque par hasard. Mais entre eux, l’évidence musicale a été immédiate. Depuis, ils enchaînent les scènes intimistes, loin des projecteurs du mainstream, mais proches de ceux qui écoutent vraiment.

La Bellevilloise (Paris 20ᵉ), ce lieu culturel emblématique, ancré dans une histoire ouvrière et populaire, est devenu au fil des ans un refuge pour les musiques qui ne rentrent dans aucune case. Blues malien, folk yoruba, gospel soufi ? Les genres s’effacent, et c’est tant mieux. Ce 30 mai, à 20h, la salle vibrera d’une musique sans frontière, sans compromis.

Le concert s’annonce intimiste, mais puissant. KuKu, souvent assis, guitare sur les genoux, murmure ses plaintes avec une intensité déconcertante. Mamady, debout, concentré, laisse filer les notes de kora comme un chuchotement divin. Ensemble, ils construisent un espace sonore suspendu entre ciel et terre.

La force du duo réside dans sa capacité à faire coexister la douleur et la lumière. Les chansons de KuKu parlent de larmes, d’injustice, de solitude. Mais elles ne sombrent jamais dans le désespoir. La kora de Mamady semble tisser une toile d’apaisement, presque de réconciliation. À eux deux, ils évoquent la colère douce, celle qui ne crie pas mais insiste.

On entendra sans doute des titres issus de leur répertoire commun : « So Far, So Near », « Juju Prayer », « Aye ». Des morceaux dépouillés, dépaysants, profondément habités. La parole y circule librement, souvent improvisée. L’émotion prime sur la virtuosité. La sincérité sur le style.

Infos pratiques : Date : vendredi 30 mai 2025
Heure : 20h
Lieu : La Bellevilloise, 19-21 rue Boyer, Paris 20ᵉ
Tarifs : autour de 15 € (à vérifier sur le site officiel)

Billetterie en ligne ou sur place dans la limite des places disponibles.

Musiques Métisses 2025 : Angoulême célèbre la diversité sonore du 5 au 7 juin

Le Festival Musiques Métisses revient du 5 au 7 juin à Angoulême pour une 49e édition éclectique et festive. Point d’orgue de cette année, le concert tant attendu du Cesária Évora Orchestra, le 6 juin au soir. 

C’est l’un des plus anciens festivals français dédiés aux musiques du monde, et l’un des plus respectés pour son engagement en faveur de la diversité culturelle. Du 5 au 7 juin, Angoulême vibrera au rythme de Musiques Métisses, événement pionnier dans la défense des sonorités métissées, des voix engagées et des rythmes en mouvement. À une époque où l’uniformisation musicale menace l’inspiration, ce festival reste un lieu de rencontre, d’écoute et de réinvention.

Né en 1976, le Festival Musiques Métisses a vu passer les plus grandes figures des musiques africaines, créoles, caribéennes et sud-américaines : Manu Dibango, Rokia Traoré, Amadou & Mariam, Cesária Évora elle-même… C’est dire si la présence cette année du Cesária Évora Orchestra, hommage vibrant à la diva cap-verdienne disparue en 2011, prend une dimension particulière. Ce concert événement aura lieu le vendredi 6 juin à 21h, sur la grande scène.

Mais Musiques Métisses, ce n’est pas seulement des têtes d’affiche : c’est une philosophie. Celle de célébrer le croisement des cultures, d’ouvrir les oreilles et les imaginaires, de mêler les traditions aux innovations. On y vient autant pour danser que pour réfléchir, pour découvrir que pour retrouver.

Le point culminant de cette édition 2025 sera donc sans aucun doute la venue du Cesária Évora Orchestra, un collectif international composé d’anciens musiciens de la diva cap-verdienne, mais aussi de jeunes artistes influencés par son héritage. Ensemble, ils redonnent vie aux mornas, coladeiras et autres rythmes chaloupés de l’archipel, dans des arrangements à la fois respectueux et modernes.

La chanteuse mozambicaine Elida Almeida, souvent comparée à Cesária pour la profondeur de sa voix et sa grâce scénique, prêtera sa voix à ce projet. C’est donc à la fois un hommage vivant, et une transmission, une manière de montrer que la saudade cap-verdienne continue de vibrer bien au-delà des frontières insulaires.

Mais le festival ne se limite pas à ce concert phare. La programmation 2025 se veut comme toujours ouverte et défricheuse, avec des artistes venus du Brésil, du Mali, d’Algérie, d’Haïti, ou encore de la diaspora urbaine européenne. Parmi les autres noms annoncés :

Bab L’Bluz (Maroc/France) et leur rock gnawa psychédélique.
Lass (Sénégal) pour un afro-pop électrisant.
Luciane Dom (Brésil), nouvelle voix de la samba-jazz.
Moonlight Benjamin (Haïti/France), puissante prêtresse du blues vaudou.

En parallèle, le festival propose lectures musicales, rencontres littéraires, projections documentaires, ainsi qu’un espace jeune public et un village associatif. Musiques Métisses, fidèle à son nom, défend depuis toujours une approche transversale des cultures, mêlant art, mémoire, engagement et plaisir collectif.

Situé dans le centre historique d’Angoulême, entre remparts, places arborées et vieux pavés, le site du festival est aussi ce qui fait sa singularité. L’ambiance y est familiale, festive, chaleureuse, loin des festivals gigantesques où l’on s’épuise à courir d’une scène à l’autre.

Tout est pensé pour l’accessibilité : pass à prix doux, concerts en plein air, restauration du monde, ateliers participatifs. Que vous soyez en solo, en famille, entre amis ou même de passage, le festival vous tend les bras.

Infos pratiques :

Dates : du jeudi 5 au samedi 7 juin 2025
Lieu : Angoulême, différents sites autour du centre-ville
Concert phare : Cesária Évora Orchestra – vendredi 6 juin à 21h
Tarifs : pass journée ou 3 jours à prix accessible (réductions pour jeunes et familles)
Billetterie en ligne : musiques-metisses.com
Accès facile depuis Paris (2h10 en train direct)

 

Jakkar à La Bellevilloise : l’afro-fusion en pleine ascension le jeudi 5 juin

Le groupe Jakkar, étoile montante de l’afro-fusion, investira La Bellevilloise le jeudi 5 juin à 20h. Porté par des musiciens cosmopolites, leur son mêle énergie live, racines africaines et rythmes globaux. Un concert à ne pas manquer.

 

Un nom à retenir, un son à vivre. Jakkar, qui signifie « se rencontrer » en wolof, est une confluence musicale, une passerelle entre les cultures africaines et les influences contemporaines du monde entier. Le 5 juin, à La Bellevilloise, le public parisien pourra découvrir en live ce projet incandescent qui mêle afrobeat, jazz, hip-hop, musique mandingue et électro, dans une fusion inventive et organique.

Depuis quelques années, la scène parisienne vit une véritable effervescence afro. De nombreux jeunes artistes, souvent issus de la diaspora ou en lien direct avec les musiques traditionnelles du continent, explorent de nouvelles formes, décloisonnent les genres, s’emparent de la scène avec une fraîcheur irrésistible. Jakkar fait clairement partie de cette génération nouvelle qui veut jouer sans frontières et parler à tous.

Le groupe, né à Paris mais composé de musiciens d’origines diverses (Sénégal, Bénin, Côte d’Ivoire, France), incarne cette hybridation féconde. Leur credo : faire danser, penser et faire vibrer.

Ce qui frappe dès les premières notes, c’est la cohérence sonore de Jakkar. Là où d’autres projets afro-fusion tombent parfois dans le patchwork ou le pastiche, Jakkar tisse une esthétique claire, dense, ancrée dans une rythmique africaine solide, portée par des percussions vivantes, des lignes de basse puissantes, des cuivres précis et une voix lead qui passe sans forcer du wolof à l’anglais, du chant au spoken word.

Leur musique ne cherche pas à « représenter » un continent : elle parle d’un monde connecté. Leurs textes abordent des thématiques très actuelles : migration, écologie, mémoire, identité, mais toujours avec une énergie positive, un souffle de fête qui transforme chaque concert en rituel joyeux.

C’est en concert que Jakkar prend toute sa dimension. Sur scène, les musiciens font preuve d’un engagement total. Les arrangements s’étirent, s’enflamment, la section rythmique entre en transe, les solos se libèrent. Le public est constamment sollicité, invité à participer, à répondre et à bouger.

Ce concert du 5 juin à La Bellevilloise, l’une des scènes les plus vivantes de l’Est parisien, s’annonce comme un moment de communion musicale. Dans cette salle qui a vu défiler les plus belles voix alternatives du monde, Jakkar viendra affirmer sa place dans la nouvelle cartographie des musiques afro-urbaines.

Jakkar n’a pas encore sorti d’album complet, mais leurs EPs, singles et live sessions circulent déjà avec succès sur les plateformes. Ils ont été repérés dans plusieurs festivals (Afropunk, Paris Jazz Roots), et leur nom circule de plus en plus chez les programmateurs curieux.

Cette soirée du 5 juin est donc aussi un moment charnière dans leur trajectoire : un passage de témoin entre la scène émergente et le grand public. Il y aura de nouveaux titres, des invités surprises, des hommages à Fela, à Cheikh Lô, mais aussi des improvisations nourries de trap, de funk, de dub.

Infos pratiques :

  • Date : jeudi 5 juin 2025
  • Heure : 20h
  • Lieu : La Bellevilloise, 19-21 rue Boyer, Paris 20ᵉ (Halle aux Oliviers)
  • Tarif : gratuit (consommation ou dîner sur place possibles)
  • Réservation conseillée sur com

Jakkar, c’est l’Afrique urbaine, ouverte, métissée, dansante. C’est une musique qui fait le lien entre les racines et le futur, entre le tambour et la machine. Ce 5 juin, venez les découvrir avant qu’ils ne remplissent les grandes scènes.

 Ada Omo Daddy, une comédie dramatique nigériane à voir sur Netflix

Avec Ada Omo Daddy, le cinéma nigérian livre une fresque familiale sensible et rythmée, entre humour, émotions et révélations. Porté par un casting prestigieux, ce film est un joli succès de Nollywood récemment disponible sur Netflix.

La scène s’ouvre sur un mariage en préparation, entre tradition, pression sociale et tensions silencieuses. Mais très vite, l’intrigue bascule, les sourires forcés, les regards évités et les gestes retenus dessinent un tableau plus complexe qu’il n’y paraît. Bienvenue dans Ada Omo Daddy, une comédie dramatique nigériane qui explore les coulisses d’une famille en apparence unie, mais minée par les secrets, les blessures anciennes et les amours contrariés.

Sorti en salle au Nigeria fin 2023 et désormais disponible sur Netflix, le film a conquis un large public, aussi bien au Nigeria que dans la diaspora. À la croisée du drame social, de la comédie romantique et du portrait de famille, Ada Omo Daddy brille par la justesse de ses dialogues, la force de ses interprètes et la finesse de son observation des rapports humains.

Réalisé par Biodun Stephen, l’un des noms les plus respectés du cinéma nigérian contemporain, Ada Omo Daddy s’inscrit dans la tradition des films de Nollywood qui mêlent divertissement populaire et regard critique sur la société. Le récit suit Ada, une jeune femme brillante et déterminée, sur le point de se marier. Mais le jour de la célébration, une vérité longtemps enfouie remonte à la surface et fait voler en éclats les certitudes de chacun.

L’intrigue, construite autour d’un secret de paternité et des non-dits intergénérationnels, s’articule en plusieurs strates. La tension dramatique monte progressivement, mais toujours contrebalancée par des scènes cocasses, des dialogues savoureux et une galerie de personnages hauts en couleur. Les questions abordées : l’identité, la loyauté, le pardon, la pression familiale, les rôles genrés dans les sociétés africaines contemporaines.

Le film repose aussi sur une distribution exceptionnelle, réunissant des figures emblématiques de Nollywood et des jeunes talents prometteurs. Omowunmi Dada incarne Ada avec intensité et subtilité. Son jeu oscille entre colère rentrée, fragilité, humour et force intérieure.

À ses côtés, on retrouve notamment :

Tayo Faniran, dans le rôle du fiancé tiraillé entre deux mondes.

Norbert Young et Carol King, dans des rôles parentaux complexes et touchants.
Seyi Awolowo, Deyemi Okanlawon, Bimbo Akintola : chacun apporte relief et nuance à cette fresque chorale.

L’alchimie entre les acteurs fonctionne parfaitement, et certaines scènes de confrontation ou de confession sont d’une rare intensité, portées par une direction d’acteurs précise et des dialogues bien écrits.

Visuellement, Ada Omo Daddy se distingue par une mise en scène sobre mais soignée. La photographie capte les couleurs chaudes des intérieurs nigérians, les tissus chatoyants des cérémonies, les silences lourds des repas en famille. Le montage fluide donne du rythme à l’ensemble, alternant flashbacks, scènes dialoguées et séquences musicales.

La musique, essentielle dans le cinéma nigérian, accompagne les émotions sans les surligner. On y entend des morceaux de soul afro, de highlife contemporain, mais aussi quelques touches d’électro-pop urbaine, qui ancrent le film dans une modernité culturelle vivante.

Ada Omo Daddy s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’un renouveau de Nollywood, qui affirme de plus en plus son ambition artistique tout en conservant une accessibilité grand public. Le succès du film sur Netflix témoigne d’un intérêt croissant pour les récits africains authentiques, portés par des voix locales et racontés avec nuance.

Avec ce film, Biodun Stephen confirme son talent pour raconter l’intime, l’indicible, le familial, toujours avec une touche d’humour et une grande humanité.

 

 

 

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Le sénégalais Omar Pene à Paris: une voix, une conscience, une énergie https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-senegalais-omar-pene-a-paris-une-voix-une-conscience-une-energie/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-senegalais-omar-pene-a-paris-une-voix-une-conscience-une-energie/#respond Fri, 30 May 2025 05:56:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=134845 Figure majeure de la scène musicale africaine, Omar Pene sera en concert exceptionnel le samedi 31 mai à 20h30 au Pan Piper (Paris 11ᵉ). Le Sénégal dans toute sa puissance vivante. Il n’a pas besoin d’être présenté au public africain : Omar Pene, c’est quarante ans de musique engagée, de refrains populaires et de scènes enflammées. […]

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Figure majeure de la scène musicale africaine, Omar Pene sera en concert exceptionnel le samedi 31 mai à 20h30 au Pan Piper (Paris 11ᵉ). Le Sénégal dans toute sa puissance vivante.

Il n’a pas besoin d’être présenté au public africain : Omar Pene, c’est quarante ans de musique engagée, de refrains populaires et de scènes enflammées. Ancien leader du mythique Super Diamono de Dakar, il a marqué des générations de mélomanes avec son style inimitable, entre mbalax, soul, jazz et poésie politique. Le 31 mai, il posera sa voix profonde et chaleureuse sur la scène du Pan Piper, pour un concert très attendu par la diaspora comme par tous les amoureux des musiques d’Afrique.

Omar Pene, c’est d’abord une voix identifiable entre mille : grave, souple, puissante, capable de passer de la mélancolie à la colère avec une même intensité. Mais c’est surtout une voix qui dit quelque chose, une voix qui parle du quotidien, des luttes, des espoirs et des douleurs du peuple sénégalais. Très tôt, avec le groupe Super Diamono, il se positionne comme un artiste engagé, proche des jeunes, des travailleurs, des laissés-pour-compte.

À la différence d’autres stars de la musique africaine plus festives, Omar Pene a toujours cultivé une posture de chanteur-citoyen, à la fois poète et témoin. Ses titres comme « Cayor », « Yoonu Yokkuté » ou « Ndanane » résonnent toujours, bien au-delà du Sénégal, comme des cris de dignité.

Ce qui fait la force d’Omar Pene, c’est aussi sa capacité à faire évoluer le mbalax, cette musique née de la fusion entre les rythmes traditionnels wolofs (sabar) et les influences occidentales (funk, rock, reggae). Avec le Super Diamono, puis en solo, il a su enrichir le genre, l’ouvrir au jazz, à la pop, à l’électro, sans jamais trahir son essence.

Sur scène, cela donne un mélange explosif : percussions nerveuses, guitares incisives, claviers jazzy, et bien sûr cette voix habitée qui guide tout le groupe comme un chef d’orchestre instinctif. À 68 ans, l’artiste n’a rien perdu de sa fougue. Au contraire, il semble encore plus libre, plus ancré, plus urgent.

Situé dans le 11ᵉ arrondissement, le Pan Piper est une salle connue pour sa programmation exigeante, entre musiques du monde, jazz, soul et concerts acoustiques. Un écrin parfait pour un artiste comme Omar Pene, dont le concert s’annonce à la fois festif et méditatif.

Le public y sera proche de la scène, dans une ambiance chaleureuse, propice à la communion. Car les concerts de l’artiste ne sont jamais froids ni formatés, ils sont traversés par une énergie populaire, une force collective qui fait danser autant qu’elle fait réfléchir.

Le 31 mai, le chanteur reviendra sans doute sur ses grands classiques, mais aussi sur les titres de son dernier album, « Climat », sorti en 2022, où il évoque les bouleversements environnementaux, les migrations, et la mémoire des anciens. On y retrouve son style sobre et élégant, ses arrangements soignés, et toujours cette envie de raconter le monde autrement, en wolof comme en français.

Omar Pene incarne une musique de la conscience, qui refuse la résignation et célèbre l’humain. Son concert sera un moment fort, chargé d’émotion et de lucidité, enraciné dans l’histoire du Sénégal.

Infos pratiques :

Date : samedi 31 mai 2025
Heure : 20h30
Lieu : Pan Piper, 2-4 impasse Lamier, Paris 11ᵉ
Tarif : à partir de 25 € (selon la billetterie)

Réservations en ligne fortement recommandées (concert quasi complet).

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Les collections ont leur bande-son au musée du quai Branly https://mondafrique.com/loisirs-culture/les-collections-ont-leur-bande-son-au-musee-du-quai-branly/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/les-collections-ont-leur-bande-son-au-musee-du-quai-branly/#respond Thu, 29 May 2025 16:29:09 +0000 https://mondafrique.com/?p=134767 Le musée du quai Branly – Jacques Chirac invite à une exploration sonore inédite de ses collections permanentes. Jusqu’au 17 septembre 2025, plus de 120 points d’écoute offrent une immersion dans les cultures d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Jusqu’au 17 septembre 2025, le musée du quai Branly – Jacques Chirac propose un nouveau parcours […]

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Le musée du quai Branly – Jacques Chirac invite à une exploration sonore inédite de ses collections permanentes. Jusqu’au 17 septembre 2025, plus de 120 points d’écoute offrent une immersion dans les cultures d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

Jusqu’au 17 septembre 2025, le musée du quai Branly – Jacques Chirac propose un nouveau parcours intitulé Les collections ont leur bande-son, une installation sonore intégrée au sein des collections permanentes. Plus de 120 points d’écoute jalonnent les espaces du musée, offrant aux visiteurs une expérience de visite fondée sur l’écoute. Cette initiative permet de redécouvrir les objets présentés à travers leur dimension sonore, en lien avec les cultures d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

Le dispositif s’appuie sur différents types d’enregistrements : archives sonores, extraits de terrain, compositions originales. Certains sons sont diffusés en continu, d’autres se déclenchent automatiquement à l’approche du visiteur. Cette présence sonore, intermittente et répartie de manière régulière dans les salles, accompagne la visite sans l’interrompre. Elle apporte des informations supplémentaires sur les objets, mais aussi sur les environnements dans lesquels ils étaient utilisés. Les voix, les chants, les instruments ou les ambiances captées permettent de situer les œuvres dans un contexte culturel précis, sans recours au texte.

Le projet a mobilisé plusieurs équipes. Les conservateurs du musée ont travaillé avec des ingénieurs du son, des designers, des compositeurs et des spécialistes de l’ethnographie. Sous le commissariat d’Éric de Visscher, le parcours a été conçu pour s’insérer directement dans le flux de la visite, sans rupture de rythme ni changement de parcours. Le son n’est pas un commentaire sur les objets, mais une composante du parcours muséal lui-même.

La mise en place technique du système d’écoute repose sur des relais sonores discrets, qui ne modifient pas la scénographie du musée. L’objectif était de ne pas surcharger l’espace, ni de transformer la nature de l’exposition permanente. Chaque point sonore est associé à un objet, à un groupe d’objets ou à une aire géographique, et suit les logiques de regroupement déjà présentes dans le parcours existant.

Les collections ont leur bande-son permet aussi de présenter des matériaux habituellement absents de l’exposition : chants rituels, récits de voyage, témoignages recueillis sur le terrain. Certains enregistrements datent du début du XXe siècle, d’autres ont été réalisés récemment. Leur sélection a été faite en fonction de leur lien direct avec les objets, et non pour illustrer une ambiance générale.

Le musée du quai Branly – Jacques Chirac est situé au 37 quai Branly, 75007 Paris. Il est ouvert du mardi au dimanche, de 10h30 à 19h, avec une nocturne le jeudi jusqu’à 22h. Il est fermé le lundi. L’entrée coûte 14 € en plein tarif, 11 € en tarif réduit. L’accès est gratuit pour les moins de 18 ans, les ressortissants de l’Union européenne de moins de 26 ans, ainsi que le premier dimanche de chaque mois. Le parcours sonore ne nécessite aucun billet supplémentaire, il fait partie intégrante de la visite des collections permanentes.

Ce dispositif restera en place jusqu’au 17 septembre 2025. Il s’adresse à tous les publics, sans mode d’emploi ni médiation particulière, et s’inscrit dans les efforts du musée pour diversifier les approches de la visite. Le son, utilisé ici de manière précise et localisée, propose une autre manière d’appréhender les objets exposés, sans modifier leur présentation ni leur agencement. Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site du musée : www.quaibranly.fr.

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Le cinéaste algérien Mohamed Lakhdar-Hamina s’est éteint https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-crepuscule-dun-geant-le-cineaste-mohamed-lakhdar-hamina-sest-eteint/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-crepuscule-dun-geant-le-cineaste-mohamed-lakhdar-hamina-sest-eteint/#respond Mon, 26 May 2025 02:46:51 +0000 https://mondafrique.com/?p=134284  Le vendredi 23 mai 2025, à 14h45, le Festival de Cannes a connu un moment d’émotion rare. Dans le cadre de la sélection Cannes Classics, la version restaurée de Chronique des années de braise (1975) y était projetée, cinquante ans jour pour jour après sa Palme d’or – la seule décernée à un cinéaste algérien, […]

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 Le vendredi 23 mai 2025, à 14h45, le Festival de Cannes a connu un moment d’émotion rare. Dans le cadre de la sélection Cannes Classics, la version restaurée de Chronique des années de braise (1975) y était projetée, cinquante ans jour pour jour après sa Palme d’or – la seule décernée à un cinéaste algérien, et la seule pour tout le continent africain.

Mouloud Améziane, Sociologue

Le film de Mohamed Lakhdar-Hamina retrouvait sa lumière salle Buñuel au palais des festivals de Cannes en présence son fils Malik, qui y joue l’enfant silencieux et témoin, aux côtés du rappeur et acteur Sofiane Zermani (Fianso), autre passeur de mémoire contemporaine.

Ce que personne ne savait encore, pas même Thierry Frémaux, délégué général du Festival qui a introduit le film, c’est que Mohamed Lakhdar-Hamina, âgé de 95 ans, allait s’éteindre moins d’une heure après la projection, à Alger.

Une coïncidence déchirante. Comme si le film, dans sa renaissance publique, avait rappelé à lui son créateur. Et que ce dernier, voyant son œuvre ressuscitée, transmise, saluée, pouvait enfin se retirer.

Une œuvre-monde, un film-témoin

Chronique des années de braise n’est pas un simple film historique. C’est un cri. Un poème en actes. Une fresque tragique où l’histoire d’un peuple colonisé prend chair à travers l’errance, la résistance et l’éveil. La narration se déploie en six chapitres, comme une épopée où se croisent des figures archétypales : le père martyr, l’enfant lucide, la foule aveugle, le fou-voyant – incarné par Lakhdar-Hamina lui-même – porteur d’une parole de feu.

La musique entêtante de Philippe Arthuys accompagne l’ascension tragique vers la conscience. L’image – dure, belle, minérale – capte la lumière des Hauts Plateaux autant que les ombres de l’occupation. Le film, oublié, parfois attaqué, n’a jamais été vaincu.

Sa restauration n’est pas un simple geste patrimonial : elle est une réparation, une reconnaissance politique et esthétique.

Une vie d’engagement

Né en 1930 à M’Sila, dans les Hauts Plateaux algériens, Mohamed Lakhdar-Hamina a été façonné par la violence coloniale. Son père, enlevé, torturé et tué par l’armée française pendant la guerre d’indépendance, demeure la figure souterraine de toute son œuvre. Il rejoint jeune le Gouvernement provisoire de la République algérienne à Tunis, puis est envoyé étudier à la FAMU de Prague, l’un des foyers du cinéma engagé de l’époque.

À l’indépendance, il fonde l’Office des actualités algériennes, avant de diriger l’ONCIC (Office national pour le commerce et l’industrie cinématographique). Il est à la fois cinéaste, producteur, pédagogue et militant de l’image. Après Le Vent des Aurès (1966), prix de la première œuvre à Cannes, c’est Chronique des années de braise qui l’impose comme l’un des plus grands cinéastes du Tiers-Monde. Il réalisera ensuite DécembreVent de sableLa Dernière Image… Tous portés par la même exigence : faire du cinéma un acte de vérité.

La reconnaissance d’un maître

Si Chronique des années de braise a connu les honneurs, il a aussi subi les silences. Trop politique pour les uns, trop radical pour les autres. Il a été longtemps absent des écrans. Pourtant, son souffle ne s’est jamais éteint. Le revoir en 2025, dans une copie restaurée, devant un public bouleversé, c’est retrouver une œuvre prophétique, brûlante, toujours actuelle.

Dans la salle, ce jour-là, il n’était pas seulement question de cinéma. Mais de mémoire. D’héritage. D’un passé qui palpite dans le présent. De transmission entre les générations. Car Mohamed Lakhdar-Hamina ne filmait pas pour plaire.

Il filmait pour dire. Pour que nul n’oublie que derrière chaque liberté conquise, il y a des blessures, des silences, des morts.

Une disparition symbolique, une résurrection vivante

Que Mohamed Lakhdar-Hamina meure le jour même où son chef-d’œuvre retrouve la lumière n’est pas un hasard. C’est un signe. Le signe que certaines œuvres survivent à leur auteur, et que certains auteurs deviennent eux-mêmes des récits, des symboles, des repères.

Il n’est plus. Mais son film, lui, marche encore. Dans les pas de l’enfant orphelin, dans le regard des jeunes générations, dans les cris des peuples encore en lutte pour leur dignité.

 

Encadré : Biographie express

  • 1930 : Naissance à M’Sila, Algérie.
  • 1958 : Rejoint le GPRA à Tunis.
  • 1963-1974 : Directeur de l’Office des actualités algériennes.
  • 1967 : Prix de la première œuvre à Cannes pour Le Vent des Aurès.
  • 1975 : Palme d’or pour Chronique des années de braise.
  • 1981-1984 : Directeur de l’ONCIC.
  • 2025 : Décès à Alger, le 23 mai, jour de la restauration de son film à Cannes.

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La palme d’or de Cannes attribuée à Jafar Panahi, sobre et bouleversant https://mondafrique.com/loisirs-culture/134255/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/134255/#respond Sun, 25 May 2025 18:26:27 +0000 https://mondafrique.com/?p=134255 Dans une Cannes assombrie par une vaste panne électrique, la lumière est venue d’Iran. Un simple accident («Just an Accident») de Jafar Panahi a remporté la Palme d’or. Un film à la fois huis clos, cri politique et leçon d’humanité, sobre et bouleversant. Belinda Ibrabim d’Ici Beyrouth Depuis le coup d’envoi de cette 78e édition, le ton était donné. […]

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Dans une Cannes assombrie par une vaste panne électrique, la lumière est venue d’Iran. Un simple accident («Just an Accident») de Jafar Panahi a remporté la Palme d’or. Un film à la fois huis clos, cri politique et leçon d’humanité, sobre et bouleversant.

Belinda Ibrabim d’Ici Beyrouth

Depuis le coup d’envoi de cette 78e édition, le ton était donné. L’affiche, un couple qui s’élance en courant sur la plage, tirée de Un homme et une femme de Claude Lelouch, disait tout. Une ambiance «lelouchienne», comme une promesse de romanesque, mais aussi de familiarité. Cette année, le Festival de Cannes aura rassuré autant qu’il aura bousculé. Rassuré par la présence de visages familiers, Claude Lelouch, Daniel Auteuil, Cate Blanchett, Robert De Niro, Pierre Richard… pour ne citer que ceux-là. Et bousculé, par le film d’un homme réduit au silence, Un simple accident, de Jafar Panahi, tourné en catimini, post-produit en exil, s’est imposé comme la Palme d’or la plus implacable de ces dernières années.

Le samedi 24 mai 2025, quelques heures avant la cérémonie de clôture, une vaste panne d’électricité avait plongé une partie de la région PACA, y compris Cannes, dans un pétrin inattendu. Le sabotage est confirmé et 160.000 foyers sont affectés. Mais grâce à des groupes électrogènes prévus dans l’urgence, la soirée a pu être maintenue. Et dans toutes les prises de parole ce soir-là, un même leitmotiv revenait: cette coupure de courant avait empêché de faire ceci, ou cela… À l’instar de tant de Libanais devant leur petit écran, difficile de ne pas sourire intérieurement. À Beyrouth, les groupes électrogènes sont depuis des décennies plus fiables que le courant officiel. Il fallait faire la cérémonie chez nous, là où les plans B existent bien avant les plans A.

Panahi, contre toute attente, était bien là. Présent physiquement sur la scène du Palais, lunettes noires dissimulant son regard. Il a pris la parole en persan, traduite ensuite par un interprète. Devant lui, toute l’équipe du film très émue. On sentait que cette apparition disait quelque chose du prix payé pour filmer.


Le réalisateur, scénariste et producteur iranien Jafar Panahi (à gauche) et son équipe célèbrent sur scène leur victoire après avoir remporté la Palme d’or pour le film «Un simple accident» ©Valery HACHE / AFP

À 64 ans, Panahi foulait pour la première fois depuis quinze ans le tapis rouge de Cannes. Et c’est à Cannes, cette fois, qu’il a lancé un appel direct à ses compatriotes, recevant sa Palme des mains de Cate Blanchett et Juliette Binoche: «Mettons tous les problèmes, toutes les différences de côté. Le plus important en ce moment, c’est notre pays et c’est la liberté de notre pays.» Un message adressé à un peuple qu’il sait aussi fragmenté que muselé. Et qu’il rejoint de nouveau, puisqu’il a annoncé son intention de rentrer en Iran dès le lendemain (dimanche) post festival pour travailler sur son prochain film, malgré les risques de représailles. Il a précisé que, bien que les interdictions de voyager et de filmer aient été levées, il continuerait à filmer discrètement, sans soumettre ses projets à l’approbation des autorités, fidèle à sa méthode de création en dehors des circuits officiels. Avec cette Palme, Jafar Panahi devient le deuxième cinéaste iranien de l’histoire à être récompensé du prix suprême à Cannes, après Abbas Kiarostami pour Le goût de la cerise en 1997. L’an dernier, la récompense avait échappé de peu à un autre dissident iranien, Mohammad Rasoulof, resté en exil, qui avait dû se contenter d’un prix spécial. Panahi, lui, a pu venir, cette année sur la Croisette. En 2010, il était entre la vie et la mort, enfermé en Iran, affaibli par une grève de la faim pour dénoncer l’injustice de son incarcération. C’est alors Juliette Binoche, déjà, qui s’était levée. Recevant le prix d’interprétation à Cannes pour Copie Conforme, elle avait lancé un appel vibrant à sa libération. Quinze ans plus tard, les rôles s’inversent. C’est elle qui lui remet la Palme d’or. «C’était terrible de le voir entre la vie et la mort», dit-elle. Et pourtant, ce soir-là, il était là, debout et libre. Cinéaste, encore et toujours. Une consécration historique donc, qui confirme la place du cinéma iranien comme l’un des plus vivants, courageux et lucides de notre temps.


L’actrice iranienne Hadis Pakbaten, l’actrice iranienne Maryam Afsharimovahed et l’acteur iranien Majid Panahi. ©Valery HACHE / AFP

Éthique du doute filmé

Le pitch est simple. Ou du moins en apparence. Eghbal, un homme ordinaire, percute un chien alors qu’il conduit avec sa femme enceinte. Il cherche de l’aide, tombe sur un garage isolé. Vahid, le garagiste, le reconnaît, c’est son ancien tortionnaire. Ou il le croit. Il le séquestre. Il appelle d’anciens compagnons de cellule. Ils organisent un procès parallèle. Mais quelque chose cloche. Les souvenirs se brouillent. L’homme nie. D’autres doutent. Le monstre est peut-être un homme sans histoire. Et la justice devient piège.k

 

Tout le film repose sur ce doute. Et c’est là que Panahi montre toute sa force. Il ne cherche pas à trancher. Il filme des hommes perdus, enfermés dans leurs souvenirs abîmés. Sa caméra est directe, sans fioritures. L’ambiance fait penser à une pièce de théâtre. Un huis clos étouffant. Pas de musique. Une lenteur assumée. Chaque geste, chaque regard prend du poids. On retient son souffle comme dans une salle sans fenêtres. On pense à Beckett. À 12 Angry Men, pour la tension entre les personnages. À Rashomon, pour les souvenirs qui se contredisent. À Haneke aussi, pour sa façon de filmer sans détour. Mais Panahi reste lui-même, avec sa voix unique, obstinée, profondément liée à l’Iran. Il connaît la peur et le silence forcé. Et il les filme de l’intérieur.


L’affiche du film «Un simple accident», Palme d’or. Cannes 2025. © DR

Sans surprise, les critiques ont largement salué la force du film. Peter Bradshaw, dans The Guardian, parle d’une émotion rare, entre violence d’État et quotidien ordinaire. Le Monde souligne la manière directe dont le film aborde son sujet, en lien avec le mouvement « Femme, vie, liberté » en Iran. France Culture, de son côté, met en avant la sobriété de Panahi, sa façon de filmer un visage, un silence, une lumière.

Depuis 2010, les autorités iraniennes lui interdisent de filmer. Mais il n’a jamais arrêté. De Ceci n’est pas un film (2011), tourné dans son appartement, à Taxi Tehran, il a toujours trouvé un moyen de contourner l’interdit, transformant chaque image en geste de résistance. C’est un simple accident, coproduit avec des sociétés françaises et luxembourgeoises, finalisé à Paris, est sans doute son film le plus fort. Parce qu’il ne cherche ni à accuser ni à expliquer. Il montre. Et il laisse le doute s’installer. Certaines actrices y apparaissent sans voile, en défi silencieux aux lois de la République islamique.

Et Cannes? Cette année, le festival ressemblait à un drôle de mélange: des stars en velours sur fond de chaos, une montée des marches sous la menace du climat, des cocktails et des sabotages. Mais il gardait aussi quelques repères solides. Revoir Claude Lelouch était un plaisir en soi. Et entendre sa voix sur France 2 déclarer: «Le metteur en scène est au cinéma ce que la rampe est à l’escalier», «On ne dirige pas de grands comédiens, on les dose», ou encore «Les metteurs en scène sont des metteurs en vie. Le cinéma est un rêve absolu», c’était comme retrouver une pensée oubliée. C’est peut-être cela aussi, Cannes, des films qui nous remuent et des visages qui nous rassemblent.

Ce soir-là, les projecteurs du Palais se rallumaient lentement. Était-ce le retour du courant officiel ou le souffle prolongé des groupes électrogènes? Nul ne semblait vraiment le savoir. Mais sur scène, dans cette lumière revenue d’on ne sait où, Jafar Panahi, ému et fier, revendiquait le cinéma comme un geste qui ne demande pas la permission. Il lançait alors ces mots, comme un ultime vœu de dignité partagée: «Parvenons ensemble à ce que personne n’ose nous dicter ce qu’il faut mettre comme vêtement, ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire.»

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« La Petite Dernière » d’Hafsia Herzi, un prix du Jury à Cannes https://mondafrique.com/international/la-petite-derniere-dhafsia-herzi-un-prix-du-jury-a-cannes/ https://mondafrique.com/international/la-petite-derniere-dhafsia-herzi-un-prix-du-jury-a-cannes/#respond Sun, 25 May 2025 15:19:42 +0000 https://mondafrique.com/?p=134243 Récompensé par le Prix du Jury à Cannes, La Petite Dernière d’Hafsia Herzi est un récit sensible et pudique d’éveil amoureux, de foi intime et d’émancipation sociale. Un film fort et nécessaire qui donne une voix aux identités trop souvent invisibilisées.   C’est une ovation discrète mais puissante qu’a reçue Hafsia Herzi lors de la […]

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Récompensé par le Prix du Jury à Cannes, La Petite Dernière d’Hafsia Herzi est un récit sensible et pudique d’éveil amoureux, de foi intime et d’émancipation sociale. Un film fort et nécessaire qui donne une voix aux identités trop souvent invisibilisées.

 

C’est une ovation discrète mais puissante qu’a reçue Hafsia Herzi lors de la remise du Prix du Jury au Festival de Cannes 2025. Avec La Petite Dernière, son troisième long-métrage, la réalisatrice franco-algérienne offre un film d’une rare sensibilité, qui fait tomber les masques et les clichés sur l’homosexualité féminine, la foi musulmane et la vie en banlieue. Un pari osé, relevé avec grâce, pudeur et intelligence.

Inspiré du premier roman de Fatima Daas (2020), La Petite Dernière suit Fatima, 17 ans, benjamine d’une fratrie musulmane installée en région parisienne. À l’abri du regard des autres, la jeune fille se découvre une attirance pour les femmes, tout en restant attachée à sa foi. Le film embrasse ce tiraillement avec délicatesse, sans jamais tomber dans la démonstration ni dans le misérabilisme.

Un récit initiatique

Le scénario épouse le rythme intérieur de Fatima : ses doutes, ses désirs, ses contradictions. De la cour d’immeuble aux soirées parisiennes, en passant par les amphis de la fac de philo, La Petite Dernière trace un chemin d’émancipation intime, où chaque pas vers soi est une conquête. En une année charnière, Fatima traverse des amitiés nouvelles, une histoire d’amour, des déceptions, des révoltes sourdes. C’est ce temps suspendu entre deux âges que capte Herzi, avec une caméra souple, attentive, qui préfère les silences aux grands discours.

Le film s’inscrit dans une tradition du cinéma d’observation, où le réel s’impose par petites touches. La cinéaste évite tout effet spectaculaire, préférant suggérer l’émotion plutôt que la forcer. Une approche d’autant plus pertinente que le sujet, une jeune fille musulmane homosexuelle, est souvent déformé par les regards extérieurs, instrumentalisé ou caricaturé. Ici, pas de victimisation, pas de morale. Juste la complexité de vivre.

Une révélation, Nadia Melliti

Au centre du film, la jeune Nadia Melliti crève l’écran. Repérée sans expérience au théâtre ni au cinéma, elle incarne Fatima avec une intensité retenue, bouleversante de sincérité. « Je me suis reconnue en elle », dit-elle. D’origine algérienne, ancienne footballeuse en deuxième division, Melliti prête à son personnage une densité rare. Elle ne joue pas, elle est. On pense à Adèle Exarchopoulos dans La Vie d’Adèle, mais sans le filtre de l’exotisme social.

Son duo avec Park Ji-min, qui incarne l’amoureuse tourmentée, fonctionne à merveille. La relation entre les deux femmes est filmée avec douceur, sans voyeurisme. Herzi, qui a aussi coordonné les scènes intimes, a misé sur la confiance et la chorégraphie. Le résultat est d’une sensualité juste, naturelle, sans artifice. Là encore, c’est le regard féminin qui change tout : pas de domination, pas de hiérarchie, seulement le trouble, la découverte, la tendresse.

Un regard nouveau sur la banlieue

La réussite du film tient aussi dans sa manière de montrer la banlieue. Plutôt que de la poser comme un décor anxiogène, Herzi la filme comme un simple cadre de vie. Un lieu traversé par la foi, le sport, les relations familiales, mais sans surdétermination. Fatima y prie, aime, rit, doute, court après un ballon. La religion n’est jamais mise en opposition avec l’homosexualité : elle coexiste avec elle. « J’avais envie de filmer tout ça avec normalité », dit la réalisatrice. Et c’est précisément cette normalité qui bouleverse.

Herzi signe ainsi un film profondément politique, sans jamais hausser la voix. En évitant les effets de manche, elle parvient à imposer un regard nouveau, lucide et bienveillant. L’émancipation de Fatima est d’abord celle d’un regard sur soi, puis sur le monde. Et cette révolution tranquille touche en plein cœur.

Une œuvre rare, essentielle

La Petite Dernière n’est pas un film à thèse, c’est un film d’existence. Il raconte ce que c’est que de vivre entre plusieurs mondes, sans jamais trahir l’un pour l’autre. Le Prix du Jury à Cannes récompense cette démarche exigeante, incarnée par une réalisatrice désormais incontournable dans le paysage cinématographique français.

Hafsia Herzi prouve qu’il est possible de filmer l’intime avec pudeur, la banlieue sans misérabilisme, la jeunesse avec espoir. Elle signe une œuvre rare, à la fois profondément personnelle et universelle. On en sort bouleversé, avec le sentiment d’avoir vu quelque chose de vrai. Un film qui, tout simplement, donne envie de croire en la vie.

La Petite Dernière sortira en salles le 1er octobre. Un rendez-vous à ne pas manquer.

 

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La semaine culturelle africaine (23-30 mai), six événements à ne pas manquer https://mondafrique.com/loisirs-culture/la-semaine-culturelle-africaine-23-30-mai-la-culture-africaine-au-feminin-a-valence/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/la-semaine-culturelle-africaine-23-30-mai-la-culture-africaine-au-feminin-a-valence/#respond Sun, 25 May 2025 08:39:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=134141 De Valence à Paris, de Soweto à Évry, la semaine africaine s’annonce dense. Festivals, expositions, concerts et musées engagés célèbrent la créativité du continent et de ses diasporas, malgré l’annulation remarquée du concert parisien de Wizkid.  Festival Siente África 2025 : Valence célèbre la culture africaine au féminin Du 23 au 25 mai 2025, le […]

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De Valence à Paris, de Soweto à Évry, la semaine africaine s’annonce dense. Festivals, expositions, concerts et musées engagés célèbrent la créativité du continent et de ses diasporas, malgré l’annulation remarquée du concert parisien de Wizkid.

 Festival Siente África 2025 : Valence célèbre la culture africaine au féminin

Du 23 au 25 mai 2025, le Festival Siente África revient à Valence pour une édition spéciale dédiée aux femmes, mettant en lumière la richesse des cultures africaines à travers concerts, ateliers, expositions et gastronomie.

À Valence, le printemps rime avec rythmes, couleurs et énergie africaine. Du 23 au 25 mai 2025, le Festival Siente África investit le Camping Coll Vert, à Pinedo, pour une édition singulière placée sous le signe du féminin. Trois jours de musique, de danse, de performances, de rencontres et de saveurs, où la créativité des femmes artistes africaines est à l’honneur. Une programmation engagée, festive et profondément humaine.

Organisé dans un écrin de nature, à deux pas de la mer Méditerranée, le festival se veut un espace de reconnexion : à soi, à l’autre, et à un continent souvent mal connu dans sa diversité. Cette année, l’accent est mis sur les talents féminins : musiciennes, danseuses, cheffes, artisanes, conteuses… toutes sont invitées à occuper la scène, à transmettre leur art, à faire entendre leur voix.

Fatoumata Yansané, danseuse charismatique

La programmation musicale reflète cette richesse. On y retrouvera Fatoumata Yansané, danseuse guinéenne charismatique, dont les chorégraphies mêlent afrobeat, danse traditionnelle et expressivité contemporaine. À ses côtés, Mariama Diallo, venue du Sénégal, partagera la puissance physique et rituelle de la danse sabar. La percussionniste Mélissa Hié, originaire de Côte d’Ivoire, proposera des ateliers participatifs autour du djembé et des rythmes ancestraux. Enfin, la chanteuse équato-guinéenne Patricia Nzang, avec sa voix ample et chaleureuse, mêlera ballades et rythmes afro-pop dans un concert très attendu.

Mais Siente África est aussi un carrefour de savoirs et de pratiques culturelles. Chaque jour, des ateliers de danse, de percussions, de yoga africain, des cercles de parole, des rencontres autour du conte, des démonstrations de cuisine, des débats et des spectacles de feu sont proposés aux festivaliers. Le festival s’adresse à toutes les générations, avec un espace enfants dédié : jeux traditionnels africains, ateliers créatifs, maquillage, contes, mini-danse…

L’identité visuelle du festival est également pensée au féminin : tissus wax, motifs inspirés des cultures peules, mandingues, touaregs, ou bantoues. Les défilés de mode proposent des créations contemporaines conçues par des stylistes africaines et afrodescendantes, alliant élégance, engagement et recyclage textile.

Côté gastronomie, les visiteurs auront l’embarras du choix : des plats traditionnels sénégalais, ivoiriens, marocains, malgaches ou éthiopiens seront proposés sur place. Mention spéciale pour les stands végétariens et véganes, qui revisitent les classiques africains avec créativité : yassa végétal, mafé au tofu, couscous aux légumes confits, jus de gingembre maison, sorbets au bissap…

Pour prolonger l’expérience, plusieurs formules d’hébergement sont disponibles : emplacements pour tentes, bungalows, auberges et vans. Le site du Camping Coll Vert, à proximité du parc naturel de l’Albufera, offre un cadre propice à la détente, à la fête douce et à la contemplation. Entre deux concerts, on peut s’allonger à l’ombre des pins, flâner au bord de la mer, ou méditer en musique.

Cette édition spéciale « au féminin » rappelle le rôle essentiel des femmes africaines dans la création artistique, la transmission des savoirs, la résistance culturelle.  Alors que l’Afrique est souvent convoquée dans les discours politiques ou médiatiques de manière abstraite, Siente África en offre une expérience généreuse. Et cette année, ce sont les femmes qui en sont les héroïnes.

 Africa Day Concert 2025 : Soweto fait vibrer l’Afrique unie

Le 24 mai, le quartier de Soweto accueille une journée musicale exceptionnelle célébrant l’unité africaine. Entre afrobeat, jazz, musiques traditionnelles et performances inspirantes, l’événement met la créativité du continent à l’honneur.

C’est un symbole fort que de célébrer la Journée de l’Afrique à Soweto, quartier légendaire de Johannesburg, berceau de la contestation contre l’apartheid et foyer de création artistique intense. Le 24 mai 2025, à la veille de la Journée mondiale de l’Afrique, Soweto devient le centre névralgique d’un événement majeur : l’Africa Day Concert Festival, une journée entière dédiée à la musique, à la culture et à l’unité du continent.

Organisé au Morris Isaacson Centre for Music, haut lieu de la pédagogie musicale sud-africaine, le festival s’inscrit dans une volonté de transmission, de rassemblement et de rayonnement culturel. Il se déroule sous le thème « Africa Rise », affirmant une vision dynamique, audacieuse et solidaire de l’Afrique contemporaine. Loin des clichés, cet événement entend faire entendre les voix multiples d’un continent en mutation, par la seule force de son expression musicale.

Dès 10h du matin, le public est invité à vivre une immersion sonore totale. Jazz sud-africain, highlife nigérian, afrobeat ghanéen, rumba congolaise, percussions sénégalaises, trap panafricaine… le spectre est vaste, éclectique, mais toujours profondément enraciné. La programmation mêle figures confirmées et jeunes talents, artistes de renom et musiciens issus des conservatoires locaux.

Le Morris Isaacson Centre for Music, fondé pour démocratiser l’accès à la musique dans les quartiers populaires, offre une dimension profondément communautaire à l’événement. Y organiser le Africa Day Concert, c’est affirmer que la culture ne vient pas d’en haut, elle naît et se propage au cœur des quartiers.

Ce festival, c’est aussi un espace de réflexion culturelle. Entre les performances musicales, des prises de parole d’artistes, des lectures de textes panafricains, des ateliers intergénérationnels, viennent nourrir une pensée vivante de l’Afrique.

L’accessibilité est une priorité. Les billets sont proposés à des tarifs très bas, voire gratuits : de R0 à R250 (environ 0 à 12 euros), afin que tous puissent assister aux concerts. Cette politique inclusive incarne la volonté du festival de démocratiser la culture, d’en faire un droit, et non un luxe.

Dans les textes des chansons comme dans les interventions scéniques, une parole engagée émerge. Il est question d’unité continentale, d’écologie, de luttes féministes, de migrations, de traditions à préserver et à réinventer. Mais aussi de joie, de danse, de partage. Car la musique est aussi un rire et un hymne à la beauté.

Le public, métissé, joyeux, participe pleinement. On y croise des étudiants, des anciens militants, des enfants en habits traditionnels, des touristes, des professeurs de musique, des curieux…

L’événement ne s’arrête pas aux portes de Soweto. Il rayonne sur les réseaux sociaux, dans les écoles partenaires, dans les radios communautaires, dans les projets éducatifs qui prolongent cette journée tout au long de l’année.

À Soweto, ce 24 mai, c’est une Afrique vivante et solidaire qui s’élèvera en musique. Une Afrique qui, plutôt que d’attendre qu’on lui donne la parole, la prend en chantant.

Wizkid annule son concert du 25 mai à Paris : la tournée « Morayo » perd une date clé !

Le concert de Wizkid initialement prévu le 25 mai 2025 à l’Accor Arena de Paris est officiellement annulé. Une déception pour les fans de l’artiste nigérian, qui attendaient ce show-événement de la tournée « WIZKID // MORAYO // »

C’est une nouvelle qui a déçu de nombreux fans : le concert de Wizkid, programmé le dimanche 25 mai 2025 à l’Accor Arena de Paris, a été annulé. L’annonce, désormais confirmée par les principaux sites de billetterie et par l’Accor Arena elle-même, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant interrogations et frustrations.

La tournée européenne « WIZKID // MORAYO », très attendue, devait marquer le retour sur scène de l’une des plus grandes icônes de l’Afrobeats, genre musical dont il est aujourd’hui la figure de proue. L’étape parisienne s’annonçait comme l’un des temps forts de cette tournée internationale, dans une salle mythique de la capitale capable d’accueillir plus de 20 000 spectateurs.

Mais malgré la notoriété de l’artiste et une promotion bien lancée, les ventes de billets n’ont pas atteint les objectifs escomptés. Selon plusieurs sources, dont des sites spécialisés et des journalistes culturels, c’est bien une fréquentation jugée trop faible qui a motivé cette décision. Aucun report de date n’est prévu à ce jour, et Wizkid n’a pas encore publié de déclaration officielle concernant l’annulation.

Sur les réseaux sociaux, l’incompréhension domine. « Comment un artiste comme Wizkid peut-il annuler un concert à Paris ? », s’indigne une internaute sur X (anciennement Twitter). D’autres avancent des explications plus larges : une saturation du marché des concerts, des prix élevés, une communication trop tardive, ou encore la concurrence d’autres événements afro-urbains prévus à Paris en cette fin de mois de mai.

Cette annulation est d’autant plus surprenante que Wizkid, de son vrai nom Ayodeji Ibrahim Balogun, jouit d’une renommée mondiale. Ses titres tels que « Essence », « Come Closer » ou encore « Ojuelegba » comptent des millions d’écoutes sur les plateformes. Artiste complet, mêlant rythmes traditionnels nigérians, hip-hop, reggae et pop contemporaine, il a collaboré avec des pointures comme Beyoncé, Drake, Skepta ou Burna Boy. En 2021, il devenait même le premier artiste africain à recevoir une certification platine pour un single aux États-Unis avec « Essence ».

Le concert parisien devait être l’occasion pour le public européen de découvrir en live les morceaux de Morayo, son prochain album, dont la sortie est attendue courant 2025. Avec une scénographie annoncée comme immersive et une équipe technique de haut niveau, la soirée s’annonçait comme un moment fort de la scène afropop à Paris. Hélas, ce rendez-vous n’aura pas lieu.

Pour les personnes ayant déjà acheté leur billet, les plateformes de billetterie (Ticketmaster, Fnac Spectacles, Leclerc Billetterie, etc.) ont mis en place des procédures de remboursement. Il est conseillé de se rapprocher du revendeur concerné, muni du numéro de commande, pour connaître les modalités précises. L’Accor Arena, de son côté, invite les spectateurs à consulter régulièrement son site officiel pour toute mise à jour éventuelle.

L’annulation du concert de Wizkid n’est pas un cas isolé. Ces derniers mois, plusieurs artistes internationaux ont dû revoir à la baisse leurs ambitions scéniques sur le continent européen. En cause : des coûts de production plus élevés, une fréquentation post-Covid encore instable et un public devenu plus sélectif. Même les stars planétaires ne sont plus à l’abri de fluctuations du marché.

Reste à savoir si Wizkid réintégrera Paris dans un prochain tour de piste. Le public français, largement acquis à l’Afrobeats, reste fidèle à ses artistes phares. Et les scènes parisiennes, du Zénith à Bercy, ont toujours su accueillir les grandes voix de Lagos, Accra ou Johannesburg. Si l’Accor Arena ne résonnera pas cette fois au son de « Essence », il est fort probable que la voix de Wizkid retentisse de nouveau dans l’Hexagone, sous d’autres latitudes et à d’autres dates.

En attendant, les fans peuvent continuer de suivre la tournée « Morayo » dans d’autres villes européennes encore maintenues, et espérer que cette annulation ne soit qu’un contretemps dans le parcours d’un artiste dont la trajectoire dépasse depuis longtemps les frontières de son continent.

Le Musée Paul-Delouvrier dévoile un trésor méconnu à Évry

Situé au cœur de la cathédrale d’Évry, le Musée Paul-Delouvrier offre une immersion unique dans l’art africain, en particulier éthiopien, ainsi que dans l’art sacré et contemporain. Un lieu méconnu à découvrir pour son riche patrimoine culturel. 

 

Installé dans la cathédrale de la Résurrection à Évry, le Musée Paul-Delouvrier propose un parcours culturel original, associant art africain, art sacré et art contemporain. Créé en 2007, ce musée diocésain offre une diversité de collections rarement réunies dans un même lieu, et reste à ce jour l’un des rares établissements en France à présenter une telle richesse consacrée notamment à l’art éthiopien.

Les troisième et cinquième étages du musée accueillent une collection permanente consacrée aux objets traditionnels d’Éthiopie et de ses pays voisins : plus de 250 pièces y sont exposées, incluant du mobilier, des statues, des parchemins magiques, des objets domestiques et liturgiques, des icônes et des croix. Cette collection a été constituée grâce à des dons et acquisitions, notamment ceux des collectionneurs italiens Marco Gilioli et Vincenzo Garibbo, et témoigne d’une attention particulière portée à la transmission du patrimoine culturel éthiopien. L’ensemble documente les pratiques religieuses et quotidiennes d’une grande diversité d’ethnies et de groupes linguistiques, avec des prolongements vers des pays comme l’Érythrée, Djibouti, le Kenya, la Somalie et le Soudan.

Au sous-sol, une autre section est consacrée à l’Afrique équatoriale et à l’océan Indien. Une soixantaine d’objets y sont exposés, provenant de plusieurs régions du continent africain. On y retrouve masques, fétiches, statues rituelles, maternités et instruments de musique. L’ensemble met en évidence l’importance du sacré dans l’art traditionnel africain et la variété formelle des productions culturelles.

Le quatrième étage du musée est dédié à l’art contemporain. Cette collection, constituée autour des courants apparus depuis les années 1980, regroupe des œuvres de figures marquantes de la scène artistique française. On y retrouve des représentants de la Figuration narrative, du groupe Supports-Surfaces, ou encore de l’Op Art. Parmi les artistes présentés figurent Gérard Fromanger, Pierre Buraglio, Louis Cane et Victor Vasarely. Cette section donne à voir des œuvres ancrées dans des problématiques politiques, visuelles ou matérielles, dans un dialogue discret avec le reste du parcours.

L’art sacré, quant à lui, occupe le cinquième étage, dans un espace rassemblant des objets liturgiques et patrimoniaux liés à l’histoire du diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes. Orfèvrerie, mobilier, ornements, manuscrits et peintures des XVIe et XVIIe siècles y sont présentés. Les œuvres exposées proviennent de différentes régions d’Europe, en particulier d’Italie, d’Espagne et des Pays-Bas, et permettent de situer les évolutions des pratiques religieuses à travers les siècles.

Ce musée original, intégré à l’architecture contemporaine de la cathédrale, se distingue par la complémentarité de ses thématiques. Le visiteur circule d’un continent à l’autre, d’une époque à une autre, sans rupture. L’agencement des espaces facilite la lecture des collections, en combinant accessibilité, lisibilité et cohérence muséographique.

Le Musée Paul-Delouvrier est situé au 12 Clos de la Cathédrale, 91000 Évry. Il est ouvert du vendredi au dimanche, de 14h à 18h. Le plein tarif est fixé à 5 €, le tarif réduit à 3 €. Le musée est accessible par le RER D, station Évry-Courcouronnes. Toutes les informations complémentaires sont disponibles sur le site officiel : www.museepauldelouvrier.fr.

Peu fréquenté, le lieu constitue pourtant une destination à part entière pour celles et ceux qui souhaitent découvrir un patrimoine peu mis en lumière, à la croisée de l’histoire religieuse, de l’art africain et de la création contemporaine.

Les collections ont leur bande-son au musée du quai Branly

Le musée du quai Branly – Jacques Chirac invite à une exploration sonore inédite de ses collections permanentes. Jusqu’au 17 septembre 2025, plus de 120 points d’écoute offrent une immersion dans les cultures d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

Jusqu’au 17 septembre 2025, le musée du quai Branly – Jacques Chirac propose un nouveau parcours intitulé Les collections ont leur bande-son, une installation sonore intégrée au sein des collections permanentes. Plus de 120 points d’écoute jalonnent les espaces du musée, offrant aux visiteurs une expérience de visite fondée sur l’écoute. Cette initiative permet de redécouvrir les objets présentés à travers leur dimension sonore, en lien avec les cultures d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

Le dispositif s’appuie sur différents types d’enregistrements : archives sonores, extraits de terrain, compositions originales. Certains sons sont diffusés en continu, d’autres se déclenchent automatiquement à l’approche du visiteur. Cette présence sonore, intermittente et répartie de manière régulière dans les salles, accompagne la visite sans l’interrompre. Elle apporte des informations supplémentaires sur les objets, mais aussi sur les environnements dans lesquels ils étaient utilisés. Les voix, les chants, les instruments ou les ambiances captées permettent de situer les œuvres dans un contexte culturel précis, sans recours au texte.

Le projet a mobilisé plusieurs équipes. Les conservateurs du musée ont travaillé avec des ingénieurs du son, des designers, des compositeurs et des spécialistes de l’ethnographie. Sous le commissariat d’Éric de Visscher, le parcours a été conçu pour s’insérer directement dans le flux de la visite, sans rupture de rythme ni changement de parcours. Le son n’est pas un commentaire sur les objets, mais une composante du parcours muséal lui-même.

La mise en place technique du système d’écoute repose sur des relais sonores discrets, qui ne modifient pas la scénographie du musée. L’objectif était de ne pas surcharger l’espace, ni de transformer la nature de l’exposition permanente. Chaque point sonore est associé à un objet, à un groupe d’objets ou à une aire géographique, et suit les logiques de regroupement déjà présentes dans le parcours existant.

Les collections ont leur bande-son permet aussi de présenter des matériaux habituellement absents de l’exposition : chants rituels, récits de voyage, témoignages recueillis sur le terrain. Certains enregistrements datent du début du XXe siècle, d’autres ont été réalisés récemment. Leur sélection a été faite en fonction de leur lien direct avec les objets, et non pour illustrer une ambiance générale.

Le musée du quai Branly – Jacques Chirac est situé au 37 quai Branly, 75007 Paris. Il est ouvert du mardi au dimanche, de 10h30 à 19h, avec une nocturne le jeudi jusqu’à 22h. Il est fermé le lundi. L’entrée coûte 14 € en plein tarif, 11 € en tarif réduit. L’accès est gratuit pour les moins de 18 ans, les ressortissants de l’Union européenne de moins de 26 ans, ainsi que le premier dimanche de chaque mois. Le parcours sonore ne nécessite aucun billet supplémentaire, il fait partie intégrante de la visite des collections permanentes.

Ce dispositif restera en place jusqu’au 17 septembre 2025. Il s’adresse à tous les publics, sans mode d’emploi ni médiation particulière, et s’inscrit dans les efforts du musée pour diversifier les approches de la visite. Le son, utilisé ici de manière précise et localisée, propose une autre manière d’appréhender les objets exposés, sans modifier leur présentation ni leur agencement. Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site du musée : www.quaibranly.fr.

Traversées Africaines 2025 : un voyage au cœur de la création africaine

Du 13 mai au 1er juin 2025, Paris et l’Île-de-France vibrent au rythme de la 5ᵉ édition de Traversées Africaines, un parcours artistique inédit mettant en lumière la richesse de l’art contemporain africain et de sa diaspora à travers 24 expositions.

Du 13 mai au 1er juin 2025, la région parisienne accueille Traversées Africaines, un événement dédié à la création contemporaine africaine et à sa diaspora. Organisée par l’association Pour l’art pour l’Afrique, cette cinquième édition fédère 24 expositions dans une vingtaine de galeries, musées et centres d’art, mettant en valeur plus d’une centaine d’artistes issus du continent africain et de ses diasporas. Le programme s’étend sur trois semaines, avec une concentration forte dans le 3ᵉ arrondissement de Paris, et s’étire jusqu’à Saint-Ouen et au 11ᵉ arrondissement.

Le principe de Traversées Africaines est simple : créer un parcours artistique à l’échelle de la ville, en fédérant des expositions déjà prévues ou conçues pour l’occasion, autour d’un axe commun – la visibilité de la création africaine contemporaine. Cette édition met en lumière la pluralité des approches artistiques et la diversité géographique des artistes invités, allant du Sénégal au Zimbabwe, en passant par la République démocratique du Congo, le Maroc, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie ou encore les diasporas installées en Europe et aux États-Unis.

Parmi les expositions phares, Legs Series du photographe marocain Hassan Hajjaj est présentée à la 193 Gallery (24 rue Béranger, Paris 3ᵉ) jusqu’au 30 mai. Jouant avec les codes de la photographie de mode, des couleurs pop et des motifs empruntés à la culture populaire maghrébine, Hajjaj propose une série de portraits hauts en couleur, dans la lignée de ses travaux précédents, entre hommage et réappropriation.

À la Galerie Angalia (10-12 rue des Coutures Saint-Gervais, Paris 3ᵉ), l’artiste Eli Made explore les paysages mentaux et intimes avec Mindscapes, une exposition visible jusqu’au 21 juin. Cette plongée introspective est prolongée à la Galerie Olivier Waltman (15 rue du Perche, Paris 3ᵉ) par Le rythme. Choc vibratoire de l’être, une exposition collective réunissant Gastineau Massamba, Jérôme Lagarrigue et Ange Arthur Koua, du 13 mai au 21 juin. Les œuvres présentées interrogent le rythme comme dynamique corporelle, politique et plastique.

Du 15 mai au 14 juin, la Galerie Sabine Bayasli (99 rue du Temple, Paris 3ᵉ) accueille La vie est un conte de Famakan Maqassa. L’artiste y explore la narration comme outil de transmission culturelle à travers une série d’œuvres mêlant figuration, onirisme et mémoire. Dans un registre plus sculptural, Notions of Time de Terrence Musekiwa est visible à la Galerie Eric Dupont (138 rue du Temple, Paris 3ᵉ) du 17 mai au 21 juin. L’artiste zimbabwéen y présente des œuvres mêlant matériaux bruts et symboles ancestraux.

À la Hoop Gallery (63 rue Saintonge, Paris 3ᵉ), Moses Mous et Sisqo Ndombe livrent à partir du 17 mai une exposition intitulée Au-delà du Regard – Beyond the Gaze, visible jusqu’au 13 juillet. Leurs travaux s’attachent à déconstruire les représentations dominantes du corps noir dans l’espace public et artistique.

Plusieurs artistes sont mis à l’honneur de manière individuelle. C’est le cas d’Alex Ayivi, lauréat du Prix Traversées Africaines 2024, exposé à la Galerie Mariton de la Commune de Saint-Ouen. Son travail, entre abstraction et motifs symboliques, s’inscrit dans une recherche formelle sur les matériaux et les rythmes visuels. À la Galerie MAGNIN-A (118 boulevard Richard-Lenoir, Paris 11ᵉ), le peintre JP Mika présente Mongongo ya bozalisi – La voix de la nature jusqu’au 24 mai. Héritier de la peinture populaire congolaise, l’artiste mêle scènes de vie, figures mythiques et conscience écologique dans des toiles foisonnantes et colorées.

À noter également, en marge du parcours principal, l’exposition Paris noir. Circulations artistiques et luttes anticoloniales 1950-2000, organisée au Centre Pompidou (Place Georges-Pompidou, Paris 4ᵉ) du 19 mars au 30 juin 2025. Bien qu’elle dépasse le cadre strict de Traversées Africaines, cette exposition propose un contexte historique utile à la compréhension des liens entre création artistique et engagements politiques dans les milieux panafricains parisiens au XXᵉ siècle.

Traversées Africaines s’adresse à tous les publics, curieux, amateurs d’art ou professionnels du secteur. L’ensemble des expositions est en accès libre ou sur réservation selon les lieux. En plus des vernissages, des rencontres avec les artistes et des visites commentées sont prévues tout au long du festival.

L’événement affirme son rôle dans la mise en réseau des institutions artistiques franciliennes autour d’un projet commun. Il favorise la visibilité d’artistes encore peu exposés dans les circuits européens, tout en poursuivant le dialogue entre scènes africaines et internationales. Les initiatives privées comme publiques sont impliquées, et la programmation se veut représentative de la diversité des regards portés sur le monde africain contemporain.

Toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site officiel : www.pourlartpourlafrique.fr. Traversées Africaines 2025 se présente comme un parcours dense, accessible, et fidèle à son ambition initiale : révéler la vitalité des expressions artistiques africaines dans toute leur pluralité, au cœur des espaces culturels franciliens.

 

 

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Le 27 mai, Richard Bona et Alfredo Rodríguez à Boulogne Billancourt https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-27-mai-richard-bona-et-alfredo-rodriguez-a-boulogne-billancourt/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-27-mai-richard-bona-et-alfredo-rodriguez-a-boulogne-billancourt/#respond Sun, 25 May 2025 07:59:45 +0000 https://mondafrique.com/?p=134230 Le 27 mai 2025, l’Auditorium de La Seine Musicale vibrera au son du jazz fusion de Richard Bona et Alfredo Rodríguez. Une rencontre musicale inédite entre l’Afrique et Cuba, portée par deux virtuoses adoubés par Quincy Jones.  L’Auditorium Patrick Devedjian de La Seine Musicale (Boulogne-Billancourt) accueillera un concert exceptionnel réunissant le bassiste camerounais Richard Bona et […]

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Le 27 mai 2025, l’Auditorium de La Seine Musicale vibrera au son du jazz fusion de Richard Bona et Alfredo Rodríguez. Une rencontre musicale inédite entre l’Afrique et Cuba, portée par deux virtuoses adoubés par Quincy Jones. 

L’Auditorium Patrick Devedjian de La Seine Musicale (Boulogne-Billancourt) accueillera un concert exceptionnel réunissant le bassiste camerounais Richard Bona et le pianiste cubain Alfredo Rodríguez. Cet événement s’inscrit dans la programmation Jazz et Musiques du monde de la saison 2025 et met en lumière la rencontre de deux musiciens dont les parcours, bien que géographiquement éloignés, convergent autour d’une même exigence artistique et d’un goût commun pour la fusion des genres.

Richard Bona, originaire du Cameroun, est reconnu pour son jeu de basse fluide, sa voix aérienne et sa capacité à intégrer des éléments de jazz, de funk, de pop et de musiques traditionnelles africaines. Collaborateur de Herbie Hancock, Pat Metheny ou Sting, il impose depuis les années 1990 un style singulier, mélodique et généreux. Son chant en douala et ses lignes de basse complexes confèrent à ses compositions une dimension intime et narrative, nourrie par ses racines.

Alfredo Rodríguez, pianiste cubain né à La Havane, s’est fait connaître sur la scène internationale après avoir été remarqué par Quincy Jones lors du Festival de jazz de Montreux. Son style se distingue par une virtuosité rythmique héritée des traditions afro-cubaines et une sensibilité harmonique empruntée au jazz classique. Compositeur attentif et improvisateur instinctif, il explore les textures et les cadences avec une grande finesse.

La collaboration entre les deux artistes est née d’une admiration partagée et d’une volonté commune de faire dialoguer leurs héritages respectifs. Tous deux ont été soutenus par Quincy Jones, qui les a accompagnés dans leurs premiers projets communs. Sur scène, ils construisent un échange dynamique où les frontières musicales s’effacent au profit d’un langage commun, celui de la liberté, de l’écoute et de l’improvisation.

Le concert du 27 mai à La Seine Musicale s’inscrit dans une tournée qui met en avant cette fusion musicale entre l’Afrique et Cuba. Pendant 1h15, sans entracte, les deux artistes enchaîneront compositions originales, morceaux réarrangés et moments d’improvisation, dans un format qui laisse toute sa place à l’interaction. Le répertoire, mêlant rythmes traditionnels et harmonies modernes, convoque autant les musiques savantes que les réminiscences populaires, dans une ambiance à la fois intimiste et festive.

L’événement est programmé dans le cadre de l’Auditorium Patrick Devedjian, salle de 1 150 places à l’acoustique étudiée, conçue pour les concerts acoustiques et les formations de musique de chambre ou de jazz. Les billets sont disponibles à partir de 31,50 € sur les sites de La Seine Musicale, Fnac Spectacles et Ticketmaster.

Ce concert, sans dispositif scénique particulier, repose entièrement sur l’énergie des interprètes et leur capacité à instaurer une relation directe avec le public. La programmation Jazz et Musiques du monde de La Seine Musicale vise à valoriser des parcours singuliers et à faire découvrir au public des artistes qui, à travers leur art, tissent des passerelles entre les continents. La venue de Richard Bona et Alfredo Rodríguez incarne pleinement cette ligne artistique.

L’adresse complète du lieu : La Seine Musicale, Île Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt. Toutes les informations pratiques, horaires et plans d’accès sont disponibles sur le site www.laseinemusicale.com.

Cette soirée du 27 mai est une occasion rare de découvrir deux musiciens d’envergure internationale, réunis pour une performance sans artifices, portée uniquement par l’exigence musicale et la chaleur du dialogue.

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Le Musée Paul-Delouvrier dévoile un trésor méconnu à Évry (France) https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-musee-paul-delouvrier-devoile-un-tresor-meconnu-a-evry/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/le-musee-paul-delouvrier-devoile-un-tresor-meconnu-a-evry/#respond Sat, 24 May 2025 06:40:09 +0000 https://mondafrique.com/?p=134180 Situé au cœur de la cathédrale d’Évry, le Musée Paul-Delouvrier offre une immersion unique dans l’art africain, en particulier éthiopien, ainsi que dans l’art sacré et contemporain. Un lieu méconnu à découvrir pour son riche patrimoine culturel.  Installé dans la cathédrale de la Résurrection à Évry, le Musée Paul-Delouvrier propose un parcours culturel original, associant […]

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Situé au cœur de la cathédrale d’Évry, le Musée Paul-Delouvrier offre une immersion unique dans l’art africain, en particulier éthiopien, ainsi que dans l’art sacré et contemporain. Un lieu méconnu à découvrir pour son riche patrimoine culturel. 

Installé dans la cathédrale de la Résurrection à Évry, le Musée Paul-Delouvrier propose un parcours culturel original, associant art africain, art sacré et art contemporain. Créé en 2007, ce musée diocésain offre une diversité de collections rarement réunies dans un même lieu, et reste à ce jour l’un des rares établissements en France à présenter une telle richesse consacrée notamment à l’art éthiopien.

Les troisième et cinquième étages du musée accueillent une collection permanente consacrée aux objets traditionnels d’Éthiopie et de ses pays voisins : plus de 250 pièces y sont exposées, incluant du mobilier, des statues, des parchemins magiques, des objets domestiques et liturgiques, des icônes et des croix. Cette collection a été constituée grâce à des dons et acquisitions, notamment ceux des collectionneurs italiens Marco Gilioli et Vincenzo Garibbo, et témoigne d’une attention particulière portée à la transmission du patrimoine culturel éthiopien. L’ensemble documente les pratiques religieuses et quotidiennes d’une grande diversité d’ethnies et de groupes linguistiques, avec des prolongements vers des pays comme l’Érythrée, Djibouti, le Kenya, la Somalie et le Soudan.

Au sous-sol, une autre section est consacrée à l’Afrique équatoriale et à l’océan Indien. Une soixantaine d’objets y sont exposés, provenant de plusieurs régions du continent africain. On y retrouve masques, fétiches, statues rituelles, maternités et instruments de musique. L’ensemble met en évidence l’importance du sacré dans l’art traditionnel africain et la variété formelle des productions culturelles.

Le quatrième étage du musée est dédié à l’art contemporain. Cette collection, constituée autour des courants apparus depuis les années 1980, regroupe des œuvres de figures marquantes de la scène artistique française. On y retrouve des représentants de la Figuration narrative, du groupe Supports-Surfaces, ou encore de l’Op Art. Parmi les artistes présentés figurent Gérard Fromanger, Pierre Buraglio, Louis Cane et Victor Vasarely. Cette section donne à voir des œuvres ancrées dans des problématiques politiques, visuelles ou matérielles, dans un dialogue discret avec le reste du parcours.

L’art sacré, quant à lui, occupe le cinquième étage, dans un espace rassemblant des objets liturgiques et patrimoniaux liés à l’histoire du diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes. Orfèvrerie, mobilier, ornements, manuscrits et peintures des XVIe et XVIIe siècles y sont présentés. Les œuvres exposées proviennent de différentes régions d’Europe, en particulier d’Italie, d’Espagne et des Pays-Bas, et permettent de situer les évolutions des pratiques religieuses à travers les siècles.

Ce musée original, intégré à l’architecture contemporaine de la cathédrale, se distingue par la complémentarité de ses thématiques. Le visiteur circule d’un continent à l’autre, d’une époque à une autre, sans rupture. L’agencement des espaces facilite la lecture des collections, en combinant accessibilité, lisibilité et cohérence muséographique.

Le Musée Paul-Delouvrier est situé au 12 Clos de la Cathédrale, 91000 Évry. Il est ouvert du vendredi au dimanche, de 14h à 18h. Le plein tarif est fixé à 5 €, le tarif réduit à 3 €. Le musée est accessible par le RER D, station Évry-Courcouronnes. Toutes les informations complémentaires sont disponibles sur le site officiel : www.museepauldelouvrier.fr.

Peu fréquenté, le lieu constitue pourtant une destination à part entière pour celles et ceux qui souhaitent découvrir un patrimoine peu mis en lumière, à la croisée de l’histoire religieuse, de l’art africain et de la création contemporaine.

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