- Mondafrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Wed, 26 Nov 2025 18:10:48 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg - Mondafrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/ 32 32 « Biyouna », l’insolente lumière d’Alger, s’est éteinte https://mondafrique.com/loisirs-culture/biyouna-linsolente-lumiere-dalger-sest-eteinte/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/biyouna-linsolente-lumiere-dalger-sest-eteinte/#respond Wed, 26 Nov 2025 17:58:46 +0000 https://mondafrique.com/?p=143307 La star des quartiers de la ville blanche s’est éteinte ce 25 novembre 2025, emportant avec elle une part de l’âme d’Alger. Actrice, chanteuse, danseuse, diva gouailleuse et tendre, elle fut la dernière grande voix méditerranéenne, mélange de Carmen et de Shéhérazade. Elle laisse derrière elle un éclat immense, drôle, insolent, bouleversant. Nidam Amdi, ancien […]

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La star des quartiers de la ville blanche s’est éteinte ce 25 novembre 2025, emportant avec elle une part de l’âme d’Alger. Actrice, chanteuse, danseuse, diva gouailleuse et tendre, elle fut la dernière grande voix méditerranéenne, mélange de Carmen et de Shéhérazade. Elle laisse derrière elle un éclat immense, drôle, insolent, bouleversant.

Nidam Amdi, ancien journaliste à Libération

On croyait qu’elle était immortelle. Et il faut dire que Biyouna faisait tout pour nous y tromper : son rire roulait comme un tambour, sa voix claquait comme un coup de vent sur la baie d’Alger, et son allure de reine du bitume faisait oublier le temps qui passe, les rides qui arrivent, les modes qui s’en vont. Biyouna, c’était la diva d’après-guerre qui avait traversé les décennies sans jamais perdre une once de panache — une Anna Magnani d’Alger, une Sophia Loren du quartier de Belcourt, une créature de cinéma née dans un cabaret.

Ce 25 novembre 2025, Alger a perdu sa grande gueule, Paris a perdu son énergie solaire, et le cinéma tout entier a perdu l’une de ses comédiennes les plus libres — libres de parole, libres de gestes, libres d’être.

Née Baya Bouzar en 1952, elle avait grandi dans la rue, les mariages, les fêtes improvisées, les troupes de chant. Une école stricte, mais ô combien efficace : à 17 ans, elle électrisait déjà les cabarets ; à 19 ans, elle embrasait le Copacabana, ce lieu mythique des nuits algéroises. Là, elle apprenait tout : la scène, la fatigue, la provocation, la dignité, et ce mélange unique de tendresse et d’insolence qu’elle utilisera toute sa vie comme une signature.

Le pays la découvre, la rue l’adopte

Les années 70 lui ouvrent les portes de la télévision avec Mustapha Badie et La grande maison. Le pays la découvre ; la rue l’adopte ; les mères l’aiment ; les pères l’admirent en cachette. Mais le cinéma officiel reste frileux : trop libre, trop populaire, trop brillante. Il faudra attendre 1999 et l’audace d’un jeune réalisateur, Nadir Moknèche, pour que l’actrice que tout Alger attendait monte enfin sur grand écran.

Le Harem de Madame Osmane est un film franco-espagnol réalisé par Nadir Moknèche, sorti en 2000.
Le Harem de Madame Osmane est un film franco-espagnol réalisé par Nadir Moknèche, sorti en 2000.

Dans Le harem de Madame Osmane, elle surgit comme si elle avait attendu ce moment toute sa vie : naturelle, souveraine, irrésistible. Elle deviendra ensuite Papicha dans Viva Laldjérie, rôle inoubliable de danseuse déchue mais jamais vaincue, bouleversante de vérité.uEt parce qu’une seule vie ne suffisait pas à contenir son talent, elle chante aussi. Raid Zone, Une blonde dans la Casbah, des albums où sa voix rauque charriait la nostalgie, le rire, la douleur d’un pays et la fantaisie des cabarets d’antan. Elle rendait hommage à son maître Mahboub Bati, un immense modernisateur des musiques populaires algériennes des années 60-70, pestait contre l’oubli, pleurait les artistes morts en silence. Elle connaissait trop bien la valeur du courage.

En France, elle conquiert la scène comme elle avait conquis les écrans : avec la générosité d’une tragédienne antique et la fraîcheur d’une gamine qui n’a peur de rien. Electre avec Jane Birkin, La Célestine, des spectacles écrits sur mesure pour cette énergie impossible à dompter. Même Ramzy, qui la met en scène en 2012 pour son premier solo au Marigny, avouera qu’on ne dirige pas Biyouna : on l’accompagne, on la suit, et on essaie de ne pas se faire écraser.

La noblesse des quartiers populaires

Car la diva d’Alger ne jouait jamais petit. Elle vivait grand. Elle parlait fort. Elle riait encore plus fort. Elle disait ce que les autres n’osaient pas dire, et le public l’aimait pour ça. Elle avait cette noblesse des quartiers populaires, faite de pudeur et de provocation, de gouaille et de poésie.

Aujourd’hui, c’est un pan entier de la mémoire algéroise qui s’efface. Une façon de marcher, de rire, de raconter les hommes et les femmes, de transformer un cabaret en palais, une mélodie en déclaration de guerre à la tristesse. 

Rire pour toujours

Mais si Biyouna nous quitte, son insolence, elle, demeure. Elle continue de danser dans Viva Laldjérie, de rugir dans ses albums, de gronder dans Délice Paloma, de fulminer dans La source des femmes. Et surtout, elle continue de rire. Car son rire, lui, n’est pas près de mourir.

Au fond, elle n’était pas seulement une artiste. Elle était une façon d’être vivante. Une preuve que la liberté peut avoir une voix, un corps, un foulard, une robe à paillettes, un regard qui transperce. Une preuve que le destin, parfois, s’écrit avec de la poudre de cabaret et une furieuse envie de ne jamais baisser la tête.

 

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Zeitz MOCAA : le génie africain au cœur du silo https://mondafrique.com/loisirs-culture/zeitz-mocaa-le-genie-africain-au-coeur-du-silo/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/zeitz-mocaa-le-genie-africain-au-coeur-du-silo/#respond Wed, 26 Nov 2025 16:27:15 +0000 https://mondafrique.com/?p=143287 À Cape Town, le Zeitz MOCAA incarne la métamorphose d’un silo à grains en une cathédrale de l’art contemporain africain. Entre héritage industriel et bouillonnement créatif, une utopie de béton et de lumière raconte aujourd’hui l’Afrique à elle-même et au monde. Un article repris du site Ici Beyrouth. Au Cap, les vents du large charrient […]

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À Cape Town, le Zeitz MOCAA incarne la métamorphose d’un silo à grains en une cathédrale de l’art contemporain africain. Entre héritage industriel et bouillonnement créatif, une utopie de béton et de lumière raconte aujourd’hui l’Afrique à elle-même et au monde. Un article repris du site Ici Beyrouth.

Au Cap, les vents du large charrient toujours la mémoire du port, les échos sourds du commerce colonial, le rêve vertical d’un continent qui regarde l’horizon. C’est là, au bout du Waterfront, dans le «Silo District», qu’un monstre de béton muet, abandonné depuis des décennies, s’est soudain réveillé: le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa. On entre ici comme on pénètre dans un sanctuaire, le regard happé par une nef vertigineuse, vestige d’un monde industriel, désormais temple d’une Afrique réinventée.

Le Zeitz MOCAA n’est pas né d’une utopie. Il est le fruit d’une reconquête, d’une réconciliation entre un passé industriel marqué par l’extraction, le stockage, la logique des flux marchands et un présent résolument tourné vers la création. De 1921 à 1924, le silo à grains du Cap domine la baie: 42 tubes de béton, 57 m de haut, silhouette austère veillant sur les allées et venues des cargos, sur l’Afrique du Sud qui s’urbanise. À l’époque, il est le plus haut édifice d’Afrique subsaharienne, une prouesse d’ingénierie, une icône d’un progrès musclé et sans grâce.

Mais la modernité industrielle ne résiste ni au temps ni aux crises. Le silo s’endort, puis se fissure et fini par tomber dans l’oubli. Jusqu’à ce que, en 2017, le génie architectural du Britannique Thomas Heatherwick soit appelé à la rescousse. Plutôt que de raser l’édifice, il propose de l’évider, puis de le tailler et le sculpter, afin de le révéler. Certains cylindres sont évidés, le béton brut est poli comme une pierre précieuse, la lumière s’infiltre par d’immenses verrières taillées «en gemme». Ce qui était sombre devient alors cathédrale. Un musée de 9 500 m² naît dans les veines de la ville, dont 6 000 m² dévolus à l’exposition, le reste à la vie: éducation, ateliers, terrasse-jardin, café, et – luxe ultime – un hôtel perché tout en haut, offrant au visiteur le panorama de la Table Mountain.

Mais au-delà du geste architectural, il y a une intention. Zeitz MOCAA n’est pas le simple décor d’une globalisation artistique en quête de nouveaux marchés. Il est d’abord une affirmation, celle qui démontre que l’art contemporain africain mérite une maison sur son propre continent. La collection, portée à l’origine par le mécène allemand Jochen Zeitz, s’ouvre à la diversité des voix africaines et de la diaspora: sculptures, installations, photographies, vidéos, performances. Le musée s’efforce d’accueillir aussi bien les figures tutélaires – El Anatsui, William Kentridge, Zanele Muholi – que les jeunes talents.


Zeitz MOCAA: du silo à la cathédrale d’art. © Ici Beyrouth

Si l’Afrique fut longtemps racontée par d’autres, exposée dans les vitrines de l’Occident, reléguée à la marge de l’histoire de l’art mondiale, ici, la scène se renverse. Les artistes africains sont chez eux, invités à raconter la mémoire, les blessures, la violence post-coloniale, mais aussi l’exubérance de la vie et la beauté irréductible du quotidien.

Le défi d’une ouverture

Il suffit de se promener dans le musée pour sentir la force du projet: dans l’atrium, le béton garde la trace de l’industrie; dans les salles, la couleur, la matière, la voix des œuvres débordent le cadre attendu de l’«africanité». Les parcours sont multiples, ouverts à la surprise, et chaque étage propose un dialogue entre médiums.

Pourtant, le Zeitz MOCAA n’échappe pas aux interrogations. Le billet d’entrée, s’il est gratuit pour les locaux à certains horaires, reste élevé pour beaucoup. Le Waterfront, quartier huppé, attire volontiers touristes et classes moyennes, moins la jeunesse populaire du Cap, enfermée dans les townships ou les périphéries. La gouvernance du musée a suscité des débats: la part belle est-elle faite aux artistes africains, ou la logique du mécénat privé et du collectionnisme européen demeure-t-elle dominante?

Ces questions traversent l’institution, qui doit sans cesse ajuster ses ambitions, à savoir renforcer l’accès des publics locaux, décentraliser ses ateliers et surtout multiplier les partenariats avec écoles, associations et ONG. Mais c’est peut-être dans ce jeu même – entre élitisme et démocratisation – que le Zeitz MOCAA trouve sa vitalité.

Car ce qui frappe, au fond, c’est l’énergie du lieu. Chaque année, le musée accueille près de 250.000 visiteurs, dont une part croissante de jeunes. Le Centre d’art et d’éducation multiplie les ateliers, les résidences, les débats : l’art s’y pense comme arme douce contre les fractures de la ville. Sur le toit, la sculpture dialogue avec le ciel; dans les couloirs, les langues, les accents et les histoires se croisent.

Dans la nef de béton du Zeitz MOCAA, l’Afrique invite le monde à la suivre. Là où s’empilaient autrefois les grains, naissent désormais les graines d’un récit en mouvement.

 

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18e Festival Ciné Regards Africains: le 7e art du continent à l’honneur (21-30 novembre 2025) https://mondafrique.com/loisirs-culture/18e-festival-cine-regards-africains-le-7e-art-du-continent-a-lhonneur-21-30-novembre-2025/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/18e-festival-cine-regards-africains-le-7e-art-du-continent-a-lhonneur-21-30-novembre-2025/#respond Tue, 25 Nov 2025 07:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=143231 Du 21 au 30 novembre 2025, la 18e édition du Festival Ciné Regards Africains s’installe dans le Val-de-Marne. Sept réalisateurs africains viendront rencontrer le public, avec des projections, débats et découvertes pour célébrer la vitalité du cinéma du continent. La 18e édition du Festival Ciné Regards Africains, qui se déroule du 21 au 30 novembre 2025, promet d’être un […]

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Du 21 au 30 novembre 2025, la 18e édition du Festival Ciné Regards Africains s’installe dans le Val-de-Marne. Sept réalisateurs africains viendront rencontrer le public, avec des projections, débats et découvertes pour célébrer la vitalité du cinéma du continent.

La 18e édition du Festival Ciné Regards Africains, qui se déroule du 21 au 30 novembre 2025, promet d’être un événement marquant pour tous les amoureux du cinéma et des cultures africaines. Ce rendez-vous, désormais incontournable, rayonne à travers plusieurs communes du Val-de-Marne, notamment Cachan, Antony, Arcueil, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses et Villejuif. Avec une programmation exigeante de 18 films, des rencontres inédites et une forte dimension participative, l’édition 2025 s’annonce comme une célébration vibrante de la richesse et de la diversité du 7e art africain.

18 films, de l’inédit au classique

La sélection 2025 propose une mosaïque de genres et de regards, alternant courts-métrages inédits, longs-métrages primés et classiques rares. Le coup d’envoi sera donné le vendredi 21 novembre à 18h au cinéma Le Sélect à Antony, avec la projection d’« Afrique sur Seine » (Sénégal, 1955), considéré comme l’un des tout premiers courts-métrages tournés par des Africains, et « Les Enfants rouges » (Tunisie, 2024), en présence de son réalisateur Lotfi Achour. Cette ouverture, à la fois patrimoniale et contemporaine, donne le ton d’un festival tourné vers le dialogue entre passé et présent, mémoire et modernité.

Les jours suivants, le cinéma La Pléiade à Cachan accueillera plusieurs temps forts, notamment la double séance du samedi 22 novembre : huit courts-métrages venus d’Algérie, Maurice, Maroc, Tunisie, Nigeria, Égypte, Mali et Niger seront présentés par le critique Michel Amarger. Le public sera invité à voter pour le Prix du Court Métrage, récompensant l’une de ces œuvres pour son originalité, sa sensibilité ou sa puissance de narration. Le dimanche 23 novembre à 16 h, la projection de « La Dernière Reine » (Algérie, 2022) offrira un autre grand moment, avec la présence du réalisateur Damien Ounouri.

Sept réalisateurs africains à la rencontre du public

C’est l’une des forces de l’édition 2025 : la présence exceptionnelle de sept réalisateurs venus d’horizons variés, pour présenter leur film, échanger et débattre avec les spectateurs dans l’ensemble des lieux partenaires. Chaque journée du festival propose ainsi une immersion dans des univers singuliers :

Vendredi 21 novembre à 18 h au Sélect (Antony) : Lotfi Achour pour « Les Enfants rouges » (Tunisie).
Dimanche 23 novembre à 16h à La Pléiade (Cachan) : Damien Ounouri pour « La Dernière Reine » (Algérie).
Mardi 25 novembre à 20h à La Tournelle (L’Haÿ-les-Roses) : Pascale Appora-Gnekindy pour « Eat bitter (Nourritures amères) », un documentaire en immersion au cœur de l’Afrique centrale.
Mercredi 26 novembre à 14h30 à la Maison pour Tous Gérard Philipe (Villejuif) : Azedine Kazri pour « Boussa (Le bisou) », une chronique sociale sensible.
Jeudi 27 novembre à 20h à La Tournelle (L’Haÿ-les-Roses) : Daoud Aoulad-Syad pour « Le lac bleu », fresque entre poésie et réalisme.
Vendredi 28 novembre à 20h30 à la MJC Louise Michel (Fresnes) : Joël Akafou pour « Loin de moi la colère », portrait singulier de la jeunesse ivoirienne contemporaine.
Samedi 29 novembre à 18h au cinéma Jean Vilar (Arcueil) : Mamadou Ottis BA pour « Dent pour dent », une fiction sociale qui évoque solidarité et résistance.

Au-delà des projections, ces rencontres offrent un espace privilégié d’échange, où chaque réalisateur partage son regard sur les mutations du continent, la création artistique et les défis de la production cinématographique africaine.

Débats, prix et solidarité

Chaque projection, qu’il s’agisse d’un court ou long métrage, est suivie d’un débat ou d’une rencontre animée par des spécialistes, membres des équipes de films ou critiques reconnus. Le festival fait le choix d’un engagement fort pour décloisonner le cinéma africain et favoriser la circulation des œuvres. Cette année encore, deux prix viendront ponctuer la manifestation : le Prix du Public, remis au meilleur court-métrage le samedi 22 novembre à La Pléiade, et le Prix du Jury pour un long-métrage, décerné lors de la clôture le dimanche 30 novembre à Arcueil.

La philosophie du festival repose sur l’ouverture, la diversité sociale et culturelle, la transmission et le dialogue. Les séances sont pour la plupart gratuites ou à tarif préférentiel, afin de permettre à tous — amateurs, familles, étudiants, cinéphiles — d’accéder à la richesse des productions du continent et de partager la découverte de voix singulières.

Un festival ouvert à tous

Porté par l’association Afrique sur Bièvre et une quinzaine de partenaires, Ciné Regards Africains s’inscrit pleinement dans la vie culturelle du Val-de-Marne. Plus qu’un festival de cinéma, il constitue un espace de solidarité et d’échange, où les publics se croisent et dialoguent autour des grands enjeux d’actualité, d’histoire et de société à travers le 7e art. Les projections, débats et rencontres avec les réalisateurs témoignent de la vitalité du cinéma africain, de sa capacité à se renouveler et à questionner le monde.

Informations pratiques :

Dates : du 21 au 30 novembre 2025
Ouverture : vendredi 21 novembre, 18h, cinéma Le Sélect, Antony
 Lieux : Cachan (La Pléiade), Antony (Le Sélect), L’Haÿ-les-Roses (La Tournelle), Fresnes (MJC Louise Michel), Arcueil (Espace Jean Vilar), Villejuif (Maison pour Tous Gérard Philipe)
Invités : 7 réalisateurs africains (Lotfi Achour, Damien Ounouri, Pascale Appora-Gnekindy, Azedine Kazri, Daoud Aoulad-Syad, Joël Akafou, Mamadou Ottis BA)
Programme détaillé et réservations : ville-cachan.fr
Tarifs : gratuit ou réduit, réservation conseillée
Public : tous publics, séances suivies de débats et rencontres

 

 

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« Maghreb noir » : le Maghreb au cœur des utopies panafricaines https://mondafrique.com/loisirs-culture/maghreb-noir-le-maghreb-au-coeur-des-utopies-panafricaines/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/maghreb-noir-le-maghreb-au-coeur-des-utopies-panafricaines/#respond Mon, 24 Nov 2025 07:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=143203 Avec Maghreb noir, l’historienne Paraska Tolan-Szkilnik retrace l’effervescence panafricaine qui, des années 1950 aux années 1970, a fait du Maghreb un carrefour révolutionnaire où artistes et militants africains ont rêvé la libération du continent et la fin du colonialisme. Longtemps, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont été perçus comme tournant le dos à l’Afrique […]

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Avec Maghreb noir, l’historienne Paraska Tolan-Szkilnik retrace l’effervescence panafricaine qui, des années 1950 aux années 1970, a fait du Maghreb un carrefour révolutionnaire où artistes et militants africains ont rêvé la libération du continent et la fin du colonialisme.


Longtemps, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ont été perçus comme tournant le dos à l’Afrique subsaharienne, privilégiant l’Europe ou cultivant une singularité méditerranéenne. Pourtant, comme le montre brillamment l’historienne franco-américaine Paraska Tolan-Szkilnik dans Maghreb noir (éditions Ròt-Bò-Krik), ces pays ont joué un rôle central dans l’histoire du panafricanisme et dans les luttes de libération du continent africain au XXe siècle. À travers une enquête fouillée, l’autrice replace le Maghreb au cœur des réseaux d’artistes, de militants et de penseurs qui ont fait de la région un laboratoire politique et culturel, à la croisée des routes de la décolonisation.

Dans les années 1950, alors que les empires coloniaux européens vacillent, le Maroc de Mohamed V accueille nombre de militants indépendantistes venus d’Afrique subsaharienne, leur offrant passeports, soutien logistique et même parfois des armes. Parmi eux, des figures majeures comme Amílcar Cabral, fondateur du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, Mário Pinto de Andrade, pilier du mouvement de libération angolais, ou Marcelino Dos Santos, futur leader mozambicain. Rabat, Tunis, Alger deviennent des lieux de passage, d’exil et de fraternité pour des générations d’artistes et de révolutionnaires.

L’arrivée au pouvoir de Hassan II en 1961, puis les tensions diplomatiques avec la France, marquent un éloignement relatif du Maroc vis-à-vis des luttes panafricaines. Mais l’Algérie indépendante, « Mecque des révolutionnaires », prend le relais, offrant asile et inspiration à des centaines de militants africains et caribéens. Alger devient la scène d’une nouvelle internationale noire et révolutionnaire, particulièrement visible lors du Festival panafricain de 1969, réponse éclatante au Festival mondial des arts nègres de Dakar trois ans plus tôt.

Un carrefour de cultures, d’utopies et de conflits

L’originalité de Maghreb noir tient dans son attention aux réseaux qui, par-delà les frontières, ont su inventer une culture de résistance. Sembène Ousmane, Sarah Maldoror, Abdellatif Laâbi, René Depestre, Ted Joans, Med Hondo ou Amália Fonseca : autant de noms qui témoignent de l’intensité des échanges entre Afrique noire et Maghreb. Les revues, la radio, le cinéma, la poésie deviennent les vecteurs d’une critique radicale du colonialisme mais aussi des dérives autoritaires des régimes postcoloniaux. L’ouvrage rappelle ainsi que les rêves panafricains furent traversés de désaccords : le rejet par certains du concept de « négritude » porté par Léopold Sédar Senghor, l’accusation d’alignement sur Paris, les incompréhensions entre militants africains et Africains-Américains, notamment lors de la venue des Black Panthers à Alger. La question du racisme, latente, se cristallise notamment dans les relations de genre, où le corps des femmes devient un terrain d’affrontement symbolique.

Mais loin de jeter une ombre sur cette époque, Paraska Tolan-Szkilnik la restitue dans sa complexité, refusant le piège de la nostalgie comme celui de la désillusion. De cette période naîtront des initiatives majeures, telles que les Journées du cinéma de Carthage (JCC), premier grand festival panafricain du septième art, qui a permis à des figures comme Ousmane Sembène ou Sarah Maldoror d’obtenir une reconnaissance internationale.

Historienne formée entre la France et les États-Unis, spécialiste des questions de race, de sexe et de genre dans le Maghreb postcolonial, Paraska Tolan-Szkilnik enseigne aujourd’hui à l’université Cornell. Maghreb noir est son premier livre, fruit d’années de recherche dans les archives, les récits d’artistes, et les mémoires des anciens militants. L’ouvrage, servi par la traduction de Jean-Baptiste Naudy et Grégory Pierrot, propose une traversée du continent à hauteur d’hommes et de femmes engagés dans la fabrique d’un autre monde.

Informations pratiques

Titre: Maghreb noir, Paraska Tolan-Szkilnik
Éditions Ròt-Bò-Krik, octobre 2025
Traduction de Jean-Baptiste Naudy et Grégory Pierrot
ISBN : 978-2-9590055-4-1
336 pages, 17 €
En librairie et en ligne
À lire sur le site Afrique XXI et à écouter/voir sur la chaîne YouTube d’Au Poste, où l’autrice a été invitée le 19 novembre 2025.

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L’art contemporain africain en résonance à Paris (jusqu’au 28 novembre) https://mondafrique.com/loisirs-culture/lart-contemporain-africain-en-resonance-a-paris-jusquau-28-novembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/lart-contemporain-africain-en-resonance-a-paris-jusquau-28-novembre/#respond Sat, 22 Nov 2025 20:08:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=143103 Plongée dans l’art africain contemporain à Paris : l’exposition « Echoes of Repetitions » réunit trois artistes majeurs à The Bridge Gallery du 16 octobre au 28 novembre 2025, pour un dialogue vibrant entre mémoire, identité et création au cœur de la capitale. The Bridge Gallery, nichée dans le 9ᵉ arrondissement de Paris, présente du 16 octobre au […]

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Plongée dans l’art africain contemporain à Paris : l’exposition « Echoes of Repetitions » réunit trois artistes majeurs à The Bridge Gallery du 16 octobre au 28 novembre 2025, pour un dialogue vibrant entre mémoire, identité et création au cœur de la capitale.


The Bridge Gallery, nichée dans le 9ᵉ arrondissement de Paris, présente du 16 octobre au 28 novembre 2025 l’exposition « Echoes of Repetitions », un événement qui met en lumière la richesse et la diversité de la création contemporaine venue d’Afrique et de sa diaspora. Au cœur de cet accrochage, trois artistes singuliers : JC Bright (Nigeria), Dale Lawrence et Khanyi Mawhayi (Afrique du Sud) proposent une exploration sensible et puissante de la notion de répétition – qu’elle soit mémoire, héritage, rituel ou réinvention.

Le parcours de l’exposition invite à s’interroger sur la façon dont nos vies, nos histoires, nos identités se tissent à travers des gestes, des récits et des motifs qui reviennent, se transforment, ou se brisent. Par la peinture, la photographie ou l’installation, les artistes abordent aussi bien l’intimité de l’expérience individuelle que la portée universelle des traditions ou des mutations sociales. La scénographie épurée met en valeur des œuvres qui oscillent entre force du symbole et finesse du détail, chaque pièce dialoguant avec les autres pour créer un écho visuel et émotionnel.

Un pont entre Paris et l’Afrique créative

Dans cet espace baigné de lumière, le visiteur découvre d’abord les portraits vibrants de JC Bright, qui utilisent superpositions et jeux de textures pour questionner la mémoire collective, l’effacement et la résilience. Plus loin, Dale Lawrence déconstruit la narration classique, en jouant sur les répétitions visuelles et les variations, interrogeant ce qui fait continuité ou rupture dans l’histoire sud-africaine. Enfin, Khanyi Mawhayi propose des œuvres où les matières naturelles, les couleurs organiques et les motifs ancestraux s’allient pour évoquer les cycles rituels et les métamorphoses de l’identité.

Au-delà de l’exposition, The Bridge Gallery affirme son rôle de plateforme de dialogue entre artistes africains et européens. Les visiteurs, qu’ils soient amateurs d’art, collectionneurs ou simples curieux, sont invités à participer à des visites guidées, des ateliers et des rencontres avec les artistes, favorisant la médiation et l’échange autour des questions de mémoire, de créativité et de transmission. L’expérience se veut inclusive, ouverte à tous, et fait de Paris un carrefour vivant du renouveau artistique africain.

À travers « Echoes of Repetitions », la capitale française confirme son ouverture aux voix nouvelles du continent, et propose un regard inédit sur la modernité africaine : inventive, plurielle, engagée. Cette exposition est à la fois une invitation au voyage et une réflexion sur la manière dont l’art, en rejouant le passé, contribue à façonner l’avenir.

Informations pratiques

Dates : du 16 octobre au 28 novembre 2025
Lieu : The Bridge Gallery, 19 rue Louise-Émilie de la Tour d’Auvergne, 75009 Paris
Artistes : JC Bright (Nigeria), Dale Lawrence (Afrique du Sud), Khanyi Mawhayi (Afrique du Sud)
Horaires : à consulter sur le site officiel
Accès : métro Cadet ou Anvers, bus, parkings à proximité
Tarifs : entrée libre (sous réserve)
Infos & inscription : thebridgegallery.xyz et Instagram @thebridgegallery_

 

 

 

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EWA 2025: Lagos, capitale de la créativité https://mondafrique.com/loisirs-culture/ewa-2025-lagos-la-nouvelle-capitale-de-la-creativite-jusquau-23-novembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/ewa-2025-lagos-la-nouvelle-capitale-de-la-creativite-jusquau-23-novembre/#respond Fri, 21 Nov 2025 22:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=143097 Du 18 au 23 novembre 2025, Lagos devient le cœur battant des industries créatives du continent. Pendant six jours, la ville accueille la toute première Entertainment Week Africa (EWA) : une initiative ambitieuse où musique, cinéma, mode, tech et entrepreneuriat se rencontrent, sous le signe du partage et de l’innovation. L’événement, évolution assumée d’Entertainment Week Lagos, […]

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Du 18 au 23 novembre 2025, Lagos devient le cœur battant des industries créatives du continent. Pendant six jours, la ville accueille la toute première Entertainment Week Africa (EWA) : une initiative ambitieuse où musique, cinéma, mode, tech et entrepreneuriat se rencontrent, sous le signe du partage et de l’innovation.

L’événement, évolution assumée d’Entertainment Week Lagos, porte haut les couleurs panafricaines. Organisé par la Livespot Foundation et l’agence créative Livespot360, EWA s’impose comme un carrefour incontournable pour connecter talents, investisseurs, décideurs et publics autour d’un thème fédérateur : « Close the Gap ». L’objectif ? Faire de Lagos le laboratoire de la créativité africaine, un lieu où toutes les frontières tombent pour laisser place à la collaboration.

Au centre du dispositif, le Livespot Entertarium s’affirme en hub créatif, relayé par de nombreux lieux emblématiques de la ville – cinémas, salles de concert, espaces culturels – pour accueillir une programmation foisonnante, pensée pour ne rien laisser de côté. EWA s’articule autour de six grands axes : musique, film & TV, mode, AI & tech, live production, entrepreneuriat. Chaque secteur bénéficie d’événements dédiés, conjuguant temps professionnels (panels, marchés, masterclasses, job fair) et rendez-vous grand public (concerts, projections, runway shows, soirées, pop-ups…).

Innovation et rencontres

Ce qui distingue EWA, c’est cette approche globale : conférences et panels côtoient les sessions de networking, les showcases d’artistes et créateurs, les ateliers d’apprentissage et les espaces de recrutement, dans une atmosphère aussi festive qu’inclusive. Le mot d’ordre : provoquer les connexions et faciliter l’accès à de vraies opportunités (financement, contrats, collaborations) pour tous les acteurs de l’écosystème, qu’ils soient jeunes pousses ou figures reconnues.

Le thème « Close the Gap » guide toute la programmation : l’ambition est de réduire les écarts d’accès, de financement et de visibilité, en misant sur la formation, l’émergence de nouveaux talents et la promotion de l’innovation. Les espaces Gen-Z Republik et Creators’ Hub sont entièrement pensés pour la jeunesse créative, tandis que « The Labspot » rassemble les masterclasses et ateliers métiers, pilotés par des experts du business, de la production, du marketing, du droit ou des technologies (XR, streaming, intelligence artificielle…).

Côté musique, le « EWA Music Camp » propose un véritable laboratoire pour producteurs, beatmakers, auteurs et ingénieurs du son : une semaine d’immersion sur des projets internationaux, ponctuée de concerts, de showcases (Turn Up Lagos Concert Series) et du Livespot X Festival, en présence d’artistes majeurs, de labels et de superviseurs musicaux.

Dans le champ audiovisuel, le « EWA Content Festival » multiplie projections, avant-premières, panels industrie, Q&A avec les réalisateurs et marché pour producteurs, plateformes et acheteurs (TV, streaming, digital). Un accent est mis sur la jeune génération de créateurs digitaux, web séries et formats courts, reflet de la vitalité des contenus africains sur la scène internationale.

Pour les entrepreneurs, la « Deal Room » propose un accélérateur sur trois jours : coaching, construction du business model, conseils juridiques et pitch devant investisseurs, avec, à la clé, un fonds d’amorçage de 25 millions de nairas pour soutenir les projets émergents les plus prometteurs.

Le « Creative Job Fair » facilite la rencontre entre jeunes professionnels, techniciens, agences, médias et recruteurs, avec de nombreux espaces de networking prévus tout au long de la semaine (lounges, meetups, cocktails, sessions de matchmaking) pour multiplier les occasions de créer des liens solides.

L’EWA joue aussi la carte de l’accessibilité : de nombreux événements sont gratuits, accessibles sur inscription en ligne, tandis que cérémonies, concerts, runway shows, after-parties et soirées stand-up « Jokes n Jollof » sont ouverts à tous, avec une forte visibilité sur les réseaux sociaux pour s’informer et s’inscrire facilement.

L’EWA s’adresse à tous les profils : professionnels aguerris, jeunes créatifs, entrepreneurs, investisseurs, étudiants ou simples passionnés de la culture africaine. Lagos se prépare ainsi à accueillir le meilleur de la créativité continentale, pour une semaine de découvertes, de rencontres et d’expériences qui font bouger les lignes.

Informations pratiques
Dates : du 18 au 23 novembre 2025 (6 jours)
Ville : Lagos (Nigéria), Livespot Entertarium (lieu principal) et autres espaces partenaires
Accès : événements gratuits sur inscription en ligne, autres payants (billetterie / RSVP via le site officiel et Tix Africa)
Public visé : pros et aspirants des industries créatives, investisseurs, passionnés de culture africaine
Plus d’infos et inscription : site officiel Entertainment Week Africa et Instagram (@entweekafrica)

 

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Notre semaine culturelle africaine (21-28 novembre) débute avec Zamna Festival Égypte 2025 (21-22 novembre) https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-semaine-culturelle-africaine-21-28-novembre-debute-avec-zamna-festival-egypte-2025-21-22-novembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-semaine-culturelle-africaine-21-28-novembre-debute-avec-zamna-festival-egypte-2025-21-22-novembre/#respond Fri, 21 Nov 2025 07:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=142987 Semaine vibrante pour la culture africaine sur plusieurs continents : expositions, festivals, débats, fêtes et hommages littéraires rythment Lagos, Paris, Bordeaux, Sharm el-Sheikh et Cape Town. Un tour d’horizon d’événements qui célèbrent la créativité, la diversité et l’innovation, tissant des liens entre mémoire, transmission et modernité. Sharm El Sheikh accueille pour la première fois le mythique […]

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Semaine vibrante pour la culture africaine sur plusieurs continents : expositions, festivals, débats, fêtes et hommages littéraires rythment Lagos, Paris, Bordeaux, Sharm el-Sheikh et Cape Town. Un tour d’horizon d’événements qui célèbrent la créativité, la diversité et l’innovation, tissant des liens entre mémoire, transmission et modernité.

Sharm El Sheikh accueille pour la première fois le mythique Zamna Festival les 21 et 22 novembre 2025. Deux nuits de musique électronique, entre mer et montagnes, qui rassemblent la scène internationale et célèbrent la diversité musicale dans un décor naturel grandiose.


Le célèbre Zamna Festival, né à Tulum au Mexique, pose ses valises sur le continent africain pour une édition inédite à Sharm El Sheikh, en Égypte. Rendez-vous du 21 au 22 novembre 2025, au cœur de la Khoroum Valley, une vallée spectaculaire bordée de montagnes abruptes et surplombant les eaux limpides de la mer Rouge. C’est là que se prépare l’un des événements électro les plus attendus de l’année, fidèle à l’esprit d’exigence artistique et d’expérience immersive qui a fait la réputation de Zamna sur la scène mondiale.

Pour cette première édition égyptienne, le festival aligne une programmation internationale d’exception : ARTBAT (Ukraine), Mind Against (Italie), MRAK (Tale Of Us), Luciano, Hugel, Fred Lenix, Charmeine, Maz (Brésil) côtoient la fine fleur de la scène régionale, de Vanco (Afrique du Sud) à Moeaike et Dish Dash (Arabie Saoudite). Le métissage est au cœur du projet, avec un focus sur les talents africains et afro-diasporiques, pour une immersion totale dans la diversité des sons électro : afro-tech, house, influences méditerranéennes et arabes, le tout porté par une ambiance cosmopolite et festive.

La scénographie de Zamna fait la différence : scènes montées à même le sable, jeux de lumière spectaculaires, installations artistiques et sound systems puissants. Le désert devient dancefloor, la mer Rouge offre une toile de fond magique, et le ciel étoilé de novembre promet des nuits hors du temps. L’expérience commence dès le 20 novembre avec des pré-parties exclusives dans les hôtels partenaires (Meraki, White Hills, Remal Beach) et se poursuit jusqu’au 23, avec l’after-party mythique à Ras Mohamed (Osprey), là où le désert rejoint la mer.

Un festival chic et accessible 

Au-delà de la musique, Zamna propose une expérience globale : plages de Sharm, bars, restaurants et activités nautiques en journée, puis, à la tombée de la nuit, la vallée s’embrase au rythme des DJ sets, dans une atmosphère élégante et inclusive. L’organisation veille à la sécurité et au confort de tous, avec navettes régulières, accès privilégié aux plages, équipes professionnelles et assistance permanente.

L’esprit Zamna, c’est aussi l’accessibilité : packages complets (hébergement dans des resorts haut de gamme, billets, transferts, accès pré/after-parties), trois formules (Regular, VIP, Backstage) à partir de 9 500 EGP (environ 240 €) – à réserver sur zamnafestival.com. Le nombre de places limité préserve l’ambiance sélect, sans sacrifier l’accueil chaleureux et la convivialité qui font la réputation du festival.

Sharm El Sheikh, reliée par avion à de nombreuses villes, est facilement accessible : une fois sur place, les festivaliers profitent de tous les services – restauration, boutiques, espaces chill, points d’info. Et pour profiter pleinement, il suffit de prévoir tenues légères, protections solaires et maillot de bain : climat doux et sec garanti, idéal pour danser jusqu’à l’aube sous les étoiles.

Enfin, Zamna s’affirme comme un manifeste pour la diversité et l’ouverture : en valorisant la scène africaine, arabe et méditerranéenne, le festival invite à vivre l’Égypte autrement, au croisement de la fête et de la découverte culturelle. Pour tous les passionnés d’électro et d’aventures inédites, Zamna s’impose comme la destination musicale de l’automne.

Informations pratiques

Dates : 21 et 22 novembre 2025 (festival), pré-party le 20 novembre, after-party le 23 novembre à Ras Mohamed
Lieu : Khoroum Valley, Sharm El Sheikh, Égypte – accessible en voiture, taxi ou navettes entre hôtels partenaires et site
Billets : réservation sur zamnafestival.com, formules Regular, VIP et Backstage à partir de 9 500 EGP (~240 €), incluant selon les packs : accès festival, transports, after-party
Hébergement : packages disponibles avec les hôtels partenaires (Meraki, White Hills, Remal Beach…)
Infos & inscription : site officiel Zamna Festival (zamnafestival.com) et réseaux sociaux (@zamnafestival)

L’art contemporain africain en résonance à Paris (jusqu’au 28 novembre)

Plongée dans l’art africain contemporain à Paris : l’exposition « Echoes of Repetitions » réunit trois artistes majeurs à The Bridge Gallery du 16 octobre au 28 novembre 2025, pour un dialogue vibrant entre mémoire, identité et création au cœur de la capitale.

 

The Bridge Gallery, nichée dans le 9ᵉ arrondissement de Paris, présente du 16 octobre au 28 novembre 2025 l’exposition « Echoes of Repetitions », un événement qui met en lumière la richesse et la diversité de la création contemporaine venue d’Afrique et de sa diaspora. Au cœur de cet accrochage, trois artistes singuliers : JC Bright (Nigeria), Dale Lawrence et Khanyi Mawhayi (Afrique du Sud) proposent une exploration sensible et puissante de la notion de répétition – qu’elle soit mémoire, héritage, rituel ou réinvention.

 

Le parcours de l’exposition invite à s’interroger sur la façon dont nos vies, nos histoires, nos identités se tissent à travers des gestes, des récits et des motifs qui reviennent, se transforment, ou se brisent. Par la peinture, la photographie ou l’installation, les artistes abordent aussi bien l’intimité de l’expérience individuelle que la portée universelle des traditions ou des mutations sociales. La scénographie épurée met en valeur des œuvres qui oscillent entre force du symbole et finesse du détail, chaque pièce dialoguant avec les autres pour créer un écho visuel et émotionnel.

Un pont entre Paris et l’Afrique créative

Dans cet espace baigné de lumière, le visiteur découvre d’abord les portraits vibrants de JC Bright, qui utilisent superpositions et jeux de textures pour questionner la mémoire collective, l’effacement et la résilience. Plus loin, Dale Lawrence déconstruit la narration classique, en jouant sur les répétitions visuelles et les variations, interrogeant ce qui fait continuité ou rupture dans l’histoire sud-africaine. Enfin, Khanyi Mawhayi propose des œuvres où les matières naturelles, les couleurs organiques et les motifs ancestraux s’allient pour évoquer les cycles rituels et les métamorphoses de l’identité.

Au-delà de l’exposition, The Bridge Gallery affirme son rôle de plateforme de dialogue entre artistes africains et européens. Les visiteurs, qu’ils soient amateurs d’art, collectionneurs ou simples curieux, sont invités à participer à des visites guidées, des ateliers et des rencontres avec les artistes, favorisant la médiation et l’échange autour des questions de mémoire, de créativité et de transmission. L’expérience se veut inclusive, ouverte à tous, et fait de Paris un carrefour vivant du renouveau artistique africain.

À travers « Echoes of Repetitions », la capitale française confirme son ouverture aux voix nouvelles du continent, et propose un regard inédit sur la modernité africaine : inventive, plurielle, engagée. Cette exposition est à la fois une invitation au voyage et une réflexion sur la manière dont l’art, en rejouant le passé, contribue à façonner l’avenir.

Informations pratiques

Dates : du 16 octobre au 28 novembre 2025
Lieu : The Bridge Gallery, 19 rue Louise-Émilie de la Tour d’Auvergne, 75009 Paris
Artistes : JC Bright (Nigeria), Dale Lawrence (Afrique du Sud), Khanyi Mawhayi (Afrique du Sud)
Horaires : à consulter sur le site officiel
Accès : métro Cadet ou Anvers, bus, parkings à proximité
Tarifs : entrée libre (sous réserve)
Infos & inscription : thebridgegallery.xyz et Instagram @thebridgegallery_

 

EWA 2025 : Lagos, la nouvelle capitale de la créativité (jusqu’ au 23 novembre)

Du 18 au 23 novembre 2025, Lagos devient le cœur battant des industries créatives du continent. Pendant six jours, la ville accueille la toute première Entertainment Week Africa (EWA) : une initiative ambitieuse où musique, cinéma, mode, tech et entrepreneuriat se rencontrent, sous le signe du partage et de l’innovation.

L’événement, évolution assumée d’Entertainment Week Lagos, porte haut les couleurs panafricaines. Organisé par la Livespot Foundation et l’agence créative Livespot360, EWA s’impose comme un carrefour incontournable pour connecter talents, investisseurs, décideurs et publics autour d’un thème fédérateur : « Close the Gap ». L’objectif ? Faire de Lagos le laboratoire de la créativité africaine, un lieu où toutes les frontières tombent pour laisser place à la collaboration.

Au centre du dispositif, le Livespot Entertarium s’affirme en hub créatif, relayé par de nombreux lieux emblématiques de la ville – cinémas, salles de concert, espaces culturels – pour accueillir une programmation foisonnante, pensée pour ne rien laisser de côté. EWA s’articule autour de six grands axes : musique, film & TV, mode, AI & tech, live production, entrepreneuriat. Chaque secteur bénéficie d’événements dédiés, conjuguant temps professionnels (panels, marchés, masterclasses, job fair) et rendez-vous grand public (concerts, projections, runway shows, soirées, pop-ups…).

Un laboratoire de l’innovation et des rencontres

Ce qui distingue EWA, c’est cette approche globale : conférences et panels côtoient les sessions de networking, les showcases d’artistes et créateurs, les ateliers d’apprentissage et les espaces de recrutement, dans une atmosphère aussi festive qu’inclusive. Le mot d’ordre : provoquer les connexions et faciliter l’accès à de vraies opportunités (financement, contrats, collaborations) pour tous les acteurs de l’écosystème, qu’ils soient jeunes pousses ou figures reconnues.

Le thème « Close the Gap » guide toute la programmation : l’ambition est de réduire les écarts d’accès, de financement et de visibilité, en misant sur la formation, l’émergence de nouveaux talents et la promotion de l’innovation. Les espaces Gen-Z Republik et Creators’ Hub sont entièrement pensés pour la jeunesse créative, tandis que « The Labspot » rassemble les masterclasses et ateliers métiers, pilotés par des experts du business, de la production, du marketing, du droit ou des technologies (XR, streaming, intelligence artificielle…).

Côté musique, le « EWA Music Camp » propose un véritable laboratoire pour producteurs, beatmakers, auteurs et ingénieurs du son : une semaine d’immersion sur des projets internationaux, ponctuée de concerts, de showcases (Turn Up Lagos Concert Series) et du Livespot X Festival, en présence d’artistes majeurs, de labels et de superviseurs musicaux.

Dans le champ audiovisuel, le « EWA Content Festival » multiplie projections, avant-premières, panels industrie, Q&A avec les réalisateurs et marché pour producteurs, plateformes et acheteurs (TV, streaming, digital). Un accent est mis sur la jeune génération de créateurs digitaux, web séries et formats courts, reflet de la vitalité des contenus africains sur la scène internationale.

Pour les entrepreneurs, la « Deal Room » propose un accélérateur sur trois jours : coaching, construction du business model, conseils juridiques et pitch devant investisseurs, avec, à la clé, un fonds d’amorçage de 25 millions de nairas pour soutenir les projets émergents les plus prometteurs.

Le « Creative Job Fair » facilite la rencontre entre jeunes professionnels, techniciens, agences, médias et recruteurs, avec de nombreux espaces de networking prévus tout au long de la semaine (lounges, meetups, cocktails, sessions de matchmaking) pour multiplier les occasions de créer des liens solides.

L’EWA joue aussi la carte de l’accessibilité : de nombreux événements sont gratuits, accessibles sur inscription en ligne, tandis que cérémonies, concerts, runway shows, after-parties et soirées stand-up « Jokes n Jollof » sont ouverts à tous, avec une forte visibilité sur les réseaux sociaux pour s’informer et s’inscrire facilement.

L’EWA s’adresse à tous les profils : professionnels aguerris, jeunes créatifs, entrepreneurs, investisseurs, étudiants ou simples passionnés de la culture africaine. Lagos se prépare ainsi à accueillir le meilleur de la créativité continentale, pour une semaine de découvertes, de rencontres et d’expériences qui font bouger les lignes.

Informations pratiques
Dates : du 18 au 23 novembre 2025 (6 jours)
Ville : Lagos (Nigéria), Livespot Entertarium (lieu principal) et autres espaces partenaires
Accès : événements gratuits sur inscription en ligne, autres payants (billetterie / RSVP via le site officiel et Tix Africa)
Public visé : pros et aspirants des industries créatives, investisseurs, passionnés de culture africaine
Plus d’infos et inscription : site officiel Entertainment Week Africa et Instagram (@entweekafrica)

Capetown : l’exposition qui secoue l’art contemporain africain au Zeitz MOCAA (20 novembre 2025- 4 octobre 2026)

Le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa inaugure, du 20 novembre 2025 au 4 octobre 2026, l’exposition majeure « Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted », une plongée puissante dans l’art politique, social et sensoriel de l’artiste américaine Cauleen Smith. Un rendez-vous incontournable à Cape Town, au cœur du prestigieux waterfront, qui interroge les imaginaires, renverse les certitudes et offre un panorama inédit de l’art engagé issu des mondes africains et afro-diasporiques.

Le Zeitz MOCAA, plus grand musée d’art contemporain africain au monde, consacre ses vastes galeries à une exposition immersive qui explore la justice sociale, la mémoire collective et les imaginaires de libération. Dans ce silo industriel reconverti en cathédrale d’art, l’artiste déploie installations vidéo, sculptures, œuvres textiles et environnements lumineux qui questionnent les formes de domination, tout en ouvrant des espaces d’empathie, de douceur et de réparation. Cette ambivalence – troubler les puissants, apaiser les vulnérables – structure toute la proposition artistique.

Pour cette exposition inédite en Afrique, Cauleen Smith articule une série d’œuvres qui mêlent pratiques méditatives, revendications politiques et célébration des cultures noires. Inspirée par les traditions spirituelles afro-américaines, les luttes panafricaines et les rituels de résistance, Smith invite le visiteur à entrer dans un espace de réflexion, de confrontation et de transformation. Les thématiques abordées – réparation historique, écologie politique, violences institutionnelles, solidarités diasporiques – s’inscrivent pleinement dans les grandes préoccupations contemporaines du continent et de la diaspora.

La scénographie du Zeitz MOCAA offre une expérience totale : les salles cylindriques du bâtiment, les jeux d’ombre dans le béton brut, les volumes monumentaux et les puits de lumière naturels créent un parcours sensoriel unique. Certaines installations enveloppent le visiteur dans des projections à 360°, d’autres dans des ambiances sonores méditatives. Le musée fait dialoguer les matériaux – textiles imprimés, papiers découpés, objets rituels, films expérimentaux – avec l’architecture spectaculaire du silo, créant un véritable théâtre visuel.

Une exposition manifeste, au carrefour de l’art, de la mémoire et de la justice
Au‑delà de l’esthétique, « Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted » se veut un geste politique. L’exposition questionne les rapports de pouvoir, interroge nos manières de ressentir le monde, et revendique l’importance de l’art comme espace de guérison collective. Le Zeitz MOCAA, qui s’affirme depuis son ouverture comme plateforme centrale des arts africains contemporains, prolonge ici sa mission : soutenir les voix engagées, diversifier les récits, mettre en lumière des artistes dont les œuvres transforment nos perspectives.

Entre œuvres militantes et propositions contemplatives, Cauleen Smith renouvelle les langages visuels du musée : le visiteur oscille entre inconfort nécessaire et réconfort bienvenu, entre provocation et douceur. Une invitation à penser autrement, à ressentir davantage et à s’ouvrir aux récits pluriels qui traversent l’Afrique et ses diasporas.

Cape Town, point de rencontre international

Situé dans l’un des lieux culturels les plus dynamiques d’Afrique australe, le Zeitz MOCAA accueille un public international attiré par l’effervescence artistique de Cape Town. La ville, accessible par de nombreuses liaisons aériennes, offre un cadre exceptionnel : plages, montagnes, restaurants, design contemporain et scène artistique en pleine expansion. L’exposition s’étend sur près d’un an, permettant aux visiteurs et aux amateurs d’art de découvrir ou redécouvrir le musée à leur rythme, dans un contexte de renouveau créatif constant.

Une expérience culturelle riche, accessible et engagée
Le musée propose également :
– visites guidées quotidiennes
– ateliers et rencontres avec des artistes
– cycles de cinéma liés à l’exposition
– espaces de médiation pour tous les publics

L’objectif est clair : créer un espace où l’art devient outil de dialogue, d’éducation et d’inspiration. Avec « Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted », le Zeitz MOCAA signe l’un de ses temps forts de l’année 2025‑2026, accessible, ambitieux et profondément ancré dans les réalités contemporaines.

Information pratiques

Dates : 20 novembre 2025 – 4 octobre 2026
Lieu : Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA), V&A Waterfront, Cape Town, Afrique du Sud
Horaires : tous les jours de 10h à 18h (dernière entrée 17h30)
Billets : environ R 265 pour les adultes ; gratuit pour les moins de 18 ans
Accès : taxis, bus MyCiTi, parking au V&A Waterfront
Site officiel & infos : zeitzmocaa.museum + réseaux sociaux (@zeitzmocaa)

Le maninka sous la Première République guinéenne à Bordeaux (28 novembre)

Le 28 novembre à Bordeaux, une table ronde unique invite à explorer le rôle du maninka dans l’histoire politique, linguistique et culturelle de la Guinée indépendante. Chercheurs, linguistes et spécialistes se penchent sur l’impact de cette langue dans la construction d’identités et de mémoires ouest-africaines.

À l’aube de son indépendance en 1958, la Guinée se lance dans une expérience politique novatrice, portée par la volonté de s’affranchir des héritages coloniaux. Sous la présidence d’Ahmed Sékou Touré, la Première République guinéenne pose les bases d’un État souverain où les langues nationales, jusque-là reléguées à la sphère familiale ou communautaire, sont propulsées au centre de la vie publique et des politiques éducatives. C’est dans ce contexte que le maninka, langue majeure de la région mandingue, s’impose comme l’un des symboles de cette renaissance culturelle et politique.

Langue véhiculaire, outil de mobilisation populaire, support d’alphabétisation, mais aussi creuset d’expression artistique et littéraire, le maninka irrigue la vie guinéenne bien au-delà des frontières du pays. Sa diffusion s’étend au Mali, à la Côte d’Ivoire, à la Gambie ou encore au Sénégal, où il participe à la circulation d’histoires, de traditions orales et de formes musicales. La table ronde bordelaise s’attache à comprendre comment cette langue, au cœur des dynamiques mandingues, devient un levier d’appartenance et d’innovation pour des générations entières.

Quand le politique rencontre la mémoire 

La Première République guinéenne (1958–1984) incarne une période de transformations profondes : affirmation du pouvoir central, projets d’industrialisation, bouleversements sociaux et expériences inédites en matière de politique linguistique. Le choix de valoriser les langues africaines dans l’administration, l’éducation et la communication politique traduit la volonté de rompre avec la domination culturelle et linguistique du colonisateur.

Durant cette période, le maninka et d’autres langues nationales deviennent des outils majeurs pour mobiliser la population, structurer les discours politiques et créer de nouveaux espaces d’expression populaire. Les chercheurs invités à la table ronde reviendront sur les méthodes d’alphabétisation de masse, la promotion de la littérature orale, la montée en puissance des radios nationales et l’essor d’une production culturelle en langues locales.

L’histoire de la Première République guinéenne, marquée par une indépendance “non alignée”, la centralisation du pouvoir, l’exil d’intellectuels et la recomposition identitaire, a des conséquences directes sur la place du maninka dans l’espace public. Les politiques éducatives, souvent pionnières à l’époque, posent la question du statut des langues africaines face à la mondialisation et aux pressions pour l’uniformisation linguistique. Les intervenants s’interrogeront sur la vitalité actuelle du maninka, ses nouveaux usages dans la musique, les médias, la recherche ou les diasporas, et sur la façon dont il façonne l’imaginaire collectif et la transmission intergénérationnelle.

Cette rencontre est aussi l’occasion de discuter des liens entre histoire politique, mémoire et construction identitaire. Comment la période de la Première République est-elle racontée aujourd’hui ? Quels sont les récits dominants, ceux qui émergent ? Quel rôle jouent les langues, et en particulier le maninka, dans le travail de mémoire, la transmission orale et la préservation du patrimoine culturel mandingue ? À travers la circulation des traditions orales, les passerelles linguistiques entre maninka, bambara, dioula ou autres langues mandé, se dessine un espace culturel transfrontalier où l’histoire s’écrit et se partage de mille façons.

Organisée à l’initiative de chercheurs bordelais, de spécialistes de l’Afrique de l’Ouest et de membres de la diaspora guinéenne, la table ronde propose un espace de dialogue ouvert. Théories, études de cas, échanges avec le public et présentation de travaux récents rythmeront la journée. L’objectif est aussi bien scientifique que pédagogique : donner des clés pour comprendre la trajectoire guinéenne, valoriser les langues africaines et encourager une approche pluridisciplinaire et comparée des réalités ouest-africaines contemporaines.

Un événement qui rappelle que les langues ne sont jamais de simples outils de communication, mais bien des acteurs de l’histoire, du pouvoir et de la mémoire. Comprendre le passé de la Guinée à travers le prisme du maninka, c’est aussi imaginer l’avenir de la diversité linguistique et culturelle en Afrique de l’Ouest.

 

Informations pratiques
Date : 28 novembre
Lieu : Bordeaux, France (espace universitaire ou culturel précisé par les organisateurs)
Thématique : histoire de la Première République guinéenne, politiques linguistiques, place du maninka en Guinée et en Afrique de l’Ouest
Public : étudiants, chercheurs, diasporas, passionnés d’histoire africaine et de linguistique
Accès : entrée libre sur inscription selon modalités communiquées par les organisateurs
Plus d’informations : programme détaillé disponible sur les canaux institutionnels et universitaires associés à l’événement

Club Tropicalia à Paris : la nuit où l’Afrique fait danser la capitale

Le 28 novembre 2025, Paris vibre au rythme des musiques afro-urbaines et tropicales avec une nouvelle édition de Club Tropicalia. DJs, collectifs et clubbers s’emparent du 11ᵉ arrondissement pour une nuit métissée, solaire et résolument festive.

Quand la capitale française se transforme en dancefloor aux couleurs de l’Afrique, des Caraïbes et de l’Amérique latine, cela donne Club Tropicalia ~ Urban Tropical Vibes Party, un rendez-vous nocturne incontournable pour tous les amateurs de sons chauds et de cultures métissées. Organisée au Punk Paradise (44 rue de la Folie-Méricourt), cette soirée s’impose comme un repaire des aficionados d’afrobeats, d’amapiano, de house et de rythmes caribéens, mais aussi comme un espace de rencontre et de fête où l’inclusion et la diversité sont au cœur de la programmation.

La force de Club Tropicalia, c’est son identité musicale affirmée : la soirée met en lumière les styles en plein essor issus du continent africain et de sa diaspora, de l’afrohouse nigériane et ghanéenne à l’amapiano sud-africain, en passant par le kuduro angolais ou les vibes caribéennes et brésiliennes. Les platines sont confiées à des collectifs pointus comme Groovalizacion, véritables ambassadeurs de la scène globale, mais aussi à DJ Spark, DJ Cucurucho et d’autres invités capables de faire voyager le public de Lagos à São Paulo ou Kingston en un seul set.

Danser, s’ouvrir, se retrouver : l’esprit Club Tropicalia

Mais Club Tropicalia ne se limite pas à la musique. Ici, l’expérience se veut inclusive, festive et décomplexée. La soirée attire un public varié : jeunes de la diaspora afro-parisienne, amoureux de la world music, curieux venus explorer la nouvelle vague afro-urbaine, ou clubbers aguerris à la recherche de découvertes et de mix inédits. L’ambiance est décontractée : on danse, on échange, on partage autour d’une passion commune pour la diversité musicale.

La scénographie du Punk Paradise, repaire bien connu des nuits parisiennes, se transforme pour l’occasion en véritable cocon tropical, avec lumières colorées, décors immersifs et une énergie contagieuse. Sur la piste, les frontières tombent : afrobeats et afrohouse côtoient reggaeton, baile-funk, latin beats et tropical vibes, créant une mosaïque sonore irrésistible. Ici, pas de hiérarchie entre les genres ni de cloisonnement : chaque beat est une invitation à la danse et au voyage.

Venir à Club Tropicalia, c’est l’occasion d’explorer toute la vitalité de la scène afro-urbaine, devenue aujourd’hui l’un des courants majeurs de la nuit mondiale. On y découvre des sets sans temps morts, pensés pour faire vibrer la piste jusqu’à l’aube, et l’on plonge dans une expérience clubbing inclusive, loin des codes figés, où chacun peut s’exprimer librement et trouver sa place. C’est aussi le cadre idéal pour multiplier les rencontres, partager des moments forts et se laisser emporter par l’énergie d’un des quartiers les plus animés de Paris, au cœur du 11ᵉ arrondissement.

L’événement est ouvert à tous, à partir de 18 ans, avec une billetterie accessible (8 € en prévente, 10 € sur place). L’entrée se fait dès 23h, et la fête bat son plein jusqu’à 5h du matin. Accès facile par métro Oberkampf, Parmentier ou Saint-Ambroise. La convivialité, la diversité des publics et la chaleur de la programmation font de Club Tropicalia un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui souhaitent célébrer les musiques du monde, danser sans frontières et s’immerger dans l’énergie afro-tropicale.

Informations pratiques
Date : vendredi 28 novembre 2025
Lieu : Punk Paradise, 44 rue de la Folie-Méricourt, 75011 Paris
Horaires : de 23h à 5h
Tarifs : 8 € en prévente, 10 € sur place (événement +18 ans)
Accès : métro Oberkampf, Parmentier, ou Saint-Ambroise
Ambiance : festive, urbaine, tropicale et inclusive
Infos et billetterie : shotgun.live / dice.fm

 

Hommage à Valentin Kimoni Iyay : l’héritage vivant d’une littérature de résistance

Un demi-siècle après la publication de « Destin de la littérature négro-africaine ou problématique d’une culture », un collectif d’enseignants et de chercheurs rend hommage à Valentin Kimoni Iyay, figure essentielle de la pensée littéraire africaine. Un ouvrage anniversaire met en lumière sa vision pionnière et son combat pour la dignité culturelle du continent.

Publié en 1974, « Destin de la littérature négro-africaine » est longtemps resté un texte fondateur, devenu rare mais incontournable dans l’histoire des études africaines francophones. En 2024, sous la direction de Cesar Mawanzi, une équipe d’universitaires congolais réactualise le débat à travers un ouvrage collectif, à la fois hommage intellectuel et réflexion sur la portée contemporaine des idées de Kimoni. Cet anniversaire n’est pas qu’une commémoration : il s’agit aussi d’un appel à transmettre, préserver et questionner l’héritage littéraire africain à l’heure de la mondialisation et des mutations identitaires.

Kimoni Iyay, docteur ès lettres de l’Université de Fribourg, est reconnu pour avoir posé les bases d’une lecture critique et décolonisée de la littérature africaine. Professeur à l’Institut Supérieur Pédagogique de Kikwit, directeur, recteur, il fut aussi chercheur infatigable et auteur prolifique, publiant « Poésie de la Négritude : Une manière de lire » (1985) et « Ligues, Revues et Poésie nègre » (2011). Son parcours, partagé entre la RDC et la Suisse, témoigne d’une ouverture rare : à la croisée de l’histoire, de la philologie, de la théologie et de la pédagogie, il a œuvré toute sa vie pour faire reconnaître la force créatrice des cultures africaines.

Litta pensée vivante de Kimoni

L’œuvre de Kimoni se distingue par sa dimension militante. « Destin de la littérature négro-africaine » interroge d’abord la capacité de la littérature à s’ériger en outil d’émancipation face aux héritages de domination, d’humiliation et d’exclusion forgés par la colonisation. Kimoni défend l’idée que la littérature africaine ne se contente pas de refléter la réalité sociale : elle invente des langages de résistance, forge une conscience collective, renverse les discours oppressifs et offre à l’homme noir une nouvelle dignité dans l’histoire.

Au cœur de sa réflexion, la poésie nègre incarne le lieu par excellence d’une réappropriation identitaire. Kimoni analyse la bascule entre les représentations coloniales – comme celle de Prosper Mérimée, pour qui le personnage noir est condamné à l’aliénation – et le renversement opéré par Aimé Césaire, qui fait du héros noir l’emblème de la liberté et de la reconquête de soi. Ce mouvement de déconstruction et de réinvention est, selon Kimoni, fondamental pour affranchir la littérature africaine des carcans occidentaux et pour ouvrir la voie à une véritable modernité créole, affranchie et universelle.

La portée de son travail ne s’arrête pas à la littérature. Kimoni invite à repenser le rapport aux langues africaines, à la transmission orale et à la mémoire collective : la littérature devient un espace vivant de dialogue entre générations, d’actualisation des héritages et de confrontation avec les défis contemporains. C’est dans cette perspective que le collectif dirigé par Cesar Mawanzi propose de relire « Destin de la littérature négro-africaine » : en interrogeant le passé, mais surtout en nourrissant la réflexion sur l’avenir des lettres africaines dans un monde globalisé.

Ce nouvel ouvrage, rédigé à plusieurs voix, revient sur le contexte de publication du texte original, son impact dans le champ académique et sa capacité à inspirer de nouvelles lectures, au Congo comme dans toute l’Afrique et sa diaspora. Il montre aussi l’actualité du combat intellectuel de Kimoni face à la persistance des stéréotypes, aux formes renouvelées de domination et à l’urgence de défendre l’autonomie culturelle du continent.

En remettant à l’honneur la pensée de Kimoni Iyay, ce travail collectif rappelle que la littérature n’est pas une simple affaire d’érudition ou de nostalgie. Elle reste, pour les écrivains, enseignants, chercheurs et lecteurs d’aujourd’hui, un levier de transmission, d’innovation et de résistance, au service d’une Afrique critique, fière de son histoire et résolument tournée vers l’avenir.

Informations pratiques
Titre : Destin de la littérature négro-africaine ou problématique d’une culture
Collectif dirigé par : Cesar Mawanzi
Hommage à : Valentin Kimoni Iyay
ISBN : 979-10-203-7719-7
Format : 15 x 21 cm, 362 pages
Prix : 26,00 €
Éditeur : Éditions Baudelaire
Distribution librairies : Hachette Distribution (Dilicom), Éditions Baudelaire

 

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Soirée Kora sénégalaise au Théâtre Mandapa le 21 novembre https://mondafrique.com/loisirs-culture/soiree-kora-senegalaise-la-magie-des-griots-au-theatre-mandapa-le-21-novembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/soiree-kora-senegalaise-la-magie-des-griots-au-theatre-mandapa-le-21-novembre/#respond Wed, 19 Nov 2025 02:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=142726 Le vendredi 21 novembre 2025, le Théâtre Mandapa propose un concert de Kora traditionnelle du Sénégal. Une soirée rare à Paris, au cœur du 13e, pour découvrir la richesse des griots et l’élégance intemporelle de la musique mandingue.  Le 21 novembre 2025, Paris s’ouvre aux harmonies de l’Afrique de l’Ouest. À partir de 20h30, le Théâtre Mandapa accueille […]

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Le vendredi 21 novembre 2025, le Théâtre Mandapa propose un concert de Kora traditionnelle du Sénégal. Une soirée rare à Paris, au cœur du 13e, pour découvrir la richesse des griots et l’élégance intemporelle de la musique mandingue.

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 Le 21 novembre 2025, Paris s’ouvre aux harmonies de l’Afrique de l’Ouest. À partir de 20h30, le Théâtre Mandapa accueille un concert exceptionnel dédié à la Kora, harpe-luth emblématique des griots sénégalais. Une occasion unique pour le public parisien de plonger dans la tradition vivante d’un instrument qui incarne à lui seul la mémoire et la poésie de toute une région.

Instrument fascinant à 21 cordes, la Kora occupe une place centrale dans l’histoire et la société d’Afrique de l’Ouest. Longtemps réservée aux familles de griots, dépositaires des récits et musiques orales du Sénégal, du Mali et de la Gambie, elle accompagne les grandes épopées, les chants de louange, les contes et les célébrations.

Le concert du Théâtre Mandapa s’inscrit dans la tradition de transmission et de partage : le public découvrira non seulement la virtuosité technique des musiciens, mais aussi l’émotion brute d’un répertoire hérité et perpétué depuis des générations. Les griots, véritables passeurs de mémoire, sont à la fois musiciens, conteurs et garants de l’identité culturelle mandingue et wolof.

Le Théâtre Mandapa, reconnu pour sa programmation tournée vers les arts du monde, offre un cadre idéal pour ce concert : une salle de 120 places à l’acoustique chaleureuse, propice à la musique acoustique et à la proximité avec les artistes. C’est là tout l’esprit du lieu : privilégier l’écoute attentive, le contact humain et la découverte des répertoires rares.

Chaque performance dans ce théâtre devient un moment de dialogue : entre tradition et modernité, entre l’Afrique et Paris, entre l’artiste et le public. La Kora, tour à tour méditative, dansante ou virtuose, invite à un voyage sensoriel inoubliable.

Depuis des décennies, le Théâtre Mandapa s’est imposé comme une référence pour les musiques et danses du monde à Paris. Sa programmation éclectique fait la part belle aux traditions vivantes, à la découverte d’instruments rares, à l’art du conte et à la transmission des patrimoines immatériels. Concerts africains, veillées indiennes, musiques des Balkans ou d’Asie trouvent ici un espace de valorisation et de rencontre.

La soirée du 21 novembre s’inscrit pleinement dans cette démarche d’ouverture et de dialogue, fidèle à l’esprit du lieu et à la philosophie des arts du monde : la curiosité, le respect, l’écoute et le partage.

Informations pratiques

Date et horaire : vendredi 21 novembre 2025, 20h30– 22h
Lieu : Théâtre Mandapa, 6 rue Wurtz, 75013 Paris (Place Milena-Salvini)
Genre : musique traditionnelle sénégalaise, Kora, griots mandingues et wolof
Tarif : autour de 10 €, tarif réduit enfants
Capacité : 120 places, ambiance intimiste
Accès : Métro Glacière ou Corvisart (ligne 6), bus 21, 62, 64, 67
Réservation conseillée : www.centre-mandapa.fr ou 01 45 89 99 00

 

 

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Entre le Coran et TikTok, la musique arabe doit choisir! https://mondafrique.com/loisirs-culture/lislam-et-la-musique-font-bon-menage/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/lislam-et-la-musique-font-bon-menage/#respond Tue, 18 Nov 2025 17:28:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=141722 On ne compte plus, aujourd’hui, les musiciens célèbres du monde musulman, du Maroc à l’Indonésie, et du Khazakhstan au Nigéria. Nusrat Fateh Ali Khan au Pakistan, Oum Kalthoum en Egypte, Tarkan en Turquie, Cheb Hasni en Algérie, Fairuz au Liban… Les légendes viennent de partout et ont conquis le globe. Alors pourquoi cette question, toujours […]

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On ne compte plus, aujourd’hui, les musiciens célèbres du monde musulman, du Maroc à l’Indonésie, et du Khazakhstan au Nigéria. Nusrat Fateh Ali Khan au Pakistan, Oum Kalthoum en Egypte, Tarkan en Turquie, Cheb Hasni en Algérie, Fairuz au Liban… Les légendes viennent de partout et ont conquis le globe. Alors pourquoi cette question, toujours persistante, de la relation des fois compliquée entre l’Islam et la musique?

Mateo Gomez

Oum Kalthoum en Egypte

Cette histoire d’interdiction de la musique dans les pays musulmans serait-elle une pure invention? Pas totalement. Le monde musulman a historiquement exprimé un rejet massif de la culture musicale sauf dans au Liban, au Maroc ou en Égypte. Ainsi avant l’arrivée aux responsabilités du prince ben Salman qui a voulu moderniser l’Arabie Saoudite, son pays, la musique y était formellement interdite.

La Révolution Tik Tok 

CULVER CITY, CA – OCTOBER 13: General view of the TikTok headquarters on October 13, 2020 in Culver City, California. (Photo by AaronP/Bauer-Griffin/GC Images)

La Turquie, l’Arabie saoudite, L’Égypte et l’Irak fournissent les plus grosses audiences musicales de TikTok, avec les États-Unis et l’Indonésie. Rien qu’en Arabie saoudite, l’application compte 26,39 millions d’utilisateurs, soit le plus grand nombre de la région. L’Irak et l’Égypte comptent tous deux plus de 23 millions d’utilisateurs, tandis que les Émirats arabes unis en comptent près de 6 millions.

Des artistes pop et de mahraganat (musique électro égyptienne très écoutée) comme Mohamed Ramadan ou Omar Kamal, des étoiles montantes comme Yassmin Ibrahim et les musiciens de Bsmalla Alaa… tous se tournent vers TikTok qui leur assure des audiences surmultipliées. Comment lutter contre un tel tsunami? 

La mondialisation positive

Elyanna, une chanteuse palestino-chilienne, qui a commencé sur TikTok, se produira aux Etats Unis, au festival de Coachella.  Elle sera la première interprète orientale à interpréter ses chansons entièrement en arabe sur la scène principale du festival. 

L’industrie mondiale de la musique provoque un brutal changement de perspective qui  voit la musique arabe la plus récente franchir les frontières, y compris celles d’israêl, du moins avant le massacre du 7 octobre. 

Le journal israélien Haaretz note une percée de la musique arabe en Israël grâce à TikTok. « Les chansons « Wesh Jabak », du chanteur libyen Joudy Alhouti, et « Bum Bum », de Mohamed Ramadan , ont lancé la tendance l’été dernier. Et le dernier exemple en date est « Baby » avec la chanteuse libanaise Sara Al Zakaria, qui a conquis le TikTok local ces derniers mois. De jeunes hommes et femmes israéliens, y compris des femmes soldats, peuvent être vus en train de réciter la chanson sans réfléchir sur le site. Ils sourient à la caméra, dansent avec leurs amis – parfois en uniforme et portant leurs armes ; d’autres fois à la maison ou lors de fêtes. Même des femmes juives visiblement religieuses, les cheveux couverts, se joignent à la fête.

Brèches théologiques

Malgré la forte présence de la musique dans de nombreux pays musulmans, les textes de l’Islam n’ont pas changé pour autent et n’ont jamais prôné une acceptation totale des arts musicaux. La Musique est même proscrite en Afghanistan, sous le régime Taliban, et partout ailleurs où des franges les plus radicales de la religion prennent le contrôle, comme dans de grandes parties du Mali. 

Seule l’interprétation extrêmement rigoriste des textes permet d’interdire formellement la musique. En effet, le coran ne mentionne jamais directement la musique. ”Il est [quelqu’un] qui, dénué de science, lit-on, achète de plaisants discours pour égarer hors du chemin d’Allah […].” (6:31) Ces “plaisants discours”, une référence à la musique, evraient donc être formellement proscrit. Il reste qu’il ne s’agit pas une condamnation très directe. L’interdiction de manger du porc, par exemple, est bien plus explicite.

La question est  d’autant moins résolue que le Coran n’est pas le seul texte religieux de l’Islam. Il existe aussi les hadiths, qui interprètent la parole du prophète Mahomet et de ses proches compagnons. Et ce corpus de texte est beaucoup plus clair, et beaucoup plus ferme sur la question musicale 

“Le chant fait pousser l’hypocrisie dans le cœur, tout comme l’eau fait pousser les plantes”. Un hadith musulman

Hadith et hadith

           L’Opéra d’Alger

Ainsi selon le Prophète, la musique serait proscrite, même si la jurisprudeence islamique est tout sauf simple. Les hadiths ne sont pas le Coran, ils émanent du Prophète, certes l’intermédiaire d’Allah sur terre mais son éxécutant. Seul le Coran est considéré comme la parole divine. Comme l’a dit le célèbre ouléma canadien Shabir Ally en 2017 lors d’une interview, “Les hadiths […] devraient être vus comme probablement vrais, plutôt que absolument vrais”. Et pour ajouter encore une dose de complexité, c’est un corpus commença à être écrit après la mort du prophète, en se basant sur une tradition orale… 

Des hadiths peuvent donc être plus ou moins légitimes ou contestés selon l’interprétation. Le verset sur les instruments de musique, par exemple, est tiré d’un hadith reconnu par les ouléma comme légitime, dit hadith fort, alors que celui sur le chant provient d’un hadith contesté, dit faible. C’est souvent par cette brèche théologique que s’engouffre la musique.

La musique, un « petit » péché 

Sii certains oulémas se conforment aux hadiths qui interdisent la musique, cette dernière survit et prospère. Car dans la jurisprudence islamique, il existe plusieurs niveaux de péché. Toutes les actions, parmi lesquelles naturellement la musique, sont classifiées dans cinq statuts juridiques : wajib (obligatoire), mustahab (recommandé), mubah (neutre), makrouh (déconseillé), et haram (interdit).

Généralement la musique tombe dans une de ces trois dernières catégories, c’est-à-dire qu’elle va de neutre à interdit. Ainsi selon les diverses interprétations de la foi, on peut être un rigoureux fidèle… et écouter de la musique !

Dans de nombreux cas, des musulmans écouteront des musiciens s’ils ne parlent pas d’alcool et d’homosexualité. Même haram, la musique peut exister. Après tout, tous les péchés n’ont pas la même gravité. Le vol, par exemple, est moins grave que l’idolâtrie. Laquelle est jugée par les docteurs de la loi moins dévastatrice que l’athéisme. 

Les musulmans jouent et écoutent souvent de la musique, car ils ne sont pas tous des fervents croyants ! Le rythme, la mélodie et l’harmonie en valent la chandelle. Car en Islam comme dans toutes les religions, l’interprétation de la foi et des textes sacrés est bien souvent personnelle. 

Une tradition musicale unique

Ahmed Bukhatir – Taweel Al Shawq: la musique religieuse a capela

Ces débats théologiques ont d’ailleurs eu une influence non-négligeable sur la musique du monde musulman. En effet, les diverses interprétations ont souvent mené à des styles et pratiques uniques au monde. Par exemple, si l’on reprend le verset qui condamne les “plaisants discours”, on découvre que cette approche a mené à une riche tradition de musique religieuse dont les paroles sont tout sauf un égarement loin d’Allah. 

Le « Oud », très populaire dans le monde arabe, a été conçu à l’origine dans la capitale syrienne par un certain Abdoh George Nahhât
Le « Oud », très populaire dans le monde arabe, a été conçu à l’origine dans la capitale syrienne par un certain Abdoh George Nahhât

La condamnation des instruments dans le hadith a mené au fil des siècles à une riche tradition de superbe musique a capela, un chant à une ou plusieurs voix exécuté sans accompagnement instrumental. Des heureux hasards entre l’histoire de la musique et les tradisions religieuses nous permettent à tous, aujourd’hui, de profiter des œuvres de musiciens exceptionnels qui se déclarent musulmans. 

 

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Film Africa 2025 : Londres vibre au rythme du cinéma africain jusqu’au 23 novembre https://mondafrique.com/loisirs-culture/film-africa-2025-londres-vibre-au-rythme-du-cinema-africain-jusquau-23-novembre/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/film-africa-2025-londres-vibre-au-rythme-du-cinema-africain-jusquau-23-novembre/#respond Tue, 18 Nov 2025 08:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=142720 Du 14 au 23 novembre 2025, la capitale britannique accueille Film Africa, l’un des plus grands festivals européens consacrés au cinéma africain. Plus de 50 films, de nombreux débats et une programmation foisonnante témoignent de la créativité et de la diversité du continent. Pour sa nouvelle édition, Film Africa s’impose comme le rendez-vous majeur du cinéma africain […]

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Du 14 au 23 novembre 2025, la capitale britannique accueille Film Africa, l’un des plus grands festivals européens consacrés au cinéma africain. Plus de 50 films, de nombreux débats et une programmation foisonnante témoignent de la créativité et de la diversité du continent.


Pour sa nouvelle édition, Film Africa s’impose comme le rendez-vous majeur du cinéma africain en Europe. Organisé du 14 au 23 novembre 2025, le festival investit des lieux prestigieux de Londres tels que le BFI Southbank, la BAFTA, le Rich Mix, le Ritzy Picturehouse à Brixton, les Riverside Studios, ainsi que l’University of East Anglia et la London School of Economics. Cette dispersion géographique permet d’irriguer la capitale d’une énergie singulière, tout en créant une mosaïque d’espaces de projection, de débat et de création.

Pour sa nouvelle édition, Film Africa s’impose comme le rendez-vous majeur du cinéma africain en Europe. Organisé du 14 au 23 novembre 2025, le festival investit des lieux prestigieux de Londres tels que le BFI Southbank, la BAFTA, le Rich Mix, le Ritzy Picturehouse à Brixton, les Riverside Studios, ainsi que l’University of East Anglia et la London School of Economics. Cette dispersion géographique permet d’irriguer la capitale d’une énergie singulière, tout en créant une mosaïque d’espaces de projection, de débat et de création.


« Katanga – The Dance of the Scorpions » du Burkinabè Dani Kouyaté.

Plus de cinquante films – fictions, documentaires, courts et longs métrages – issus de plus de vingt pays africains composent une programmation foisonnante et engagée. Les thématiques explorent la résistance coloniale, les mémoires plurielles, la vie quotidienne, les questions de migration, ainsi que l’innovation et la création contemporaine. Film Africa 2025 mise résolument sur la pluralité des voix et des récits, offrant un regard à la fois exigeant et accessible sur la richesse du septième art africain.

Le festival met particulièrement à l’honneur la République Démocratique du Congo, avec une sélection de films inédits et une exposition photographique majeure, « Congo RE-Vue », qui donne à voir la vitalité de la création visuelle congolaise. Autre moment fort : la rétrospective consacrée à Souleymane Cissé, immense cinéaste malien disparu récemment. Plusieurs de ses œuvres majeures seront projetées, accompagnées du documentaire réalisé par sa fille, Fatou Cissé, qui revient sur le parcours d’un pionnier du cinéma africain.

Rencontres, débats et transmission

Film Africa n’est pas seulement une vitrine cinématographique ; le festival multiplie les espaces de rencontre entre publics et créateurs. Panels, ateliers, expositions, soirées de gala et masterclasses jalonnent le programme. Parmi les invités de marque, Kunle Afolayan, figure centrale de Nollywood et porte-voix du cinéma nigérian contemporain, animera une masterclass exceptionnelle en partenariat avec la BAFTA. Il partagera sa vision de l’avenir du cinéma africain, ses expériences de collaboration avec Netflix et son engagement pour une production plus audacieuse et indépendante.

Autre temps fort : le symposium central « African Cinema and Liberation » organisé à la London School of Economics, le 22 novembre. Il réunira des personnalités majeures comme Sir John Akomfrah, cinéaste et artiste britannique engagé, et Billy Woodberry, pour débattre du pouvoir du cinéma africain à repenser les récits, lutter contre les stéréotypes coloniaux et promouvoir une souveraineté culturelle nouvelle.

Ouverture et clôture sous le signe de la transmission

Le festival s’ouvrira avec la première britannique de « My Father’s Shadow » d’Akinola Davies Jr., film intimiste qui interroge mémoire familiale et héritages, en présence du réalisateur. La clôture, très attendue, sera marquée par « Katanga – The Dance of the Scorpions » du Burkinabè Dani Kouyaté, projeté en avant-première britannique, suivie d’un échange avec l’équipe du film. Deux moments forts qui incarnent le dialogue permanent entre générations, mémoires et créations au cœur de la programmation.

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Au-delà des projections, Film Africa 2025 se veut un véritable espace de réflexion, de transmission et d’échanges entre artistes, chercheurs, étudiants, cinéphiles et publics venus d’horizons variés. Expositions, ateliers pour les jeunes, soirées festives, séances spéciales écoles et partenariats universitaires participent à faire de cet événement un carrefour des arts, des idées et des sociétés africaines.

Informations pratiques :

Dates : du 14 au 23 novembre 2025
Lieux : BFI Southbank, BAFTA, Rich Mix, Ritzy Picturehouse Brixton, Riverside Studios, University of East Anglia, London School of Economics (Londres).
Billeterie et site : filmafrica.org

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