Le tremblement de terre qui a tué 55 000 personnes dans le sud de la Turquie, le 6 février dernier, a provoqué des nuages nocifs de poussière après les travaux de déblaiement.
Le tremblement de terre du 6 février a provoqué entre 100 et 130 millions de mètres cubes de débris. Mais les travaux nécessaires au déblaiement de cette masse colossale de détritus et de gravats génèrent des poussières qui nuisent à la santé des habitants survivants, notamment dans la région d’Hatay épicentre du sinistre.
Les entreprises chargées de la démolition, pressées d’aller vite, ne prennent aucune précaution. Les terrains déblayés ne sont pas bâchés, pas arrosés et les bennes des camions non plus. Une poussière énorme attaque les poumons jour et nuit. La population a tenté de protester dans un premier temps, mais elle semble aujourd’hui découragée. Les entreprises uniquement préoccupées de recyclage — fer et métaux —font tout pour économiser du temps et de l’argent.
Trois millions de victimes
La poussière génère ainsi de nombreux cas de conjonctivites, d’asthme, de bronchites, d’allergies…, notamment dans la population enfantineMais cette poussière est aussi porteuse d’amiante, de silice, de mercure, de plomb… tous matériaux hautement toxiques. Des milliers de toxines autrefois contenues dans les peintures, le béton, les appareils électriques volent aujourd’hui au vent d’Hatay, au milieu des poussières …
L’Agence France Presse cite Mehmet Şeyhmus Ensari, ingénieur civil et président de l’Association turque des experts en démantèlement de l’amiante qui affirme que « 3 millions de personnes au moins seront malades ».
Cancers, maladies rénales, troubles nerveux risquent de se multiplier dans les années à venir. Sedat Gundogdu, biologiste marin à l’université de Cukurova, a indiqué à l’agence Reuters que le plastique, l’amiante et des métaux lourds risquaient de se retrouver « à jamais » dans la chaîne alimentaire.