Quarante degrés au moins, parfois cinquante au Moyen Orient

An Iraqi man walks past a canoe siting on dry, cracked earth in the Chibayish marshes near the southern Iraqi city of Nasiriyah on June 25, 2015. Marsh areas in southern Iraq have been affected since the Islamic State group started closing the gates of a dam on the Euphrates River in the central city of Ramadi, which is under the jihadist group's control. AFP PHOTO / HAIDAR HAMDANI

L’extrême chaleur qui sévit partout au Moyen Orient sert de révélateur : quel pays est préparé, lequel ne l’est pas… Une question d’argent, mais pas seulement.

L’Iran, les matchs de foot annulés

L’Iran a annoncé mardi 1er août un jour férié de deux jours – les 2 et 3 aout – en réponse à une chaleur « sans précédent ». Tous les ministères, les banques, les écoles seront fermées en raison de la flambée des températures qui accable la population, menace la santé publique et met à rude épreuve le réseau électrique du pays.

Les températures ont dépassé 50 degrés dans certaines villes du sud-ouest. Et le ministère iranien de la Santé a conseillé aux personnes âgées, aux enfants et aux personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents de rester à l’intérieur en raison du risque de coups de chaleur. La ligue de football iranienne a également annulé tous les matchs des prochains jours en raison de la chaleur.

L’Iran, un pays géographiquement diversifié avec des montagnes et des terrains de haute altitude qui peuvent connaître un temps plus frais, n’est pas réputé plier le genou à la moindre canicule. Les étés chauds sont typiques à Téhéran et dans les villes du sud du pays. Mais ce qui blesse c’est la faiblesse du réseau électrique. Les climatiseurs, ventilateurs consomment trop et des coupures ont lieu sur une base quotidienne. Les sanctions américaines n’ont pas empêché le pays de s’équiper d’un armement nucléaire, mais les ayatollahs ont négligé d’investir dans la mise à niveau du réseau électrique.

La centrale de Zouk, une pollution continue et bien visible depuis de nombreuses années. Photo Greenpeace

Le Liban, à l’heure de la pollution

Avec des pics d’humidité grimpant à 100%, l’air colle à la peau et les poumons se serrent. Quand le thermomètre affiche 30°C, les Beyrouthins en ressentent 40. Les espaces verts manquent : deux petits parcs publics se font concurrence pour presque trois millions d’habitants. Le bord de mer, lui, est entièrement bétonné –une seule plage publique, polluée, permet aux enfants de se rafraichir.

Plus que la chaleur, la pollution aux particules fines rend la vie quotidienne particulièrement pénible. Dans ce pays désorganisé, la multiplication des générateurs électriques privés –petits, bruyants, qui brûlent de l’essence pour fournir de l’électricité – tente de compenser l’effondrement de la production électrique nationale.  Électricité du Liban (EDL)  ne peut plus fournir que quatre heures d’électricité par jour. Alors, chacun se débrouille, mais au prix de sa santé… et de celle des autres.

L’Irak, mourir de faim ou de chaleur

Dans certains coins de Bagdad (Irak), les thermomètres recensent une température à l’ombre supérieure à 50°C. Les ouvriers du bâtiment se trainent sur leurs échafaudages et risquent l’évanouissement. Le choix est simple : mourir de faim ou mourir de chaleur.

Après un printemps marqué par une dizaine de tempêtes de sable, l’été en Irak s’annonce invivable. Plusieurs épisodes de canicule sont prévus. Un phénomène de canicule qui devrait par ailleurs s’amplifier dans les années à venir en Irak. Les Nations unies classent le pays parmi les cinq les plus vulnérables face au changement climatique.

En pleine vague de chaleur, l’Egypte est contrainte à des coupures d’électricité quotidiennes. En cause, une baisse de la production locale de gaz naturel, et des devises insuffisantes pour importer du fioul de substitution nécessaire au fonctionnement des centrales

L’Egypte privée d’électricité

Les températures dépassant 40 degrés au pied des pyramides. Et le mercure avoisine les 46 degrés à Assouan, au sud du pays.

En raison de la chaleur, les coupures d’électricité sont quotidiennes en Egypte. Prendre l’ascenseur et se retrouver coincé est un risque quotidien. La baisse de la production nationale de gaz naturel ne permet plus d’alimenter les centrales électriques en énergie. Et les devises sont en stock insuffisant pour importer du fioul de substitution nécessaire au fonctionnement des centrales.

Le premier ministre a appelé la population à faire un effort : ce qui signifie, accepter sans rechigner les délestages réguliers, la climatisation limitées à 25 °C, les rencontres sportives décalées et le télétravail obligatoire le premier jour de la semaine.

Israel, le désert de Judée fermé

La région de la vallée du Jourdain devrait être la plus touchée avec des températures pouvant atteindre 46 ° C. Le mercure devrait atteindre 33°C à Tel Aviv, tandis que Jérusalem verra les températures atteindre 37°C.

Dans un communiqué, le service météorologique israélien a déclaré qu’il serait interdit d’allumer des feux dans les parcs naturels et les réserves en raison du risque d’incendies. Des itinéraires courts dans les parcs seront ouverts aux touristes avec des aires de repos en cours de route, mais le service a noté que les visiteurs devraient prévoir la fermeture de certains des sentiers les plus longs.

L’Autorité israélienne de la nature et des parcs (INPA) a déclaré que les sites du désert de Judée seront fermés pendant la vague de chaleur.

Des représentants de la société de gestion de l’électricité Noga ont présenté dimanche au ministère de l’Énergie un plan pour éviter les coupures de courant pendant la canicule, afin d’éviter une répétition des pannes début juin lorsque le pays a connu une chaleur torride.

Quelque 300 000 foyers ont été privés d’électricité au plus fort des pannes.

Alors qu’en France, une température de 40°C est annoncé comme une canicule, à Koweit City, cela est ressenti comme une journée clémente.

Les Pays du Golfe; l’heure des climatiseurs

A Qatar, en Arabie Saoudite, aux Emirats, au Koweit., la chaleur sévit, parfois plus rudement que d’habitude, mais l’énergie ne manque pas et les climatiseurs tournent à plein régime.