Le présidentt nigérien destitué, Mohamed Bazoum, dans le noir

Niger's Interior Minister and candidate of the ruling party for the next presidential election in 2021, Mohamed Bazoum, speaks to the press during the African Union summit in Niamey on July 8, 2019. - African nations officially launched a landmark trade agreement on July 7, 2019, at the African Union summit in Niger with the long sought-after agreement hailed as a historic step towards "peace and prosperity" across the continent. (Photo by ISSOUF SANOGO / AFP)

Alors que le Nigéria a coupé l’alimentation électrique au Niger dans le cadre des sanctions contre le coup d’Etat du 26 juillet, le parti du Président renversé Mohamed Bazoum a dénoncé dans un communiqué le débranchement du groupe de secours assurant l’alimentation en énergie de la résidence présidentielle, logée à l’intérieur du Palais.

Dans son communiqué numéro 8, qui a fait la journée des internautes, le comité exécutif du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme s’est «insurgé contre cette mesquinerie du général Tchiani», l’ancien commandant de la garde présidentielle qui s’est retourné contre son patron et dirige désormais la junte au pouvoir.

«Depuis onze heures du matin, la résidence a été sciemment déconnectée du réseau prioritaire de la Nigelec (société nigérienne d’électricité) et du groupe secours de la résidence. Par conséquent, le Président de la République et sa famille ne bénéficient même plus de la fourniture rotative de l’énergie », rapporte le communiqué.

Délestages fréquents

Cette annonce a beaucoup amusé les Nigériens habitués aux délestages fréquents de la compagnie nationale. Le taux d’accès à l’électricité est l’un des plus faibles du monde, estimé à 15% en 2020 (contre un taux moyen de 31% en Afrique sub-saharienne) et moins d’1% en milieu rural.

La coupure de l’électricité s’inscrit dans la batterie de sanctions énergiques adoptées par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest contre les militaires au pouvoir, à côté de mesures de fermeture des frontières et de restrictions des transactions financières et bancaires.