Ce qui apparait aujourd’hui insupportable à notre chroniqueur Yves Loiseau, c’est « l’arrogance » d’Israël en matière d’information. Et surtout « l’indifférence que cette arrogance suscite dans la presse occidentale. »
L’armée israélienne s’est acharnée sur les seuls journalistes qui vivaient à Gaza. D’abord en interdisant toute intrusion de journalistes occidentaux – on peut également demander des comptes sur le sujet aux Égyptiens : ont ils été sollicités par des rédactions étrangères, américaines ou européennes, pour ouvrir le passage d’Égypte vers Gaza-. Ensuite, en tuant la grande majorité d’entre eux : le plus grand meurtre de journaliste dans le monde, 41 journalistes tués en un mois. Plus d’un journaliste tué par jour. 36 d’entre eux étaient palestiniens. Certains ont été tués à leur domicile par des bombes ciblées comme celles qui ont frappé l’Agence France Presse et Reuters qui ont été prévenues à l’avance : ce qui est une preuve irréfutable de la volonté de faire taire.
Dans un nouveau chapitre, par la voix d’un groupe de pression israélien installé aux Etats-Unis et au Canada, « HonestReporting », on a cherché à discréditer nommément ceux qui étaient encore en vie en les accusant d’être des agents du Hamas. 6 pigistes qui travaillaient pour les agences de presse Reuters et Associated Press, le New York Times et CNN. Associated Press et CNN ont mis fin au contrat avec l’un des photographes alors que le New York Times et Reuters ont soutenu leurs correspondants. L’objectif est clair : totalement contrôler les images et les témoignages pour diffuser un message clean d’une intervention sauvage et de transformer un génocide qui est également un nettoyage ethnique en une vulgaire opération de police contre un nid de guêpes…. Mais le silence mis en place par la force et la terreur ne fonctionne pas obligatoirement : dans son attaque d’un des principaux hôpitaux de Gaza, l’armée israélienne transmettait la photo d’un vieil homme avec une canne aidé par des soldats ! Quelle prévenance sauf que les réseaux sociaux ont diffusés quelques heures plus tard une photo prise par sa fille montrant le même vieillard étendu par terre après avoir purement et simplement été exécuté par les soldats qui avaient pris la photo de propagande.