Si l’évolution du dossier iranien reste ainsi floue, tel n’est pas le cas du contentieux yéménite où le président Biden a tranché, dès les premiers jours de son mandat, contre les intérêts séoudiens.
Une chronique de Michel Touma
Le 4 février, le Président américain a annoncé l’arrêt du soutien américain à l’offensive saoudienne au Yémen et la suspension de la vente de certains types d’armes à Ryad. Le lendemain, le Département d’Etat informait le Congrès de sa décision de retirer les rebelles yéménites houthis de la liste des organisations terroristes, annulant ainsi la mesure prise par le président Donald Trump quelques jours avant la fin de son mandat.
Il reste que malgré ces deux décisions, des responsables officiels US ont réaffirmé l’engagement des Etats-Unis à « défendre le territoire saoudien ». Dans une déclaration télévisée faite le 9 février, le Secrétaire d’Etat Antony Blinken a d’ailleurs souligné que son pays maintient sa politique de sauvegarde de la sécurité du royaume wahabite. Un engagement qui est loin d’être superflu du fait que malgré le rapide revirement de la politique américaine à l’égard du Yémen, la milice des houthis (alliée à l’Iran) a lancé, après l’annonce des décisions US, deux attaques aux drones et aux missiles contre l’Arabie Saoudite. Cette action, vraisemblablement commanditée par Téhéran, a été stigmatisée par Washington qui a condamné le comportement général des houthis sur ce plan.
Le dossier Khashoggi en suspens
En tout état de cause, la double initiative prise par l’Administration américaine concernant le conflit yéménite semble s’inscrire dans le cadre plus large d’une possible réévaluation des rapports entre Washington et Ryad. Certains membres haut placés de l’équipe Biden prônent avec insistance une réouverture du dossier du journaliste Jamal Khashoggi, assassiné le 2 octobre 2018 au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul par un commando venu de Ryad.