Joe Biden vient d’annoncer à mots couverts que l’unanimité n’existe pas au sein de l’OTAN pour admettre l’Ukraine en son sein et que l’éventualité de briser l’unité de l’organisation de défense ainsi que de l’Union Européenne n’est pas vraiment d’actualité. « Il y aurait beaucoup à dire sur ces sujets », a-t-il ajouté, énigmatique.
Personne n’ignorait que pour des raisons variées, plusieurs pays européens – la Turquie, la Hongrie et probablement la France- n’étaient pas favorables à l’entrée de l’Ukraine au sein de l’OTAN. Mais les déclarations que vient de faire Joe Biden démontrent que l’administration américaine se pose des questions sur cette éventualité. « L’idée que nous donnons à l’Ukraine du matériel (de guerre) est fondamentalement différente de celle qui se murmure qu’on songerait casser l’unité de l’OTAN et à briser celle de l’Union Européenne ». Et le président américain d’ajouter: » i n’y a aucune perspective d’entrer en guerre avec la Russie ou de provoquer une troisième guerre mondiale ».
Et Joe Biden d’ajouter: « “There’s more to say, but I’ve probably already said too much ». ( « Il y a plus à dire, mais j’ai probablement dèja trop parlé ». Ce qui est une façon toute diplomatique d’expliquer que ses déclarations comportent un effet d’annonce important.
Emmanuel Macron à la manoeuvre?
Notons que l’inattendue position américaine a été prise peu après le voyage américain d’Emmanuel Macron. On connait la détermination du Président français à ménager une porte de sortie à la Russie dans le conflit ukrainien. Les conseils d’Emmanuel Macron auraient-ils joué un rôle dans la soudaine modération de Joe Biden? L’hypothèse n’est pas exclue.
On sait à quel point une possible entrée de l’Ukraine au sein de l’OTAN est pour Vladimir Poutine une ligne rouge non négociable. La déclaration de Joe Biden représente en tout cas une avancée timide, mais significative, vers une possible négociation, au moment où le Vatican agite ses réseaux diplomatiques dans le même sens et où Poutine vient, à la surprise générale, reconnaitre que la situation des territoires ukrainiens occupés par la Russie est très tendue.
Alain Juillet (1): « la logique voudrait qu’on négocie avec la Russie ».