La nuit du 15 au 16 juillet, les dirigeants, cadres et militants du PJD, qui sont à la tète du gouvernement marocain, avaient les yeux rivés aux chaînes d’information en continu. Leur grand ami et allié turc, Recep Tayyip Erdogan, jouait la survie de son régime qui reste l’exemple le plus abouti de la « démocratie à la sauce musulmane ». Durant les premières heures de la tentative du coup d’Etat, les cadres les plus en vue du PJD ont commenté éplorés la menace qui plane désormais sur l’islam politique. Inconsciemment, ils ont liés leurs sorts à celui de l’AKP turc.
« Allégeances transnationales »
Malgré les différences qui existent entre les modèles marocain et turc, les militants du PJD voyaient dans la chute du régime du « sultan d’Istanbul », la fin de leur expérience au royaume chérifien. Pourtant, le Maroc a été l’un des premiers pays dans le monde à dénoncer la tentative de coup d’Etat contre Recep Erdogan qui conserve de fort bonnes relations avec le roi Mohammed VI.
A l’annonce de la mise en échec du coup de force militaire, ce sont des ministres du PJD qui se sont relayés, sur leurs comptes dans les réseaux sociaux, pour féliciter le chef d’Etat turc et l’AKP. Une posture qui en dit long sur « les allégeances transnationales des islamistes marocains », persifle un membre de l’opposition parlementaire.