La Russie a invité, début octobre, six cent soldats algériens en Ossétie du Nord afin de sécuriser ensemble la junte militaire malienne. Pire, cette formation militaire a été dispensée aux cotés des mercenaires de la société Wagner, dont l’arrivée à Bamako est imminente. Au grand dam du président français inquiet qui craint un départ sans gloire des troupes françaises du Mali. Ce qui pourrait miner sa campagne électorale pour la Présidentielle.
La nouvelle qui a simplement mis Emmanuel Macron hors de lui, la voici: les militaires algériens ont formé en Ossétie du Nord (Russie), début octobre, six cent militaires algériens pour combattre, demain, aux cotés d’un millier de mercenaires russes de la société Wagner qi seront présents au Mali. Certes, la junte militaire à Bamako qui ne peut pas se brouiller totalement avec la France, n’a pas encore confirmé publiquement cette alliance privilégiée avec Moscou et Alger; mais on sent bien qu’elle s’éloigne chaque jour un peu plus d’une quelconque proximité avec la France. Avec en toile de fond une opinion publique malienne hostile au drapeau tricolore !
Coup de sang
Le rapprochement entre le Mali, l’allié d’hier, et la Russie, l’ennemi privilégié, a mis le Président français dans une colère noire. La fureur d’Emmanuel Macron était d’autant plus grande que ces derniers mois il avait montré un soutien sans faille au président tebboune. Lui et son ministre des Affaires Etrangères et inspirateur de la politique africaine, Jean Yves Le Drian, avaient espéré constituer un axe diplomatique solide entre Paris et Alger pour traiter notamment les dossiers malien et libyen.
Le retournement diplomatique algérien en faveur de la Russie, expliquent plusieurs diplomates, pourrait expliquer les scuds violents lancés par Emmanuel Macron, à la surprise générale, contre le pouvoir « politico militaire » algérien. Lle 30 septembre dernier, le président français mettait en cause une « histoire officielle » de l’Algérie qui aurait été « totalement réécrite et qui ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui, repose sur une haine de la France ». Du jamais vu, alors que les Présidents français successifs ont toujours pris d’infinies précautions avec nos amis algériens.
« La nation algérienne post-1962 s’est construite sur une rente mémorielle », a poursuivi l’impétueux Maron, avant de déclarer que « le système politico-militaire » algérien s’est construit sur « cette rente mémorielle ». Et de conclure: « Le système algérien est fatigué, le Hirak l’a fragilisé ». Une première! Jusquu’à présent, les autorités françaises ignoraient superbement les mobilisations massives du peuple algérien dans les grandes villes du pays
Coup double
Au départ, un déjeuner devait être organisé à l’Elysée, avec dix-huit jeunes gens – Français d’origine algérienne, binationaux et pour certains Algériens . L’objectif était d’échanger « librement » avec pour objectif d’apaiser la « blessure mémorielle » de la guerre d’Algérie. Et cela en présence d’un journaliste du Monde dument invité pour reproduire ces dialogues. La date en avait été avancée au dernier moment. Le président français, à la surprise générale, avait utilisé cette opportunité pour lancer une diatribe bien peu diplomatique contre le régime algérien reprise par le journaliste du Monde invité à dessein.
Emmanuel Macron a obtenu un double résultat. Les relations entre Paris et Alger sont désormais au plus mal. Et l’utile travail mémoriel entrepris par l’Élysée pour réconcilier les enfants et petits enfants des adversaires d’hier, a été totalementbrouillé par ce nouveau psychodrame franco algérieN
C’est ce qui s’appelle se tirer une balle, voire deux, dans le pied !
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