Jamais l’écart (2,5 points) n’a été aussi serré entre le président-candidat Emmanuel Macron (26,5%) et la représentante de l’extrême droite Marine Le Pen (24%). Les deux sont désormais dans la marge d’erreur et au coude-à-coude au second tour (52%-48%) dans le sondage quotidien Ifop-Fiducial Paris Match/LCI/Sud-Radio.
La candidate du Rassemblement National pourrait-elle finalement être éluelors de la Présidentielle en France? Ce n’est plus impossible pour cinq raisons au moins.
- Le choix de cibler sa campagne sur le pouvoir d’achat des Français plutôt que sur la sécurité et l’immigration a marginalisé les autres candidats de droite et d’extrême droite rivés aux dossiers dit régaliens. Les fortes poussées inflationnistes comme l’explosion du prix de l’essence et du fuel ont placé les fins de mois des Français en tète des préoccupations. Un coup d’avance pour Marine Le Pen!
- Dans les sondages qui n’ont qu’une valeur relative, la tendance structurelle à la hausse ou à la baisse dans les trajectoires est aussi significative que le score obtenu par les candidat(e)s. Or Marine le Pen, après une chute due à l’entrée en campagne d’Eric Zemmour, ne cesse de progresser dans les résultats des sondages, avec plus de 20% au premier tour. De plus, contrairement à 2017, elle bénéficie de réserves de voix chez Zemmour et chez les électeurs les plus à droite de Valérie Pécresse, type Eric Ciotti. Lequel a déja déclaré préférer Zemmour à Macron. Encore un effort, et il pourrait rallier Marine le Pen.
- La candidature concurrente clairement extrémiste d’Eric Zemmour, un formidable paratonnerre, est parvenue à parfaire son image de candidate apaisée, quasiment centriste et en tout cas rassembleuse. Le fait qu’elle soit une femme face au chef de guerre, aux postures martiales, qu’est devenu Emmanuel Macron, renforce encore ce recentrage.
- Contrairement à l’élection de 2017, Emmanuel Macron a un bilan, qui penche incontestablement à droite. D’où le refus de beaucoup d’électeurs progressistes de se porter au secours du Président sortant au deuxième tout surtout contre une candidate qui a fait sienne, y compris sur les retraites, des thématiques de gauche. Une petite moitié des électeurs de Jean Luc Mélenchon pourraient même voter pour la candidate du Rassemblement National au deuxième tour de la Présidentielle.
- Les électeurs français ont toujours eu un faible pour feu le cycliste Poulidor, éternel second. Jacques Chirac et François Mitterrand, seuls à être élus pour un second mandat sous la Veme République, ont du attendre une troisième candidature avant d’être investis par le suffrage universel à la tète de l’Etat. Or Marine Le Pen, à sa troisième tentative, révèle un tempérament obstiné que la France affectionne